Joseph Brau

Joseph Brau
Surnom Résistant « Bertrand »
Naissance
Trébons (France)
Décès (à 84 ans)
Seignosse (France)
Origine française
Allégeance Résistance française, France libre
Arme Service de santé
Grade Colonel honoraire
Années de service Médecin militaireMédecin radiologue
Conflits Première et Seconde Guerre mondiale, Corps expéditionnaire français d'Odessa (1918), Forces alliées de Haute Silésie 1920-1922, Maroc 1922-1928
Faits d'armes Voir Titres et distinctions
Distinctions Grand officier de la Légion d’honneur
Hommages La Ferté-sous-Jouarre, musée du mémorial de Buchenwald Weimar Gedenkstätte Buchenwald, Trébons, Seignosse
Autres fonctions Conseiller général du canton de La Ferté-sous-Jouarre

Joseph Brau, né le à Trébons dans les Hautes-Pyrénées et mort le à Seignosse dans les Landes, est un médecin radiologue, colonel honoraire de l’Armée française et résistant français, déporté à Buchenwald.

Biographie

Enfance et jeunesse

Joseph Brau est né à Trébons dans les Hautes-Pyrénées. Il est le cadet d'une famille de quatre enfants : Frédéric, Zéphire et Jean. Pierre et Zoé, ses parents sont toujours très occupés : ils tiennent le restaurant-boucherie Brau du petit village.

Son père s'occupe également de livrer des boissons aux alentours. C'est pourquoi c'est essentiellement sa sœur Zéphire qui prend soin de lui. Le dimanche, il est souvent confié à ses grand-tantes, Sœur Anastase, supérieure au couvent Saint-Joseph de Cantaous Tuzaguet et Sœur Anselme (Congrégation des Sœurs de Saint Joseph de Tarbes) ou encore à un voisin Monsieur Vital, menuisier.

À l'exception de Jean, boucher à Pouzac, tous les enfants font des études. Frédéric, les Beaux-arts (il deviendra menuisier), Zéphire obtient son certificat d'études secondaires 1er degré. Joseph intègre l'école publique avec deux ans de retard : il ne parle que le patois. Il obtient son certificat d'études secondaires 1er degré en à Toulouse, puis son baccalauréat en et son certificat d'études physiques, chimiques et naturelles en juillet de la même année, toujours à Toulouse. Reçu au concours d'entrée à l'École du service de santé des armées, Il intègre ce qui deviendra plus tard l'École Santé navale de Lyon. Il obtient son diplôme en et passe sa thèse[1] de doctorat en médecine en pendant la Première Guerre mondiale.

Il obtient son certificat d'électro-radiologie à « Santé Navale » Bordeaux (aujourd'hui l'École du service de santé des armées de Bordeaux) en 1925.

En couple depuis 1913 avec Anne Marie Pinet (1895-1977) qu'il épousera en 1923, ils auront trois enfants Joséphine (1914-2006), Marie Thérèse (1917-1922) et Jean Pierre (1921-2012).

Première Guerre mondiale

Mobilisé à Cherbourg le 2 août 1914, il fait campagne dans le 225e Régiment d'Infanterie IVe Armée, Après les combats de Mogimont (Belgique) des 22-24 août, et la retraite (La Marfée, Tourteron) fin août, commence en septembre, jusqu'en octobre 1917 les batailles de la Marne et de la Champagne (guerre des tranchées Gourgançon, Suippes, Souain, la ferme des Wacques).

Il devient Médecin Aide Major de deuxième classe après son doctorat, et participe en tant que tel à la suite de la campagne de la Champagne. Le 21 avril, un obus de 150 mm vient s'encastrer, heureusement sans éclater, dans les rondins de son abri, où il fait fonction de Médecin Chef au P.C. du bois des canons.(source : Lieutenant Vergely, Historique du 225e Régiment d'Infanterie 1914-1919, Paris, Imprimerie L. Gillot, , 138 p., p 82)

En juin 1917, le régiment rejoint les Monts de Champagne où il se distinguera en particulier du 1er au 12 juillet 1917 en donnant des soins aux blessés sous un bombardement violent. Dans la nuit du 10 au 11 août, il est blessé à deux reprises au cours d'une attaque allemande sur le Mont Blond. Il demande à être traité en "Poilu", refuse toute anesthésie pour les interventions chirurgicales dont il fait l'objet (Billet d'Hôpital), et refuse d'être évacué pour pouvoir rejoindre au plus tôt sa place dans son Bataillon (promu Médecin aide Major de 1re classe, Citations à l'ordre de la IVe Armée août 1917).

Début novembre, ce qui reste du régiment après Verdun est transporté dans la partie restée intacte de la forêt de l'Argonne pour une guerre de position où la lutte continue avec la vaste offensive franco-américaine (Meuse-Argonne) jusqu'à l'Armistice de 1918.

En mars 1918, il est nommé, à sa demande, à l'Armée d'Orient en tant que Médecin de Bataillon au 176e Régiment d'Infanterie. Il termine la guerre en Albanie avec le retrait de l'expédition française de la région de Korçë.

L'entre deux guerres

Après l'Armistice, il participe à la campagne de Russie (Odessa, Kherson) de novembre 1918 à avril 1919, puis à l'occupation en Bulgarie jusqu'en octobre 1919.

