La visibilité de Nature se traduit par son facteur d'impact à deux ans qui, en 2016, est de 43,769[2]. En 2007, Nature est corécipiendaire, avec la revue américaine Science, du prix Princesse des Asturies de la communication, une première pour une revue scientifique[3].
Le sous-titre du journal « A weekly illustrated Journal of Science » suggère que la publication s'adresse à un public de non spécialistes. Son but est annoncé dans le premier numéro paru le : il est « de présenter au grand public les principaux résultats du travail scientifique et de la découverte scientifique ; et de favoriser la reconnaissance générale des valeurs de la Science dans l'Éducation et la Vie quotidienne »[6].
La revue ne compte que de 100 à 200 abonnés au départ[7].
Au XXIe siècle, le titre londonien constitue, avec son rival américain Science, la plus prestigieuse des revues scientifiques généralistes, mais elle soulève bien des critiques[8]. En 2013, la déclaration de San Francisco sur l'évaluation de la recherche milite contre les emplois abusifs du facteur d'impact qui mesure la renommée d'une revue, pas celle des articles et des chercheurs qu'elle publie[9]. Ainsi la publication dans Nature en 2001 de l'article historique décrivant le séquençage du génome humain, cité depuis plus de 10 000 fois, a valu et vaut toujours au titre de posséder le facteur d'impact le plus élevé[10]. La concurrence en termes de prestige et de publicité entre ces deux revues peut les conduire à privilégier les « hot papers » portant sur les domaines les plus controversés (cellules-souches, OGM, réchauffement climatique, etc.), ce qui leur assure d'être abondamment citées et une grande audience[11]. La politique éditoriale de Nature peut ainsi favoriser la course à la publication d'articles suscitant un fort intérêt (dilemme du « publier ou périr »), ce qui vaut à la revue d'être surnommée le « Voici du monde scientifique »[8].
Nature, comme toute revue, a également publié des résultats polémiques et qui se sont rapidement révélés incorrects, comme la mémoire de l'eau[29].
Héritage eugéniste et raciste
En 2022 Nature publie un article qui analyse le passé eugéniste et raciste de la revue. Sir Richard Gregory, 1st Baronet(en) à la tête de Nature durant 20 ans dans l'entre-deux guerres, de 1919 à 1939, a lui-même rédigé des articles soutenant des théories racistes[30]. Ainsi en 1921, il oppose « les races hautement civilisées d’Europe et d’Amérique », qui seraient plus avancées que d'autres, et auraient connu une évolution plus longue[30].
↑En avril 2017, le blog de Nature Publishing Group prend en compte cette critique en annonçant son support à cette Déclaration de San-Francisco, et en publiant quatre indicateurs par revue. Cf. (en) Mark Staniland, « Nature Research’s next steps on journal metrics », sur blogs.nature.com, .
↑(en) Nicolas Chevassus-au-Louis, Malscience. De la fraude dans les labos : De la fraude dans les labos2011, Le Seuil, , p. 124.
↑(en) House of Commons, Science and Technology Committee, Peer review in scientific publications, The Stationery Office, , p. 124.
↑Agence France-Presse, « Éditorial cinglant contre Trump de la revue Nature, qui soutient Biden », Ici.Radio-Canada.ca, (lire en ligne)
↑(en) J. D. Watson et F. H. C. Crick, « Molecular Structure of Nucleic Acids: A Structure for Deoxyribose Nucleic Acid », Nature, vol. 171, no 4356, , p. 737-738 (DOI10.1038/171737a0).
↑(en) J. T. Wilson, « Did the Atlantic Close and then Re-Open? », Nature, vol. 211, no 5050, , p. 676-681 (DOI10.1038/211676a0).
↑(en) A. Hewish, S. J. Bell, J. D. H. Pilkington, P. F. Scott et R. A. Collins, « Observation of a Rapidly Pulsating Radio Source », Nature, vol. 217, no 5130, , p. 709-713 (DOI10.1038/217709a0).
↑(en) G. Köhler et C. Milstein, « Continuous cultures of fused cells secreting antibody of predefined specificity », Nature, vol. 256, no 5517, , p. 495-497 (DOI10.1038/256495a0).
↑(en) J. C. Farman, B. G. Gardiner et J. D. Shanklin, « Large losses of total ozone in Antarctica reveal seasonal ClOx/NOx interaction », Nature, vol. 315, no 6016, , p. 207-210 (DOI10.1038/315207a0, lire en ligne).
↑(en) M. Mayor et D. Queloz, « A Jupiter-mass companion to a solar-type star », Nature, vol. 378, no 6555, , p. 355–359 (DOI10.1038/378355a0, lire en ligne).
↑(en) I. Wilmut, A. E. Schnieke, J. McWhir, A. J. Kind et K. H. S. Campbell, « Viable offspring derived from fetal and adult mammalian cells », Nature, vol. 385, no 6619, , p. 810-813 (DOI10.1038/385810a0).
↑(en) International Human Genome Sequencing Consortium, « Initial sequencing and analysis of the human genome », Nature, vol. 409, no 6822, , p. 860–921 (ISSN1476-4687, DOI10.1038/35057062, lire en ligne)
↑(en) M. Brunet et al., « A new hominid from the Upper Miocene of Chad, Central Africa », Nature, vol. 418, no 6894, , p. 145-151 (DOI10.1038/nature00879, lire en ligne).
↑(en) E. Davenas, F. Beauvais, J. Amara, M. Oberbaum, B. Robinzon, A. Miadonnai, A. Tedeschi, B. Pomeranz, P. Fortner, P. Belon, J. Sainte-Laudy, B. Poitevin et J. Benveniste, « Human basophil degranulation triggered by very dilute antiserum against IgE », Nature, vol. 333, no 6176, , p. 816–818 (ISSN0028-0836, DOI10.1038/333816a0).