Il a mis en scène plusieurs de ses pièces : Le Drame de la vie, Vous qui habitez le temps, Je suis, La Chair de l'homme, Le Jardin de reconnaissance, L'Origine rouge, La Scène, L'Acte inconnu, Le Vrai Sang. Il a réalisé deux émissions pour l'Atelier de création radiophonique sur France Culture[8] : Le Théâtre des oreilles (1980) et Les Cymbales de l'homme en bois du limonaire retentissent (1994).
« l'œuvre de Valère Novarina se résume pour l'essentiel à un théâtre de paroles. L'action de ses textes se déroule sur un plateau épuré et presque libre de tout décor, où les personnages entrent et sortent gratuitement, sans que leur va-et-vient réponde à une causalité. L'intérêt de cette présence théâtrale sans queue ni tête réside dans ses répliques surgissant de nulle part et dans leur étrangeté tantôt mystique, tantôt bouffonne. Le théâtre novarinien, obsédé par le Verbe et son avènement, provoque constamment la séparation entre le Corps et la Voix, dans un excès jubilatoire qui tient de la fête primitive. »
Sa théorie théâtrale et sa pensée philosophique sont remarquablement bien énoncées dans son opuscule Pour Louis de Funès suivi de Lettre aux acteurs (qui ont été repris avec d'autres textes très éclairants dans : Devant la parole en 1999) et permet de ressaisir ses pièces qui peuvent parfois déconcerter. Au fond, la question fondamentale et récurrente chez Novarina semble être : pourquoi l'animal humain est-il doté de la parole ? Autrement dit, pourquoi la viande et le verbe se sont ils rencontrés ? D'où, toute une problématique du trou par lequel la parole traverse le corps. Au théâtre, au fond, selon Valère Novarina, on vient revoir l'éternel prodige se produire comme au premier jour : on vient entendre des animaux parler[18],[19].
Pour Novarina, « le théâtre permet de reprendre conscience » que le langage n’est pas une chaîne de concepts mécaniques mais un fluide, une danse, une matière vive. « Il invoque les mots, explore le langage, véritable matière qui comble le vide scénique et donne corps aux personnages »[20]. Dans Le Vivier des noms, 1 100 personnages sont évoqués, appelés, présentés, au cours de cinquante-deux scènes indépendantes, « véritable magma poétique, où les mots se caressent et s'évitent, en dévoilant la condition humaine »[20].
Théâtre (juin 1989), ce volume réunit les cinq premiers textes publiés par Valère Novarina et qui étaient épuisés : L'Atelier volant, Le Babil des classes dangereuses, Le Monologue d'Adramélech, La Lutte des morts, Falstafe.
2013 : Les Pieds bleus, lecture de textes et chansons tirés de l’œuvre de Valère Novarina, accompagnée par Christian Paccoud au chant et à l'accordéon, Bouffes du Nord (Paris) et Festival des Fromages de Chèvres (Courzieu).
En , son œuvre a été l'objet d'un colloque du Centre culturel de Cerisy, organisé par Marion Chénetier-Alev, Sandrine Le Pors et Fabrice Thumerel[29].
Notes et références
Notes
↑Le catalogue de la BNF indique qu'il est né le 4 mai 1942 ou en 1947[1]. De nombreuses notices d'autorité indiquent également qu'il est né en 1947, ainsi d'ailleurs que son site officiel[2]. Toutefois, le Journal de Genève daté du 6 juillet 1944 évoque l'existence de Valère en annonçant la naissance de son frère Patrice[3], ce qui semble invalider cette éventualité. Dans Le Drame de la vie, Valère Novarina écrit que « c'est comme ça que j'entra [sic] dans la viiiiie, à Chêne-Boucherie, canton Helvet, le quatre mai mille neuf cent quarante-deux, de Maurice Novarina et de Manon Trolliet son épouse » (lire sur Google Books).
↑Voir Jean-Luc Godard, cinéaste acousticien de Louis-Albert Serrut, L'Harmattan, 2011. L'auteur détaille précisément les emplois de textes de Valère Novarina dans le film Nouvelle vague.
Philippe Di Meo, « Le théâtre séparé » (entretien avec Valère Novarina), Furor, Lausanne, no 5, , p. 88
Philippe Di Meo, « Travailler pour l'incertain ; aller sur la mer ; passer sur une planche » (entretien avec Valère Novarina), L'Infini, no 19, , p. 97