Corneilla-de-Conflent est une commune rurale qui compte 531 habitants en 2021. Elle fait partie de l'aire d'attraction de Prades. Ses habitants sont appelés les Corneillanais ou Corneillanaises.
Géographie
Localisation
Carte de la commune avec localisation de la mairie.
Sur le plan historique et culturel, Corneilla-de-Conflent fait partie de la région de Conflent, héritière de l'ancien comté de Conflent et de la viguerie de Conflent. Ce pays correspond à l'ensemble des vallées pyrénéennes qui « confluent » avec le lit creusé par la Têt entre Mont-Louis, porte de la Cerdagne, et Rodès, aux abords de la plaine du Roussillon[5].
La superficie de la commune est de 1 102 hectares. L'altitude de Corneilla-de-Conflent varie entre 397 mètres et 823 mètres[7].
La commune est classée en zone de sismicité 3, correspondant à une sismicité modérée[8].
La moitié nord de la commune, qui s'élève jusqu'aux plateaux de Badabany (à l'ouest) et d'Ambullas (à l'est), repose essentiellement sur de grands affleurements de marbre dévonien (c380 Ma)[9],[10].
La moitié sud de la commune repose principalement sur les dépôts du Miocène inférieur (c25 Ma) du bassin du Conflent[11] ("sables grossiers quartzo-feldspathiques très mal triés et de niveaux à gros blocs, essentiellement de gneiss, de dimension métrique")[12].
Dans les fonds de vallée des deux rivières (de Fillols et de Cady), on trouve des terrasses fluviales du Quaternaire (principalement constituées de sable, de gravier et d'une quantité étonnante de gros blocs rocheux).
Village de Corneilla (au confluent des rivières Fillols (à gauche) et Cady (à droite), avec le Pic du Canigou (2785 mètres) en arrière-plan, au sud. La crête boisée qui s'élève derrière le village repose sur les dépôts du Miocène inférieur (c25 Ma) du bassin du Conflent.
Marbre rose (dit "de Villefranche"), Dévonien moyen (c380 Ma), Carrière Badabany (désaffectée)[13], commune de Corneilla-de-Conflent. Au fond : le plateau d'Ambullas.
Hydrographie
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Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 12,1 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14,4 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 923 mm, avec 6 jours de précipitations en janvier et 5,4 jours en juillet[14]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune d'Eus à 11 km à vol d'oiseau[16], est de 13,6 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 539,8 mm[17],[18]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[19].
Zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique
L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire.
Deux ZNIEFF de type 1[Note 3] sont recensées sur la commune[28] :
les « grottes des Canalette » (173 ha), couvrant 2 communes du département[29] et
la « Trancade d'Ambouilla » (294 ha), couvrant 2 communes du département[30]
et deux ZNIEFF de type 2[Note 4],[28] :
la « vallée du Conflent » (5 742 ha), couvrant 12 communes du département[31] ;
le « versant sud du massif du Madres » (27 267 ha), couvrant 27 communes du département[32].
Carte des ZNIEFF de type 1 et 2 à Corneilla-de-Conflent.
Carte des ZNIEFF de type 1 sur la commune.
Carte des ZNIEFF de type 2 sur la commune.
Urbanisme
Typologie
Au , Corneilla-de-Conflent est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[I 2].
Elle est située hors unité urbaine[I 1]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Prades, dont elle est une commune de la couronne[Note 5],[I 1]. Cette aire, qui regroupe 26 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[I 3],[I 4].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (80,8 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (78,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (44,4 %), forêts (36,5 %), cultures permanentes (6,1 %), zones urbanisées (5,3 %), zones agricoles hétérogènes (5,1 %), prairies (2,7 %)[33]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Voies de communication et transports
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Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par le risque d’inondation par crue torrentielle de cours d'eau du bassin de la Têt[36].
Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont soit des mouvements liés au retrait-gonflement des argiles, soit des glissements de terrains, soit des chutes de blocs, soit des effondrements liés à des cavités souterraines[37]. Une cartographie nationale de l'aléa retrait-gonflement des argiles permet de connaître les sols argileux ou marneux susceptibles vis-à-vis de ce phénomène[38]. L'inventaire national des cavités souterraines permet par ailleurs de localiser celles situées sur la commune[39].
Ces risques naturels sont pris en compte dans l'aménagement du territoire de la commune par le biais d'un plan de prévention des risques inondations et mouvements de terrains[40].
Carte des zones inondables.
Carte des zones d'aléa retrait-gonflement des argiles.
