Localisée dans le nord du département du Pas-de-Calais, Guemps est une commune rurale située à 15 km au sud-est de la commune de Calais (chef-lieu d'arrondissement).
Carte interactive (double-cliquer sur la carte).
Le territoire de la commune est limitrophe de ceux de cinq communes :
La superficie de la commune est de 15,89 km2 ; son altitude varie de 1 à 5mètres[1]. Son territoire forme une bande presque rectangulaire, de 7 km de long sur environ 2,7 km de large, inclinée nord - sud-est.
le canal de Marck, canal, chenal de 17,53 km, qui prend sa source dans la commune d'Ardres et se jette dans le canal de Calais à Saint-Omer au niveau de la commune de Calais[4] ;
le Vinfil, cours d'eau naturel non navigable de 6,38 km, qui prend sa source dans la commune de Vieille-Église et se jette dans le canal de Marck au niveau de la commune d'Ardres[5] ;
le watergang de la Serpentine, cours d'eau naturel non navigable de 4,27 km, qui prend sa source dans la commune d'Ardres et se jette dans le Traquenard au niveau de la commune d'Offekerque[6] ;
le watergang Meerstraten, cours d'eau naturel non navigable de 3,86 km, qui prend sa source dans la commune d'Ardres et se jette dans le canal de Calais au niveau de la commune d'Offekerque[7] ;
la rivière d'Oye, d'une longueur de 13,52 km, qui prend sa source dans la commune de Marck et se jette dans l'Aa canalisée au niveau de la commune de Gravelines[8].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,8 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 13,3 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 737 mm, avec 12,1 jours de précipitations en janvier et 7,8 jours en juillet[9]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Marck à 5 km à vol d'oiseau[11], est de 11,0 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 737,1 mm[12],[13]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[14].
Statistiques 1991-2020 et records CALAIS-MARCK (62) - alt : 2m, lat : 50°57'35"N, lon : 1°57'22"E Records établis sur la période du 01-04-1991 au 03-12-2023
L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire.
Le territoire communal comprend une ZNIEFF de type 1[Note 2] : les watergangs des Attaques et d'Andres et le lac d'Ardres. Cette ZNIEFF est marqué par la présence d’un réseau dense de fossés, mares et watergangs[15].
Au , Guemps est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[17].
Elle est située hors unité urbaine[18]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Calais, dont elle est une commune de la couronne[Note 3],[18]. Cette aire, qui regroupe 45 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[19],[20].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (100 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (100 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
terres arables (96,5 %), zones agricoles hétérogènes (3,5 %)[21]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
À la suite du passage des tempêtes Ciarán, Domingos et Elisa et des inondations et coulées de boue qui se sont produites, la commune est reconnue, par arrêté du , en état de catastrophe naturelle pour inondations et coulées de boue sur la période du au , comme 179 autres communes du département[25].
Le nom de la localité est attesté sous les formes Ganape en 826 ; Guem en 1178 ; Ganep en 1216 ; Gamum en 1271 ; Gams en 1415 ; Ghemps, Ghemp en 1556 ; Genope en 1556 ; Guemp en 1583 ; Gemp au XVIe siècle[26]; Guemps en 1793 ; Guemps depuis 1801[1].
L'origine du vocable Guemps serait un dérivé de Genape, identique à Ganapa. La syllabe Gan (vieux saxon), gaen ou gaan (néerlandais) correspond au verbe aller (anglais : go), le radical : ap (celtique) ou apa (bas allemand) veut dire eau. Leur réunion (Gan apa) signifie donc eau courante, tout comme le nom watergang (water : eau, gang : voie), donné à de grands fossés aménagés pour l’évacuation des eaux, en sorte que Ganape ou Guemps doit se traduire pays des Watergang - liens ou pays wateringué[28].
Histoire
Antiquité et Moyen Âge
Guemps est un ancien port maritime romain situé au fond du golfe de Morinie, aujourd'hui disparu, les polders ayant fait reculer la côte vers le nord. Au Moyen Âge, les terres sont asséchées par les moines et exploitées. Néanmoins, au XIVe siècle, Guemps est encore beaucoup une terre de marais[29].
Occupation anglaise (1347-1558)
Les Anglais établissent deux forts (Fort Brûlé et Fort Rouge) afin de protéger leurs possessions dans le Calaisis.
Guemps faisait partie des paroisses proches de Calais occupées par les Anglais depuis le , date à laquelle ceux-ci ont pris Calais. Elle est restée anglaise pendant 150 ans jusqu'à janvier 1558, date à laquelle les Français reprennent Calais (siège de Calais 1558).
