Fillols est une commune rurale qui compte 202 habitants en 2021, après avoir connu un pic de population de 515 habitants en 1881. Elle fait partie de l'aire d'attraction de Prades. Ses habitants sont appelés les Fillolois ou Filloloises.
Géographie
Localisation
Carte de la commune avec localisation de la mairie.
Sur le plan historique et culturel, Fillols fait partie de la région de Conflent, héritière de l'ancien comté de Conflent et de la viguerie de Conflent. Ce pays correspond à l'ensemble des vallées pyrénéennes qui « confluent » avec le lit creusé par la Têt entre Mont-Louis, porte de la Cerdagne, et Rodès, aux abords de la plaine du Roussillon[5].
La commune est classée en zone de sismicité 3, correspondant à une sismicité modérée[11].
De Fillols il est possible de commencer l'ascension du Pic du Canigou (via le Col des Voltes et le refuge des Cortalets) en suivant en partie la Ribera de Fillols.
Le minerai de fer a été extrait des mines de la commune depuis l'époque romaine jusqu'en 1957. Au plus fort de cette activité, à la fin du XIXe siècle, plus de 200 mineurs étaient employés pour extraire quelque 150 000 tonnes par an[12],[13].
Les gîtes de fer de Fillols se situent dans la "ceinture ferrifère du Canigou", où les minéralisations sont associées aux marbres de la formation de Canaveilles. Cette formation est du Cambrien et elle est âgée de plus de 500 millions d'années. Toutefois, il semble probable que les minéralisations elles-mêmes sont hercyniennes (il y a environ 300 Ma)[14],[15],[16].
Hydrographie
Riu de Fillols : cette rivière prend sa source dans le sud de Fillols dans le massif du Canigou, sous le pic Joffre au niveau de la "fontaine de la Perdrix." Elle poursuit son cours vers Corneilla-de-Conflent où elle conflue dans le Cadi.
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,3 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14,3 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 913 mm, avec 5,9 jours de précipitations en janvier et 5,4 jours en juillet[17]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune d'Eus à 10 km à vol d'oiseau[19], est de 13,6 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 539,8 mm[20],[21]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[22].
le « massif du Canigou », d'une superficie de 11 746 ha, culmine à 2 784 mètres à l'extrémité orientale de la chaîne des Pyrénées. Il recèle de nombreuses espèces endémiques pyrénéennes dont certaines atteignent leur limite orientale et présente une gamme variée d'habitats naturels d'intérêt communautaire liés à l'étagement de la végétation[30] et au titre de la directive oiseaux[29]
le « canigou-conques de La Preste », d'une superficie de 20 224 ha, abrite une avifaune de montagne riche et diversifiée, tant au niveau des rapaces que des passereaux et des galliformes. Elle est également fréquentée régulièrement par deux couples de gypaètes barbus et, en été, par un nombre important de vautours fauves en provenance du territoire espagnol[31].
Zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique
L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire.
Une ZNIEFF de type 1[Note 3] est recensée sur la commune[32] :
le « Flanc nord du massif du Canigou » (3 540 ha), couvrant 5 communes du département[33] et deux ZNIEFF de type 2[Note 4],[32] :
le « massif du Canigou » (19 263 ha), couvrant 15 communes du département[34] ;
la « vallée du Conflent » (5 742 ha), couvrant 12 communes du département[35].
Carte des ZNIEFF de type 1 et 2 à Fillols.
Carte de la ZNIEFF de type 1 sur la commune.
Carte des ZNIEFF de type 2 sur la commune.
Urbanisme
Typologie
Au , Fillols est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[I 2].
Elle est située hors unité urbaine[I 1]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Prades, dont elle est une commune de la couronne[Note 5],[I 1]. Cette aire, qui regroupe 26 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[I 3],[I 4].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (72,1 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (78,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
forêts (59,9 %), zones agricoles hétérogènes (26,3 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (12,2 %), cultures permanentes (1,6 %)[36]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Voies de communication et transports
On peut y accéder (d'est en ouest) :
par la D 27 et le village de Taurinya ;
par la D 47 et le village de Corneilla-de-Conflent ;
par la D 27 et Vernet-les-Bains.
La ligne 527 du réseau régional liO relie la commune à Prades.
Risques majeurs
Le territoire de la commune de Fillols est vulnérable à différents aléas naturels : inondations, climatiques (grand froid ou canicule), feux de forêts, mouvements de terrains, avalanche et séisme (sismicité modérée). Il est également exposé à deux risques particuliers, les risques radon et minier[37],[38].
Risques naturels
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par le risque d’inondation par crue torrentielle de cours d'eau du bassin de la Têt[39].
Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont soit des mouvements liés au retrait-gonflement des argiles, soit des glissements de terrains, soit des chutes de blocs, soit des effondrements liés à des cavités souterraines[40]. Une cartographie nationale de l'aléa retrait-gonflement des argiles permet de connaître les sols argileux ou marneux susceptibles vis-à-vis de ce phénomène[41]. L'inventaire national des cavités souterraines permet par ailleurs de localiser celles situées sur la commune[42].
Ces risques naturels sont pris en compte dans l'aménagement du territoire de la commune par le biais d'un plan de prévention des risques inondations et mouvements de terrains[43].
Carte des zones inondables.
Carte des zones d'aléa retrait-gonflement des argiles.
Risque particulier
La commune est concernée par le risque minier, principalement lié à l’évolution des cavités souterraines laissées à l’abandon et sans entretien après l’exploitation des mines[44].
Dans plusieurs parties du territoire national, le radon, accumulé dans certains logements ou autres locaux, peut constituer une source significative d’exposition de la population aux rayonnements ionisants. Toutes les communes du département sont concernées par le risque radon à un niveau plus ou moins élevé. Selon la classification de 2018, la commune de Fillols est classée en zone 3, à savoir zone à potentiel radon significatif[45].
Toponymie
Le nom de la commune est Fillols, en français comme en catalan[46].
Les premières mentions du nom sont Fuliols en 887 et Fullols en 958[47].
Histoire
Ferdinand Falguères* fut élu maire de Fillols le 15 décembre 1935 à l’issue d’une élection partielle (8 décembre 1935) provoquée par la démission du maire socialiste SFIO, Michel Barande (Voir Calvet Henri*). Après cette élection, l’administration préfectorale classa Ferdinand Falguères* comme socialiste SFIO. Elle fit sans doute erreur, car l’activité de Ferdinand Falguères* en tant que militant communiste est attestée à de multiples reprises avant et après l’élection de décembre 1935. D’ailleurs pour la préfecture des Pyrénées-Orientales, la composition politique du conseil municipal de Fillols, après le scrutin de décembre 1935, était de six socialistes SFIO et de quatre communistes.
Au cours de son mandat de maire, Ferdinand Falguères* prit une initiative qui fit beaucoup de bruit à Fillols et en Conflent. Le 20 septembre 1937, il expulsa de son presbytère le curé de la paroisse, G. Tronel et évacua avec l’aide d’un forgeron tout le mobilier en possession de cet ecclésiastique. Il convient de souligner ici que à Fillols, village minier où la SFIO et le PC étaient majoritaires, les antagonismes politiques étaient exacerbés. Le curé qui se qualifiait d’« ancien combattant volontaire et mutilé » était le chef de la minorité de droite de la commune. Depuis 1928, il dirigeait une petite publication, L’Écho du Canigou (organe des paroisses de Corneille-de-Conflent et de Fillols) qui était en fait un organe local de la droite. G. Tronel, adversaire politique irréductible de la municipalité présidée par F. Falguères, y publiait de violents articles contre le Front populaire et les républicains espagnols (au moment même où le maire organisait une collecte pour la République voisine en lutte contre Franco, collecte qui rapporta 141,50 francs). Ce fait divers retentissant illustre bien le climat politique qui régnait alors dans une petite commune conflentaise, climat très tendu que l’on retrouvait alors dans d’autres communes des Pyrénées-Orientales où les événements de la guerre civile espagnole interféraient avec les questions sociales et politiques de la France du Front populaire.
(source : https://maitron.fr/spip.php?article112592, notice FALGUÈRES Ferdinand par André Balent, version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 25 novembre 2010.)
La population est exprimée en nombre de feux (f) ou d'habitants (H).
Évolution de la population
1358
1365
1378
1424
1470
1515
1553
1709
1720
35 f
33 f
13 f
6 f
8 f
12 f
9 f
29 f
25 f
Évolution de la population, suite (1)
1767
1774
1789
-
-
-
-
-
-
184 H
41 f
44 f
-
-
-
-
-
-
(Sources : Jean-Pierre Pélissier, Paroisses et communes de France : dictionnaire d'histoire administrative et démographique, vol. 66 : Pyrénées-Orientales, Paris, CNRS, , 378 p. (ISBN2-222-03821-9))
Démographie contemporaine
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[52]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[53].
En 2018, la population âgée de 15 à 64 ans s'élève à 107 personnes, parmi lesquelles on compte 78,1 % d'actifs (65,7 % ayant un emploi et 12,4 % de chômeurs) et 21,9 % d'inactifs[Note 8],[I 7]. En 2018, le taux de chômage communal (au sens du recensement) des 15-64 ans est inférieur à celui du département, mais supérieur à celui de la France, alors qu'en 2008 il était supérieur à celui du département.
