Militant écologiste et régionaliste breton[5], il participe à la formation des Verts et crée le groupe nantais en 1984[6]. Il a été membre du parti Europe Écologie Les Verts jusqu'en 2019[7]. Il est actuellement président de l'association Ensemble sur nos territoires (ESNT)[8].
Situation personnelle
Origines et formation
Fils d'un père syndicaliste FO et militant socialiste, Ronan Dantec passe sa jeunesse en Bretagne, sa région natale[9]. Il est marqué par le naufrage de l'Amoco Cadiz en bordure des côtes bretonnes en mars 1978[6]. La lutte contre le projet de centrale nucléaire à Plogoff, entre 1978 et 1981, est son « événement politique fondateur »[9]. Il a alors 18 ans.
En 1987, il participe à la fondation de la radio Alternantes FM et la dirige jusqu'en 1994[10]. Au début des années 1990, il se lance dans la création culturelle et monte une entreprise de création et de location d'expositions culturelles[6]. Il est l'auteur de nombreuses expositions.
Ronan Dantec est également écrivain. Il écrit des livres sur l’histoire des loisirs populaires et sur l’évolution des représentations et des identités[11].
Parcours politique
Mandats locaux
Son parcours d’élu débute en 2001 comme adjoint au maire de Nantes[12]Jean-Marc Ayrault et vice-président de la Communauté urbaine de Nantes[12], aujourd'hui Nantes Métropole, chargé de l'environnement et du développement durable. Il conduit notamment la mise en place de l’Agenda 21 de la ville en 2005[13] et du plan climat en 2006[9]. Il pilote également avec succès la candidature de Nantes au titre de Capitale verte de l'Europe pour l'année 2013[14],[15],[16].
Une fois élu au Sénat, en , Ronan Dantec démissionne de ses deux mandats exécutifs locaux[17]. Il est actuellement conseiller municipal de Nantes et conseiller métropolitain de Nantes Métropole, sans responsabilité exécutive conformément à la loi sur le non-cumul des mandats[1],[2].
Lors de la pandémie de Covid-19, il participe à la mise en place d'un groupe scientifique de soutien en Loire-Atlantique pour aider les élus locaux. Composé de spécialistes en épidémiologie, ce groupe scientifique apporte des conseils aux collectivités, notamment sur les gestes d'hygiène à mettre en place[18],[19]. Il soutient également la consultation citoyenne lancée par une soixantaine de parlementaires français et européens pour penser la sortie de la crise sanitaire[20],[21]. Cette consultation débouche sur une trentaine de propositions qui furent présentées au Parlement[22].
En 2017, Ronan Dantec est l'un des membres fondateurs[23] de Territoires44[24], réseau d'élus de la Loire-Atlantique qui souhaitent développer de nouvelles formes de démocratie participative. Ces élus sont acteurs de l'aménagement, portent la transition écologique, sociale et démocratique ainsi que la coopération entre les territoires, dans leurs mandats respectifs. Ils et elles participent à la décision publique quel que soit l’échelon : local, départemental, régional ou national[25]. Les membres du réseau coopèrent, s'entraident, se nourrissent de l'expérience des uns et des autres et définissent des positions communes[26],[27]. Ces élus, de gauche, écologistes ou préfèrent ne pas se situer sur l’échiquier politique, adhèrent à la charte de Territoires44[25].
Ronan Dantec a été, dès 2011, le premier parlementaire à confier la gestion de sa réserve parlementaire annuelle à un jury indépendant composé de présidents de conseils de développement et de personnalités du monde associatif. Il n’intervient pas dans le choix des projets sélectionnés à partir de dossiers présentés par les municipalités de Loire-Atlantique[31],[32],[33].
Il est rapporteur des deux premières propositions de loi portées par un groupe parlementaire écologiste et adoptées définitivement :
Loi du relative à la création de la Haute Autorité de l'expertise scientifique et de l'alerte en matière de santé et d'environnement, loi dite Protection des lanceurs d’alerte (auteur Marie-Christine Blandin)[34] ;
En 2017, il est rapporteur de la commission d'enquête sénatoriale sur « la réalité des mesures de compensation des atteintes à la biodiversité engagées sur des grands projets d'infrastructures, intégrant les mesures d'anticipation, les études préalables, les conditions de réalisation et leur suivi »[36]. Ronan Dantec a ainsi mené une cinquantaine d’auditions et effectué quatre déplacements durant les travaux de cette commission[37]. Le rapport intitulé « Compensation des atteintes à la biodiversité: construire le consensus » est adopté à l’unanimité le [38].