Époque moderne
Les Français restaurent les forts en 1642 et édifient un troisième fort au Pont de Guemps (le fort Louis) afin d'augmenter la sécurité du canton contre les courses continuelles des garnisons espagnoles de Gravelines et de Bourbourg.
Vers la fin de la guerre de Trente Ans, les forts tombent aux mains des Espagnols. La prise de Gravelines en 1658, qui rendit la paix au Calaisis, fit cesser toutes les attaques étrangères.
Lorsque Louis XIV se fut rendu maître de l'Artois en 1677, ces forts furent rasés.
Le village devient une zone paisible d'agriculture.
Époque contemporaine
Première Guerre mondiale
Pendant la Première Guerre mondiale, la commune reçoit un hôpital militaire belge du au . 56 corps n'ont pas été rapatriés, ils reposent aujourd'hui dans le cimetière[30].
Guemps dépend également du commandement d'étapes ayant son siège à Nouvelle-Église, (élément de l'armée organisant le stationnement de troupes, comprenant souvent des chevaux, pendant un temps plus ou moins long, sur les communes dépendant du groupement, en arrière du front)[31]. À ce titre, le 30 juin 1917, plus de 1600 hommes de troupe et plus de 1500 chevaux stationnent sur le village[31].
Le , un avion anglais en panne se pose à Guemps à 7 h 30 ; il réussit à réparer et redécolle en début d'après midi[32].
Un cas de fièvre typhoïde s'est déclaré sur la commune de Guemps, dans la population civile faisant un mort en [33]. Plusieurs cas vont se déclarer dans la population civile ce qui va entrainer l'ordre de consigner les troupes (les 22-23 novembre, plus de 1000 hommes, 20 officiers, 76 chevaux) présentes sur la commune[34].
Le , le commandement d'étapes est transféré à Saint-Folquin dont la commune va alors relever[35]. Elle accueille alors pendant quelque temps sur son territoire un hôpital militaire belge[36]. En décembre, sont régulièrement retrouvés sur le territoire du village autour de 1000 soldats cantonnés[35].
Le , un cas de fièvre cérébro-spirale (méningite) s'est déclaré parmi les troupes hébergées à Guemps, obligeant à une évacuation rapide du local et à des mesures de désinfection[37].
Le , en début de soirée, un incendie s'est déclaré dans les dépendances de la ferme d'Alfred Destrez cutivateur. Le feu a détruit des bâtiments (une écurie, une remise) divers objets agricoles, du foin. L'origine est inconnue. La présence de soldats sur la commune a permis de limiter au mieux les ravages : des soldats belges sont intervenus pour sauver de objets, aider à maîtriser les flammes et à faire en sorte que le bilan ne soit pas plus lourd[38].
Une bombe de petit calibre a été lancée le dans la soirée par un avion ennemi sur le territoire de Guemps. Elle visait un projecteur anglais et est tombée dans un champ[39].
Lorsqu'un raid aérien ennemi est annoncé, le responsable du commandement d'étapes fait prévenir toutes les communes qui font partie du groupe afin que soit appliquée la principale consigne donnée dans cette situation : masquer les lumières. Le , ce responsable signale, il l'avait déjà fait le , qu'il ne peut prévenir par téléphone trois communes : Nouvelle-Église, Guemps et Offekerque, et ne dispose donc d'aucun moyen efficace pour faire parvenir le signal. À la date du , les sécheries de chicorée situées sur les trois communes ne fonctionnent plus, ce qui rend moins essentiel de pouvoir faire parvenir le message d'alerte[39].
Seconde Guerre mondiale
Lors de la bataille de Gravelines, pendant la Seconde Guerre mondiale, les Allemands installent des ambulances dans la commune de Guemps : dans les écoles publiques et dans un bosquet. On y compta 18 morts : un Français, un Marocain, trois Anglais, douze Allemands et un réfugié russe[40].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[54]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[55].
En 2022, la commune comptait 1 092 habitants[Note 4], en évolution de −0,46 % par rapport à 2016 (Pas-de-Calais : −0,72 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 40,9 %, soit au-dessus de la moyenne départementale (36,7 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 18,0 % la même année, alors qu'il est de 24,9 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 520 hommes pour 566 femmes, soit un taux de 52,12 % de femmes, légèrement supérieur au taux départemental (51,50 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[57]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,4
90 ou +
0,9
3,7
75-89 ans
4,9
13,3
60-74 ans
12,7
22,5
45-59 ans
17,3
22,5
30-44 ans
20,3
15,4
15-29 ans
19,8
22,3
0-14 ans
24,0
Pyramide des âges du département du Pas-de-Calais en 2021 en pourcentage[58]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,5
90 ou +
1,6
5,6
75-89 ans
8,9
16,7
60-74 ans
18,1
20,2
45-59 ans
19,2
18,9
30-44 ans
18,1
18,2
15-29 ans
16,2
19,9
0-14 ans
17,9
Économie
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Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
L'église Saint-Jean-Baptiste, refaite en 1892, par l'architecte Alfred Masson[59]. Elle héberge, en plus des statues de saint Hilaire de Poitiers et de Jeanne d'Arc, 3 éléments patrimoniaux inscrits au titre d'objet des monuments historiques[60].
