Tarerach est une commune rurale qui compte 44 habitants en 2021, après avoir connu un pic de population de 172 habitants en 1846. Elle fait partie de l'aire d'attraction de Perpignan. Ses habitants sont appelés les Tarerachois ou Tarerachoises.
Géographie
Localisation
Carte de la commune avec localisation de la mairie.
Sur le plan historique et culturel, Tarerach fait partie de la région de Conflent, héritière de l'ancien comté de Conflent et de la viguerie de Conflent. Ce pays correspond à l'ensemble des vallées pyrénéennes qui « confluent » avec le lit creusé par la Têt entre Mont-Louis, porte de la Cerdagne, et Rodès, aux abords de la plaine du Roussillon[5].
La commune de Tarerach est entièrement située sur le grand "pluton" de Millas, une intrusion ignée de granit (sous diverses formes), déposé dans des formations paléozoïques plus anciennes, il y a environ 300 millions d'années, lors de l'orogenèse hercynienne[6],[7].
Ce pluton est aujourd'hui situé dans la partie nord de la zone axiale de la chaîne des Pyrénées, dans le secteur oriental de cette chaîne de montagnes.
Une carrière de feldspath, exploité pour la céramique, est située à environ quatre kilomètres au sud-est de Tarerach[8],[9].
Le point le plus bas de la commune se situe à une altitude de 350 mètres, dans le fond de l'étroite vallée de la Ribera de Tarerac (qui occupe le secteur sud de la commune). Le point culminant de la commune se situe à un peu plus de 850 mètres d'altitude, près du Roc de Curet, sur une crête à l'ouest du village de Tarerach.
Plus au sud, le long de cette crête, située à la limite ouest de la commune, se trouvent les "tors" granitiques de forme caractéristique du Roc del Cucut et du Roc del Moro.
A l'est du village de Tarerach se trouve un bassin important, au relief doux, à une altitude d'environ 500 mètres. Prolongement occidental d'un bassin similaire autour de Montalba-le-Château, ce bassin s'est formé à la suite d'une profonde altération chimique et mécanique du granit, les produits de cette altération ayant ensuite été enlevés, du moins en partie, par l'érosion fluviale et éolienne. Une grande partie du bassin est encore recouverte de couches de ces produits d'altération (saprolite à grains fins et arène, à gros grains). Ces dépôts ont rendu la terre apte à la culture, et en effet ce bassin est une enclave viticole notable[10],[11].
La limite occidentale de ce bassin, derrière le village de Tarerach, est marquée par un escarpement abrupt de quelque 300 mètres de haut (voir l'image Vue générale de Tarerach ci-dessus). Comme l'illustre la carte géologique[6], cet escarpement se trouve dans une zone de failles au sein du massif granitique et on pense qu'l'escarpement a été généré par une faille néotectonique[12]. Cependant, la nature relativement dégradée de cet escarpement suggère qu'il n'a pas été soumis à une activité tectonique très récente[13].
La commune est classée en zone de sismicité 3, correspondant à une sismicité modérée[14].
Hydrographie
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Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 12,7 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14,8 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 849 mm, avec 7,1 jours de précipitations en janvier et 4,2 jours en juillet[15]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune d'Eus à 6 km à vol d'oiseau[17], est de 13,6 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 539,8 mm[18],[19]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[20].
Milieux naturels et biodiversité
L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire.
Deux ZNIEFF de type 1[Note 2] sont recensées sur la commune[21] :
les « coteaux du Fenouillèdes et Roc del Maure » (1 147 ha), couvrant 5 communes du département[22] et
le « plateau de Rodès et de Montalba » (2 677 ha), couvrant 5 communes du département[23]
et une ZNIEFF de type 2[Note 3],[21] :
le « massif du Fenouillèdes » (34 157 ha), couvrant 40 communes dont une dans l'Aude et 39 dans les Pyrénées-Orientales[24].
Carte des ZNIEFF de type 1 et 2 à Tarerach.
Carte des ZNIEFF de type 1 sur la commune.
Carte de la ZNIEFF de type 2 sur la commune.
Urbanisme
Typologie
Au , Tarerach est catégorisée commune rurale à habitat très dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[I 2].
Elle est située hors unité urbaine[I 1]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Perpignan, dont elle est une commune de la couronne[Note 4],[I 1]. Cette aire, qui regroupe 118 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[I 3],[I 4].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (63,6 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (66,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (63,6 %), cultures permanentes (29,6 %), zones agricoles hétérogènes (6,8 %)[25]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Voies de communication et transports
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Risques majeurs
Le territoire de la commune de Tarerach est vulnérable à différents aléas naturels : inondations, climatiques (grand froid ou canicule), feux de forêts, mouvements de terrains et séisme (sismicité modérée). Il est également exposé à un risque particulier, le risque radon[26],[27].
Risques naturels
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par le risque d’inondation par crue torrentielle de cours d'eau du bassin de la Têt[28].
Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont soit des glissements de terrains, soit des chutes de blocs[29].
Risque particulier
Dans plusieurs parties du territoire national, le radon, accumulé dans certains logements ou autres locaux, peut constituer une source significative d’exposition de la population aux rayonnements ionisants. Toutes les communes du département sont concernées par le risque radon à un niveau plus ou moins élevé. Selon la classification de 2018, la commune de Tarerach est classée en zone 3, à savoir zone à potentiel radon significatif[30].
