Au , Saint-Pierre-d'Albigny est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[2].
Elle appartient à l'unité urbaine de Saint-Pierre-d'Albigny[Note 1], une agglomération intra-départementale regroupant deux communes, dont elle est ville-centre[Note 2],[3],[4]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Chambéry, dont elle est une commune de la couronne[Note 3],[4]. Cette aire, qui regroupe 115 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[5],[6].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (49,6 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (49,5 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
forêts (45,9 %), zones agricoles hétérogènes (15,6 %), cultures permanentes (14,3 %), zones urbanisées (9 %), terres arables (4,7 %), prairies (4,1 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (2,8 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (1,3 %), eaux continentales[Note 4] (1,3 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (0,9 %)[7].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols en 2018 (CLC) de la commune.
Carte orthophotogrammétrique de la commune.
Toponymie
La plus ancienne mention de la paroisse est S. Petrus de Albiniaco, en 1488[8]. Toutefois, le nom apparaîtrait dès 1015 dans cette transcription « in comitatu Savoigense... cortem in Albiniacum majorem cum ecclesia in honore sancti Pietri »[9], ainsi que sous les formes Ecclesia Sancti Pietri, Decime de Sancto Petra de Albinneu (1134)[9].
Le toponyme de Saint-Pierre-d'Albigny est composé du nom de l'apôtre Pierre, patron de la paroisse[10] et associé au syntagme « -d'Albigny », afin de le distinguer d'autres communes portant le nom du saint[11],[8]. Albigny renvoie à un hameau dont le nom est hérité d'un domaine gallo-romainAlbiniacum[12],[13]. Ce hameau est plus ancien que la paroisse de Saint-Pierre puisque les premières mentions remontent au XIe siècle avec in Albiniacum (1015)[13]. Au cours des siècles suivants, on retrouve dans les différents documents Albinneu (1134), Albiniaci (1251) ou encore Arbigniaco (1523)[13].
La commune possède également un autre hameau qui a eu une importance dans l'histoire de la Savoie, Miolans, provenant du gaulois Mediolanon et qui désignerait non pas « plaine du milieu »[9], mais signifierait « plein centre, centre sacré »[14]. Le site de Meiolamun est mentionné le (1015, notre style), d'après le cartulaire de l'abbaye de Saint-André-le-Bas de Vienne[Note 5],[9]. On retrouve les formes suivantes au cours des siècles : de Miolano (1080), Mediolani, de Meolano (1081), in castro Mediolano (1083), Villa Meiolanis (1100), Miolano (1189), Myolanis (1214), Miolan (1218), Moylans (1224), Miolanum (1488)[9],[14]. Le toponyme s'attache à un château (voir ci-après) ainsi qu'à une famille seigneuriale, les Miolans[9].
Les premières traces humaines réellement constatées à Saint-Pierre-d'Albigny proviennent de l'âge du bronze, avec la découverte de deux poignards et d'une hache plate[17]. À ces trois découvertes isolées, il est aussi rapporté la découverte d'une tombe en 1978.
Or, à celles-ci, il peut être ajouté deux suspicions de sites contemporains du précédent, peut-être plus anciens :
l'abbé Félix Germain[18], en 1965 et 1968, parle d'un « meillan » qui se situerait au-dessus des Allues. Actuellement, ce lieu est recouvert de forêt et broussailles ;
dans le même ouvrage, il reprend l'abbé François Gex qui rapporte, lui, la découverte accidentelle d'ossements dans une carrière, non loin de La Noiriat. Et ceci en relation avec une grotte qui abritait une Vierge. Lui-même décrivait que cette découverte aurait pu (en reprenant une controverse de l'époque) faire de Saint-Pierre un nouveau Glozel[19].
D'autres traces subsistent de l'époque romaine. Un site appelé Mantala correspond au pays de Saint-Pierre (cf. la carte de Peutinger). Là aussi, les hypothèses pour situer le site sont multiples : d'un site hors de la commune (sur Bourg-Evescal, à Saint-Jean-de-la-Porte), en passant par Albigny, le site du Château de Menjoux, Le Pêchet, voir Les Allues (ou un mixage de ces sites), il a toutefois été retrouvé des objets lors de la construction du collège des Frontailles. Reste que la commune était connue au XIXe siècle pour ses traces de l'occupation romaine. Et que le château de Miolans garde un pan intégré à un mur avec un appareillage dit « romain », dont l'antériorité reste à prouver. Toutefois, une pièce romaine et du matériel militaire y furent retrouvés.
Aux élections départementales de 2015, le maire Michel Bouvier, qui se présentait avec Josiane Bazin « sous la bannière socialiste »[22] est battu dès le premier tour[23]. Au second tour, c'est la liste « Divers droite » (Christiane Brunet et Olivier Thévenet) qui l'emporte avec 67,42 % des suffrages exprimés, face à la liste « FN » (Jacqueline Beauville et Jean-Marie Garcin)[24].
Résultats des derniers scrutins électoraux dans la commune
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[29]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[30].
En 2022, la commune comptait 4 175 habitants[Note 6], en évolution de +5,48 % par rapport à 2016 (Savoie : +3,63 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
Le lac de Carouge accueille tout au long de l'année des milliers de visiteurs qui viennent profiter d'un grand espace vert. La commune détient également un beau complexe sportif avec une piscine municipale, un stade de football, des courts de tennis ainsi qu'un city stade au cœur du quartier de la gare.
Chaque année, il est possible d'assister au feu d'artifice au lac de Carouge.
Chaque année, un triathlon est organisé début septembre autour du lac de Carouge, tous les niveaux sont présents.
La fête de la Sainte-Agathe
Chaque année, les , les jeunes femmes se rassemblent afin de célébrer la martyre. Une pâtisserie locale est donc préparée et partagée appelée ainsi « main de Sainte-Agathe ». Cette fête a été inscrite à l'inventaire du patrimoine culturel immatériel en France en 2019[33].
Économie
La ville de Saint-Pierre-d'Albigny possède de nombreux commerces.
Le camping du lac de Carouge se trouve en contrebas de la commune. Il est situé à deux pas de la base de loisirs ou sont regroupées de nombreuses activités (baignade, sport nautiques, promenades à poney…).
La commune a été essentiellement agricole jusque dans les années 1960, avec une activité de petites et moyennes exploitations consacrées à la polyculture-élevage. Le nombre d'actifs agriculteurs est en forte régression. La viticulture semble maintenant être la principale activité primaire.
La commune fait partiellement partie de l'aire géographique de production et transformation du « Bois de Chartreuse », la première AOC de la filière Bois en France[34],[35].
Pierre Monod (1586-1644), jésuite et ambassadeur de la Savoie, enfermé à Miolans.
Philibert Jean-Baptiste Curial (1774-1829), comte Curial, comte d'Empire, général de division, Grand-croix de la Légion d'honneur, chevalier du Saint-Esprit, commandeur de Saint-Louis, Pair de France, son nom est gravé sur l'Arc de Triomphe de l'Étoile (pilier est, 17e colonne). Sa descendance compte parmi les familles subsistantes de la noblesse d'Empire.
Léon Brunier (1811-1875), décès dans la commune, avocat et homme politique français.
Joseph Delachenal (1881-1970), avocat et homme politique français, installé dans la commune, maire de la commune et conseiller général du canton.
Charles Bouvet (1914-2004), coureur cycliste mort à Saint-Pierre-d'Albigny.
Jean Delachenal (1924-2018), natif, avocat et homme politique français, maire de la commune et conseiller général du canton.
Association de l'Histoire en Cœur de Savoie, 1000 ans d'histoire en Cœur de Savoie, Neva Éditions, , 1027 p. (ISBN2-3505-5281-0 et 978-2-35055-281-1, OCLC1202710836), « Saint-Pierre-d'Albigny », p. 834-871
Michèle Brocard, Lucien Lagier-Bruno, André Palluel-Guillard, Histoire des communes savoyardes : Aix-les-Bains et ses environs - Les Bauges - La Chartreuse - La Combe de Savoie - Montmélian (vol. 2), Roanne, Éditions Horvath, , 463 p. (ISBN978-2-7171-0310-6), p. 431-444. ([PDF] lire en ligne)
↑Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de 200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
↑Dans une agglomération multicommunale, une commune est dite ville-centre lorsque sa population représente plus de 50 % de la population de l’agglomération ou de la population de la commune la plus peuplée. L'unité urbaine de Saint-Pierre-d'Albigny comprend une ville-centre et une commune de banlieue.
↑Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
↑Le Cartulaire de l'abbaye de Saint-André-Le-Bas-de-Vienne (1869) donne la date du « 21 février 1015 »[15].
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
Cartes
↑IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
↑ ab et cHenry Suter, « Albigny », Noms de lieux de Suisse romande, Savoie et environs, sur henrysuter.ch, Henry Suter, 2000-2009 (consulté en ).
↑ a et bHenry Suter, « Miolans », Noms de lieux de Suisse romande, Savoie et environs, sur henrysuter.ch, Henry Suter, 2000-2009 (consulté en ).
↑Ulysse Chevalier, Cartulaire de l'abbaye de Saint-André-Le-Bas-de-Vienne, ordre de Saint Benoît ; suivi d'un Appendice de chartes inédites sur le diocèse de Vienne (IXe-XIIe siècles), Lyon, N. Scheuring, , 368-43 p. (lire en ligne), p. 253 , « 43* De Albiniaco, Miolano, Conflenz & Castro Novo. 21 février 1015 ».
↑Lexique Français : Francoprovençal du nom des communes de Savoie : Lé Kmoune in Savoué, Bruxelles, Parlement européen, , 43 p. (ISBN978-2-7466-3902-7, lire en ligne), p. 22
↑Annuaire statistique du département du Mont-Blanc pour l'an XIV (1805-1806), rédigé par Mr Palluel, secrétaire de la préfecture, Chambéry, page 19 (lire en ligne).
↑Michèle Brocard, Lucien Lagier-Bruno, André Palluel-Guillard, Histoire des communes savoyardes : Aix-les-Bains et ses environs - Les Bauges - La Chartreuse - La Combe de Savoie - Montmélian (vol. 2), Roanne, Éditions Horvath, , 463 p. (ISBN978-2-7171-0310-6), p. 440-441..