Ce paysage qui concerne 66 communes, se délimite : au Nord, par les paysages des coteaux calaisiens et du Pays de Licques, à l'Est, par le paysage du Haut pays d'Artois, et au Sud, par les paysages Montreuillois.
Le « paysage boulonnais », constitué d'une boutonnière bordée d'une cuesta définissant un pays d'enclosure, est essentiellement un paysage bocager composé de 47 % de son sol en herbe ou en forêt et de 31 % en herbage, avec, dans le sud et l'est, trois grandes forêts, celle de Boulogne, d'Hardelot et de Desvres et, au nord, le bassin de carrière avec l'extraction de la pierre de Marquise depuis le Moyen Âge et de la pierre marbrière dont l'extraction s'est développée au XIXe siècle.
La boutonnière est formée de trois ensembles écopaysagers : le plateau calcaire d'Artois qui forme le haut Boulonnais, la boutonnière qui forme la cuvette du bas Boulonnais et la cuesta formée d'escarpements calcaires.
Dans ce paysage, on distingue trois entités :
les vastes champs ouverts du Haut Boulonnais ;
le bocage humide dans le Bas Boulonnais ;
la couronne de la cuesta avec son dénivelé important et son caractère boisé[2].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,1 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 13,2 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 930 mm, avec 12,5 jours de précipitations en janvier et 8,8 jours en juillet[4]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Licques à 17 km à vol d'oiseau[6], est de 10,5 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 138,1 mm[7],[8]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[9].
Dans ce cadre, la commune fait partie de deux espaces protégés :
le parc naturel régional des Caps et Marais d'Opale, d'une superficie de 132 499 hectares réparties sur 154 communes, géré par le syndicat mixte d'aménagement et de gestion du parc naturel régional des Caps et Marais d'Opale[11] ;
L'inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d'améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d'aide à la prise en compte de l'environnement dans l'aménagement du territoire.
Le territoire communal comprend deux ZNIEFF de type 1[Note 3] :
le bocage au nord de Ferques, d'une superficie de 467 hectares et d'une altitude variant de 57 à 139mètres. Le site présente une géologie feuilletée où se succèdent une dizaine de couches géologiques dont les assises du Dévonien qui sont les plus étendues[13] ;
Le site du mont de Couples et le Blanc Pays, d'une superficie de 681 hectares et d'une altitude variant de 34 à 161mètres. Le mont de couple, constitué d'un éperon saillant qui est vaste coteau crayeux, est couvert de pelouses endémiques du Nord de la France : le Thymo britannici - Festucetum hirtulae. Ce mont présente, à son pied, un petit vallon qui abrite encore une prairie inondable[14].
Le réseau Natura 2000 est un réseau écologique européen de sites naturels d'intérêt écologique élaboré à partir des directives « habitats » et « oiseaux ». Ce réseau est constitué de zones spéciales de conservation (ZSC) et de zones de protection spéciale (ZPS). Dans les zones de ce réseau, les États membres s'engagent à maintenir dans un état de conservation favorable les types d'habitats et d'espèces concernés, par le biais de mesures réglementaires, administratives ou contractuelles[15].
Sur la commune, un site Natura 2000 de type B est défini en site d'importance communautaire (SIC) : les falaises et pelouses du cap Blanc-Nez, du mont d'Hubert, des Noires Mottes, du fond de la Forge et du mont de Couple, d'une superficie de 728 hectares dont 40 % de superficie marine, avec une altitude maximum de 162 mètres[16].
Urbanisme
Typologie
Au , Saint-Inglevert est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[17].
Elle est située hors unité urbaine[18]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Calais, dont elle est une commune de la couronne[Note 4],[18]. Cette aire, qui regroupe 45 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[19],[20].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d'occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (91,6 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (96 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
terres arables (69,3 %), prairies (15,6 %), zones urbanisées (8,4 %), zones agricoles hétérogènes (6,8 %)[21]. L'évolution de l'occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes Sontingeveld (vers 1140), Santingheveld (1245), Santinghevelt (1286), Zantinghevelt (1286), Saintinghevelt, Sontinghevelt et Sanctingheveld (XIIIe siècle), Saint-Inghelberth (Froissart, Chroniques, livre IV, XIVe siècle), Saint-Ildevert (1422), Santinguevelt (1480), Saint-Inguevert (1495), Saintinglevert (1501), Zantenwet (vers 1512), Sainct-Inglevert (1551), Sant Ingfeld, Sandingfield, et Sandenfilde (1556), Seynt Engvelt (1556), Saint-Inglevelt (1592), Sainte-Inglevert (1670), Sainct-Inglovert (1674), Saint-Inglevert (1683), Sanctus Ydevardus, Sanctenvelt et Sanctus Ingelbertus (XVIIe siècle), Inglevert (1793), Saint-Inglevert (depuis 1801)[22],[23].