Après un stage au Val de Grâce, Médecin Major de 2e Classe, il est affecté au 27e Bataillon de Chasseurs Alpins de la 46e Division d'Infanterie, et part début 1920 pour la Haute Silésie (Plébiscite). où il restera deux ans et demi. Le 21 juin 1921, il se porte au secours d'un caporal du bataillon blessé lors d'une violente manifestation. Il réussit à le mettre à l'abri de la foule en le plaçant dans une maison voisine. Le 4 juillet, au milieu d'une autre manifestation, il se porte avec détermination au secours du Commandant Montalegre qui vient d'être assassiné par un Allemand. Citations à l'ordre de la 46e Division d'occupation de Haute Silésie, Croix de guerre TOE étoile d'Argent.

Rentré en France, il se porte volontaire, et rejoint en 1922 le Service de Santé du Protectorat français du Maroc accompagné de sa famille. Il y restera jusqu'en 1928. À son arrivée, le pays est toujours en voie de "pacification" après la signature du Traité de Fèz en 1912. L'effectif militaire français atteint jusqu'à 80 000 personnes qui nécessitent une infrastructure médicale adaptée. Il s'agit de soigner la population civile et militaire française, mais pas uniquement. Le pays, dans un état sanitaire déplorable, est confronté depuis la fin du XIXe à une succession d'épidémies sévères (choléra, variole, peste, typhus, grippe « espagnole ») qui s'ajoutent aux maladies endémiques (paludisme, tuberculose, syphilis, lèpre…), aux conséquences désastreuses sur une population de 4 millions de Marocains qui seront soignés et vaccinés (si possible) également par le Service de Santé des Armées françaises. Le Docteur Joseph Brau y participe activement en fonction de ses affectations : Oujda, Fèz, Meknès, Rabat, Casablanca, Bou Denib (où le couple perdra sa seconde fille, Marie Thérèse, emportée à 5 ans par la diphtérie). Dans le cadre de ses activités, il fait la connaissance, deviennent et resteront amis, du Docteur Abel Charnot [note 0]avec qui il collaborera. Son travail est récompensé à plusieurs reprises : 1924 Médaille coloniale agrafe Maroc, 1925 chevalier de la Légion d'honneur, officier du Ouissam Alaouite et médaille d'argent (vaccins) de l'Académie de médecine, 1926 médaille commémorative d'Orient,

À sa demande, en 1928, il est mis en disponibilité, rentre en France, et s'installe avec sa famille à Coulommiers en Seine-et-Marne où il retrouve son ami de la Grande Guerre, Pierre Berson,{note 0.1] chirurgien. Ils s'associent et fondent ensemble, en 1929, la Clinique du 4 rue des Moulins, juste en face de l'hôpital où Joseph Brau assure le Service de radiologie. Ils font la connaissance de René Arbeltier[note-0.2], médecin lui aussi, qui travaille sur place.

Il quitte l'appartement de Coulommiers et s'installe à La Ferté-sous-Jouarre où il restera jusqu'en 1971.

En 1933, il retourne au Maroc en famille pour rendre visite à son ami Abel Charnot, et en 1934, il prend sa retraite de médecin militaire en tant que commandant.

La mobilisation

Joseph Brau est toujours médecin commandant de réserve quand les troupes hitlériennes pénètrent en Pologne.

Le 19 septembre 1939, mobilisé comme médecin-chef de l'hôpital auxiliaire de Mouchard dans le Jura, il fait son devoir, comme il l'a déjà fait d'août 1914 à mars 1918, sur le front de France, puis en Russie et en Orient, en Haute-Silésie et plus tard au Maroc.

Collaborateur du directeur du service de santé de la 7e région, médecin-chef de l'arrondissement d'Étapes de Chaumont, il dirige les formations hospitalières de Montier-en-Der, de Chaumont et de Langres au moment des bombardements et des attaques de l'infanterie allemande du 13 au 15 juin 1940. Il se porte en personne aux points les plus dangereux et contribue à sauver de très nombreux blessés. Cette conduite lui vaut la promotion au grade de lieutenant-colonel, une citation à l'ordre du Corps d'Armée et l'élévation au grade d'officier de la Légion d'honneur[Distinctions].

Démobilisé en août 1940, il rentre à son domicile. Les Allemands réquisitionnent sa maison, la famille vit dans l'entresol.

Entrée dans la résistance

source : René-Charles Plancke, La Seine-et-Marne, 1939-1945 : De la Résistance à la victoire, éditions Amatteis, (lire en ligne), chapitre XIX

Joseph Brau, avec ses amis Pierre Berson[ICSD 1] et René Arbeltier, entre dans le réseau de résistance « Hector » en 1941 sous les ordres du capitaine Rouard, commandant les compagnies des vallées de la Marne[ICSD 2]. Il devient « Bertrand », combattant volontaire de la Résistance, membre des Forces françaises combattantes. Grâce à leurs cartes professionnelles, ils peuvent circuler dans des zones «interdites». Le travail des deux premiers consiste à faire du renseignement (mouvements de troupes, emplacements exacts des matériels de lutte anti-aérienne (flak), leur équipement…). Joseph Brau incorpore au réseau deux de ses amis (le directeur du centre de jeunesse et le directeur du cinéma) qui font la navette chaque semaine avec l'agent de liaison Gaillard (boucher à Viels-Maisons, qui transmet les renseignements et informations obtenus au pharmacien Lescarcelle de Château-Thierry qui les fait transmettre à Londres. René Arbeltier, pour sa part, organise le sabotage des avions stationnés sur l'aérodrome de Voisin-Coulommiers.