Fin 2017, lors de l'examen au Sénat du projet de loi de finances 2018, Ronan Dantec alerte le ministre Gérald Darmanin face à la hausse des taxes programmée sur les carburants[45] (taxe carbone). Selon le sénateur écologiste, cela entraînera « une levée de boucliers massive contre cette mesure »[46], en ajoutant : « il nous faut gagner l’appui des territoires, car ce sont ceux qui habitent dans les zones périurbaines qui subiront le plus l’augmentation de la fiscalité, parce que condamnés à la mobilité thermique aujourd’hui. Si vous ne les aidez pas, cela ne marchera pas ! »[47]. Le mouvement des Gilets jaunes donne raison à Ronan Dantec qui est alors surnommé « Madame Irma » par les médias[47],[48].
En 2019, il est co-auteur du Rapport d'information n°511 « Adapter la France aux dérèglements climatiques à l'horizon 2050 : urgence déclarée », déposé le 16 mai 2019, fait au nom de la Délégation sénatoriale à la prospective] avec le sénateur Jean-Yves Roux[49].
En 2021, dans le cadre des travaux de ce groupe de suivi, Ronan Dantec est co-auteur d’une Résolution du Sénat visant à affirmer la nécessité d’un accord ambitieux lors de la COP26 à Glasgow permettant de garantir l’application effective de l’Accord de Paris sur le climat, adoptée le 2 novembre 2021, et qui a été cosignée par la quasi-totalité des groupes politiques[52].
En 2019, Ronan Dantec devient le président d'un nouveau mouvement politique, Ensemble sur nos Territoires (ESNT), créé à son initiative au lendemain des élections européennes de 2019[54]. Faisant le constat des scores élevés des listes populistes et de la fragmentation des offres politiques portant la transition écologique et sociale, lui et des élus ont lancé un appel le 6 juin 2019[55] pour construire un rassemblement porteur de projets adaptés à leurs territoires. Des rencontres nationales ont eu lieu les 4 et 5 octobre 2019 à Erdeven[56] et une association à objet politique est née de ces travaux : Ensemble sur nos Territoires. Cette association se donne trois objectifs[57],[58] :
Porter la transition écologique et sociale, à travers un ensemble de priorités politiques précisées dans ces statuts ;
Chercher constamment à rassembler l’ensemble des forces de gauche et écologiste portant cette transition ;
S’appuyer sur les dynamiques territoriales et les élus locaux, socle de notre démocratie.
Le 29 août 2020, une journée de réflexion a été organisée à Lorient pour « créer les conditions d'un rassemblement en vue des régionales [en Bretagne] ». Une centaine de représentants des forces politiques des gauches, de l'écologie et régionalistes ont participé à une dizaine d'ateliers pour construire les priorités des prochaines décennies en Bretagne[59],[60],[61].
Domaines d'expertise
Énergies
Ronan Dantec est un élu très engagé sur les questions de politique énergétique. De février à juillet 2012, il est membre[62] de la commission d’enquête sénatoriale sur le « coût réel de l'électricité afin d'en déterminer l'imputation aux différents agents économiques »[63],[64]. Dans sa contribution, il souligne que le prix réel du mégawattheure d’électricité d’origine nucléaire serait, en intégrant l’ensemble des coûts, de l’ordre de 75 €, soit bien plus élevé que le tarif officiel et au même niveau que l’éolien terrestre[65].
Ronan Dantec est membre du parlement du Débat National sur la Transition Énergétique (DNTE)[66] qui s’est déroulé de à . Dans le cadre de ce débat, il est président du groupe de travail consacré à la gouvernance, qui a notamment élaboré des propositions sur la création d’un Conseil supérieur d’orientation de la transition énergétique et sur le renforcement du rôle des collectivités territoriales dans la transition énergétique[67],[68].
Il a été vice-président, en 2014, de la commission d'enquête sénatoriale sur les « modalités du montage juridique et financier et l'environnement du contrat retenu in fine pour la mise en œuvre de l'écotaxe poids lourds »[74].
Biodiversité
Ronan Dantec est président délégué du groupe d'amitié France-Madagascar et pays de l'Océan indien pour la Tanzanie[75] et suit avec attention les questions de trafic de faune sauvage, en particulier de braconnage des éléphants[76]. Il a notamment fait adopter un amendement à la loi du , sur la reconnaissance du trafic d'espèces protégées en bande organisée, qui a permis à la France de durcir son action, avec des sanctions pénales pouvant désormais atteindre sept ans d’emprisonnement et 150 000 euros d’amendes[77].
