Incluse dans l'unité urbaine de Périgueux, la commune de Champcevinel est située au nord de l'agglomération périgourdine. Son bourg est seulement distant de quatre kilomètres du centre-ville de Périgueux.
Champcevinel constitue la banlieue immédiate de Périgueux, au nord, entre les routes départementales 3 (la route d'Agonac) et 8 (la route de Paris).
Entre Trélissac à l'est et la partie rurale de Périgueux à l'ouest le sentier de grande randonnéeGR 36 traverse le territoire communal sur six kilomètres et demi. À l'est, il fait tronçon commun avec le GR 654 et, au bourg de Champcevinel, ce dernier oblique vers le sud en direction du site universitaire de Périgueux.
Communes limitrophes
Champcevinel est limitrophe de cinq autres communes. À l'ouest, le territoire de Chancelade est distant de moins de 300 mètres.
Les limites communales de Champcevinel et celles de ses communes adjacentes.
Situé sur la plaque nord du Bassin aquitain et bordé à son extrémité nord-est par une frange du Massif central, le département de la Dordogne présente une grande diversité géologique. Les terrains sont disposés en profondeur en strates régulières, témoins d'une sédimentation sur cette ancienne plate-forme marine. Le département peut ainsi être découpé sur le plan géologique en quatre gradins différenciés selon leur âge géologique. Champcevinel est située dans le troisième gradin à partir du nord-est, un plateau formé de calcaires hétérogènes du Crétacé[1].
Les couches affleurantes sur le territoire communal sont constituées de formations superficielles du Quaternaire et de roches sédimentaires datant pour certaines du Cénozoïque, et pour d'autres du Mésozoïque. La formation la plus ancienne, notée c2c, date du Turonien moyen à supérieur, composée de calcaires cryptocristallins, calcaires gréseux à rudistes et marnes à huîtres et à rhynchonelles. La formation la plus récente, notée CFp, fait partie des formations superficielles de type colluvions indifférenciées de versant, de vallon et plateaux issues d'alluvions, molasses, altérites. Le descriptif de ces couches est détaillé dans les feuilles « no 758 - Périgueux (ouest) » et « no 759 - Périgueux (est) » de la carte géologique au 1/50 000 de la France métropolitaine[2],[3] et leurs notices associées[4],[5].
Formation de Boisbreteau moy. et formation de la Garde : sables feldspathiques à graviers et galets passant vers le sommet à des argiles sableuses (Rupélien inf. continental)
Campanien 2 : calcaires crayo-marneux blanchâtres à grosses silicifications grises en alternance dures et tendres puis calcaire crayeux à glauconie (formations de Marsaguet, de Segonzac et sommet de Trémolat)
Le département de la Dordogne se présente comme un vaste plateau incliné du nord-est (491 m, à la forêt de Vieillecour dans le Nontronnais, à Saint-Pierre-de-Frugie) au sud-ouest (2 m à Lamothe-Montravel). L'altitude du territoire communal varie quant à elle entre 86 m et 237 m[6],[7].
La superficie cadastrale de la commune publiée par l'Insee, qui sert de référence dans toutes les statistiques, est de 17,72 km2[6],[11],[Note 2]. La superficie géographique, issue de la BD Topo, composante du Référentiel à grande échelle produit par l'IGN, est quant à elle de 18,34 km2[3].
Ay sud du lieu-dit Foncrose, le vallon du ruisseau en bordure de la route départementale 3.
Réseaux hydrographique et routier de Champcevinel.
Gestion et qualité des eaux
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Isle - Dronne ». Ce document de planification, dont le territoire regroupe les bassins versants de l'Isle et de la Dronne, d'une superficie de 7 500 km2, a été approuvé le . La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est l'établissement public territorial de bassin de la Dordogne (EPIDOR)[16]. Il définit sur son territoire les objectifs généraux d’utilisation, de mise en valeur et de protection quantitative et qualitative des ressources en eau superficielle et souterraine, en respect des objectifs de qualité définis dans le troisième SDAGE du Bassin Adour-Garonne qui couvre la période 2022-2027, approuvé le [17].
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique altéré, selon une étude s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[18]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est toujours exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Aquitaine, Gascogne, caractérisée par une pluviométrie abondante au printemps, modérée en automne, un faible ensoleillement au printemps, un été chaud (19,5 °C), des vents faibles, des brouillards fréquents en automne et en hiver et des orages fréquents en été (15 à 20 jours)[19].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 12,1 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,3 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 968 mm, avec 12,9 jours de précipitations en janvier et 6,7 jours en juillet[18]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Coulounieix-Chamiers à 4 km à vol d'oiseau[20], est de 13,1 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 912,2 mm[21],[22]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[23].
Urbanisme
Typologie
Au , Champcevinel est catégorisée ceinture urbaine, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[24].
Elle appartient à l'unité urbaine de Périgueux, une agglomération intra-départementale dont elle est une commune de la banlieue[25],[26]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Périgueux, dont elle est une commune de la couronne[Note 3],[26]. Cette aire, qui regroupe 49 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[27],[28].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (51,2 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (51 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
forêts (48,9 %), zones agricoles hétérogènes (31,3 %), zones urbanisées (12,9 %), terres arables (2,3 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (2,2 %), cultures permanentes (1,9 %), prairies (0,4 %)[29]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].