Mais l'occupant peut s'appuyer sur les collaborateurs. En mars 1943, une trentaine de résistants sont arrêtés sur la dénonciation[3.2] d'un certain Boullet[3.1].

Joseph Brau, pour mieux coordonner les efforts de tous les résistants de la zone de La Ferté-sous-Jouarre, crée, avec quelques amis sûrs (le colonel François Glaize[Note 1], le capitaine Léon Lahitte[Note 2] et un jeune étudiant Roger Gatellier), un Comité local chargé de lutter contre l'occupant, les collaborateurs et les dénonciateurs.

Début juin 1943, le Docteur Digne de Saâcy-sur-Marne prévient son collègue Brau : « certains de tes amis fréquentent trop les cafés et ils sont trop bavards… ». À Coulommiers, Pierre Berson et René Arbeltier se sentent menacés.

Fuite et arrestation

Fin juin 1943, un employé de la mairie de La Ferté-sous-Jouarre vient prévenir « Bertrand » à son domicile de son arrestation imminente[ICSD 2]. Pierre Berson et René Arbeltier sont déjà en fuite et recherchés par la Gestapo, mais ils ne seront pas rattrapés. François Glaize et Léon Lahitte sont arrêtés et torturés avant d'être déportés à Buchenwald. « Bertrand » prend la décision de fuir immédiatement. Il veut rejoindre Londres mais auparavant gagne Paris, où il apprend que la filière d'évasion qu'il connaissait a été décimée par la Gestapo. Il décide alors de passer par l'Espagne. Le 16 juillet, à quelques kilomètres de la frontière espagnole, il est arrêté à Bedous dans les Basses-Pyrénées. Il redoute de ne pouvoir résister à la torture. Il est porteur de trop d'informations concernant la Résistance. Il tente donc de se suicider avec des médicaments et tombe dans un état comateux. Les Allemands le font soigner et le transfèrent quelques jours plus tard au siège de la Gestapo à Oloron-Sainte-Marie. Là, il subit un interrogatoire, mais malgré les menaces d'exécution, il refuse de signer toute déposition rédigée en allemand, langue qu'il ne connaît pas. Il est transféré à la prison du Fort du Hâ de Bordeaux en août. En septembre, il est convoyé à Compiègne, au Frontstalag 122, plaque tournante de la déportation, où il passera deux mois. Jamais plus, il ne fut interrogé mais il était toujours recherché très activement comme chef de groupe à La Ferté-sous-Jouarre où les arrestations de résistants se succédaient. Heureusement, la Gestapo n'avait pas de fichier central (témoignage 1972).

Déportation à Buchenwald

Le , avec 933 autres détenus, il est convoyé à destination de Buchenwald[2], où il arrive le 31 au soir. Le Dr Joseph Brau dit « Bertrand » est devenu le matricule F. 31 299[3]

En quarantaine, il est affecté au camp des prisonniers de guerre russes et à la carrière[ICSD 1]. À la fin de la quarantaine, il a la chance d'être nommé Kommandierte au Revier grâce à l'intervention du Kapo Ernst Büsse (de)[ICSD 2][note 3] devenu kapo du Revier sous le règne du SS Waldemar Hoven médecin chef du Revier), avec qui il sympathise, et affecté à la salle d’opération 2 où travaille le chirurgien tchèque Horn (le plus ancien médecin du camp) assisté de trois de ses compatriotes. L’OP 2 étant équipée au sous-sol d’un vieux Siemens dépourvu de toute protection, il devient le radiologue du Revier[4],[ICSD 3] à la condition de rédiger ses diagnostics en allemand et le premier médecin français au Revier. Dans la salle de radio, il est accueilli avec sollicitude par deux triangles rouges[Note 1] : l’Autrichien Aloïs Grimm et le Tchèque Franz Uxa et un triangle vert[Note 2] l’Allemand Willy.

Joseph Brau sait se faire accepter et reconnaître par sa compétence et son dévouement. Avant son arrivée pour être admis au Revier, il faut avoir de la fièvre. Il demande et obtient l’admission de malades sans température sur la foi de son diagnostic. Peu à peu le « système » se modifie et son rôle de radiologue devient de plus en plus important[5]. Il ne doit, pour autant, jamais éveiller les soupçons du médecin chef du Revier le capitaine SS Schieldlausky[ICSD 4],[6],[7] sous peine de condamnation à mort. Une admission à l’infirmerie, même dépourvue de moyens, ce sont des soins, beaucoup de chaleur humaine, pas d’appel, pas de travail et quelques jours de répit qui peuvent sauver la vie[8]. Il tire le maximum de son appareil de radio passant de trois clichés par jour à son arrivée à une cinquantaine à la libération du camp. C’est ainsi, qu’entre beaucoup d’autres, il évite, à deux reprises, l’affectation à un kommando très dur de Marcel Michelin[ICSD 5],[ICSD 6],[9],[10] en diagnostiquant une aortite (il ne peut éviter la troisième, fatale, faite par surprise, la nuit), il fait hospitaliser Julien Cain[ICSD 7], directeur de la Bibliothèque nationale, très affaibli, dont l’angine, selon son diagnostic, pouvait devenir une angine de Ludwig (avec abcès et gangrène). Il est établi que Buchenwald est le seul camp où la tuberculose[ICSD 8] ne signe pas systématiquement l'arrêt de mort du malade grâce aux efforts conjugués du Dr Vic-Dupont (block des tuberculeux)[Note 3],[11],[12],[ICSD 4],[ICSD 9] et du Dr Joseph Brau qui sait toujours « interpréter » ses radios de façon à sauver le plus de malades possible. La collaboration entre les médecins français déjà cités, auxquels il faut ajouter, entre beaucoup d'autres, les docteurs Jean Rousset, dermatologue de Lyon[Note 4],[13],[ICSD 2],[ICSD 4],[ICSD 10], Jean Lansac [note 2.1] de Barbazan-Debat près de Tarbes[ICSD 11],[ICSD 12] et Elmélik[ICSD 13] était pratiquement sans faille.

Dans le camp, la survie est affaire de solidarité. Elle est d’abord nationale. Les Français ne représentent que 13 %, au plus fort, de la population du camp. C’est dire toute l’importance de la création, après cinq mois de préparatifs et de négociations difficiles, en , du Comité clandestin des intérêts français[ICSD 14],[14] qui fédère les 34 groupes[ICSD 15] de Résistance d'obédience française, services d’action ou de renseignements présents à Buchenwald[Note 5]. Son bureau[15] est ainsi constitué avec Frédéric-Henri Manhès pour président[ICSD 16], Albert Forcinal (témoignage 1972) comme vice-président[ICSD 17] ainsi que Marcel Paul[16],[ICSD 18], Eugène Thomas[17],[ICSD 15], Robert Darsonville, Louis Vautier et Maurice Jattefaux comme membres, et de son émanation le Comité du corps médical français dont la présidence fut confiée au Dr Joseph Brau (membres : le Dr Meynadier, chirurgien et le Dr Lansacq, médecin)[15],[18],[19]. Les objectifs du CIF sont, en liaison avec les autres organisations nationales clandestines du camp la plupart du temps bien antérieures, de : 1- permettre à un maximum de Français de rentrer en France, 2- freiner la production de guerre allemande, 3- établir un plan de libération du camp. Leur réalisation est étroitement liée, dans ce contexte hors du commun, à l’attribution des « emplois » (désignation pour les « bons » transports ou kommandos, mutations entre « petit » et « grand » camp…) et donc aux négociations avec les autres organisations ainsi qu'aux possibilités d’ « hospitalisation »[20],[21],[22]. Le rôle de Joseph Brau, radiologue du Revier, s’en trouve encore renforcé. Au Revier, des conférences médicales sont organisées chaque samedi par langue pour améliorer l’efficacité des diagnostics et des soins. Joseph Brau est choisi comme Leiter (conducteur). Il a la charge d’organiser les conférences en français[ICSD 12].

Dans tous les camps, les vols de pain (qui peuvent condamner le volé à mort) entraînent souvent l’exécution du coupable. À Buchenwald, Joseph Brau est à l’origine d’une punition moins définitive : le voleur doit être promené toute une journée dans le camp avec une pancarte « je suis un voleur »[23],[ICSD 19]. Cette initiative fait des émules, mais il faut demander aux autres nationalités de rédiger la pancarte dans leur propre langue, faute de quoi les voleurs semblent tous être français[ICSD 20]. Grâce aux efforts du C.I.F, la solidarité s'exerce également au niveau du bon acheminement dans le camp, de la distribution et du partage des colis à destination des déportés français, y compris ceux de la Croix-Rouge. Commencée au Block 26, cette initiative se généralise peu à peu, à force de persévérance de l'organisation clandestine. Personne n'est oublié. Au Revier, après contrôle des colis par l'adjudant SS Wilhelm, Joseph Brau peut grâce à ces derniers faire cuisiner des soupes reconstituantes pour les malades. Les colis individuels cessent d'arriver au camp après le débarquement en Normandie[ICSD 21].

Le , le camp de Buchenwald se réveille libre. Le lieutenant-colonel Joseph Brau, médecin le plus élevé en grade parmi les médecins détenus, est nommé médecin-chef chargé de l'administration du Revier et du service de santé du camp par le colonel des Rangers de la troisième armée américaine[ICSD 22],[24],[25],[26],[27],[15].

Pour l'aider dans sa tâche, Ernst Büsse reste auprès de lui.

Retour à la vie civile

Il est rapatrié à la fin du mois d'avril avec les derniers déportés français hospitalisés au Revier et ramène avec lui toutes les archives du Revier concernant les Français[28],[ICSD 23],[29] qu'il remet au ministre des Prisonniers, Déportés et Réfugiés Henri Frenay[30].

De retour à la vie civile à La Ferté-sous-Jouarre, le Dr Joseph Brau continue à militer contre le fascisme et pour le devoir de mémoire des camps[ICSD 24]. Il entretient des relations suivies avec nombre de ses anciens camarades d'infortune dont Ernst Busse (de)[ICSD 2] (futur vice-ministre-président, ministre de l'Intérieur et secrétaire d’État aux Eaux et Forêts du Land de Thuringe) au destin tragique, Marcel Paul (ministre de la Production industrielle de à , dans les gouvernements de Charles de Gaulle, Félix Gouin et Georges Bidault), le colonel Frédéric-Henri Manhès, Albert Forcinal, le Dr Jean Rousset, le Dr Jean Lansac, Nicolas Simon dit « Gandhi »[ICSD 25], Aloïs Grimm[ICSD 26]. Il est membre du comité national de la Fédération nationale des déportés et internés résistants et patriotes(FNDIRP)[31], membre de l'amicale de Buchenwald-Dora et Kommandos qui deviendra l'Association française Buchenwald-Dora et Kommandos[32]. Il apporte son témoignage de moralité à ses camarades d'infortune chaque fois que nécessaire, en particulier au colonel Frédéric-Henri Manhès, à Marcel Paul dont les actions dans le cadre du C.I.F. sont à plusieurs reprises très sévèrement contestées après la Libération[33],[34],[35],[36].

En 1955, il est élu conseiller général du canton de La Ferté-sous-Jouarre[ICSD 31] et réélu en 1961[40].

Il prend sa retraite de médecin radiologue civil en 1956.

En 1961, il reçoit la Croix de Guerre 1939 -1945 avec palme, et est élevé au grade de Commandeur de la Légion d'Honneur en qualité de mutilé de Guerre[Distinctions] .

En 1963, il reçoit à Berlin-Est la Medaille für Kämpfer gegen den Faschismus (médaille de la lutte contre le fascisme) du Conseil des ministres de la République démocratique allemande.

Le , dans la cour de l'hôtel des Invalides à Paris, il est élevé à la dignité de grand officier de la Légion d'honneur[37] par le président Georges Pompidou.

Ses mémoires détaillées de résistant et de déporté de Buchenwald sont consignées dans un livre Ici, chacun son dû, (à tort ou à raison), introduction de Marcel Paul, écrit en 1973 par Lucien Cariat[38],[39].

Joseph Brau a l'habitude depuis la fin de la guerre de passer tous ses moments de liberté en famille, dans sa résidence secondaire d'Hossegor (Landes). C'est dans le quartier de "Boy et Brana" qu' il retrouve son voisin et ami Pierre Berson. Le décès prématuré de ce dernier et des raisons familiales le décident à quitter ce quartier pour celui du "camping du lac", où, comme voisins, il retrouve d'autres amis :Jean Lansac et René Arbeltier. En 1971, il quitte définitivement la Ferté-sous-Jouarre pour s'installer à Seignosse où il meurt le 11 mai 1975 entouré des siens.

Postérité

La commune de La Ferté-sous-Jouarre a baptisé dans les années 1980 une de ses écoles maternelles du nom du Docteur Brau[40],[41]. Une plaque commémorative rappelant Joseph Brau a été apposée le sur le mur de l'école[42].

Le musée du Mémorial de Buchenwald à Weimar consacre dans son exposition permanente une vitrine à la mémoire du Dr Joseph Brau, médecin radiologue du Revier et médecin-chef du camp à sa libération[43].

Une plaque commémorative est apposée le sur la maison natale du Docteur Joseph Brau dans la commune de Trébons (Hautes-Pyrénées).

Une nouvelle rue de la commune de Seignosse (Landes) est baptisée Dr Joseph Brau le [44].

Titres et distinctions

Notes et références

Notes

Note 0 - Docteur Abel Charnot (1897-1970) pharmacien militaire au grade de colonel, thèse de Doctorat à Lyon en 1925, qui s'établira au Maroc et fondera un laboratoire de recherche à Rabat. Il fut l'un des pionniers de l'étude des troubles du métabolisme calcique présentés par des sujets vivants, auteur de multiples publications scientifiques, il devient également le toxicologue de référence dans le pays, y compris dans les affaires judiciaires. Sa fille, Yolande Charnot, née à Coulommiers en 1929 et décédée en 2016, poursuit son œuvre à l'université de Lyon et participe à un Symposium Nobel sur le silicium en 1977, à une époque où peu de chercheurs, en France, mesuraient l'intérêt de telles recherches. Lui et sa fille resteront toujours en contact étroit avec Joseph Brau.

Note 0.1 - Docteur Pierre Berson (1894-1952) Docteur en médecine chirurgien à Coulommiers, officier de la Légion d'honneur (1949) en qualité de médecin capitaine de réserve, né à Saint-Omer (Pas-de-Calais). Il est très difficile de trouver des ressources le concernant autres que des témoignages sur certaines de ses actions (guerres, résistance…). Entré dans la résistance dans le réseau Hector avec son ami Joseph Brau dès 1941. À l'été 1943, prévenu de son arrestation imminente (en même temps que son ami Arbeltier), il s'enfuit, disparaît, et ne sera pas rattrapé. Mort prématurément en décembre 1952 à Coulommiers, peut-être n'a-t-il pas survécu au décès dramatique de son épouse qui est morte un soir d'été dans leur résidence secondaire d'Hossegor (Landes), brûlée vive, vêtue d'une robe de chambre et d'une chemise de nuit en nylon, en allumant une cigarette alors qu'elle détachait une paire de chaussures au trichloréthylène (note de l'auteur).