Saint-Inglevert n'est pas un hagiotoponyme, mais un toponyme composé de l'anthroponyme germanique Sondo suivi de -ingen « gens de » + -veld « champ », où lorsque le nom ne fut plus compris, une interprétation populaire de la première syllabe, ainsi qu'une mauvaise coupure « sant-ingheveld » lui a fait subir l'attraction du mot « saint », créant ainsi saint Inglevert, inconnu du calendrier[24]. Ainsi le sens est « le champ des gens de Sondo ».
Lors d'une fouille effectuée en 1868, des os ont été retrouvés sous une motte de terre, dite la Montelette.Une tradition transmise dans le village faisait de cette motte un tumulus recouvrant donc une sépulture, pouvant dater de temps anciens, possiblement de l'époque gauloise. La fouille a donc semblé confirmer la tradition locale[26].
Arnould Ier de Guînes, comte de Guînes, mort en Angleterre en 1169, fut ramené et inhumé à l'hôpital de Saint-Inglevert, auquel il avait légué ses armes, chevaux, chiens et oiseaux de chasse.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[32]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[33].
En 2022, la commune comptait 814 habitants[Note 5], en évolution de +5,99 % par rapport à 2016 (Pas-de-Calais : −0,72 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 40,0 %, soit au-dessus de la moyenne départementale (36,7 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 17,2 % la même année, alors qu'il est de 24,9 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 367 hommes pour 424 femmes, soit un taux de 53,60 % de femmes, largement supérieur au taux départemental (51,50 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[36]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,0
90 ou +
1,0
3,4
75-89 ans
5,9
12,6
60-74 ans
11,5
22,8
45-59 ans
17,1
22,5
30-44 ans
23,4
18,0
15-29 ans
17,1
20,6
0-14 ans
24,0
Pyramide des âges du département du Pas-de-Calais en 2021 en pourcentage[37]
Les chevaliers Boucicaut, Renaud de Roye et Jean de Sempy s'illustrent à Saint-Inglevert en 1390, en tenant des joutes équestres contre des combattants du camp anglais.
Ces joutes se déroulent dans un contexte de « détente » puisqu'une trêve a été signée avec les Anglais quelque temps auparavant. Le religieux de Saint-Denis écrit dans sa chronique qu'il s'agit d'une occasion de « débattre de la supériorité des uns sur les autres, sans passer par la guerre »[39].
De sinople, à deux lances de tournoi d'argent passées en sautoir, accompagnées de trois molettes de même, en flancs et en pointe, et surmontées d'une tente de gueules* ; au chef d'or chargé d'une clef de gueules posée en fasce[40].
Détails
* Il y a là non-respect de la règle de contrariété des couleurs : ces armes sont fautives (gueules sur sinople). Les molettes, les lances et la tente rappellent un tournoi célèbre qui eut lieu durant un mois en 1390 sur le territoire, connu sous le nom de « Joutes de Saint-Inglevert » et la clé provient des armes de l'ancien prieuré du lieu. Création de Jacques Mahieu adoptée en 1985.
Louis Cousin, « Notice sur la commune de Saint-Inglevert », Mémoires de la Société des antiquaires de la Morinie, t. 3 - Année 1836, , p. 194-209 (lire en ligne)
Abbé Théophile Mermet, Saint-Inglevert. L'hôpital, la paroisse, la commune, Boulogne-sur-Mer, Librairie Deligny, , 92 p.
Abbé Théophile Mermet et Franck Dufossé, Saint-Inglevert : promenade à travers les âges, éditions AMA, , 320 p. (ISBN978-2-9521508-4-2)
↑La DREAL distingue, dans la région Nord-Pas-de-Calais, quatre grandes familles de paysages : ceux du Haut Pays, Bas Pays, Littoraux et d'interface. Ces grandes familles de paysages comprennent 21 grands paysages régionaux.
↑Les ruisseaux intermittents sont représentés en traits pointillés.
↑Les ZNIEFF de type 1 sont des secteurs d'une superficie en général limitée, caractérisés par la présence d'espèces, d'association d'espèces ou de milieux rares, remarquables, ou caractéristiques du milieu du patrimoine naturel régional ou national.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑M.-C. Debaene, « Francis Bouclet élu président de la communauté de communes de la Terre des Deux-Caps : Sans surprise et sans fracas, Francis Bouclet, maire de Saint-Inglevert et vice-président de la communauté de communes de la Terre des 2 Caps (CCT2C) depuis treize ans, a été élu, mercredi soir, lors de l'installation du nouveau conseil », La Voix du Nord, (lire en ligne, consulté le ).
↑« Saint-Inglevert: Francis Bouclet attaque son cinquième (et dernier) mandat : Il l'affirme : Francis Bouclet, qui est ravi d'avoir été réélu au poste de maire de Saint-Inglevert, s'arrêtera dans six ans ! », La Voix du Nord, (lire en ligne, consulté le ).