Né Cesare Abramo Romagnoli à Milan, fils de Carlo et Teresa Romagnoli, il fait ses débuts au Salon de Paris en 1890 en présentant une série de 24 gravures sur bois, sous le nom de « César Romagnol », résidant à Paris au 72 rue de Seine ; il obtient une mention honorable[1]. Au Salon de 1895, il est dit élève des graveurs Giuseppe Centenari (Piacenza, 1869-1918) et Francesco Canedi (Milan, 1841-1910)[2],[3].
Sous la marque commerciale la « Librairie de la Collection des Dix, A. Romagnol », située au 85 rue de Rennes, il fonde une maison d'édition et d'impression, produisant des ouvrages destinés aux bibliophiles[5],[6], et ayant entre autres pour clients la Maison Quantin ; on lui doit la gravure de la revue Le Monde moderne (1895).
En 1906, après concours, la Banque de France lui commande l'exécution de la gravure couleurs recto-verso du billet de 100 francs (1908). Cette commande du premier billet polychrome français, suscite une violente polémique, l'Institut monétaire ne travaillant d'habitude qu'avec des artistes français. Romagnol a traduit une composition de Luc-Olivier Merson sur laquelle la presse déverse quantités de reproches[7],[8],[9]. La Banque fait de nouveau appel à Romagnol pour les billets de 5 francs, 10 francs, 20 francs et 50 francs, émis entre 1916 et 1927, d'après entre autres des compositions de Georges Duval. Certaines de ses matrices ont également servi au vignettes de la Banque d'Algérie[10],[11].
Marque rachetée en à Armand Magnier qui l'avait fondée en 1897[6],[12], les ouvrages de cette collection étaient tirés entre 200 et 300 exemplaires en moyenne ; ils sont très rares et d'une grande qualité. La maison a été continuée à la même adresse par la veuve de Romagnol jusque dans les années 1930, en association avec Angelo Ciavarri, né à Rome et ancien élève de Romagnol[13], directeur de la librairie d'art Lutetia, boulevard Raspail.