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Les parents de Rachel, originaires de Rybotycze, Pologne, ont émigré à Bruxelles au milieu des années 1930. Rachel a à peine 5 ans quand sa mère est déportée dans le camp de concentration d’Auschwitz d’où elle ne revint jamais. Pour protéger sa fille, son père la place d’abord dans une riche pension en Suisse puis l’envoie chez des amis aux États-Unis. Cette enfance mouvementée favorisa son multilinguisme (français, allemand, anglais, espagnol) qui lui permettra plus tard de traduire et d’adapter des pièces de théâtre étrangères.
En 1964, grâce à une bourse, Rachel Salik vient à Paris où elle s'installe définitivement. Elle s'inscrit au cours Charles Dullin, puis participe en 1968 à des stages en anglais dirigés par Andréas Voutsinas. Sa carrière théâtrale connaît alors une tranquille ascension. Elle travaillera avec des metteurs en scène de renom : Michael Cacoyannis, Guy Rétoré, Jean Gillibert, Alain Scoff, Jean-Louis Jacopin, Régis Santon, Robert Hossein… Parallèlement à ses prestations dans de grands théâtres, elle commence à chanter dans divers lieux, notamment dans un petit restaurant espagnol, la "Candelaria", près de l’Odéon, accompagnée d’une musicienne guitariste espagnole, Zilouca, qui restera son amie intime pendant de longues années. Elle commence à s’intéresser aux spectacles musicaux et au théâtre contemporain et à traduire des pièces de théâtre espagnoles.
Au milieu des années 1970, un premier cancer freine un peu sa carrière dans les grands espaces et elle choisit d’apparaître dans des pièces créées par des amis dans des cafés-théâtres. Elle rencontre, entre autres artistes, une comédienne belge, Maïté Nahyr et, en 1983, Djinn Bain, graphiste et décoratrice écossaise qui participera dès lors au décor de plusieurs pièces de Rachel.
Elle découvre la mise en scène lorsque, en 1983, Monick Lepeu l’appelle pour sa pièce Gertrude morte cet après-midi. Ensemble elles obtiendront le Prix de la révélation théâtrale du Syndicat de la critique, ce qui vaudra à la pièce d’être reprise dans de nombreux théâtres et dans plusieurs tournées à l’étranger. Un bon début dans la mise en scène…
Rachel commence alors à adapter des textes (Marguerite Duras, Régine Deforges, Alice B. Toklas…), et une pièce anglaise (Carol Shields), à écrire ses propres créations et à les mettre en scène. Féministe[2] et homosexuelle[3], les hommes sont rarement présents dans ses créations. En 1985, elle crée sa propre compagnie (Compagnie Rachel Salik).
Avec Maïté Nahyr, elle participe aux ateliers "Découverte des cultures européennes" de l’association Cassiopée, créée en 2000 et dont le président est André Dussollier[4].
En 2003 et 2004, elle soutient le festival du Théâtre iranien en exil[5].
En 2005, sa dernière pièce de théâtre qu'elle a coécrite avec Valeria Moretti et mise en scène, Hotel Dorothy Parker, a obtenu un franc succès.
Après une vingtaine d’années de lutte contre son cancer, elle décède le à Châtillon-en-Diois dans le village où habite encore son amie décoratrice Djinn Bain. Un an plus tard, un hommage lui est rendu par ses amis comédiens au Théâtre 13.
1995 : La Vie matérielle, coadaptation et interprétation avec Claire Deluca d’après Marguerite Duras, Espace Kiron et au Lucernaire en 1996.
1999 : La Reine d’Arles d’Annie Corbier, mise en scène et interprétation Rachel Salik au Lucernaire.
2001 : Proust, de Mazarine à Clotilde d’Annie Corbier, mise en scène et interprétation au concours Albert Willemetz de la Sacem, Théâtre Marigny ; et de la version anglaise au All Saints Centre de Lewes (Festival de Glyndebourne).
Metteuse en scène
1983 : Gertrude morte cet après-midi de Monick Lepeu, multiples théâtres et tournées internationales.
1986 : Yiddish Cabaret, spectacle musical de Ben Zimet, Centre Pompidou, reprise au Carré Sylvia Montfort.
2003 : Le livre de mon père de Henri Gruvman, Théâtre Les Cinq Diamants et Espace Quartier Latin, dans le cadre du Festival de théâtre iranien en exil.
↑Elle signa le Manifeste des 343, article paru dans le Nouvel Observateur no 334 du 5 avril 1971 [1]
↑Jacqueline Pasquier : « Rachel Salik : une artiste qui met à l'honneur les femmes d'hier et les femmes d'aujourd'hui », dans Lesbia Magazine no 211, mars 2002, pages 29-34