Villavicencio
Villavicencio est une municipalité (municipio) colombienne ainsi que la capitale du département de Meta. La ville compte environ 380 000 habitants (recensement DANE de 2005). Souvent affublée du diminutif affectueux de « Villavo » par ses habitants, elle est située au pied de la cordillère Orientale des Andes, dans la région des Llanos encore appelée Orénoquie. Villavicencio est ainsi surnommée « Porte des Llanos », car elle marque le début des grandes plaines tropicales du bassin de l'Orénoque, qui s'étendent sur l'est de la Colombie et le sud du Venezuela. Située au sud-est de la capitale du pays Bogota, elle y est reliée par une route de montagne, à péages, de 90 km environ. Cette distance peut être parcourue en voiture en deux heures et demie, voire quatre heures et demie, selon la météo et les contrôles de police. Villavivencio dispose d'un aéroport domestique (Vanguardia) et d'une gare routière. Comme la plupart des villes colombiennes, Villavicencio s'est dotée de trois symboles modernes : un hymne, un blason et un drapeau (voir ci-contre). HistoirePériode précolombienneL'histoire connue de la ville remonte à la période précolombienne. Le territoire de la municipalité (Municipio) actuelle était alors occupé par des indigènes de la famille des Arawaks (ou Arahuacos en espagnol), tels que les Achaguas (es) et les Sálivas, les Guahibos, les Ciricoas, les Yarumos, les Guamos et les Guayupes. Établissement espagnolVers 1740, les Jésuites y fondèrent l'hacienda Apiay dans laquelle furent 'civilisés' jusqu'en 1767 de nombreux indiens Guayupes ainsi que des tribus voisines. En 1767, à la suite de l'expulsion des Jésuites, les terrains de l'hacienda Apiay furent attribués à Basilio Romero pour le compte de la couronne espagnole. En date du , les frères Jacinta et Vicente Rey achetèrent l'hacienda à Antonio Romero pour la somme de 50 000 pesos. Leurs héritiers vendirent leurs droits de propriété, donnant ainsi naissance aux comuneros d'Apiay. Du fait de sa situation géographique, la zone devint un passage obligé pour les commerçants et éleveurs des régions de Quetame et Fosca (municipalités actuelles du département de Cundinamarca). Attirés par la fertilité et la localisation de ces terres, des colons s'y établirent à partir de 1836. Le ils y fondèrent de fait un petit hameau sur la rive droite du caño Gramalote. Cette fondation fut réalisée par les commerçants Esteban Aguirre, Santos Reina et leur famille. Les documents les plus anciens reconnaissant officiellement la fondation de l'agglomération datent de 1842. Cette date de fondation est cependant sujette à caution car les archives originales dans lesquelles avaient été relatés ces événements furent détruites lors de l'incendie de 1890. En 1845 fut édifiée la cathédrale de Nuestra Señora del Carmen (Notre-Dame du Carmel). Le , le petit hameau prit le nom de Villavicencio, selon une décision approuvée par la chambre provinciale de Bogota (Cámara provincial de Bogotá ), en l'honneur d'Antonio Villavicencio y Verastegui, grand personnage de l'indépendance de la Colombie, fusillé par Pablo Morillo. En 1860 le petit hameau (caserío) acquit le rang de bourgade (aldea). En 1890, un incendie détruisit la bourgade et ses archives. L'agglomération fut alors transférée sur son site actuel. Avant l'incendie, la bourgade se trouvait à l'emplacement du quartier Barzal (barrio Barzal) d'aujourd'hui. Ville moderneEn 1904, à l'initiative du père Maurice Dières Monplaisir, la communauté Montfortienne (fondée par San Luis María Grignon de Monfort) s'installe à Villavicencio et se charge du développement social de l'agglomération. Elle fonde la banque San José, le collège féminin Notre Dame du Savoir (Nuestra Señora de la Sabiduría), le théâtre Verdun, l'imprimerie de San José ; divers ateliers d'encadrement, de menuiserie et de ferronnerie ; la fanfare de sainte Cécile, l'hôpital Montfort et diverses bibliothèques. Grâce à ses efforts, Villavicencio accède au rang de capitale de la Région (Intendencia) de Meta en 1909. En 1913, le poète Eduardo Carranza naît dans la vereda d'Apiay, juridiction de la municipalité de Villavicencio. En 1921 les frères de La Salle s'établissent à Villavicencio et y fondent un collège. Entre 1933 et 1942, Fracisco Olmos construit le premier pont sur le Río Guatiquía. En 1936, Villavicencio est reliée à Bogota par une vraie route. En 1949, le capitaine Alfredo Silva, proche du Parti Libéral Colombien et membre de l'armée, se rebelle contre le président Mariano Ospina Pérez et prend le contrôle de la ville. C'est le premier épisode de la Violencia dans les plaines orientales (Llanos Orientales de Colombia) et l'origine des guérillas de la plaine (Guerillas del Llano). En 1953, le général Gustavo Rojas Pinilla décrète l'amnistie des guérilleros, pacifiant ainsi les Plaines orientales et facilitant l'arrivée massive des colons en provenance des autres régions de Colombie. En 1959, le département du Meta est créé, avec Villavicencio comme capitale. En 1962 est créée la Chambre de commerce de Villavicencio. En 1963 sont créées les Entreprises