Les élections au Parlement d'Andalousie de (en espagnol : Elecciones al Parlamento de Andalucía de 2004) se tiennent le dimanche , afin d'élire les 109 députés de la VIIe législature du Parlement d'Andalousie pour un mandat de quatre ans. Le scrutin se tient le même jour que les élections aux Cortes Generales.
Avec le deuxième taux de participation le plus élevé de l'histoire électorale régionale, le Parti socialiste du président de la JunteManuel Chaves reconquiert la majorité absolue perdue en dix ans, s'arroge un succès à l'ampleur inattendue et réalise son deuxième meilleur résultat dans la communauté autonome, après 1982. C'est la septième fois consécutive que la victoire lui revient. Il devance très largement le Parti populaire, qui retrouve son niveau de 1990 en dépit d'une campagne où il a cherché, sans succès, à ne pas mobiliser l'électorat de gauche.
Près de six semaines après la tenue du scrutin, Manuel Chaves est investi pour un cinquième mandat. Il forme ensuite le premier gouvernement majoritairement féminin de l'histoire espagnole.
Après seulement deux jours de négociations, le PSOE-A et le PA concluent le un accord pour renouveler leur coalition[2]. Le , Manuel Chaves est investi par le Parlement pour un quatrième mandat, par 57 voix favorables sur 109 et 52 contre, bénéficiant de la confiance des socialistes et des nationalistes[3]. Il présente son nouveau gouvernement trois jours plus tard[4].
Lors des élections municipales du 25 mai 2003, le Parti socialiste confirme son statut de première force politique de la communauté autonome avec 38,2 % des voix, contre 30,8 % pour le Parti populaire. Le PP remporte cependant un succès dans les capitales provinciales, en dépit d'importantes controverses au niveau national : il obtient la majorité absolue à Cadix, Huelva, Jaén et Malaga, la conquiert à Grenade et semble en mesure de reprendre Almería avec l'aide d'un parti local. Le PSOE s'impose à Séville sans majorité mais en empêchant toute alternance et l'emporte à Jerez de la Frontera, aux mains des nationalistes depuis la Transition. Izquierda Unida (IU) conserve Cordoue, manquant la majorité à un élu, et le Partido Andalucista perd son fief historique d'Algésiras[5].
Conformément à l'article 26 du statut d'autonomie, le Parlement est élu pour un mandat de quatre ans[6]. L'article 14 de la loi électorale andalouse du , combiné aux dispositions l'article 42 de la loi électorale nationale, précise que les élections sont convoquées au moyen d'un décret du président de la Junte d'Andalousie, signé 25 jours avant la fin du mandat et publié au Journal officiel, le scrutin devant se tenir le 54e jour suivant la publication du décret mais pas entre le et le [7],[8]. Cette interdiction a été instaurée en , suivant des débats préalables aux élections de , afin d'éviter une chute de la participation causée par la combinaison des vacances et des fortes chaleurs habituelles en Andalousie à cette période[9].
Nombre de députés par circonscription
Puisque l'article 26 du statut d'autonomie prévoit que « le Parlement d'Andalousie sera constitué d'un nombre de députés compris entre 90 et 110 »[6], l'article 17 de la loi électorale indique que le nombre de parlementaires est fixé à 109 et attribue à chaque circonscription 8 sièges d'office, les 45 mandats restant étant distribués en fonction de la population provinciale[10]. L'article 28 du statut énonce effectivement que « la province constitue la circonscription électorale » et précise qu'aucune circonscription ne peut avoir plus du double de représentants qu'une autre[6].
Le décret de convocation des élections, publié le , dispose que les sièges sont répartis ainsi[11] :
Peuvent présenter des candidatures[12],[13],[14] :
les partis ou fédérations politiques enregistrées auprès du registre des associations politiques du ministère de l'Intérieur ;
les coalitions électorales de ces mêmes partis ou fédérations dûment constituées et inscrites auprès de la commission électorale au plus tard 10 jours après la convocation du scrutin ;
et les électeurs de la circonscription, en nombre d'au moins 1 % des inscrits.
Répartition des sièges
Seules les listes ayant recueilli au moins 3 % des suffrages valides — vote blanc inclus[15] — peuvent participer à la répartition des sièges à pourvoir dans une circonscription, qui s'organise en suivant différentes étapes[16] :
les listes sont classées en une colonne par ordre décroissant du nombre de suffrages obtenus ;
les suffrages de chaque liste sont divisés par 1, 2, 3... jusqu'au nombre de députés à élire afin de former un tableau ;
les mandats sont attribués selon l'ordre décroissant des quotients ainsi obtenus.
Lorsque deux listes obtiennent un même quotient, le siège est attribué à celle qui a le plus grand nombre total de voix ; lorsque deux candidatures ont exactement le même nombre total de voix, l'égalité est résolue par tirage au sort et les suivantes de manière alternative.
Le taux de participation, proche de 75 %, est le deuxième plus élevé pour des élections autonomiques et enregistre une forte progression par rapport au scrutin de 2000[18].
Franchissant pour la première fois le plafond des deux millions de voix à l'occasion d'élections au Parlement d'Andalousie, le Parti socialiste (PSOE-A) du président de la JunteManuel Chaves, chef de file électoral pour la cinquième fois consécutive, remporte les élections régionales pour la septième fois d'affilée. Il l'emporte avec 61 députés, neuf de plus que précédemment et six de plus que le seuil pour gouverner seul, une première en dix ans. Si la victoire était attendue, aucun sondage n'avait anticipé un succès d'une telle ampleur, le deuxième meilleur résultat après celui des élections de 1982[18],[19].