La commune fait partie de la couronne de l'aire d'attraction de Prades, du fait qu'au moins 15 % des actifs travaillent dans le pôle[Carte 2],[I 10]. Elle compte 24 emplois en 2018, contre 19 en 2013 et 29 en 2008. Le nombre d'actifs ayant un emploi résidant dans la commune est de 71, soit un indicateur de concentration d'emploi de 34,6 % et un taux d'activité parmi les 15 ans ou plus de 53,2 %[I 11].
Sur ces 71 actifs de 15 ans ou plus ayant un emploi, 19 travaillent dans la commune, soit 28 % des habitants[I 12]. Pour se rendre au travail, 79,7 % des habitants utilisent un véhicule personnel ou de fonction à quatre roues, 4,3 % les transports en commun, 8,6 % s'y rendent en deux-roues, à vélo ou à pied et 7,2 % n'ont pas besoin de transport (travail au domicile)[I 13].
Activités hors agriculture
Secteurs d'activités
23 établissements[Note 9] sont implantés à Fillols au [I 14].
Le secteur de la construction est prépondérant sur la commune puisqu'il représente 21,7 % du nombre total d'établissements de la commune (5 sur les 23 entreprises implantées à Fillols), contre 14,3 % au niveau départemental[I 15].
Alex Barbier (1950-2019) : auteur de bandes dessinées et peintre y a vécu[66],[67] et a créé avec sa femme Aline Barbier, le festival Plouc de Fillols en 1997[68],[69].
Culture populaire
Le chanteur Cali chante, dans son troisième album ("L'espoir"), une chanson ("Les beaux jours approchent") dont l'action se situe dans le village de Fillols. Le chanteur y décrit notamment l'ambiance de fête, de fraternité et de tranquillité qui régne lors de la fête sur la place du village.
↑Dans les sites Natura 2000, les États membres s'engagent à maintenir dans un état de conservation favorable les types d'habitats et d'espèces concernés, par le biais de mesures réglementaires, administratives ou contractuelles[28].
↑Les ZNIEFF de type 1 sont des secteurs d’une superficie en général limitée, caractérisés par la présence d’espèces, d’association d’espèces ou de milieux rares, remarquables, ou caractéristiques du milieu du patrimoine naturel régional ou national.
↑Les ZNIEFF de type 2 sont de grands ensembles naturels riches, ou peu modifiés, qui offrent des potentialités biologiques importantes.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑Un ménage fiscal est constitué par le regroupement des foyers fiscaux répertoriés dans un même logement. Son existence, une année donnée, tient au fait que coïncident au moins une déclaration indépendante de revenus et l’occupation d’un logement connu à la taxe d’habitation.
↑Les inactifs regroupent, au sens de l'Insee, les élèves, les étudiants, les stagiaires non rémunérés, les pré-retraités, les retraités et les autres inactifs.
↑L'établissement, au sens de l’Insee, est une unité de production géographiquement individualisée, mais juridiquement dépendante de l'unité légale. Il produit des biens ou des services.
↑Les données relatives à la surface agricole utilisée (SAU) sont localisées à la commune où se situe le lieu principal de production de chaque exploitation. Les chiffres d'une commune doivent donc être interprétés avec prudence, une exploitation pouvant exercer son activité sur plusieurs communes, ou plusieurs départements voire plusieurs régions.
↑L'orientation technico-économique est la production dominante de l'exploitation, déterminée selon la contribution de chaque surface ou cheptel à la production brute standard.
↑Le recensement agricole est une opération décennale européenne et obligatoire qui a pour objectif d'actualiser les données sur l'agriculture française et de mesurer son poids dans l'agriculture européenne[62].
↑Milesi, G., Monié, P., Soliva, R., Münch, P., Valla, P. G., Brichau, S., et al. (2022). Deciphering the Cenozoic exhumation history of the Eastern Pyrenees along a crustal-scale normal fault using low-temperature thermochronology. Tectonics, 41, e2021TC007172. doi.org/10.1029/2021TC007172
↑Gavignaud, Geneviève. Mines de fer et forges catalanes dans les pays de Conflent et de Vallespir au XIXe siècle. Fédération Historique du Languedoc Méditerranéen et du Roussillon, 49e congrès, Alès, 1976. Voir citation en ligne à www.fillols.fr/ (diagnostic, pages 13-14 et 39-43). Voir aussi www.fillols.fr/ (notices, pages 21-24).
↑Genna A. (2009) Carte géologique harmonisée du département des Pyrénées-Orientales. Notice technique, Rapport final, BRGM/RP-57032-FR, en particulier pages 417-8. http://infoterre.brgm.fr/rapports/RP-57032-FR.pdf.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑ a et bMichel de La Torre, Pyrénées-Orientales : Le guide complet de ses 224 communes, Paris, Deslogis-Lacoste, coll. « Villes et villages de France », (ISBN2-7399-5066-7).