publiques (Empresas Públicas) de Villavicencio et l'Entreprise de Télécommunications de la Plaine (Empresa de Telecomunicaciones del Llano E.S.P.ETELL). En mai 1967 est créée la Caisse de compensation familiale régionale du Meta (Caja de Compensación Familiar Regional del Meta) COFREM. En 1971 est créée la Maison de la Culture Jorge Eliécer Gaitán. En 1977 est créée l'Université des Plaines Orientales (Universidad de los Llanos Orientales), plus connue sous l'acronyme de Unillanos. En 1981 est créée la Compagnie d'électrification du Meta (Electrificadora del Meta) EMSA. En 1985 est créée la Corporation universitaire du Meta (Corporación Universitaria del Meta), plus connu sous l'acronyme de Unimeta. Le , des membres du 'Corps technique national d'investigation fiscale'(Cuerpo Técnico de Investigación de la Fiscalía General de la Nación) arrêtent Luis Alfredo Garavito dans le secteur des silos d'Almaviva, alors qu'il tentait d'agresser sexuellement un mineur. Ce sinistre personnage était connu comme le plus grand meurtrier en série de l'histoire colombienne. L'enquête qui fut menée à la suite de son arrestation permis de prouver qu'il a abusé sexuellement plus d'une centaine de mineurs, qu'il assassina ensuite de sang froid. Le , les FARC firent exploser une bombe qui se solda par un bilan de 11 morts (dont un enfant, vendeur à la sauvette) et plus de 70 blessés dans le quartier de La Grama où de nombreux jeunes fréquentent les restaurants, bars et tavernes locales. Cet événement reste dans les mémoires comme l'un des plus cruels de l'histoire récente de la ville. En 2003 a débuté une période de développement accéléré de la ville, dans les domaines économique, touristique, urbanistique et commercial. Fin 2005, début 2006 correspond à une période de grave instabilité institutionnelle appelée Crise des nouveaux maires (La Crisis de los Nueve Alcaldes), qui se traduisit par de grandes difficultés de gouvernement dans la capitale du Meta. Le , une voiture piégée avec 60 kilos d'explosif R1 a explosé devant les installations de la 7e brigade de l'armée colombienne, tuant deux personnes (dont le conducteur du taxi utilisé comme véhicule piégé) et en blessant quatre, deux soldats et deux civils. Cet attentat a été attribué aux FARC. La prison de Villavicencio présente en 2020 un taux de surpopulation de 95 %, ce qui oblige les prisonniers à dormir les uns sur les autres, parfois dans les couloirs[2]. Personnalités liées à la municipalité
Symboles de la villeLe , les insignes officiels de la ville de Villavicencio sont adoptées, sous l'administration du maire Rito Antonio Mariño Rodríguez. BlasonConçu par Hernando Onofre, le blason de Villavicencio est inspiré par la beauté du Llano. Il montre un soleil aux rayons d'or se levant au-dessus de l'horizon dans un ciel bleu clair. Il symbolise la lumière et la vitalité du peuple du Llano. Une roue ailée symbolise le progrès. Les palmiers rappellent les Moriche (Aguaje) de la région. La rivière Guatiquia passe à côté de la ville et arrose la plaine. La pique, la pelle, la hache, l'enclume et la roue dentée représentent le travail, l'industrie, l'effort et le progrès de sa population. La tête de bétail comme symbole de l'élevage, richesse et garde-manger de la région. Le blason du département de Meta, dont Villavicencio est la capitale, reprend largement les mêmes symboles, sous une forme plus médiévale. DrapeauConçu par Hernando Onofre, il est constitué de trois bandes horizontales de même largeur, de couleurs bleue, verte et rouge :
DeviseLa devise récente de la ville, mentionnée sur son site internet, est : « Ciudad decente de Colombia » qui pourrait se traduire approximativement par « Digne ville de Colombie ». HymneL'hymne de la ville fut composé par le Maestro villavicense Isaac Tacha Niño, compositeur et parolier llanero qui est l'auteur d'autres hymnes régionaux, comme celui du département du Casanare. Tacha composa aussi des airs célèbres dans la région : Fantasía llanera, El joropo de los instrumentos, El parrandón. Dans l'hymne à sa ville natale, Tacha souligne la beauté tropicale de la capitale llanera ainsi que les images culturelles et ethniques des Llanos colombiens par des expressions comme centauros con sus lanzas fieras que son guardianes y velan soberanos. L'hymne cite les traits les plus significatifs de Villavicencio tels que :
Géographie physique et administrativeVillavicencio est situé au sud-est de Bogota. Le territoire de la commune ('municipio') de Vilavicencio présente deux types bien distincts de paysages :
HydrographieLes principaux affluents qui irriguent le territoire de la commune de Villavicencio sont :
Les canaux et affluents secondaires suivants arrosent aussi la commune :
Départements et communes voisinsLa ville de Villavicencio se situe dans le département du Méta, lui-même entouré des départements de :
Villavicencio est entourée des autres communes ou territoires suivants :
ClimatLe climat de Villavicencio est subtropical, chaud et humide, avec une saison sèche de décembre à mars et une température moyenne annuelle de 26 °C (source : Weatherbase).