Toponymie
En catalan, le nom de la commune est Tarerac selon l'Institut d’Estudis Catalan[31], contre l'avis de Lluís Basseda qui préférait Tarerach[32].
Le nom apparait pour la première fois en 958 sous la forme Tarasago. Le s devient r (phénomène de rhotacisme) sous l'influence du premier r, aux alentours du XVe siècle. Il a sans doute pour origine le nom d'un propriétaire terrien de l'époque franque, Therasus, auquel a été accolé le suffixe -acum[32].
Histoire
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Le feu de Tarerach est un incendie qui a détruit 1970 hectares de forêts et garrigues en , après s'être déclenché sur la commune.
Politique et administration
Administration municipale
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La population est exprimée en nombre de feux (f) ou d'habitants (H).
Évolution de la population
1358
1365
1378
1553
1720
1767
1774
1789
8 f
7 f
4 f
1 f
15 f
173 H
41 f
32 f
(Sources : Jean-Pierre Pélissier, Paroisses et communes de France : dictionnaire d'histoire administrative et démographique, vol. 66 : Pyrénées-Orientales, Paris, CNRS, , 378 p. (ISBN2-222-03821-9))
Démographie contemporaine
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[35]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[36].
En 2018, la population âgée de 15 à 64 ans s'élève à 24 personnes, parmi lesquelles on compte 56 % d'actifs (40 % ayant un emploi et 16 % de chômeurs) et 44 % d'inactifs[Note 6],[I 5]. En 2018, le taux de chômage communal (au sens du recensement) des 15-64 ans est supérieur à celui de la France et du département, alors qu'il était inférieur à celui du département en 2008.
La commune fait partie de la couronne de l'aire d'attraction de Perpignan, du fait qu'au moins 15 % des actifs travaillent dans le pôle[Carte 2],[I 8]. Elle compte 8 emplois en 2018, contre 8 en 2013 et 22 en 2008. Le nombre d'actifs ayant un emploi résidant dans la commune est de 10, soit un indicateur de concentration d'emploi de 80,4 % et un taux d'activité parmi les 15 ans ou plus de 33,3 %[I 9].
Sur ces 10 actifs de 15 ans ou plus ayant un emploi, 6 travaillent dans la commune, soit 60 % des habitants[I 10]. Pour se rendre au travail, 90 % des habitants utilisent un véhicule personnel ou de fonction à quatre roues et 10 % s'y rendent en deux-roues, à vélo ou à pied[I 11].
Activités hors agriculture
8 établissements[Note 7] sont implantés à Tarerach au [I 12].
Le secteur de la construction est prépondérant sur la commune puisqu'il représente 37,5 % du nombre total d'établissements de la commune (3 sur les 8 entreprises implantées à Tarerach), contre 14,3 % au niveau départemental[I 13].
Anciennement le village était occitanophone mais à partir de la fin du XIXe siècle la langue vernaculaire est le catalan (enquêtes linguistiques de Julien Sacaze, Fritz Krüger et Atlas Linguistique des Pyrénées-Orientales).
↑Les ZNIEFF de type 1 sont des secteurs d’une superficie en général limitée, caractérisés par la présence d’espèces, d’association d’espèces ou de milieux rares, remarquables, ou caractéristiques du milieu du patrimoine naturel régional ou national.
↑Les ZNIEFF de type 2 sont de grands ensembles naturels riches, ou peu modifiés, qui offrent des potentialités biologiques importantes.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑Les inactifs regroupent, au sens de l'Insee, les élèves, les étudiants, les stagiaires non rémunérés, les pré-retraités, les retraités et les autres inactifs.
↑L'établissement, au sens de l’Insee, est une unité de production géographiquement individualisée, mais juridiquement dépendante de l'unité légale. Il produit des biens ou des services.
↑Les données relatives à la surface agricole utilisée (SAU) sont localisées à la commune où se situe le lieu principal de production de chaque exploitation. Les chiffres d'une commune doivent donc être interprétés avec prudence, une exploitation pouvant exercer son activité sur plusieurs communes, ou plusieurs départements voire plusieurs régions.
↑L'orientation technico-économique est la production dominante de l'exploitation, déterminée selon la contribution de chaque surface ou cheptel à la production brute standard.
↑Le recensement agricole est une opération décennale européenne et obligatoire qui a pour objectif d'actualiser les données sur l'agriculture française et de mesurer son poids dans l'agriculture européenne[45].
↑Géologues, numéro 155, Société Géologique France, Fig. 2 page 94, et page 96, www.geosoc.fr.
↑Calvet, Marc; Delmas, Magali; Gunnell, Yanni; Laumonier, Bernard. Geology and Landscapes of the Eastern Pyrenees, 2022 ("GeoGuide"), pages 459-460. Springer International Publishing. Édition du Kindle.
↑Dans "Geoguide", le bassin de Tarerach est décrit comme un "etch" bassin. Sur la formation de tels bassins, voir les diagrammes à l'adresse suivante : www.researchgate.net.
↑Lagasquie J-J (1984), Géomorphologie des granites. Les massifs granitiques de la moitié orientale des Pyrénées françaises, Éd du CNRS, Toulouse.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑ a et bMichel de La Torre, Pyrénées-Orientales : Le guide complet de ses 224 communes, Paris, Deslogis-Lacoste, coll. « Villes et villages de France », (ISBN2-7399-5066-7).