4 aviateurs américains, 5 britanniques du Special Air Service (SAS), 3 religieux français, 1 juif alsacien, 9 résistants du réseau Alliance, 3 hommes et une femme inconnus.
Le camp de Gaggenau-Rotenfels est détient 900 hommes et 160 femmes répartis dans six baraquements[2]. Ces déportés font partie des 1600, répartis dans six lieux d'internement, qui travaillent pour l'industrie de guerre allemande, majoritairement dans les usines de Daimier-Benz[3].
Le camp a reçu des prisonniers évacués des lieux de détentions en Alsace.
À trois reprises, les 25, et le , des prisonniers sont embarqués dans une camionnette contenant 4 pelles et sont conduits dans la forêt d'Erlichwald. À part le où l'on utilise un cratère de bombe, avant chaque massacre, les détenus creusent la fosse dans laquelle leurs corps sont jetés une fois abattus[3].
Julius Gehrum n'est pas présent lors des exécutions de Gaggenau car, il est en train de mener la même opération à Pforzheim, mais la méthodologie employée est la même que dans celles qu'il commande[2].
Les fusillés
25 novembre 1944
Les corps des victimes sont jetés dans un cratère de bombe, leurs vêtements sont brulés[4],[5].
Américains
Les fusillés sont des membres d'équipages de bombardiers américains.
Lieutenant pilote Garis Jacoby est le copilote du bombardier B17G 43-37599 « Moonlight Serenade » de la 562e escadrille américaine de bombardement abattu le [4].
Sergent Curtis Hodges, né le (âgé de 22 ans) dans le Missouri est mitrailleur de queue à bord du bombardier B24J 42-50511 abattu le [4],[6];
Sergent Maynard Latten, né le (âgé de 27 ans) à Pulcifir, est opérateur radio à bord du bombardier B24J 42-50511 abattu le [4],[6];
Sergent Mickael Pipok, né le (âgé de 20 ans) à Nanty Glo est mitrailleur à bord du bombardier B17G 42-32086 « You Never Know »[4]. Il est capturé, le , dans la forêt du Donon[7].
Britanniques
Ces combattants du 2eSpecial Air Service (SAS), sous les ordres du lieutenant-colonel Brian Franks, parachutés dans les Vosges dans le cadre de l'opération Loyton, sont sommairement abattus en application des ordres de Erich Isselhorst qui s'appuie sur l'ordre Commando. Leurs corps sont retrouvés après la guerre, grâce aux recherches déclenchées par le lieutenant-colonel Brian Franks.
Les major Denis Binham Reynolds et Anthony Whately-Smith, né en 1925, sont capturés par les Allemands le , sur leur chemin d'évasion, après avoir été pris en charge par une fausse passeuse. Marie et Fred Le Rolland, qui les ont abrités à la Pierre Percée, sont déportés[8].
Le capitaine Victor Gough, né le (âgé de 27 ans), est capturé vers le 30 septembre puis interné au camp de sûreté de Vorbruck-Schirmeck d'où il est transféré à celui de Gaggenau[9].
Le lieutenant David Gordon Dill est capturé, le dans le secteur de Moussey, à la suite d'une dénonciation, par la Wehrmacht qui le remet à la Gestapo. Il est interné au camp de sûreté de Vorbruck-Schirmeck d'où il est transféré à celui de Gaggenau[9].
Jacob Werner, né le (âgé de 31 ans) à Strasbourg ;
Justin Pennerath, né le (âgé de 43 ans) à Barst, curé de d'Allarmont, est arrêté, le , pour avoir hébergé des fugitifs. Il est torturé mais refuse de dénoncer les résistants de sa paroisse[10],[5];
3 hommes et une femme inconnus dont les corps reposent au cimetière de Gaggenau.
Reconnaissance
Stèle inaugurée le .Une plaque dans la forêt d'Erlichwald sur la commune de Gangenau avec le texte suivant :
« Ici ont été assassinés en 1944, 26 hommes et une femme qui luttaient pour la liberté, la démocratie et la paix. Passant, souviens-toi. »
Le , une stèle en hommage aux victimes des massacres de Gaggenau est inaugurée par la municipalité. Elle comporte la liste des fusillés et leurs portraits.
Notes et références
↑Association Amicale Alliance, « Mémorial de l'Alliance » [PDF], sur pointer-alliance.fr (consulté le )
↑ ab et cFrançois Goldschmitt, Tragédie vécue par la population des marches de l'Est Haut-Rhin, Bas-Rhin Moselle sous l'occupation nazies, St-Avold, La Frontière, , 48 p., « L'assassinat de deux prêtre lorrains », p. 45-47
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Bibliographie
« Mourir à Gaggenau », dans Auguste Gerhards, Tribunal de guerre du IIIe Reich : des centaines de Français fusillés ou déportés : résistants et héros inconnus, 1940-1945 (Ce livre contient aussi les biographies des membres de l'Alliance réalisées à partir des dossiers judiciaires) (ISBN978-2-7491-2009-6, lire en ligne).
abbé François Goldschmitt, Tragédie vécue par la population des marches de l'Est : Haut-Rhin, Bas-Rhin, Moselle, sous l'occupation nazie, de François Goldschmitt, Saint-Avold, La Frontière, , 48 p., « L'assassinat de deux prêtres lorrains », p. 45-47.