Lors de certains scrutins (1965, 1974, 1995), les évolutions respectives de la gauche et de la droite entre les deux tours ne se sont pas strictement compensées ; ceci tient à la présence au stade préliminaire de candidats non considérés par le Ministère de l'Intérieur comme relevant de ce spectre dichotomique. La candidature de Jacques Cheminade, présent en 1995, 2012 et 2017, ou celles des fédéralistes (Guy Héraud, Jean-Claude Sebag) et du royaliste (Bertrand Renouvin) en 1974 sont à cet endroit particulièrement illustratives.
Rapport entre la gauche et la droite en 2012
Le total des voix de gauche au premier tour équivalait à 43,75 % des votes exprimés, nettement en deçà des records de 1974 (47,59 %), 1981 (50,69 %) et 1988 (49,14 %). La somme des droites (telles que comprises par René Rémond) s'élèvait à 56 %, en retrait de 6,31 % par rapport aux 62,31 % des suffrages cumulés en 2007 par Nicolas Sarkozy, Jean-Marie Le Pen, Frédéric Nihous, Philippe de Villiers et François Bayrou. Cela alors que le MPF et le CPNT avaient, préalablement au scrutin, rallié l'UMP.
De fait, à l'exclusion de la présidentielle de 1981 ayant vu l'élection de François Mitterrand, le total des suffrages apportés aux candidats de gauche au premier tour est toujours inférieur à l'addition des voix de droite. Toutefois, entre les deux tours, il se produit un rééquilibrage — très variable selon les scrutins — au profit du candidat de gauche. Cet apport provient tant du socle initial d'un bloc des droites (par essence tripartite et divisé) que de la mobilisation d'une part plus ou moins conséquente des abstentionnistes.
En , la configuration avant le second tour, s'avérait compliquée pour Nicolas Sarkozy. En effet, outre la présence d'un segment frontiste (32 % du total des droites) dont la représentante évoqua publiquement « l'implosion de la droite » après avoir signifié qu'elle voterait « blanc », le président sortant devait rallier les suffrages d'un centre redevenu, à l'image d'un François Bayrou, qui le , annonça « à titre personnel » s'être décidé pour Hollande, comme dans les années 1960, autonome voire oppositionnel.
Nicolas Sarkozy sera finalement défait sur un score similaire à celui obtenu par Valéry Giscard d'Estaing le .
Rapport entre la gauche et la droite en 2017
Lors de l'élection présidentielle de 2017, les deux partis de gouvernement subissent une lourde défaite et n'accèdent pas au second tour. Cette défaite provoque des crises chez le PS et Les Républicains et remet en cause le bipartisme et l'opposition droite/gauche.
Cette élection est aussi le théâtre d'une polarisation de l'électorat avec Marine Le Pen au second tour et le très bon score de Jean-Luc Mélenchon.
Le second tour oppose Emmanuel Macron, candidat progressiste, libéral et pro-européen, à Marine Le Pen, candidate nationaliste, populiste et souverainiste.