Risques technologiques
Le risque de transport de matières dangereuses sur la commune est lié à sa traversée par une route à fort trafic. Un accident se produisant sur une telle infrastructure est en effet susceptible d’avoir des effets graves au bâti ou aux personnes jusqu’à 350 m, selon la nature du matériau transporté. Des dispositions d’urbanisme peuvent être préconisées en conséquence[41].
Dans le département des Pyrénées-Orientales, on dénombre sept grands barrages susceptibles d’occasionner des dégâts en cas de rupture. La commune fait partie des 66 communes susceptibles d’être touchées par l’onde de submersion consécutive à la rupture d’un de ces barrages, le Barrage des Bouillouses sur la Têt, un ouvrage de 17,5 m de hauteur construit en 1910[42].
Risque particulier
Dans plusieurs parties du territoire national, le radon, accumulé dans certains logements ou autres locaux, peut constituer une source significative d’exposition de la population aux rayonnements ionisants. Toutes les communes du département sont concernées par le risque radon à un niveau plus ou moins élevé. Selon la classification de 2018, la commune de Corneilla-de-Conflent est classée en zone 3, à savoir zone à potentiel radon significatif[43].
Toponymie
En catalan, le nom de la commune est Cornellà de Conflent[44].
Le , Corneilla change officiellement de nom et devient Corneilla-de-Conflent[45].
Dès le début du XXe siècle, une ligne de chemin de fer minéralière descendait la vallée de Cady sur la commune de Corneilla, les trains transportant le minerai de fer des mines de Sahorre et de Vernet-les-Bains jusqu'aux fourneaux dans la vallée de la Têt[46]. En cours de route, le minerai de fer passait par une importante usine de grillage, aujourd'hui abandonnée, située sur le versant ouest de la vallée[47],[48].
Cheminée de l'ancienne usine de grillage de minerai de fer. En médaillon : la raffinerie autrefois. Au fond : Pic du Canigou.
Scène à l'ancienne usine de grillage de minerai de fer de Corneilla-de-Conflent, aujourd'hui abandonnée.
Pont de l'ancienne voie ferrée minérale, aujourd'hui désaffectée, par laquelle le minerai de fer était transporté vers les hauts fourneaux de la vallée de la Têt.
La population est exprimée en nombre de feux (f) ou d'habitants (H).
Évolution de la population
1355
1359
1365
1378
1424
1470
1515
1553
1709
33 f
28 f
33 f
14 f
22 f
14 f
16 f
9 f
43 f
Évolution de la population, suite (1)
1720
1767
1774
1789
-
-
-
-
-
30 f
330 H
65 f
69 f
-
-
-
-
-
(Sources : Jean-Pierre Pélissier, Paroisses et communes de France : dictionnaire d'histoire administrative et démographique, vol. 66 : Pyrénées-Orientales, Paris, CNRS, , 378 p. (ISBN2-222-03821-9))
Démographie contemporaine
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[52]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[53].
En 2018, la population âgée de 15 à 64 ans s'élève à 296 personnes, parmi lesquelles on compte 72,7 % d'actifs (61 % ayant un emploi et 11,7 % de chômeurs) et 27,3 % d'inactifs[Note 8],[I 7]. En 2018, le taux de chômage communal (au sens du recensement) des 15-64 ans est inférieur à celui du département, mais supérieur à celui de la France, alors qu'en 2008 il était supérieur à celui du département.
La commune fait partie de la couronne de l'aire d'attraction de Prades, du fait qu'au moins 15 % des actifs travaillent dans le pôle[Carte 2],[I 10]. Elle compte 46 emplois en 2018, contre 35 en 2013 et 33 en 2008. Le nombre d'actifs ayant un emploi résidant dans la commune est de 182, soit un indicateur de concentration d'emploi de 25,2 % et un taux d'activité parmi les 15 ans ou plus de 52 %[I 11].
Sur ces 182 actifs de 15 ans ou plus ayant un emploi, 33 travaillent dans la commune, soit 18 % des habitants[I 12]. Pour se rendre au travail, 92,1 % des habitants utilisent un véhicule personnel ou de fonction à quatre roues, 2,1 % les transports en commun, 2,6 % s'y rendent en deux-roues, à vélo ou à pied et 3,2 % n'ont pas besoin de transport (travail au domicile)[I 13].
Activités hors agriculture
Secteurs d'activités
31 établissements[Note 9] sont implantés à Corneilla-de-Conflent au . Le tableau ci-dessous en détaille le nombre par secteur d'activité et compare les ratios avec ceux du département[Note 10],[I 14].