En 2016, il est le chef de file des sénateurs écologistes sur le projet de loi « pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages »[78].
Activités internationales
Depuis 2007, Ronan Dantec est activement engagé dans les négociations internationales sur le changement climatique, en lien avec les responsabilités qu’il occupe dans les réseaux de collectivités territoriales. Il est un acteur des Conférences des Nations unies sur les changements climatiques. Il occupe actuellement les fonctions de :
Porte-parole climat-environnement-développement durable et membre du comité directeur de l’Association Française des Communes et Régions d'Europe (AFCCRE)[79],[80];
Ronan Dantec a été président du groupe du travail climat du réseau Eurocities des villes européennes à la fin des années 2000[82]. Il a notamment coordonné l’élaboration de la Déclaration des villes d'Europe sur le climat en 2008[83]. Il a également été président du comité d’organisation du Sommet mondial de la ville durable Ecocity, à Nantes, en [84],[85]. Ce sommet s’est conclu par l’adoption en présence de dizaines de maires et d’élus locaux du monde entier, de la « Déclaration de Nantes »[86],[87], feuille de route des gouvernements locaux pour la conférence de Paris de 2015.
Porte-parole climat de l'organisation mondiale Cités et Gouvernements locaux unis (CGLU) entre 2008 et 2021[88],[89], il travaille à une meilleure reconnaissance du rôle des territoires dans les négociations internationales[90],[91]. Cette reconnaissance a notamment été actée dans le Préambule de l’Accord de Cancun en 2010[92],[93],[94]. Lors de la même session, il a contribué à l’adoption, dans le cadre du Mécanisme de Développement Propre (MDP), d’un programme de financement de l’action climat pour les villes du Sud (City-wide Program)[88].
En , à la demande du Premier ministreJean-Marc Ayrault et du ministre délégué au Développement Pascal Canfin, il remet avec Michel Delebarre, sénateur du Nord, un rapport intitulé « Les collectivités territoriales dans la perspective de Paris Climat 2015 : de l’acteur local au facilitateur global »[88],[95]. Ce rapport comprend trente propositions pour une action renforcée sur les territoires et une collaboration active entre l’État et les collectivités territoriales dans la négociation elle-même[96].
En 2014, lors du Sommet sur le climat organisé par les Nations Unies à New York, il présente le premier texte commun des représentants des groupes d'acteurs non-étatiques reconnus par l'ONU (jeunes, syndicats, agriculteurs, collectivités, ONG, femmes, entreprises, peuples autochtones) pour un Objectif de Développement Durable spécifique sur l’urbanisation durable et les territoires[97],[98].
Lors de la COP21, en 2015, il prononce un discours au nom des gouvernements locaux et autorités municipales en faveur d'une mise en action concrète à la suite de l'accord de Paris[99],[100].
Depuis 2016, il est le président-fondateur[101] de l’association Climate Chance qui agit pour la stabilisation du climat en visant l’atteinte des objectifs de développement durable. Elle s’efforce de créer des synergies entre la diversité des acteurs agissant à l’échelle territoriale dans l’avancement de l’action climatique[102]. Climate Chance réunit les acteurs non étatiques (collectivités locales, entreprises, ONG, syndicats, communauté scientifique, représentants du monde agricole, de la jeunesse, des peuples autochtones et des femmes) fédérés autour de coalitions sectorielles[102]. L'association agit en tant que catalyseur de l’action climatique en identifiant et en mettant en lumière leurs priorités communes et leurs bonnes pratiques pour démultiplier l’action climatique[102]. L’association a été à l’initiative de Sommets mondiaux des acteurs du climat[103] : à Nantes en 2016[104], Agadir en 2017[105], Abidjan en 2018[106], Accra en 2019[107] et à Nantes en 2022[108].
↑Pascal Roche, « Plus de 200 élus réclament un référendum sur le rattachement de la Loire-Atlantique à la Bretagne », France Bleu Loire Océan, (lire en ligne)
↑Commission d'enquête sénatoriale sur le coût réel de l'électricité afin d'en déterminer l'imputation aux différents agents économiques, « Conférence de presse » [PDF], sur senat.fr, (consulté le ).
↑René Audet et Patrick Bonin, « Les Accords de Cancún face aux enjeux des négociations internationales sur le climat », VertigO - la revue électronique en sciences de l'environnement, (ISSN1492-8442, DOI10.4000/vertigo.10603, lire en ligne, consulté le )