Beta Pegasi (β Peg / β Pegasi, Bêta Pegasi), également nommée Schéat, est une étoile de la constellation de Pégase.
Nomenclature et histoire
En Mésopotamie
Cette étoile est nommée tardivement, c'est-à-dire au cours de ler millénaire avant notre ère ANŠU.KUR.RA = Sisû, « le Cheval », et donne son nom à une constellation comprenant les étoiles βηιλμ Peg[3].
Chez les Grecs et les Arabes
Héritière de ANŠE.KUR.RA = Sisû, « le Cheval » mésopotamien, comme cela est attesté chez Euctémon[4], la figure de l’`Ιππος grec prend une forme tout à fait différente de celle de son prédécesseur. La 3e étoile de la constellation est située, dans la Μαθηματική σύνταξις de Ptoléméeἐπι τοῦ δεξιοῦ ὥμου, « sur l’épaule droite »[5], ce que ses traducteurs arabes rendent par على منكب الفرسᶜlā mankib al-faras[6]. Mais elle apparaît sur l’astrolabe sous le nom منكب الفرس Mankib al-Faras, comme le signale ᶜAbd al-Raḥmān al-Ṣūfī[7],[8].
En Europe et pour l'UAI
Mankib al Faras ou Menkib. Comme ce nom figure sur l’astrolabe, notamment chez Maslama al-Mağrītī[9], il n’est pas étonnant de le retrouver dans les textes latins sur cet instrument dès l’an mil, notamment mentichel et feraz, chez Llobet de[10]. Richard Hinckley Allen transcrit ’Mankib al-Faras’, et relève le nom Mankib[11]. Dans sa traduction du زيجِ سلطانی Zīğ-i Sulṭānī ou « Tables sultaniennes » d’Uluġ Bēg (1437), Thomas Hyde (1665) transcrit ‘Menkib Alpháras’[12], ce qui est relevé sous la forme raccourcie Menkib par Richard Hinckley Allen (1899) [11], et sert dans plusieurs catalogues du XXe[13],[14].
Scheat est toutefois le nom approuvé pour β Peg par l’Union astronomique internationale (UAI)[15]. C’est l’arabe الساق al-Sāq « la Jambe »[16]. Ce nom résulte du déplacement par Jean de Gemunden qui erreur au XVe siècle du nom de δ Aqr (voir Delta Aquarii) [13]. Nous lisons en effet chez Jean de Londres (ca. 1246): Scheat .i. crus... in crure aquarij pour δ Aqr, et à la ligne suivante: belalferaz .i. humerus equi[17]. Après lui, Jean de Gemunden (ca. 1430) confond les deux lignes et écrit: Scheat alferam: cruz equi[18], nom que reprend Joseph Juste Scaliger sous la forme Seatalferas pour en chercher l’origine dans l’arabe ساعد الفرش brachium Equi[19]. On retrouve Seat Alpharas dans l’Uranometria de Johann Bayer (1603)[20], mais Tycho Brahe simplifie en Seat Pegasi ou Scheat tout court[21], ce que relève Richard Hinckley Allen à côté de nombreuses autres formes[22],[23].
Propriétés
Scheat se distingue parmi les étoiles brillantes par sa température de surface relativement basse (3700 kelvins) comparée à des étoiles comme le Soleil. Scheat est une géante rouge 47 fois plus grosse que le Soleil (soit 95 rayons solaires) et possède une luminosité totale égale à 1500 fois celle du Soleil. C'est également une étoile variable semi-régulière avec une période de 43,3 jours qui a été mise en évidence[1], et sa luminosité varie entre les magnitudes +2,31 à +2,74[24].
Références
(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Beta Pegasi » (voir la liste des auteurs).
↑ (ar/de) Claudius Ptolemäus, Der Sternkatalog des Almagest. I. Die arabischen Übersetzungen, éd. par Paul Kunitzsch, Wiesbaden : Otto Harrassowitz, 1986, pp. 287-288.
↑(ar/fr) Hans Karl Frederik Christian Schjellerup, Description des étoiles fixes composée au milieu du Xe siècle de notre ère par l'astronome persan Abd-al-Rahman Al-Sûfi. Traduction littérale de deux manuscrits arabes de la Bibliothèque royale de Copenhague et de la Bibliothèque impériale de Saint-Pétersbourg…, Saint-Pétersbourg : Eggers et Cie, 1874, repr. Fuat Sezgin, Islamic mathematics and Astronomy, vol. XXVI, Frankfurt am Main : Institut für Geschichte der arabisch-islamischen Wissenschaft an der Johann Wolfgang Goethe-Universität, 1997, p. 120 (fr.).
↑Roland Laffitte, Le ciel des Arabes. Apport de l’uranographie arabe, Paris : Geuthner, 2012, p. 202.
↑Roland Laffitte, Héritages arabes. Des noms arabes pour les étoiles, Paris : Geuthner, 2005, pp. 190-191.
↑ (de) Paul Kunitzsch, « Typ VI », in : Typen von Sternverzeichnissen in astronomischen Handshriften des zehnten bis vierzehnten Jahrhunderts, Wiesbaden : Harrassowitz, 1966, p. 43.
↑ (de) Paul Kunitzsch, « Typ XVII », in : Typen von Sternverzeichnissen in astronomischen Handshriften des zehnten bis vierzehnten Jahrhunderts, Wiesbaden : Harrassowitz, 1966, p. 114.
↑ (la) Joseph-Juste Scaliger, Marci Minilii Astronomicon libri quinque, Lugduni Batavorum : s.Éd, Scaliger1600 (2nd éd.), p. 475.
↑ (la) Johann Bayer, Uranometria, omnium asterismorum continens schemata, nova methodo delineata…, Augusta Vindelicorum : C. Mangus, 1603, fol. 19r.