PSR B1919+21

PSR B1919+21
Données d'observation
(époque J2000.0)
Ascension droite 19h 21m 44,815s[1]
Déclinaison +21° 53′ 02,25″[1]
Constellation Petit Renard

Localisation dans la constellation : Petit Renard

(Voir situation dans la constellation : Petit Renard)
Caractéristiques
Type spectral Pulsar
Astrométrie
Distance 1 000+2 600
−700
 al[2]
(300+800
−200
 pc)
Caractéristiques physiques
Masse ~1,4 M
Rayon ~1,4 × 10−6 R
Luminosité 0,006 L[3]
Rotation 1,337 3 s[4]
Âge 16 M a[3]

Désignations

PSR J1921+2153, PSR 1921+2153, PSR B1919+21, PSR 1919+21, WSTB 12W15, CP 1919+21, CP 1919, LGM-1
Graphique sur lequel Jocelyn Bell Burnell a reconnu pour la première fois la présence d’un pulsar (plus tard désigné PSR B1919+21), exposé à la bibliothèque de l’université de Cambridge.

PSR B1919+21, également nommé CP 1919 et PSR J1921+2153 (voir Désignation des pulsars) est le premier pulsar découvert (si l'on excepte PSR B0329+54 dont le signal avait été capté auparavant sans attirer l'attention). Il est situé dans la constellation boréale du Petit Renard.

Découverte et identification

La découverte de PSR 1919+21 revient à Jocelyn Bell (désormais Jocelyn Bell-Burnell), alors étudiante en thèse, et de son directeur de thèse, Antony Hewish. La découverte eut lieu dans le cadre d'une expérience visant à observer le phénomène de scintillation interstellaire dans le domaine des ondes radio. Dans ce but, Hewish et Jocelyn Bell construisirent une antenne opérant à la longueur d'onde de 3,7 m. C'est dans le mois qui suivit la mise en service de l'appareil, en , que fut détecté le premier signal du pulsar. Cependant, la forme du signal ne correspondait pas à ce qui était attendu pour un phénomène de scintillation, et l'observation fut dans un premier temps rejetée par Hewish, qui considérait qu'il devait être la résultante d'une interférence avec un instrument terrestre. Dans les mois qui suivirent, le même signal fut observé de façon sporadique, avec une avance de 4 minutes chaque jour, correspondant au lever de plus en plus tôt de la source, car fixe par rapport aux étoiles. En , Hewish abaissa progressivement la fréquence d'échantillonnage de son instrument, jusqu'à descendre en dessous de la seconde, et vit apparaître une périodicité extrêmement régulière du signal du pulsar, avec une période d'environ 1,337 seconde. Ce signal ne fut pas immédiatement interprété comme résultat de l'émission d'une étoile à neutrons en rotation rapide, et fut soupçonné d'être d'origine extraterrestre. Pour cette raison, il fut appelé sous le nom de code LGM-1, « LGM » correspondant à l'abréviation de l'anglais Little Green Men (« petits hommes verts »). C'est en partie pour cette raison que Hewish décida de ne pas diffuser immédiatement sa découverte, le temps d'avoir une meilleure compréhension de celle-ci. Ce n'est qu'en qu'elle fut officiellement annoncée dans un article resté célèbre de la revue scientifique Nature[5].

Spécificités

Si l'on excepte l'importance historique de l'observation de PSR B1919+21, celui-ci ne possède pas de caractéristiques atypiques pour un pulsar. Sa période de rotation est connue avec une précision de l'ordre de la picoseconde, étant actuellement (quand ?) de (1 337 301 192 269 ± 6) × 10−12 seconde (valeur du 13 avril 1970 à 22 h 48), mais elle augmente régulièrement de 1,34809·10−15 seconde par seconde, ou de 42,54 nanosecondes par an (soit, en 2023, déjà de 2,38 microsecondes depuis sa découverte en 1967, et de 2,25 microsecondes depuis la valeur donnée ci-dessus). Son âge caractéristique est d'un peu plus de 10 millions d'années. C'est un pulsar relativement proche, avec une distance estimée (assez précisément) à 660 parsecs. Il reste cependant un des rares pulsars dont la microstructure peut être étudiée. Ses micropulses ont une durée relativement longue (en fait la plus longue durée de micropulses connus), de l'ordre de 1,3 milliseconde[6].

Référence culturelle

Une image des pulsations radio de CP. 1919, trouvée dans la Cambridge Encyclopedia of Astronomy, a été utilisée par Peter Saville pour la pochette d’Unknown Pleasures, le premier album du groupe de post-punk Joy Division[7]. Elle provient de la thèse de doctorat de Harold D. Craft Jr, effectuée à l'observatoire d'Arecibo[8],[9].

Notes et références

  1. a et b (en) G. Hobbs, A. G. Lyne, M. Kramer, C. E. Martin et C. Jordan, « Long-term timing observations of 374 pulsars », Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, vol. 353, no 4,‎ , p. 1311 (DOI 10.1111/j.1365-2966.2004.08157.x, Bibcode 2004MNRAS.353.1311H).
  2. (en) J. P. W. Verbiest, J. M. Weisberg, A. A. Chael, K. J. Lee et D. R. Lorimer, « On Pulsar Distance Measurements and Their Uncertainties », The Astrophysical Journal, vol. 755,‎ , p. 39 (DOI 10.1088/0004-637X/755/1/39, Bibcode 2012ApJ...755...39V, arXiv 1206.0428).
  3. a et b (en) « The ATNF Pulsar Catalogue » (consulté le ).
  4. (en) Z. Arzoumanian, D. J. Nice, J. H. Taylor et S. E. Thorsett, « Timing behavior of 96 radio pulsars », Astrophysical Journal, vol. 422, no 2,‎ , p. 671 (DOI 10.1086/173760, Bibcode 1994ApJ...422..671A).
  5. (en) Antony Hewish, Jocelyn Bell, J. D. Pilkington, P. F. Scott & R. A. Collins, Observation of a Rapidly Pulsating Radio Source, Nature, 217, 709-713 (1968) Voir en ligne (accès restreint).
  6. (en) J. M. Cordes, « Pulsar microstructure - Periodicities, polarization and probes of pulsar magnetospheres », Australian Journal of Physics (en), no 32,‎ , p. 9-24 (lire en ligne).
  7. (en) Jen Christiansen, « Pop culture pulsar: origin story of Joy Division's Unknown Pleasures album cover », sur blogs.scientificamerican.com, Scientific American, (consulté le ).
  8. (en) Harold Dumont, Jr. Craft, Radio Observations of the Pulse Profiles and Dispersion Measures of Twelve Pulsars (thèse de doctorat), (lire en ligne), figure 5.37 page 215.
  9. (en) Jen Christiansen, « Pop Culture Pulsar: Origin Story of Joy Division's Unknown Pleasures Album Cover [Video] », sur Scientific American Blog Network (consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes