l’anglais est parlé par 5 400 personnes (2016) comme langue maternelle, et par 120 000 personnes au total ;
le français est parlé par 6 300 personnes (1995), et par 83 500 personnes au total. Le français a beaucoup baissé, passant de 44 % de personnes en langue d'alphabétisation en 1978 à 37 %, en 1994, 31 % en 2003, et 10 % en 2016.
le bichelamar est parlé par l'ensemble de la population du Vanuatu, dont c'est la langue nationale. Pour 34 % de la population, soit environ 90 000 personnes (2009), c'est la langue maternelle ou d'usage principal. Pour 63 %, dont la langue maternelle est l'une des langues vernaculaires du pays, le bichelamar sert de langue véhiculaire ou lingua franca (langue seconde que l'on emploie pour communiquer entre locuteurs de langues maternelles différentes).
Les deux langues européennes étaient autrefois liées à la religion, les missionnaires assurant historiquement et parfois encore actuellement l'enseignement. On parle anglais dans les anciennes zones de missions anglicanes et évangélistes, et français dans les zones catholiques (certaines régions de Tanna, nord-est de Santo, sud de Malekula). Mais on compte de nombreuses exceptions à ce principe : par exemple, les îles Banks comptent plusieurs écoles francophones, alors que le catholicisme y est absent.
Recensement de 2009
Population de 5 ans et plus au Vanuatu sachant lire et écrire une simple phrase par langue d'alphabétisation selon le recensement de 2009[7] :
Ethnologue.com recense cent-sept langues indigènes parlées au Vanuatu (dont deux éteintes), la liste ci-dessous en contient cent-onze (dont trois éteintes). Cependant, le nombre exact de ces langues est difficile à déterminer : comme elles ne sont pas standardisées, on ne peut pas toujours facilement distinguer une langue d’un dialecte (par exemple, l’uripiv-wala-rano-atchin est une chaîne de dialectes) ; c’est d’autant plus difficile que peu de ces langues ont été étudiées en détail par des linguistes.
Le dernier recensement en date compte un total de 138 langues au Vanuatu[3].
Étant donné le grand nombre de langues comparé à la faible population du Vanuatu, ces langues ont relativement peu de locuteurs (environ une langue pour 2 100 habitants) ; par conséquent beaucoup d’entre elles sont en danger (notamment le lemerig, l’araki et l’olrat, parlés par moins de 10 personnes).
Le territoire où est parlée une langue correspond parfois à une île (par exemple le paama ou le hiw), mais une île peut avoir plusieurs langues: Espiritu Santo et Malekula ont chacune plus de 25 langues ; même une petite île comme Ureparapara en a deux.
Linguistiquement, les langues indigènes du Vanuatu appartiennent toutes aux langues océaniennes, elles-mêmes une famille des langues austronésiennes. Elles sont réparties en trois branches :
Ces langues sont présentées ci-dessous avec leur code ISO 639-3 et avec des noms alternatifs entre parenthèses. Les données proviennent essentiellement d’Ethnologue.com[6] (qui peuvent dater ou être imprécises), ainsi que d'une publication récente sur les langues du Vanuatu[3]. Lorsque des données plus récentes ou plus fiables existent, elles sont reflétées ici (les références sont données dans les entrées correspondant à chaque langue, par exemple pour le nahavaq ou le mavea).
Jusqu'à la colonisation, les communautés linguistiques exiguës, de quelques centaines à quelques milliers de locuteurs, imposent des échanges interlinguistiques (dont des mariages) et des réalités plurilinguistiques, dont des équilibres sociolinguistiques.
Depuis 1850, la coexistence inégale de deux langues européennes a façonné le système scolaire. Depuis 1980, l'enseignement anglophone est majoritaire, avec une remarquable persistance (de qualité) de l'enseignement francophone.
Le bichelamar, « langue officielle parlée, langue officieuse écrite » (Atlasː219), valorisée par la traduction des Évangiles, puis de la Bible (1997), favorise une créolisation de la population, avec le risque d'un bichelamaranglais.
(en) Alexandre François, Michael Franjieh, Sébastien Lacrampe et Stefan Schnell, « The exceptional linguistic density of Vanuatu », dans A. François, S. Lacrampe, M. Franjieh & S. Schnell, The Languages of Vanuatu: Unity and Diversity, Canberra, Asia Pacific Linguistics Open Access, coll. « Studies in the Languages of Island Melanesia » (no 5), (ISBN9781922185235, lire en ligne), p. 1–21