ÉconomieL'économie de Villavicencio possède de nombreux atouts : terres fertiles, nombreuses sources issues des eaux de la Cordillère, climats variés selon l'altitude, bonnes voies de communications, relative proximité de la capitale du pays et enfin, un fort potentiel humain. L'élevage, l'agriculture (riz, huile de palme, etc.) et les industries minières (pétrole et gaz naturel du gisement d'Apiay…) sont les principaux piliers de l'économie de Villavicencio, relayés par un commerce en fort développement depuis la fin du XXe siècle. Le secteur de la construction est très actif. Le tourisme et la culture sont également des supports de la renommée de Villavicencio. Des distilleries de bière et des manufactures de savon sont implantées à Vilavicencio. Vilavicencio fait venir, depuis les contrées voisines, café, bananes et riz. Secteur agricoleLes principales superficies cultivées concernent : le riz, le soja, le maïs, les fruits, le yuca, le coton et le cacao. Secteur de l'élevageL'élevage, dans la région de Villavicencio, représente près de 88 000 têtes de bétail, dont environ 7 000 vaches laitières produisant 24 000 litres de lait par jour. Les productions porcine, avicole et piscicole sont également importantes. Secteur minierLe sous-sol de la Région contient d'importants gisements de pétrole, exploités par le complexe voisin de Apiay-Ariari. Les stations d'extraction se nomment : Apiay, Suria ou Reforma-Libertad. La production moyenne journalière oscille entre 25 000 et 30 000 barils. Secteur financierLe commerce est bien développé: une vingtaine de banques, souvent avec distributeurs automatiques, sont représentées sur le territoire de Villavicencio ; des bureaux de change sont installés dans les principaux centres commerciaux (Villacentro, Los centauros, Unicentro Unicentro Villavicencio (es), etc.). Services publicsAssainissementLa majorité des eaux usées et eaux pluviales se mélangent dans un réseau archaïque d'assainissement de type tout à l'égout qui utilise largement les canaux Gramalote, Parrado, Maizaro, Buque et La Cuerera. Ces canaux traversent la ville et se jettent dans le Río Guatiquia. En 2007, il existait seulement cinq stations de retraitement des eaux usées, fonctionnant en régimes aérobie et anaérobie. Ces usines se trouvent dans les quartiers résidentiels de llano Lindo, Rincón de las Lomas, Santillana et Guatapé. Différents quartiers utilisent des fosses septiques. Ramassage des orduresLe ramassage des ordures était réalisé en 2007, et depuis 1996, par la société d'économie mixte Bioagrícola del Llano S.A.. 98 % des déchets urbains sont ramassés par cette société, qui collecte en moyenne 280 tonnes d'ordures chaque jour. Ces ordures sont mises en décharge au kilomètre 18 de la Via Caños Negros. Adduction d'eauLa zone urbaine est desservie par l'aqueduc principal, exploité par la Empresa de Acueducto y Alcantarillado de Villavicencio (EAAV), qui utilise les prises d'eau de Bavaria, Puente Abadía, Quebrada Honda, Caño Parrado, ainsi que les forages profonds des quartiers de Dos Mil, Esperanza 1, Olimpico, La Rosita, Remanso, Estero, Parque La Llanura y El Jardin. 91,82 % des besoins en eau de la ville étaient ainsi couverts en 2007. Énergie électriqueElle est fournie par la Empresa Electrificadora del Meta (EMSA), qui utilise le réseau national à partir de l'interconnexion Guavio, qui alimente deux sous-stations : La Reforma y El Barzal. 