Le Concombre masqué
Le Concombre masqué est une série de bande dessinée créée en 1965 par Nikita Mandryka sous le pseudonyme de Kalkus dans le journal Vaillant, le journal de Pif et qui se poursuivra dans la formule suivante de l'hebdomadaire, Pif Gadget[2]. Evoluant plus tard dans Pilote, L'Écho des savanes, Spirou, (À suivre)[3] et le supplément BD du journal Le Matin de Paris[2], le Concombre, un cucurbitacé bavard et philosophe, évolue dans un univers absurde et a (au sens propre) une araignée dans le plafond. « Seul Héros 100% Végétal donc 100% Sain » (dixit Mandryka), « il vagabonde dans des histoires burlesques et oniriques[4] ». On retrouve plusieurs personnages récurrents dans l'univers du Concombre, notamment Chourave, son fidèle ami, les éléphants joueurs de cartes qui squattent son « cactus-blockhaus » ou bien le Grand Patatoseur, son ennemi de toujours. L'Intégrale des années Pilote, parue aux éditions Dargaud, a reçu le Prix du patrimoine au Festival d'Angoulême 2005. HistoriqueEnfant, Mandryka est fou de bandes dessinées, et particulièrement d'un petit personnage de Jean-Claude Forest, le Copyright, publié au début des années 1950 dans Vaillant. Également absurde et volontiers surréaliste, il a exercé une influence majeure sur le dessinateur : « J’ai lu une bande dessinée de Forest dans Vaillant, le Copyright, et j’ai adoré. Pourquoi ? Parce que le Copyright, c’était moi ! Un personnage seul de son espèce. [...] Et puis cette bande dessinée s’est arrêtée. Alors, tout naturellement, j’ai voulu la continuer. Je la continuais dans mes cahiers. Le Copyright, je l’appelais Prosper, ou quelque chose comme ça. Après je lui ai enlevé sa queue et il s’est mis à ressembler au futur Concombre masqué[5] » (Mandryka). Une dizaine d'années plus tard, en 1964, Mandryka débute dans Vaillant, le journal où paraissait le Copyright. Sous le pseudonyme de Nik, il y crée tout d’abord le personnage de Boff, un reporter que la rédaction envoie, dans le nº 1037 du 28 mars 1965, à la recherche du mystérieux Concombre masqué qui vit dans « le désert-de-la-mort-lente ». Cette toute première apparition du Concombre coïncide avec le tout dernier numéro de Vaillant, qui, la semaine suivante, est rebaptisé Vaillant, le journal de Pif, et dans lequel apparaît, le 1er avril 1965[1],[6], la première planche des Aventures potagères du Concombre masqué, cette fois signée Kalkus (et plus tard Karl Kruss, Calgus, Kudsak[7], Caleq-usse ou même Kilkoz). Mandryka ne signera la série de son vrai nom qu'à partir du premier numéro de Pif Gadget, la formule suivante du journal, le 24 février 1969[2]. En 1971, le Concombre quitte ce dernier pour Pilote, le journal de bande dessinée dont René Goscinny, scénariste d'Astérix et de nombreuses séries à succès, est rédacteur en chef : « Pilote était l’un des meilleurs journaux du monde. Son modèle c’était Mad magazine, de Harvey Kurtzman, auquel Goscinny avait d’ailleurs collaboré lors de son séjour aux États Unis. Goscinny, qui avait un talent fou, voulait faire de Pilote un équivalent de Mad en France. Comment ne pas vouloir en faire partie[5] ? » (Mandryka). De 1965 à 1970, Mandryka avait déjà collaboré à Pilote en y écrivant quelques scénarios. Il y dessina également divers gags, parfois scénarisés par Reiser, Lob, Monzon, ou même Gotlib, avec qui il créera les Clopinettes. Mais c'est dans le no 585 du 21 janvier 1971 qu'apparaît pour la première fois le Concombre dans Une araignée dans le plafond, un récit en huit planches[2]. En 1972, Goscinny refuse de publier un épisode très « décalé » du légume philosophe intitulé Une histoire sans titre, récit plus connu sous le titre Le Jardin Zen. Mandryka accepte très mal cette censure et décide alors de fonder la même année, avec Claire Bretécher et Marcel Gotlib, L'Écho des savanes, « un canard comme ceux de l’underground américain où se réunissent plusieurs personnes qui font ce qui leur plaît, qui prennent leur pied à faire LEUR truc[8] » (Mandryka). Durant cette période, Mandryka ne quitte pourtant pas totalement les éditions Dargaud qui publient Pilote, car il est toujours sous contrat. En 1973, Dargaud édite d'ailleurs le premier album des récits du Concombre parus dans l'hebdomadaire et qui reprend le titre originel de la série : Les Aventures potagères du Concombre masqué. En 1971 était déjà sorti un album à l'italienne du même nom chez Futuropolis, mais qui cette fois reprenait les premières planches du Concombre parues en noir et blanc dans Vaillant. De 1975 à 1983, paraîtront encore cinq albums chez Dargaud et, après une série de BD publiées de 1990 à 1992, cette fois chez Dupuis, le Concombre, « tel qu'en lui-même toujours il change[3] », revient encore une fois chez Dargaud le temps de trois recueils, de 2006 à 2012. Suivront également chez l'éditeur Alain Baulet, à partir de 2010, des petits formats en noir et blanc limités chacun à 1 000 exemplaires et à la pagination variable[2]. Le Concombre passe d’un éditeur à l’autre et se vend mal, mais en 1998, Mandryka s'est déjà bidouillé tout seul un site internet afin de reprendre sa liberté en écoulant gratuitement ses dernières créations au gré de ses envies, quitte à vivre de peu : « Comme il me reste peu de temps à vivre, je ne vais pas m’emmerder, je ne fais que ce que j’ai envie de faire. Plus question de me faire chier sur une BD pour que mon éditeur juge ou non si elle est vendable. Moi, je suis parfaitement heureux et je n’ai besoin d’emmerder personne pour y trouver un peu de plaisir[8]. » PersonnagesDans chaque album, on peut retrouver quelques personnages récurrents :
Interjections courantes et citations
Œuvre personnelleAlbums
Illustrations
BibliographieArticles
Vidéographie
Adaptation en animation 3D
Distinction
Galerie
Wikimedia Commons présente d’autres illustrations sur Le Concombre masqué.
Notes et références
Liens externes
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