L'Action française (ouvrage)

L'Action française
Auteur Eugen Weber
Pays Drapeau des États-Unis États-Unis
Genre Essai
Version originale
Langue Anglais
Titre Action Française, Royalism and Reaction in Twentieth-Century France
Éditeur Stanford University Press
Date de parution 1962
Version française
Traducteur Michel Chrestien
Éditeur Stock
Lieu de parution Paris
Date de parution 1964
Nombre de pages 650
ISBN 2-01-016210-2

L'Action française est un ouvrage de l'historien américain Eugen Weber publié originellement en et traduit en français en , consacré à l'étude du mouvement royaliste Action française.

Présentation

Considéré comme « l'un des spécialistes de notre histoire contemporaine »[1], Eugen Weber publie une somme monumentale sur l'histoire de l'Action française. Il conçoit l'histoire de l'Action française comme « une sorte de roman politique aux rebondissements surprenants »[1]. Il analyse les « cheminements multiples du royalisme, du nationalisme et du maurrassisme d'Action française » durant la première moitié du XXe siècle[2].

Le premier rapport de police qui atteste l'existence de l'Action française est de . En mai 1906, un autre rapport indique que toutes les « troupes réactionnaires » suivent désormais l'Action française[3]. Eugen Weber détaille comment l'Action française s'est imposée malgré la faiblesse de ses moyens au début. En 1909, l'Action française ne comptait que sur 180 militants[3].

L'auteur éclaire sur la complexité de l'attitude de Maurras durant la Seconde Guerre mondiale en juxtaposant son soutien indéfectible au régime de Vichy jusqu'en 1944 avec « sa haine de l'Allemagne, refusant de recevoir Brasillach, de publier des publicités pro-allemandes ou d'annoncer des meetings « européens » »[3].

Sources

Eugen Weber s'appuie sur le dépouillement de la presse parisienne mais aussi de journaux de province comme La Nouvelle Guyenne et L'Eclair de Montpellier[4],[3]. L'historien s'aide d'archives privés, notamment celles de Francisque Gay et de Charles Maurras[3]. Il dévoile notamment une correspondance de seize lettres entre Charles Maurras et le président de la République Raymond Poincaré entre 1918 et 1925. Eugen Weber explique que ces échanges sont ceux d'alliés et que Maurras n'avait aucune influence directe sur le président. Il exploite les rapports de police conservés aux Archives nationales et bénéficie d'une autorisation spéciale pour exploiter les liasses de la période 1914-1939 à la différence de l'historien Frank Tannenbaum qui publie un ouvrage sur le même sujet la même année[3].

Réception

L'ouvrage fait immédiatement autorité sur le sujet[5]. Il est salué comme le « point de départ d'utiles retours en arrière »[6] en tant que « première synthèse solide sur cette question majeure »[3].

Notes et références

  1. a et b E. P. 1964.
  2. Laponce 1964.
  3. a b c d e f et g Prost 1966.
  4. Slama 1970.
  5. « La meilleure étude sur la question. » Jean-Jacques Becker et Serge Berstein, Victoires et frustrations (1914–1929), Le Seuil, Paris, 1990, p. 445.
  6. Arnaud 1963.

Bibliographie

  • (en) John C. Cairns, « Revue de L'Action française », The American Historical Review, vol. 69,‎ , p. 122-124 (DOI 10.1086/ahr/69.1.122, lire en ligne, consulté le )
  • Jean Laponce, « Action Française : Royalism and Reaction in Twentieth-Century France by Eugen Weber (revue) », The Canadian Historical Review, vol. 45, no 1,‎ , p. 54–55 (ISSN 1710-1093, lire en ligne, consulté le )
  • S. R., « Revue de L'Action française », La Revue administrative, vol. 38, no 228,‎ , p. 641–641 (ISSN 0035-0672, lire en ligne, consulté le )
  • E. P., « Revue de L'Action française », Archives de sociologie des religions,‎ , p. 221 (lire en ligne, consulté le )
  • (en) Charles Micaud, « Revue de l'Action Française: Royalism and Reaction in Twentieth-Century France », The Journal of Politics, vol. 25, no 3,‎ , p. 597–599 (ISSN 0022-3816, DOI 10.2307/2127985, lire en ligne, consulté le )
  • (en) O. Truman Driggs, « Revue de l'Action Française: Royalism and Reaction in Twentieth-Century France », The Western Political Quarterly, vol. 16, no 3,‎ , p. 746–748 (ISSN 0043-4078, DOI 10.2307/444795, lire en ligne, consulté le )
  • Antoine Prost, « Revue de l'Action française, Royalism and Reaction in the twentieth century France; The Action Française. Die-hard reactionnaries in twentieth century France », Revue Historique, vol. 235, no 2,‎ , p. 540–543 (ISSN 0035-3264, lire en ligne, consulté le )
  • Alain-Gérard Slama, « Revue de l'Action Française, Royalism and reaction in twentieth century France. 2nd ed. », Revue française de science politique, vol. 20, no 3,‎ , p. 570–573 (ISSN 0035-2950, lire en ligne, consulté le )
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  • (en) Herman Lebovics, « Revue de l'Action française. Royalism and reaction in twentieth-century France », Current History, vol. 45, no 266,‎ , p. 240–240 (ISSN 0011-3530, lire en ligne, consulté le )
  • (de) Ernst Nolte, « Revue de l'Action Française. Royalism and Reaction in Twentieth-Century France », Historische Zeitschrift, vol. 199, no 3,‎ , p. 694–701 (ISSN 0018-2613, lire en ligne, consulté le )
  • (en) E. W. Fox, « Revue de l'Action Française: Royalism and Reaction in Twentieth-Century France », The Journal of Modern History, vol. 36, no 1,‎ , p. 99–100 (ISSN 0022-2801, lire en ligne, consulté le )
  • (en) Robert F. Byrnes, « Revue de l'Action Française: Royalism and Reaction in Twentieth-Century France », The Annals of the American Academy of Political and Social Science, vol. 352,‎ , p. 216–217 (ISSN 0002-7162, lire en ligne, consulté le )
  • (en) Philip Michael Hett Bell, « Revue de l'Action Française. Royalism and Reaction in Twentieth-Century France », The English Historical Review, vol. 80, no 315,‎ , p. 441–442 (ISSN 0013-8266, lire en ligne, consulté le )
  • (en) Leon S. Roudiez, « Maurras and the Action Française in Historical Perspective », The Modern Language Journal, vol. 49, no 7,‎ , p. 443–446 (ISSN 0026-7902, DOI 10.2307/322563, lire en ligne, consulté le )