100 % des besoins étaient ainsi couverts en 2007. Gaz naturelLa distribution domestique de ce combustible naturel est assurée, à partir des gisements d'Apiay par la société Llanogas S.A. qui couvrait ainsi 99 % des besoins potentiels de la population en 2007. TéléphonieCe service est assuré par les compagnies Telecom et Etell, qui proposent des lignes domestiques et commerciales, ainsi qu'un système de téléphonie par mobiles. Entre 1995 et 1999, le nombre de lignes fixes installées est passé de 11 150 à 100 693. InternetLes services Internet sont offerts par différents fournisseurs d'accès (FAI) qui proposent des solutions câblées ou satellitaires, à des tarifs très variables selon les usages et les performances recherchés. TransportsPour les liaisons intercités et interdépartementales, la ville possède un terminal terrestre (gare routière) et un aéroport domestique (Aeropuerto Vanguardia). Il n'y a pas d'aéroport international à Villavicencio. Le plus proche est à Bogotà. La liaison routière entre Villavicencio et Bogotà est assez difficile malgré une récente route à péages moins soumise aux coupures que la précédente. Il faut au moins deux heures en voiture particulière et environ quatre heures en transport collectif (colectivo) pour parcourir la petite centaine de kilomètres et les trois péages qui séparent les deux cités. Artères principalesLes quatre principales artères de circulation de la capitale du Meta sont :
D'autres artères imoportantes sont la Avenida Cuarenta, et la vía a Catama. SantéLa ville dispose de près de 207 institutions chargé de services de santé; la plupart sont privées. Les principales sont :
Il existe deux unités de soins intensifs. ÉducationLa ville de Villavicencio possède un réseau d'établissements publics et privés pour l'enseignement primaire, secondaire et supérieur. Villavicencio est le principal centre urbain universitaire de la Région, où convergent les jeunes des départements voisins. Universités
CultureVillavicencio est une limite entre les hautes terres centrales et les plaines orientales. Cette situation géographique particulière se ressent dans les traits culturels de cette région du Meta. C'est une terre d'immigration où se sont rencontrés depuis toujours les peuples venant de l'intérieur du pays (zone andine), et les peuples venant des côtes ou de la forêt amazonienne. Tous ces migrants ont contribué à forger une culture métissée qui s'est traduit notamment par la culture llanera. Parmi les nombreuses écoles d'arts traditionnels, l'une des plus importantes est la Corporación Cultural Llanera « Luis Ariel & Gil Arialdo Rey Roa » Sitio oficial de la Corporación Cultural Llanera (site inactif au 26 août 2019). On y retrouve les figures qui font référence dans les différents arts traditionnels. PeintureMaestros :
Terre cuite et tissageLes arts de la terre cuite sont enseignés par :
Le tissage est développé par Yamile Cepeda. Sculpture et atelier du boisOn retient les noms de :
Contes et légendesLes ateliers de narration ont débuté dans les années 1990. Cette activité est très importante pour maintenir les traditions indiennes qui reposent principalement sur la transmission orale des arts et savoirs ancestraux. LittératureL'écrivain qui incarne le mieux la ville et sa région est sans doute le journaliste et poète Eduardo Carranza, qui occupa une place de choix parmi les artistes colombiens. D'autres auteurs ont développé des styles variés de littérature :
SportsLa ville possède une équipe de football, les Centauros Villavicencio, qui joue en seconde division de Colombie. Infrastructures sportivesLa ville de Villavicencio possédait en 2007 les équipements sportifs suivants :
Le , le gouverneur du département de Meta, Juan Guillermo Zuluaga, a annoncé le changement de nom du stade El Macal par Estadio Bello Horizonte Rey Pelé, sur une suggestion du président de la FIFA, Gianni Infantino, à tous les pays de nommer un stade en hommage au footballeur brésilien Pelé, au lendemain de son décès le [3],[4].
TourismeFestivitésVillavicencio est le berceau du Festival de la Chanson Colombienne, organisé chaque année et dédié aux rythmes des plaines (la llanura). D'autres manifestations régulières rythment le calendrier des fêtes :
Sites et édifices
Relations internationalesJumelageLa ville de Villavicencio est jumelée avec les villes suivantes : Voir aussiArticles connexesNotes et références
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