Jusqu'en 1910, la résidence est reliée à Montparnasse par un tramway tiré par deux chevaux. Derrière la grande grille en fer à moitié dissimulée sous le lierre se dresse cet espace de verdure en plein Paris et l'un des plus importants centres artistiques du XXe siècle.
Le pavillon des vins, de forme octogonale, occupe le centre de la propriété, qui couvre près de 5 000 m2. S'élevant sur trois étages, il est composé de nombreux petits ateliers d'une trentaine de mètres carrés.
La Ruche est fondée en 1902 par le sculpteur de Nogent-sur-Seine, Alfred Boucher (1850-1934), à partir d'éléments récupérés après la fermeture de l'exposition universelle de 1900 : le pavillon des vins de Bordeaux (dont la structure métallique est de Gustave Eiffel), la grille d'entrée du pavillon des femmes et les caryatides du pavillon de l'Indonésie qu'il fait remonter sur un terrain d'une superficie de 4 033 m2 qu'il a acquis en 1900.
Le nom de « Ruche » vient de Boucher lui-même, qui considère les artistes bourdonnant de créativité qui s'agitent dans la cité comme les abeilles d'une immense ruche. En 1905, la cité comptait 90 artistes et la Ruche 110 ateliers. Alfred Boucher impose à ses pensionnaires qu'ils se réunissent dans un atelier où pose un modèle, bien souvent Margot, une fabricante de poupée que rémunère Boucher[réf. nécessaire].
Aujourd'hui, la Ruche compte une soixantaine d'ateliers de toutes tailles, où résident encore de nombreux artistes, tous locataires et qui, pour la plupart, y restent toute leur vie. À la différence des autres cités d'artistes, la Ruche n'est plus ouverte au public : seuls les résidents et de rares privilégiés y ont accès, sur invitation. La Ruche peut cependant se visiter, à condition d’être accompagné d’un guide conférencier et lors des journées du patrimoine.
Depuis 2017, la Ruche est dotée d’une salle d’expositions située au rez-de-chaussée dans le passage Dantzig, ouverte toute l'année et qui accueille deux vernissages par mois[18]. L'accès à la salle ne permet pas de visiter le reste de la Ruche.
Iconographie
Pinchus Krémègne qui y demeure de 1912 à 1925, peint en 1916 La ruche vue de la fenêtre de l'atelier.
Eduardo Arroyo rend hommage à Soutine qui l'a précédé à la ruche en le représentant dans son atelier (Soutine, 1993).
Arroyo pose dans son atelier du passage de Dantzig pour le peintre Herman Braun-Vega (Arroyo dans son atelier du passage de Dantzig[19], 1979)[20].
↑Brigitte Hermann, Sophie-Marguerite, Paris 15e, balades et bonnes adresses, Paris, Christine Bonneton éditeur, , 224 p. (ISBN9782862534923), p. 45—47.
↑« Eduardo Arroyo », Acrylique sur bois, 168 x 126 x 10 cm, (consulté le )
↑Frédéric Gaussen, Le peintre et son atelier : Les refuges de la création, Paris, XVIIe – XXe siècles, Parigramme, , 254 p. (ISBN978-2-8409-6403-2), p. 26-29
Patrick Malaureille, Craquelés : Les animaux en céramique 1920-1940, Paris, Charles Massin, , 96 p. (ISBN978-2707202109).
Articles
(it) Leopoldo Paciscopi, « Cent'anni fa il "fiorentino" Boucher dava vita alla mitica Ruche », Nuova antologia, vol. 138, no 2228, , p. 216–227 (ISSN0029-6147).
Catalogues d'exposition
Sylvie Buisson (dir.), Jean Digne, Michel Euvard, Pierre-Gilles Kern, Christian Parisot, Ernest Pignon-Ernest, Jeanine Warnod, Chozo Yoshii, La Ruche, le centenaire d'une cité d'artistes (catalogue de l'exposition La Ruche, cité d'artistes au regard tendre, 1902-2002 au musée du Montparnasse à Paris, -), Paris, Musée du Montparnasse et SCÉRÉN-CNDP, et Anglet, Atlantica, 2002, 94 p. (ISBN2-84394-585-2).