Le Parti populaire (PP) de la maire de CadixTeófila Martínez subit à l'inverse une sévère correction et recule jusqu'à son niveau de 1990 avec Gabino Puche. Dans l'opposition depuis 22 ans, il perd neuf sièges de député et sept points de pourcentage en quatre ans, et voit l'écart avec le PSOE-A s'accroître jusqu'à 24 sièges et près de 20 points de pourcentage. Craignant qu'une forte participation ne favorise le parti au pouvoir, la direction du PP avait adopté une stratégie de campagne de basse intensité, pour éviter une mobilisation électorale qui s'est finalement produite à son détriment[20].
Le , Manuel Chaves est investi pour un cinquième mandat, par 61 voix favorables sur 109, 36 contre et 11 abstentions : si le Parti populaire lui refuse sa confiance, la Gauche unie et le Partido Andalucista font le choix de s'abstenir[21]. Il présente son nouveau gouvernement dès le lendemain, qui compte huit femmes et six hommes, ce qui en fait le premier gouvernement en Espagne à majorité féminine[22]. Les 14 conseillers sont assermentés le [23].
↑(es) Lourdes Lucio, « Chaves aguanta el empuje del PP La coincidencia electoral perjudicó en esta ocasión a los socialistas », El País, (lire en ligne, consulté le ).
↑(es) José Bejarano, « Chaves reedita el pacto con los andalucistas para gobernar en coalición en la Junta », La Vanguardia, (lire en ligne [PDF], consulté le ).
↑(es) Lourdes Lucio, « La oposición pone condiciones a la oferta de diálogo de Chaves durante su investidura », El País, (lire en ligne, consulté le ).
↑(es) Alejandro Bolaños, « Chaves designa a seis consejeras para cumplir su promesa de paridad », El País, (lire en ligne, consulté le ).
↑(es) « El PP aumenta su poder en las capitales », El País, (lire en ligne, consulté le ).
↑(es) Espagne, Andalousie. « Ley 1/1986, de 2 de enero, Electoral de Andalucía. », BOE, art. 14. (version en vigueur : 1 juin 1994) [lire en ligne (page consultée le 5 février 2024)]
↑(es) Espagne. « Ley Orgánica 5/1985, de 19 de junio, del Régimen Electoral General. », BOE, art. 42. (version en vigueur : 31 mars 1994) [lire en ligne (page consultée le 5 février 2024)]
↑(es) « Adelanto electoral en Andalucía: julio y agosto, meses vetados por ley para votar en autonómicas », Newtral, (lire en ligne, consulté le )
↑(es) Espagne, Andalousie. « Ley 1/1986, de 2 de enero, Electoral de Andalucía. », BOE, art. 17. (version en vigueur : 15 janvier 1986) [lire en ligne (page consultée le 5 février 2024)].
↑(es) Espagne, Andalousie. « DECRETO del Presidente 1/2004, de 19 de enero, de disolución del Parlamento de Andalucía y de convocatoria de elecciones. », BOJA, art. 3. (version en vigueur : 20 janvier 2004) [lire en ligne (page consultée le 5 février 2024)].
↑(es) Espagne, Andalousie. « Ley 1/1986, de 2 de enero, Electoral de Andalucía. », BOE, art. Disposición Final Primera. (version en vigueur : 15 janvier 1986) [lire en ligne (page consultée le 5 février 2024)]
↑(es) Espagne. « Ley Orgánica 5/1985, de 19 de junio, del Régimen Electoral General. », BOE, art. 44. (version en vigueur : 29 juin 2002) [lire en ligne (page consultée le 5 février 2024)]
↑(es) Espagne. « Ley Orgánica 5/1985, de 19 de junio, del Régimen Electoral General. », BOE, art. 169. (version en vigueur : 21 juin 1985) [lire en ligne (page consultée le 5 février 2024)]
↑(es) Espagne. « Ley Orgánica 5/1985, de 19 de junio, del Régimen Electoral General. », BOE, art. 96. (version en vigueur : 31 mars 1994) [lire en ligne (page consultée le 5 février 2024)]
↑(es) Espagne, Andalousie. « Ley 1/1986, de 2 de enero, Electoral de Andalucía. », BOE, art. 18. (version en vigueur : 15 janvier 1986) [lire en ligne (page consultée le 5 février 2024)]
↑(es) Commission électorale d'Andalousie, « RESOLUCION de 26 de marzo de 2004, de la Presidencia de la Junta Electoral de Andalucía, por la que se hacen públicos los resultados generales y por circunscripciones, y relación de diputados proclamados electos en las elecciones al Parlamento de Andalucía celebradas el día 14 de marzo de 2004. », Bulletin officiel de la Junte d'Andalousie, (lire en ligne [PDF], consulté le )
↑ a et b(es) Lourdes Lucio, « Chaves logra mayoría absoluta y hunde al PP », El País, (lire en ligne, consulté le ).
↑ a et b(es) M. Correa, « Abrumadora victoria del PSOE en Andalucía, donde consigue recuperar la mayoría absoluta », ABC, (lire en ligne [PDF], consulté le ).
↑(es) Luis Barbero et Santiago Belausteguigoitia, « El Partido Popular se desmorona en Andalucía y logra el peor resultado de lo últimos 10 años », El País, (lire en ligne, consulté le )
↑(es) « Chaves es reelegido presidente de Andalucía con los votos del PSOE », El País, (lire en ligne, consulté le ).
↑(es) Lourdes Lucio, « Manuel Chaves nombra el primer Gobierno en España con más mujeres que hombres », El País, (lire en ligne, consulté le ).
↑(es) « El Gobierno andaluz admite que el sistema de financiación autonómica necesita "retoques" », El País, (lire en ligne, consulté le ).