Secteur d'activité
Commune
Département
Nombre
%
%
Ensemble
31
Industrie manufacturière, industries extractives et autres
4
12,9 %
(8,7 %)
Construction
9
29 %
(14,3 %)
Commerce de gros et de détail, transports, hébergement et restauration
6
19,4 %
(30,5 %)
Activités immobilières
3
9,7 %
(6,2 %)
Activités spécialisées, scientifiques et techniques et activités de services administratifs et de soutien
3
9,7 %
(13 %)
Administration publique, enseignement, santé humaine et action sociale
2
6,5 %
(13,9 %)
Autres activités de services
4
12,9 %
(8,5 %)
Le secteur de la construction est prépondérant sur la commune puisqu'il représente 29 % du nombre total d'établissements de la commune (9 sur les 31 entreprises implantées à Corneilla-de-Conflent), contre 14,3 % au niveau départemental[I 15].
↑Dans les sites Natura 2000, les États membres s'engagent à maintenir dans un état de conservation favorable les types d'habitats et d'espèces concernés, par le biais de mesures réglementaires, administratives ou contractuelles[25].
↑Les ZNIEFF de type 1 sont des secteurs d’une superficie en général limitée, caractérisés par la présence d’espèces, d’association d’espèces ou de milieux rares, remarquables, ou caractéristiques du milieu du patrimoine naturel régional ou national.
↑Les ZNIEFF de type 2 sont de grands ensembles naturels riches, ou peu modifiés, qui offrent des potentialités biologiques importantes.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑Un ménage fiscal est constitué par le regroupement des foyers fiscaux répertoriés dans un même logement. Son existence, une année donnée, tient au fait que coïncident au moins une déclaration indépendante de revenus et l’occupation d’un logement connu à la taxe d’habitation.
↑Les inactifs regroupent, au sens de l'Insee, les élèves, les étudiants, les stagiaires non rémunérés, les pré-retraités, les retraités et les autres inactifs.
↑L'établissement, au sens de l’Insee, est une unité de production géographiquement individualisée, mais juridiquement dépendante de l'unité légale. Il produit des biens ou des services.
↑Le champ de ce tableau couvre les activités marchandes hors agriculture.
↑Les données relatives à la surface agricole utilisée (SAU) sont localisées à la commune où se situe le lieu principal de production de chaque exploitation. Les chiffres d'une commune doivent donc être interprétés avec prudence, une exploitation pouvant exercer son activité sur plusieurs communes, ou plusieurs départements voire plusieurs régions.
↑L'orientation technico-économique est la production dominante de l'exploitation, déterminée selon la contribution de chaque surface ou cheptel à la production brute standard.
↑Le recensement agricole est une opération décennale européenne et obligatoire qui a pour objectif d'actualiser les données sur l'agriculture française et de mesurer son poids dans l'agriculture européenne[61].
↑Genna A. (2009) Carte géologique harmonisée du département des Pyrénées-Orientales. Notice technique, Rapport final, BRGM/RP-57032-FR, en particulier pages 417-8. http://infoterre.brgm.fr/rapports/RP-57032-FR.pdf.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑(ca + fr) Institut d’Estudis Catalans, Université de Perpignan, Nomenclàtor toponímic de la Catalunya del Nord, Barcelone, (lire en ligne).
↑ a et bJean-Pierre Pélissier, Paroisses et communes de France : dictionnaire d'histoire administrative et démographique, vol. 66 : Pyrénées-Orientales, Paris, CNRS, , 378 p. (ISBN2-222-03821-9).
↑Puig Carole, Covato Fabrice, Maso David, Vernet-les-Bains au cœur du Canigou. L'eau, le fer et les hommes, Mairie de Vernet-les-Bain, 2007 (ISBN978-2-9528768-1-0), pages 96-7.
↑canigo-grandsite.fr/archives-en-ligne(2) - Une image montrant l'ancien propriétaire du site - feu Hedley Smith - avec une maquette de l'usine à griller qu'il a réalisée lui-même. Sur le mur adjacent se trouve une carte du tracé de la ligne de chemin de fer minéralière, de Vernet et Sahorre en passant par Corneilla.
↑Michel de La Torre, Pyrénées-Orientales : Le guide complet de ses 224 communes, Paris, Deslogis-Lacoste, coll. « Villes et villages de France », (ISBN2-7399-5066-7).