Patrice Le Nepvou de Carfort
Patrice Le Nepvou de Carfort, né le à Bonen[1] dans les Côtes-du-Nord, et mort le [2], est un médecin général français. BiographieFormationPatrice Le Nepvou de Carfort est entré à l'école du Service de santé des armées de Lyon en octobre 1945. Il est nommé docteur en médecine en 1951 avant de rejoindre l'École d’application du Service de Santé des Troupes coloniales à Marseille. Guerre d'Indochine![]() « Le souvenir de Patrice de Carfort me replonge dans l'Antenne de Ðiện Biên Phủ. Malgré sa charge écrasante de médecin du 8e bataillon de parachutistes coloniaux, sans cesse sur la brèche, il trouvait le moyen d'y venir pour un contact avec le Docteur Grauwin, mais surtout pour voir ses blessés, et pour tous il avait un mot de réconfort. Patrice mettait de l'âme dans sa vocation et j'ai toujours à l'esprit cette photo déjà célèbre où on le voit, au cours d'une opération, auprès d'un blessé grave : il y a dans son regard toute la souffrance ressentie devant son impuissance à le sauver, mais j'y vois aussi un regard vers l'ailleurs, une prière peut-être. Patrice aimait les solitudes mais il était profondément humain[3]. »Madame Geneviève de Galard, « l’ange de Ðiện Biên Phủ », qui a bien connu Patrice Le Nepvou de Carfort.
« Chaleureux et secret, Patrice faisait preuve d’un dévouement extraordinaire. C’est ainsi que, lorsque le 8 revint, à travers la jungle, de son raid sur le Laos en , il n’eut de cesse, quoique épuisé lui-même, d’aller d’un bout à l’autre de la colonne pour réconforter ses camarades. À Ðiện Biên Phủ, sa lucidité frappait beaucoup les autres : elle nourrissait son courage, toujours très remarqué. Superbe combattant, il était aussi extrêmement compétent. Et il était élégant : c’était un seigneur[3]. » Docteur Jacques Gindrey, colonel, chirurgien à Ðiện Biên Phủ, qui a fait ses premiers sauts de brevet avec Patrice Le Nepvou de Carfort.
« Médecin chef du corps qui est une figure marquante de l’unité, d’un dévouement et d’un courage exceptionnels, très aimé de ses camarades, littéralement adoré par la troupe, qui s’incline devant son abnégation et son dévouement. » Capitaine Tourret, commandant le 8e bataillon de Parachutistes de Choc durant la bataille de Diên Biên Phu. Dès juin 1952, il rallie le 8e bataillon de parachutistes coloniaux en Indochine. Son comportement, tant comme médecin que comme officier, force l'admiration de tous. Médecin chef de bataillon, il assure, avec un remarquable sang-froid et un total mépris du danger, les soins et l’évacuation des blessés dans les conditions les plus difficiles, sous le feu adverse dans les zones de combat les plus meurtrières. Il se dépense également sans compter pour la population civile. Jeune médecin-lieutenant, Patrice de Carfort participe à la bataille de Ðiện Biên Phủ au cours de laquelle il est nommé au grade de capitaine en avril 1954. Durant les combats, il se comporte en officier d'élite avant d'être fait prisonnier par le Vietminh en mai 1954. Il est libéré en septembre de la même année puis est affecté au 8e bataillon parachutiste de choc à Bayonne. En deux années de présence en Extrême-Orient, sa brillante conduite au feu est couronnée par cinq citations, trois à l'ordre de l'armée et deux à l'ordre de la division. Il est alors nommé chevalier de la Légion d'honneur à titre exceptionnel pour faits de guerre. Autres terrains d’opérationDe janvier 1956 à septembre 1959, la carrière de Patrice Le Nepvou de Carfort se poursuit aux Iles Marquises où son dévouement est de nouveau mis en exergue. En octobre 1959, il est muté dans le sud de l'Algérie pour rejoindre le 8e régiment d’infanterie de marine comme médecin-chef. Jeune officier supérieur pondéré et dynamique doté d’un jugement sûr, il se porte volontaire pour les missions les plus périlleuses. Il donne alors une image exemplaire du médecin militaire et ses actions courageuses et déterminées au cours des opérations lui valent une sixième citation. En juin 1961, de retour en métropole, après un stage à l’École d’état-major, Patrice de Carfort est nommé médecin chef de l’annexe du dépôt des isolés des troupes d’outre-mer à Paris où ses qualités et son rayonnement sont appréciés de tous. De 1962 à 1965, il est médecin-chef d'un hôpital aux Nouvelles Hébrides.
Puis, de 1965 à 1973, il est biologiste au service mixte de contrôle biologique à Paris. En 1973, il retourne aux Nouvelles Hébrides comme chef du service de santé.
De 1975 à 1978, il est ensuite président de la commission de réforme de Paris. Il quitte le service actif au poste d'inspecteur de la médecine du travail dans les armées, au terme de près de 40 années de services. Il est admis dans la 2e section du cadre des officiers généraux le , avec le rang de médecin chef des services hors classe. Décès et hommagesLe médecin général (2 étoiles) Patrice de Carfort meurt le . Le , une cérémonie funèbre a lieu en son honneur aux Invalides à Paris. En 2010, les élèves de l’École de santé des armées (ESA) de Lyon ont choisi comme parrain de promotion Patrice Le Nepvou de Carfort en tant que figure emblématique du service de santé des armées[4],[5]. La “Promotion Médecin Général Patrice Le Nepvou de Carfort” est la 65e promotion de la Vieille École, la 30e promotion de l’École de Bron et la 1re promotion de l’École Unique[6]. Le message au cœur de ce parrainage est l'aptitude et l'acceptation des jeunes gens sortant tout juste de la condition d'élèves à être projetés en situation de guerre et à s'y conduire immédiatement avec efficacité et détermination. Une telle attitude ne peut se concevoir sans une solide motivation de départ renforcée par une formation spécifique et un état d'esprit particulier transmis et entretenus au sein des écoles antérieures et du couple ESA-EVDG. Le caractère remarquable du cheminement du Médecin-général Patrice Le Nepvou de Carfort a été reconnu de manière la plus éloquente par le choix de parrainage des élèves de la promotion 2010, car c'est par l'action du médecin breton et de ses camarades que le drapeau de l'École de santé des armées peut porter la Croix de guerre des Théâtres d'opérations extérieurs[7].
— Thibault Mauger, élève officier médecin en 2010, président de la promotion Médecin général Patrice Le Nepvou de Carfort à l'ESA, [8] Chant de la promotion « Patrice Le Nepvou de Carfort »[9]
Décorations
Notes et références
Liens externes
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