Elle est d'abord enseignante au lycée Albert-Camus à Rillieux-la-Pape dans la région lyonnaise. Depuis 2011, elle enseigne en région parisienne au lycée Le Corbusier à Aubervilliers[6].
L'engagement politique de Nathalie Arthaud commence en 1986, en réaction à la famine en Éthiopie[7]. Elle rejoint d'abord la Jeunesse communiste, où elle reste un an avant d'adhérer à Lutte ouvrière (LO) avec son groupe d'amis, en 1988, à 18 ans[7],[8]. D'après elle, son engagement dans ce parti est passé « par le catholicisme », ses parents, « des gens généreux », lui ayant appris à travers cette religion « l'action pour les autres et l'indignation »[9],[10].
Lors de la conférence de presse qui suit le congrès annuel de Lutte ouvrière, le , Nathalie Arthaud annonce qu'elle est désignée porte-parole nationale du parti[12],[13]. Elle explique que le choix d'une porte-parole est un choix féministe volontariste : « C'est une politique volontariste que nous assumons complètement, y compris nos camarades hommes. Ils en sont même fiers. Je vous rappelle qu'Arlette Laguiller a été la première femme à se présenter à l'élection présidentielle, signe que Lutte ouvrière a toujours été en pointe sur cette question »[14].
Le , elle est désignée candidate de Lutte ouvrière à l'élection présidentielle de 2012[17]. Nathalie Arthaud est la première personnalité candidate à l'élection présidentielle à déposer, le , ses 500 signatures au Conseil constitutionnel[18],[19]. À propos de ces élections, elle déclare : « Pour LO, les moments électoraux ne sont pas essentiels. Ce qui est fondamental, c'est que le peuple descende dans la rue, comme en 1995, en 1968, ou en 1936. Je me dis qu'un moment comme celui-là peut revenir vite. Et s'il fallait attendre longtemps, cela ne m'affecterait pas plus que cela. Je ne suis qu'un chaînon[20]. »
Nathalie Arthaud en 2012.
Totalisant 0,56 % des voix au premier tour[21], Nathalie Arthaud termine neuvième de cette élection présidentielle, derrière le candidat du NPA, Philippe Poutou (1,15 %), réalisant un score bien inférieur à ceux réalisés par sa prédécesseure Arlette Laguiller en 2007 (1,33 %) ou 2002 (5,72 %). Elle ne donne pas de consigne de vote pour le second tour et annonce qu'elle votera blanc à titre personnel[22] en évoquant un « choix pipé entre un ennemi ouvert des travailleurs et un faux ami »[23], désignant implicitement Nicolas Sarkozy et François Hollande.
Lors du congrès de Lutte ouvrière des 12 et , elle est désignée candidate du parti à l'élection présidentielle de 2017[26],[27]. En campagne, elle affirme être la seule candidate communiste[28]. Elle est la seule des candidats à poursuivre son activité professionnelle pendant sa campagne[29].
Après le débat télévisé des onze candidats du , Sophie de Menthon lance une pétition (avant de la retirer) demandant à l'Éducation nationale de retirer à Nathalie Arthaud, qui se présente comme « candidate communiste », le cours d'économie qu'elle assume[30],[31]. À travers un échange de lettres ouvertes, la candidate répond : « la vision du monde de madame de Menthon est à l'exact opposé de la mienne. […] sa lettre illustre à quel point le monde est divisé en classes sociales aux intérêts contradictoires et même aux sensibilités opposées »[31].
À l'issue du premier tour, lors duquel elle obtient 0,64 % des voix, elle appelle à « rejeter le vote pour Marine Le Pen » lors du second tour (où elle est opposée à Emmanuel Macron), mais précise qu'elle votera blanc et que LO ne participera à aucun « front républicain »[32].
À nouveau candidate aux élections législatives dans la 6e circonscription de la Seine-Saint-Denis, elle termine en huitième position avec 2,66 % des voix[33].
Nathalie Arthaud participe à la manifestation anti-Macron dite « marée populaire » de [34],[35]. L'année suivante, elle se dit « solidaire des revendications ouvrières » du mouvement des Gilets jaunes. Elle précise cependant qu'il faut qu'il y ait des revendications moins « vagues » que « à bas les impôts » et que seul le « combat contre la bourgeoisie qui concentre tous les pouvoirs » permettra de sortir de cette crise politique, et non pas le retour aux urnes. Elle participe aux grèves des professeurs qui ont lieu simultanément[36].
Après l'échec de négociations avec le NPA, elle est désignée tête de liste de Lutte ouvrière pour les élections européennes de 2019[37]. Elle reçoit ensuite le soutien du NPA, qui ne peut présenter de liste faute de moyens financiers[38]. Sa liste obtient 0,78 % des suffrages exprimés[39].
Affiches de Nathalie Arthaud lors de la campagne présidentielle de 2022.
Lutte ouvrière la désigne candidate à l'élection présidentielle de 2022 à l'occasion de son 50e congrès, qui se tient les et , pour « assurer la présence du courant communiste révolutionnaire » à ce scrutin[44]. Pour mener sa campagne présidentielle, elle prend un congé électoral, tel que le définit la loi[7]. Le , elle dépasse le seuil de 500 parrainages d'élus[45].
Elle arrive à la dernière place du premier tour avec 0,56 % des voix. De nouveau, elle ne donne aucune consigne de vote et annonce voter blanc lors du second tour[46].
Critique de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale
À partir de 2022, elle critique la coalition de gauche Nouvelle Union populaire écologique et sociale (NUPES), initiée par La France insoumise et rassemblant le Parti communiste français, le Parti socialiste et le Pôle écologiste. Elle déclare en 2023 : « L'union de la gauche n'est pas une nouveauté. Le monde du travail l'a déjà subie avec Mitterrand, qui avait suscité des espoirs qu'aujourd'hui la NUPES est loin de susciter » ; elle estime que LO se « singularise par rapport aux autres partis de gauche », notamment par rapport au PCF, dont elle dit qu'il n'a pas pour « objectif de renverser le capitalisme »[47].
Elle a pour objectif d’exproprier la classe capitaliste[4], d’en finir avec la propriété privée des moyens de production, des usines, des banques, des transports et des grandes chaînes de distribution pour construire une économie fondée sur la collectivisation. Elle défend l'idée qu’il faudrait fusionner toutes les banques en une, lever le secret des affaires, permettre aux travailleurs d’avoir accès à la comptabilité de leurs entreprises[9], répartir le travail entre tous sans perte de salaire et interdire les licenciements[6]. Elle souhaite adapter les salaires, les pensions de retraite mais aussi les minima sociaux à la hausse des prix[9] avec un SMIC à 2 000 €[50]. Elle veut ramener l’âge légal de départ à la retraite à 60 ans et garantir une médecine gratuite pour tous[48]. Par ailleurs, elle veut que les étrangers aient le droit de vote et que les immigrés puissent s’installer et circuler librement dans le pays[51].
Révolution et élections
Comptant sur la révolution pour renverser la société capitaliste, elle pense qu'une révolution éclatera un jour notamment parce que le niveau de vie des travailleurs se dégrade rapidement[52],[53]. Cependant, elle considère normal que ses idées soient à contre-courant car la période est selon elle « à la résignation »[54]. Elle pense que c'est la classe ouvrière qui pourra exproprier les capitalistes et collectiviser les entreprises car elle est au cœur de la production et fait fonctionner toute la société[55].
Elle considère que la société ne change pas avec les élections mais s'y présente pour défendre un « programme de luttes », « populariser [ses] idées » et « faire entendre la voix des travailleurs »[1],[56]. Elle voit les candidats des grands partis de gauche et de droite comme des « représentants de la bourgeoisie » qui acceptent de diriger la société capitaliste dans l'intérêt des grands patrons[25],[27].
↑« Candidate et prof, la double-vie de Nathalie Arthaud », europe1.fr, (lire en ligne, consulté le )
↑« Pour que Nathalie Arthaud soit déchargée de sa mission d'enseignante en économie contradictoire avec ses opinions politiques affichées publiquement ».
↑Thomas Poupeau, « Municipales : Nathalie Arthaud, candidate Lutte ouvrière à Pantin, veut «associer les travailleurs aux décisions» », Le Parisien, (lire en ligne, consulté le )