La première mention écrite connue du lieu se trouve dans un pouillé du XIIIe siècle sous la forme Chansavinel[32]. On trouve ensuite les graphies Campi Savinelli en 1243, Champsavinel en 1303, Chamsevineau en 1330, Campus Savinelli en 1381, Chantavinel en 1483 et Champsevinel en 1774[32]. Sur la carte de Cassini représentant la France entre 1756 et 1789, le village est identifié sous le nom de Champ le Vinel[33].
Le nom est formé de « champ » qui en occitan signifie « champ, terre » et de « Sabinel » qui est un diminutif de Sabin, lui-même dérivé d'un nom de personne romaine, Sabinus[34]. L'ensemble correspond à la « terre de Sabinel » ou au « domaine de Sabinel ».
En occitan, la commune porte le nom de Champ Savineu[35].
Histoire
Les pierres taillées recueillies sur de nombreux sites de la commune prouvent que des hommes y ont séjourné aux époques paléolithique et néolithique, même si aucune preuve d'une implantation permanente n'a été découverte[36].
Au XIIe siècle, les chanoines de l'église de la Cité possèdent la seigneurie de Champcevinel et les bories qui s'y trouvent (la « borie » qui signifie « maison des bœufs » est une ferme riche). Ces bories sont rachetées au XVIe siècle par de riches bourgeois qui laisseront des châteaux placés sur des sites magnifiques : les plus prestigieux, Borie-Brut et Borie-Petit, sont aménagés en centres de loisirs et d'équitation.
Située près du centre-ville de Périgueux, la commune a connu une explosion démographique dans les années 1980. De nombreux équipements et aménagements ont accompagné cette évolution, maîtrisée dans le cadre d'une opération « greffe de village ».
La population de la commune étant comprise entre 2 500 et 3 499 habitants au recensement de 2017, vingt-trois conseillers municipaux ont été élus en 2020[38],[39].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1800. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[46]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[47].
En 2022, la commune comptait 3 077 habitants[Note 4], en évolution de +7,59 % par rapport à 2016 (Dordogne : +0,37 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
La 15e édition du salon « Livre en fête » s'effectue en avec la présence de 60 auteurs[51].
Économie
Emploi
L'emploi est analysé ci-dessous selon qu'il affecte les habitants de Champcevinel ou qu'il est proposé sur le territoire de la commune.
L'emploi des habitants
En 2018[52], parmi la population communale comprise entre 15 et 64 ans, les actifs représentent 1 310 personnes, soit 44,9 % de la population municipale. Le nombre de chômeurs (114) a augmenté par rapport à 2013 (93) et le taux de chômage de cette population active s'établit à 8,7 %.
L'emploi sur la commune
Fin 2018, la commune offre 450 emplois pour une population de 2 915 habitants[53]. Le secteur administratif (administration publique, enseignement, santé, action sociale) prédomine avec 41,5 % des emplois devant le secteur tertiaire avec 37,1 %.
Au , la commune compte 196 établissements[54], dont 127 au niveau des commerces, transports ou services, vingt-neuf relatifs au secteur administratif, à l'enseignement, à la santé ou à l'action sociale, vingt-trois dans la construction, dix dans l'industrie, et sept dans l'agriculture, la sylviculture ou la pêche[55].
Entreprises
Dans le secteur des services, parmi les entreprises dont le siège social est en Dordogne, la société « In extenso Dordogne » (activités comptables) située à Champcevinel se classe en 29e position quant au chiffre d'affaireshors taxes en 2015-2016, avec 4 446 k€[56].
L'entreprise « Périgord bois » a été créée en 1922 à Périgueux avant de s'installer à Champcevinel en 1976 ; rebaptisée « La Maison Périgord », elle emploie 40 personnes en 2021[57].
À côté de l'église, la bibliothèque (ancienne demeure de l'intendant de la seigneurie de Champcevinel) et le centre socioculturel (ancien presbytère) datent tous deux du XVIe siècle,
Partie supérieure d'un vitrail relatant la construction de l'église.
La nef de l'église.
L'ancienne demeure de l'intendant.
L'ancien presbytère.
Le manoir de Boisset.
Contrairement à ce qui est indiqué dans le Dictionnaire des châteaux du Périgord[58], le château de Barbadeau se trouve sur le territoire de Périgueux et non pas sur celui de Champcevinel.
Personnalités liées à la commune
Noël Colombier (1932-2017), auteur-compositeur-interprète né sur la commune.
Héraldique
Blason
D'azur à la foi d'argent, mouvant des flancs et enserrant un châtaignier d'or fruité au naturel de douze pièces ordonnées 1,2,4 et 5.
Détails
Un châtaignier tenu par deux mains serrées qui symbolisent l'amitié.
Le châtaignier a contribué à procurer un certain confort aux paysans et à améliorer l'ordinaire lors des périodes difficiles de leur vie. Douze fruits représentant les douze mois de l'année Le statut officiel du blason reste à déterminer.
↑Une unité paysagère est un pan de territoire qui présente des caractéristiques paysagères propres.
↑La superficie publiée par l’Insee est la superficie évaluée en 1975 par le service du cadastre de la Direction Générale des Impôts, corrigée des modifications communales intervenues depuis 1975. Elle comprend toutes les surfaces du domaine public et privé, cadastrées ou non cadastrées, à l'exception des lacs, étangs et glaciers de plus d'un kilomètre carré ainsi que des estuaires et ne correspond pas obligatoirement à la surface géographique[12],[13]
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )