Selon d’Orvilliers, commandant en chef des Français, « a été le vaisseau de l’armée navale qui a essuyé le plus de feu et qui en a le plus rendu ». En 1779, il participe à la campagne franco-espagnole infructueuse dans la Manche.
Il sert ensuite de vaisseau-amiral au comte de Grasse lors de sa campagne en Amérique, notamment à la Chesapeake en 1781 et à celle de Saint-Kitts () ; ils sont tous deux pris aux Saintes le par la flotte britannique commandée par l'amiral Rodney, après avoir épuisé le stock de boulets à bord (la légende veut que Grasse ait fait tirer les derniers coups de canon avec son argenterie en guise de projectiles)[3].
Lors du retour en Angleterre de l'escadre britannique commandée par Graves en , une tempête coule le Ville-de-Paris (ainsi que les vaisseaux de 74Glorieux, HMS Ramillies et HMS Centaur), lui évitant ainsi d'être intégré à la Royal Navy. Le Ville de Paris fait partie des vingt vaisseaux de ligne perdus par la Marine royale lors de la guerre d’indépendance américaine[4].
Galerie
Ce tableau de Vernet, peint en 1762, nous permet d'entrevoir le Ville-de-Paris en construction à Rochefort, près de la corderie royale.
En 1781-1782, le Ville-de-Paris est le navire amiral de l'escadre du comte de Grasse pendant la guerre d'indépendance américaine.
Le Ville-de-Paris au combat contre le HMS Barfleur lors de la bataille des Saintes qui voit la capture du vaisseau amiral et de Grasse.
Le Ville-de-Paris sombre à l'automne 1782 dans une tempête alors qu'il est en cours de transfert vers l'Angleterre.
Notes et références
↑Le ratio habituel, sur tous les types de vaisseau de guerre au XVIIIe siècle est d'en moyenne 10 hommes par canon, quelle que soit la fonction de chacun à bord. C'est ainsi qu'un 100 canons emporte 1 000 hommes d'équipage, un 80 canons 800 hommes, un 74 canons 740, un 64 canons 640, etc. L'état-major est en sus. Cet effectif réglementaire peut cependant varier considérablement en cas d'épidémie, de perte au combat ou de manque de matelots à l'embarquement. Acerra et Zysberg 1997, p. 220.
↑De 1778 à 1783, dix vaisseaux pris au combat, six vaisseaux détruits ou naufragés, quatre vaisseaux incendiés. Troude 1867, p. 244.
Bibliographie
Patrick Villiers, La Marine de Louis XVI française au XVIIIe siècle, Nice, ANCRE, , 480 p. (ISBN979-10-96873-57-9), notice Ville de Paris page 156-168.
Michel Vergé-Franceschi (dir.), Dictionnaire d'histoire maritime, Paris, éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 1508 p. (ISBN2-221-08751-8)
Martine Acerra et André Zysberg, L'essor des marines de guerre européennes : vers 1680-1790, Paris, SEDES, coll. « Regards sur l'histoire » (no 119), , 298 p. [détail de l’édition] (ISBN2-7181-9515-0, BNF36697883)
Olivier Chaline, La mer et la France : Quand les Bourbons voulaient dominer les océans, Paris, Flammarion, coll. « Au fil de l’histoire », , 560 p. (ISBN978-2-08-133327-7)
Olivier Chaline (dir.), Philippe Bonichon (dir.) et Charles-Philippe de Vergennes (dir.), Les marines de la Guerre d’Indépendance américaine (1763 – 1783) : L’opérationnel naval, t. 2, Paris, PUPS, , 457 p. (ISBN979-10-231-0585-8)
Dominique Droin, L'histoire de Rochefort, Tome 1, La Rochelle, 2006, 449 p.
Jean-Michel Roche (dir.), Dictionnaire des bâtiments de la flotte de guerre française de Colbert à nos jours, t. 1, de 1671 à 1870, éditions LTP, , 530 p. (lire en ligne)