Note 0.2 - Docteur René Arbeltier (1897-1979) Docteur en médecine exerçant à l'hôpital de Coulommiers, il est passionné d'aviation et de politique. Maire de Neufmoutiers-en-Brie en 1935, il est élu député de Seine-et-Marne en 1936. Il fonde l'aéro-club de Coulommiers en 1933 (qui servira de centre de formation pour les pilotes républicains de la guerre d'Espagne). Après l'Armistice, s'il vote en tant que député les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain, il refuse de lui prêter serment et sera démis de ses fonctions politiques pour cela. En tant que médecin, il refuse de soigner les militaires allemands, désigne comme inaptes tous les requis du STO qui lui sont présentés, et entre dans la Résistance locale avec laquelle il organise des sabotages d'avions stationnés au camp de Voisin près de Coulommiers. Recherché par la Gestapo, il entre dans la clandestinité en 1943, se réfugie dans le Loir-et-Cher où fut actif dans le réseau de Robert Mauger, puis en Bretagne Sud où il fut actif au niveau des émetteurs radio clandestins. Il ne fut jamais rattrapé. Son fils Jean Arbeltier, sous Lieutenant de l'Armée secrète, lui fut déporté à Buchenwald. À la libération, son inéligibilité est levée, il reprend ses activités politiques, et est distingué pour ses actions : Croix de Guerre, Médaille de la Résistance et Légion d'honneur. Il restera toujours en contact étroit avec Joseph Brau.

Note 1 - Colonel François Glaize ( - 1945) déporté à Buchenwald en janvier 1944. Le 8 avril 1945, soit quatre jours avant la libération du camp, avec des milliers d'autres détenus, il opte pour l'évacuation. Son corps sera retrouvé au bord de la route. Source : Fascicule Recueil des évènements de la seconde guerre mondiale à La Ferté-sous-Jouarre -Rôle des Résistants-, page 13, réalisé en 1995 par D. Spiteri et C. Creux de la Bibliothèque municipale de La Ferté-sous-Jouarre.

Note 2 - Capitaine Léon Lahitte ( - 1944) grand mutilé de 14-18 (borgne, anus artificiel), arrivé à Buchenwald en janvier 1944 avec le colonel Glaize, est dans un état de grande faiblesse à la suite des tortures subies (matraqué, passé à la « baignoire») lors de son arrestation. Il est affecté au bloc des invalides. Joseph Brau ne pourra, malgré tous les soins prodigués à son ami, le sauver. Il meurt le 25 février 1944. Source : Ici Chacun Son Dû, pages 112 à 117, Les Invalides.

Note 2.1 - Le Docteur Jean Lansac (1909 - 1960), médecin généraliste est maire de la commune de Barbazan-Debat où il exerce. Résistant du groupe Combat dès 1941, il devient chef des services sanitaires des maquis des Hautes-Pyrénées. Il est arrêté en 1943 par la Gestapo à Tarbes avant d'être déporté à Buchenwald où il arrive avec le convoi du 29 janvier 1944 et devient le matricule 44 710. Affecté d'abord à la carrière, il est pris comme médecin au Revier, salle 27, où il y a une majorité de malades français. Il y trouve le Docteur Léon Elmelik (mort en 1959), un compatriote de l’Haÿ-les-Roses, médecin extrêmement dévoué, et puis fait la connaissance de Joseph Brau, un Birgourdan comme lui ! Tous ensemble, ils seront très actifs tant pour soigner les malades du Revier, les sauver chaque fois que possible, mais aussi dans les organisations clandestines du Camp. À la Libération, il reprendra ses activités ainsi que ses mandats dans sa Bigorre natale. Ils resteront tous les trois toujours en contact étroit.