Au cimetière :
le monument aux morts en forme de calvaire, réalisé par le sculpteur Jules Déchin[61] commémore les guerres de 1914-1918, 1939-1945, d'Indochine et d'Algérie ;
Le moulin de Guemps, est un moulin à vent construit vers 1842, et remis en état par son actuel propriétaire[62],[63].
Les moulins de drainage : autrefois, Guemps en comptait cinq en fonte et deux en bois. Les moulins de fonte avaient été fondus à Audruicq chez Gresset[64] entre 1900 et 1920. Des sept, il en reste deux[59].
L'église Saint-Jean-Baptiste.
Le monument aux morts.
Les tombes de guerre belges.
Le moulin à vent.
La commune dans la littérature
Place de l'Espigaou[65], roman de Alain Seyfried[66], le héros, l'inspecteur Van der Meulen est natif de Guemps.
D'azur à l'aigle au vol abaissé d'argent, becquée et armée de gueules; à la rivière abaissée d'argent brochante[71].
Détails
L'aigle symbolise la majesté et l'empire, c'est-à-dire la domination des grands espaces. La rivière est le symbole de la vie[72]. Le statut officiel du blason reste à déterminer.
François Danel, Recherches sur le village de Guemps-en-Calaisis et le voisinage, 1938.
« Chantier du moulin Bollaert à Guemps », dans le Bulletin de l'Association régionale des amis des moulins du Nord-Pas-de-Calais / Association régionale des amis des moulins Nord / Pas-de-Calais no 7, 1977, pages 23–24.
René Debrie, « Le patois de Guemps », dans les Dossiers de l'histoire calaisienne, no 41, 1982, pages 3–4.
↑Les ruisseaux intermittents sont représentés en traits pointillés.
↑Les ZNIEFF de type 1 sont des secteurs d’une superficie en général limitée, caractérisés par la présence d’espèces, d’association d’espèces ou de milieux rares, remarquables, ou caractéristiques du milieu du patrimoine naturel régional ou national.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑"Remonter le temps" est un outil de comparaison de l’évolution de l’occupation des sols dans le temps sous forme de cartes ou photos aériennes : carte de Cassini (XVIIIe siècle), carte d'état-major (1820-1866) et période actuelle (1950 à aujourd'hui). Pour comparer deux autres cartes, sélectionner les cartes en haut de la page.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Chloé Tisserand, « L’ex-maire de Guemps, Jean-Marc Pichon, devant la cour d’appel le 10 février : L’ancien maire Jean-Marc Pichon passera le 10 février 2015 devant la cour d’appel de Douai à la suite de la décision du tribunal correctionnel de Saint-Omer du 4 février. Il a été condamné à douze mois de prison avec sursis pour détournement de fonds. », La Voix du Nord, (lire en ligne, consulté le ).
↑Yannick Sanchez, « Guemps, le Dallas du Nord : Sans maire depuis un mois, la ville de Guemps, 1012 habitants, est le théâtre d’une lutte sans merci pour remporter la mairie. Dans ce vaudeville qui dure depuis plusieurs années, l’ancien maire vient d’être jugé coupable de prise illégale d’intérêts et a été forcé d’abandonner la gestion de sa ville. Deux autres procès sont en cours. », Maires du Nord, les municipales dans le Nord-Pas-de-Calais vues par les étudiants de l'ESJ de Lille, (lire en ligne, consulté le ).
↑« À Guemps, émotion, fierté et humilité pour Charles Cousin, nouveau maire : Vendredi soir a eu lieu la première réunion du conseil municipal, fraîchement élu dimanche dernier. », La Voix du Nord, (lire en ligne, consulté le ).
↑PAR B. B. (CLP), « Projets du maire de Guemps : la réfection de l’ex-salle municipale au programme : Comme elle l’a fait avec les bilans des maires avant les élections, « La Voix du Nord » propose une nouvelle série consacrée aux projets des maires. Quels engagements ? Quels grands chantiers ? Quelles priorités ? Les réponses de Charles Cousin, maire de Guemps. », La Voix du Nord, (lire en ligne, consulté le ).