François Hector d'Albert de Rions
François Hector d’Albert, comte de Rioms (ou Rions), né le à Avignon et mort le à Saint-Auban-sur-l'Ouvèze, est un aristocrate et officier de marine français du XVIIIe siècle. Il est l'un des principaux commandants de la flotte française pendant la guerre d'indépendance des États-Unis et termine sa carrière dans la Marine avec le grade de contre-amiral (1er janvier 1792), équivalent à celui de chef d'escadre des armées navales de France sous l'Ancien Régime. Commandant en second la marine dans l'Armée des Princes (1792), sous le comte d'Hector, iI passe alors à tort pour un contre-révolutionnaire farouche. En 1802 cependant le Premier Consul loue « sa conduite politique pendant la Révolution[1]. » BiographieOrigines et familleFrançois Hector d’Albert est le fils de François d'Albert de Rioms (1702-1792) et de sa femme Catherine de La Chau. De ce mariage naissent quatre fils : un premier mort jeune, François Hector (en 1728), Jean Pierre Henry en (1733) et Joseph (en 1737). Carrière dans la MarineAlbert de Rioms débute comme garde de la Marine à la compagnie de Rochefort, en 1743, devient enseigne cinq ans plus tard, et lieutenant de vaisseau en 1755. Lors de la guerre de Sept Ans, il est fait prisonnier une première fois sur l'Espérance (commandant : le vicomte de Bouville), une seconde fois sur le vaisseau Le Foudroyant, dans le combat de Carthagène du , livré par le marquis Duquesne, voulant rallier, à Carthagène, La Clue, bloqué par une escadre anglaise commandée par l'amiral Henry Osborne. Le 11 juin 1761, il épouse Thérèse de Clerc de Ladevèze (1740-1823). De cette union naît une fille, Adeline d'Albert de Rions (1770-1807). Chevalier de Saint-Louis en 1763, il est promu au grade de capitaine de frégate en 1771, après avoir servi, soit dans l'infanterie, soit dans l'artillerie de marine, et prend part à quatre campagnes navales. La campagne d'AmériqueCapitaine de vaisseau en 1772, il servit avec éclat dans la guerre d'Amérique, sous les ordres du comte d'Estaing. En 1778, M. d’Albert, commandant le vaisseau le Sagittaire, de 50 canons, concourt à l'expédition de Newport, à l'attaque de Sainte-Lucie et se trouva en juillet 1779 au combat de la Grenade, où le comte d’Estaing bat l’escadre de l’amiral Byron. Le 24 septembre de la même année, au siège de Savannah, il capture le HMS Experiment, vaisseau anglais de 50 canons, de la même force que le sien, et portant 650 000 fr. d’argent monnayé. Suffren, qui combat avec lui à Newport, ne cesse plus par la suite de faire son éloge. En 1780, il est promu brigadier des armées navales. En 1781, montant le vaisseau le Pluton, (74 canons), il se fait remarquer dans tous les combats livrés par l’escadre du comte de Grasse, à savoir : le 29 avril, au large de Fort-Royal de la Martinique, contre la flotte de l’amiral Hood ; à la prise de Tobago à la fin du mois de mai ; le 5 septembre suivant, devant la baie de Chesapeake, contre l’amiral Graves ; le 25 et le 26 janvier 1782, près de l'île Saint-Christophe, contre l’amiral Hood. Enfin, dans les journées du 9 et du 12 avril, entre la Dominique et la Guadeloupe, à la bataille des Saintes, où, monté sur Le Pluton, il se distingue par le secours, remarquable, tenant en échec quatre vaisseaux britanniques, qu'il porte à la Ville de Paris, contre l’amiral Rodney. Cette défaite des Saintes, où seul un tiers des vaisseaux français ont fait face à plus du triple de navires anglais donnera lieu à un conseil de guerre, long et inutile, où des oppositions d'officiers et d'aristocrates prévalent sur les actions de réforme, correctrices, et à une reconstruction plus rapide de la flotte pour la conquête des Indes ou de la Jamaïque. Lors de ce conseil mettant en jeu les égos, plus encore que le vrai combat naval, sera examinée la conduite de tous les officiers supérieurs : celle du comte d’Albert de Rions obtient des éloges mérités, et de tous. Aussi, dans l'Inde, Suffren le demande-t-il comme capitaine, et, au besoin, comme successeur. Ce dernier écrit à M. de Castries :
Toulon et la RévolutionPromu chef d'escadre des armées navales en 1784, il est fait Commandeur de Saint-Louis par brevet du 20 août 1784 et reçoit une pension de 3 000 livres sur le budget de l'ordre[2]. Il est nommé directeur général du port de Toulon et ensuite commandant de la marine dans ce port, il commande, en 1785, le vaisseau le Séduisant dans la campagne d'évolutions qu'il fait avec Buor de la Charoulière dans la mer du Nord. Lorsque Louis XVI visite Cherbourg, en 1786, Albert de Rions lui donna, sur le Patriote, le simulacre d'un combat naval dans la rade. Promu commandeur de Saint-Louis en 1788, il avait repris son service à Toulon en qualité de lieutenant général des armées navales. En , les effets de la Révolution française se manifestent à Toulon. Il défend aux ouvriers de l’arsenal de porter la cocarde tricolore et de se faire inscrire dans la garde nationale. Deux charpentiers ayant enfreint ses ordres, il les fait conduire en prison, ce qui déclenche une insurrection. Les troupes de ligne refusent de défendre Albert, et il est arrêté par les ouvriers, avec Castellet et Villages. Saisie de l'affaire, l'Assemblée nationale, disculpe Albert et ordonne sa remise en liberté. Peu de temps après, Louis XVI lui confie le commandement d’une flotte de trente vaisseaux de ligne, l'escadre, dite « de l'Océan », rassemblée à Brest pour soutenir l’Espagne contre l’Angleterre dans l’affaire de Nootka Sound. Nommé contre-amiral, le 1er janvier 1792, il abandonne son poste le 15 et fuit la France pour rejoindre les Émigrés à Coblence. Il combat ensuite contre la France dans le Corps d'Hector de l'Armée des Princes. Après la bataille de Valmy, l'Armée des Princes et dissoure, et Albert se retire en Dalmatie. Il revient en France sous le Consulat. Admis à la retraite en 1802, il meurt le 3 octobre de la même année, dans sa maison familiale à Saint-Auban[3]. PublicationsIl a publié :
Notes et références
AnnexesSources et bibliographie: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
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