Note 3 - Ernst Büsse (1897 - 1952) au destin tragique. Membre du K.D.P. dès sa création, est depuis 1925 fonctionnaire syndical employé à temps plein et homme politique du R.G.O. (Opposition Syndicale Révolutionnaire). Arrêté et condamné à trois ans de prison pour distribution de tracts en 1934, il est transféré à la fin de sa peine au camp de concentration de Lichtenburg, puis, à la fermeture de ce dernier en 1937, à Buchenwald où il est employé comme "fonctionnaire-prisonnier". Doyen de block, puis du camp, puis Kapo du Revier en 1942, comme tous les prisonniers communistes allemands avaient réussi à s'emparer de presque tous les postes fonctionnels d'administration interne du camp, il devient l'un des chefs les plus importants du Comité illégal du camp. C'est lui-même en personne qui convoque Joseph Brau (qui vient d'arriver, en quarantaine, et affecté à la carrière). Il veut connaître ses spécialités médicales, ses opinions politiques et le causes de son arrestation. Il le fait nommer au Revier comme radiologue, et lui sauve ainsi la vie. À la libération du camp, Joseph Brau nommé Médecin Chef du camp par les Américains demande et obtient à garder Ernst Büsse à ses côtés pour l'aider dans sa tâche. Juste avant le départ des Américains qui cèdent la place aux Soviétiques, ils le nomment à la tête du Bureau du travail D’État à Erfurt. Il devient Ministre de l'Intérieur de Thuringe et Vice-Premier Ministre en juillet 1945. Dès 1946, il fait l'objet d'une enquête. Il lui est reproché de ne pas avoir sauvé assez de prisonniers de guerre soviétiques. Il démissionne de ses fonctions et est nommé 4e vice-président des eaux et forêts. Le 18 avril 1950, il doit se rendre à une réunion à Berlin Karlshorst à laquelle participe les autorités soviétiques. Il n'en revint jamais. Le 27 février 1951, il est condamné à la réclusion à perpétuité comme présumé criminel de guerre par le Tribunal militaire de Berlin Est. Il meurt le 11 novembre 1952 dans le camp spécial No 6 de Vorkouta, République Autonome de Komi (Goulag). En 1963, lorsque Joseph Brau se rend à Berlin Est pour y recevoir du Conseil des Ministres de R.D.A. la Médaille de la lutte contre le fascisme 1939-1945, il essaye de savoir ce que son ami, dont il n'a plus de nouvelles, est devenu, il n'obtiendra en réponse que des silences un peu gênés. Bien que se doutant de la réalité, il ne saura jamais la vérité en détail car E. Büsse n'a été réhabilité qu'en 1990.

  1. Le triangle rouge identifiait les prisonniers politiques.
  2. Le triangle vert identifiait les criminels de droit commun
  3. Témoin au procès de Nuremberg.
  4. Témoin au procès des bourreaux de Buchenwald à Dachau.
  5. le Comité s’auto-dissout huit jours après l’installation des commissions militaires américaines.

Références

  1. Ici chacun son dû, Le Voyage, p. 46 à 49.
  2. a b et c Ici chacun son dû, Büsse, p. 50 à 59.
  3. Ici chacun son dû, Le Radiologue, p. 73 à 79.
  4. a b et c Ici chacun son dû, Le Revier, p. 60 à 72.
  5. Ici chacun son dû, Le Radiologue, p. 77.
  6. Ici chacun son dû, Le C.I.F., p. 164.
  7. Ici chacun son dû, Le Radiologue, p. 78.
  8. Ici chacun son dû, Les Maladies, p. 80 à 85.
  9. Ici chacun son dû, Les Maladies, p. 84.
  10. Ici chacun son dû, Les Invalides, p. 116.
  11. Ici chacun son dû, Ganghi, p. 95.
  12. a et b Ici chacun son dû, Le C.I.F., p. 161.
  13. Ici chacun son dû, Büsse, p. 56.
  14. Ici chacun son dû, Le C.I.F., p. 146 à 169.
  15. a et b Ici chacun son dû, Le C.I.F., p. 160.
  16. Ici chacun son dû, Le C.I.F., p. 152.
  17. Ici chacun son dû, Le C.I.F., p. 147.
  18. Ici chacun son dû, Le C.I.F., p. 157 et 158.
  19. Ici chacun son dû, Ganghi, p. 96 à 98.
  20. Ici chacun son dû, Gandhi, p. 98.
  21. Ici chacun son dû, La Solidarité, p. 179 à 182.
  22. Ici chacun son dû, Le Médecin Chef, p. 213 à 227.
  23. Ici chacun son dû, Départ, p. 250 et 251.
  24. Ici chacun son dû, Leur Message, p. 252 à 255.
  25. Ici chacun son dû, Gandhi, p. 93 à 98.
  26. Ici chacun son dû, Le Radiologue, p. 76.

Autres références

(source : Lieutenant Vergely, , Paris, Imprimerie L. Gillot, 1936, 138 p., p. 82)

