Giacomo LambertiGiacomo Lamberti
Giacomo, comte Lamberti (francisé en « Jacques-Louis », né à Reggio d'Émilie en 1758 et mort à la fin de 1815) est un helléniste, poète et homme politique italien des XVIIIe et XIXe siècles. BiographieLamberti naquit en 1758, à Reggio, en Italie, où il fit ses premières études. Ses parents le destinant au barreau, il apprit la jurisprudence : mais un penchant décidé le porta vers la littérature ancienne, dans laquelle il fit des progrès rapides. Le nonce du pape à Bologne le prit pour secrétaire, mais il quitta bientôt cet emploi, se lia avec le célèbre Ennius Quirinus Visconti, qui lui procura la connaissance et la protection du prince Borghèse, et publia en deux volumes la description des statues et sculptures qui ornaient la villa de ce nom : Visconti y ajouta des notes savantes. En 1796, lorsque l'armée française entra victorieuse en Italie, Lamberti se prononça en faveur de la liberté de sa patrie, contribua à la création de la République cisalpine, et fut nommé membre du Grand Conseil, où il proposa et fit décréter, au mois de , l'abolition de toutes les distinctions nobiliaires et la suppression des symboles monarchiques. En , il combattit et fit rejeter la singulière proposition de son collègue Giuseppe Compagnoni, qui voulait permettre la polygamie chez les Italiens. L'idée était bizarre, mais elle pouvait le paraître moins en Italie, où les femmes ont longtemps joui du privilège d'avoir, outre leur mari, un sigisbée. Pourquoi les maris ne seraient-ils point autorisés à jouir d'une semblable compensation ? « Les Chinois, au dire de M. Abel Rémusat, ne sont heureux qu'avec deux femmes, qui elles-mêmes regardent comme le suprême bonheur de faire les délices d'un seul mari. » Au mois de mai de la même année, le général Brune, qui exerçait alors une espèce de dictature, nomma Lamberti membre du directoire cisalpin, à la place de Giovanni Paradisi qui fut forcé de donner sa démission. M. Trouvé, agent diplomatique du directoire exécutif de la première République française, maintint Lamberti dans sa charge. C'est à cette époque que l'on trouve Lamberti membre du collège des docteurs de Crostolo. Après le coup d'État du 18 brumaire an VIII (), il cessa de faire partie du gouvernement cisalpin, mais Napoléon Ier, étant devenu roi d'Italie (1805-1814), le nomma comte du Royaume (lettres patentes du ) et sénateur. Ce savant fut aussi nommé membre de l'Institut italien, professeur de belles-lettres au collège de Brera, et directeur de la bibliothèque publique du même nom. En 1814, le sénat italien ayant été convoqué extraordinairement pour décider s'il convenait de demander aux puissances alliées le vice-roi, Eugène de Beauharnais, pour roi d'Italie, le comte Lamberti plaida avec chaleur en faveur de cette proposition, et se montra tout à fait dévoué aux intérêts du prince, dont il appréciait les talents et les vertus ; mais la populace de Milan, séduite par les agents de l'Autriche, fut au moment de massacrer le patriote italien Giuseppe Prina, lorsqu'il voulut la haranguer et lui faire entendre « les vrais intérêts de la patrie ». Les Milanais ne tardèrent pas à préférer le joug autrichien à la protection française. Depuis ce temps, M. Lamberti vécut dans la retraite, jusqu'à sa mort à la fin de 1815. Lamberti avait été membre et ancien président du collège des Dutti de Bologne, chevalier de la Légion d'honneur et de l'ordre de la Couronne de fer. Publications
Lamberti fut un des collaborateurs du Poligrafo (it), journal litteraire italien, de 1811 à 1812, et a laissé des manuscrits inédits contenant beaucoup d'additions au Dictionnaire de la Crusca, publié à Vérone, en 1806, par le P. Cesari. Il se distingue dans tous ses écrits par la pureté du goût, l'élégance du style, jointes à une saine critique et une grande érudition. Armoiries
Notes et références
AnnexesBibliographie
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