Nagol est bâti à une altitude de 1 120 m[2]. Comme Aixirivall, Auvinyà, Certers et Fontaneda, Nagol fait partie des villages installés non pas au sein mais au dessus de la vallée du Gran Valira[4]. La portion la plus basse de cette vallée, à proximité de la frontière espagnole, n'a en effet pas été élargie par les glaciers au cours des dernières glaciations et ne laisse donc pas l'espace nécessaire à l'installation d'un village[4].
Le village abrite l'église Sant Serni, bâtie au XIe siècle[7], dans un style typique de l'architecture andorrane : nef rectangulaire, abside semi-circulaire et clocher-mur[8]. Elle domine toute la vallée de Sant Julià de Lòria[8]. L'église est surtout reconnue pour abriter les plus anciennes peintures romanes de tout le pays. Celles-ci, contemporaines de la construction de l'église, sont marquées par l'art préroman[9],[10].
Le linguiste catalan Joan Coromines propose une origine latine au toponyme Nagol. Il considère que Nagol est formé sur l'agglutination de deux éléments[13],[14],[15] :
Un premier élément, en-, à valeur locative, dont le « e » sera éliminé en raison du fait que le second élément commence par une voyelle. Coromines mentionne d'ailleurs deux autres toponymes andorrans basés sur une agglutination à partir du locatif en- : Envalira et Encamp. Pour ces deux derniers, la voyelle « e » persiste, la seconde partie de ces toponymes débutant par une consonne. La disparition du « e » initial est d'ailleurs bien objectivée par les formes toponymiques anciennes attestées : Enugall (en 1082), Enegual (en 1176), Nagol (en 1213), Enagal (en 1235), Negual (en 1265), Nagall (en 1360), Nagual (en 1394 et 1486).
Un second élément, agual ou agol provenant du latin aquale signifiant « remous » ou « tourbillon », pouvant s'appliquer dans ce cas à un torrent. On peut simplifier l'analyse en faisant remonter aquale à aqua (« eau »), ce qui fait de Nagol le « lieu avec de l'eau ». Coromines souligne ici l'absence d'apparition de la voyelle « i » comme dans le catalan aigua (« eau »), agual / agol restant plus fidèle à sa racine latine.
Notes et références
↑ ab et c(ca) « Població per poble », sur Departament d’Estadística d'Andorra (consulté le )
↑ a et bFrançois Taillefer, « Le paradoxe andorran », Revue géographique des Pyrénées et du Sud-Ouest, vol. 62, no 2, , p. 117–138 (DOI10.3406/rgpso.1991.3244, lire en ligne, consulté le )
↑(ca) Xavier Planas Batlle, Carles Gascón Chopo, Juan Karlos López-Mugartza et Mikel Belasko, Anàlisi fisiogràfica de topònims andorrans d'arrel prerromana : una visió propera i tècnica del territori a través dels noms de lloc, Govern d'Andorra, (ISBN978-99920-0-862-1), p. 221