  1. Thèse 03/1917.
  2. (en) « Buchenwald concentration camp 1937-1945: a guide to the permanent historical exhibition Par Harry Stein, Gedenkstätte Buchenwald ».
  3. « Transport parti de Compiègne le 28 octobre 1943 ».
  4. Les Médecins de l'Impossible, p. 296.
  5. L'espérance des rebelles, p. 137.
  6. « Gerhard Schieldlausky ».
  7. « médecin-chef Schiedlausky  ».
  8. Les Médecins de l'Impossible, p. 302.
  9. Livre Blanc sur Buchenwald, p. 202.
  10. La zone grise ? : la résistance française à Buchenwald, p. 224.
  11. « Docteur Vic-Dupont ».
  12. Tragédie de la Déportation, p. 311.
  13. « Histoire de la dermatologie lyonnaise : Docteur Jean Rousset », sur biusante.parisdescartes.fr.
  14. La zone grise ? : la résistance française à Buchenwald, Chapitre III, p. 134 à 183.
  15. a b et c Buchenwald, p. 58 et 59.
  16. Livre Blanc sur Buchenwald, p. 402.
  17. Livre Blanc sur Buchenwald, p. 123.
  18. « Les Français à Buchenwald et à Dora édition de 1977 page 79, édition de 2008 page 67 ».
  19. La zone grise ? : la résistance française à Buchenwald, p. 186.
  20. Buchenwald.
  21. Tragédie de la Déportation, p. 289.
  22. Livre Blanc sur Buchenwald, p. 194.
  23. Tragédie de la Déportation, p. 118.
  24. Buchenwald terre maudite, p. 156-157.
  25. « Conqueror's Road pages 86 à 88 et page 190 ».
  26. « Eyewitness: Australians write from the front-line pages 247 et 248 ».
  27. « Konzentrationslager Buchenwald 1937-1945 Par Harry Stein, Gedenkstätte Buchenwald ».
  28. Tragédie de la Déportation, p. 355.
  29. Le Retour des Déportés, p. XXVIII.
  30. lettre de remerciements de Monsieur le Ministre des prisonniers de guerre, déportés et réfugiés H. Frenay au Docteur J. Brau (04/05/1945), consultable en ligne sur https://commons.wikimedia.org/wiki/File:5Jfrenay04051945.jpg
  31. « F.N.D.I.R.P. ».
  32. « Association Française Buchenwald-Dora et Kommandos ».
  33. Bulletin trimestriel no 20 juillet septembre 1954 : le « Livre Blanc » de Buchenwald
  34. Livre Blanc sur Buchenwald, p. 123, 194 à 205, 402-403.
  35. La Seine et Marne, 1939-1945 : de la résistance à la victoire, page 172
  36. L'enclume et la Faucille, p. 82 et 83.
  37. « Plaque de Grand Officier de la Légion d'Honneur », sur medailles-officielles.com.
  38. « Ici, chacun son dû », sur bddm.org.
  39. La zone grise ? : la résistance française à Buchenwald, p. 145.
  40. « Écoles maternelles », Mairie de La Ferté-sous-Jouarre (consulté le ).
  41. « École maternelle publique Docteur Brau », Ministère de l'Éducation nationale (consulté le ).
  42. Journal La Marne du 23 novembre 1995.
  43. Stiftung Gedenkstätten Buchenwald und Mittelbau-Dora, « Mémorial de Buchenwald », Gedenkstätten Buchenwald und Mittelbau-Dora.
  44. Marie-Pierre Letort, « Deux rues viennent d’être baptisées », Sud-Ouest, (consulté le ).

Annexes

Références bibliographiques

  • Lucien Cariat, Ici chacun son dû : L'histoire du Docteur Joseph Brau résistant, déporté, libéré, La Pensée Universelle, , 266 p.

Liens externes

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Bibliographie

  • Bulletin de la Société de Pathologie Exotique, vol. 20, Paris, (lire en ligne), p. 393
  • Lieutenant Vergely, Historique du 225e Régiment d'Infanterie 1914-1919, Paris, Imprimerie L. Gillot, , 138 p., p 82
  • André Respaux, Buchenwald Terre Maudite, Narbonne, Imprimeries réunies Brieu-canal, , 186 p., p. 156-157
  • Docteur Jean Rousset, Chez les Barbares, Album du Crocodile,
    • troisième fascicule, p. 22
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  • Christian Bernadac, Les médecins de l'impossible, éditions France-Empire, , 371 p., p295, p302
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  • Pierre Durand, Les français à Buchenwald et à Dora : les armes de l'espoir, éditions sociales, réédition : éditions le temps des cerises, 1977, réédition : 2008, 318 p. (ISBN 978-2-209-05235-6 et 2-209-05235-1), p. 79
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  • René-Charles Plancke, La Seine-et-Marne, 1939-1945 : L'été de la liberté : la Libération, 23-31 août 1944, éditions Amatteis, , 289 p. (lire en ligne), p. 12
  • D. Spiteri et C. Creux, Recueil des évènements de la seconde guerre mondiale à La Ferté-Sous-Jouarre, La Bibliothèque Municipale de La Ferté-Sous-Jouarre, , p. 39
  • Christian Bernadac, L'espérance des rebelles volume 1, vol. 1, éditions Lafon, , 302 p. (lire en ligne), p137
  • (de) Harry Stein, Konzentrationslager Buchenwald 1937-1945, Gedenkstätte Buchenwald Wallstein Verlag, Gedenkstätte Buchenwald editions, , p. 242
  • (de) Harry Stein, Buchenwald Konzentrationslager 1937-1945 : Guide de l’exposition historique permanente du musée du Mémorial de Buchenwald Weimar, Gedenkstätte Buchenwald editions Gedenkstätte Buchenwald Wallstein Verlag, , p. 242 & 295
  • (en) Garrie Hutchinson, Eyewitness : Australians write from the front line, Melbourne, Black Inc., , 464 p. (ISBN 1-86395-166-0 et 9781863951661, lire en ligne), p. 247-248
  • Martial Gauchais, L'enclume et la faucille, Cheminements, , 275 p. (lire en ligne), p. 82 et 83
  • Olivier Lalieu, La zone grise ? : la résistance française à Buchenwald, Paris, Tallandier, , 441 p. (ISBN 2-84734-171-4, lire en ligne), pages 145, 185-186 et 224 [B 1]
  • Dominique Orlowski, Buchenwald par ses témoins : Histoire et dictionnaire du camp de concentration de Buchenwald-Dora et de ses kommandos (1937-1945), Paris, Belin, , 554 p. (ISBN 978-2-7011-8962-8)
  1. Ce livre fait erreur sur le prénom et sur le lieu d'arrestation