Epsilon Arietis est une binaire visuelle[10], dont les deux composantes sont proches et ne sont séparables qu'avec un télescope. Son étoile la plus brillante, désignée Epsilon Arietis A, brille à une magnitude apparente de 5,2 tandis que l'étoile secondaire, Epsilon Arietis B, est de magnitude 5,5[3]. Cette dernière était, en date de 2020, localisée à une distance angulaire de 1,4 seconde d'arc et à un angle de position de 210° de son compagnon[11]. Leur orbite a été déterminée avec une période de 1 216 ans et une excentricité de 0,32[6].
Al Butain III est le nom porté par ε Ari dans certains catalogues contemporains. C’est l'arabe بطين buţain, diminutif de بطن baţn « ventre », qui existe dans les calendriers arabes traditionnels et s’applique au groupe ε, ρ et ζ Ari dans la figure arabe de الحمل « l’Agneau ». Ce n'est pas la figure du Bélier gréco-arabe, qui est adopté par les astronomes avec la traduction de la Μαθηματική σύνταξις de Claude Ptolémée, et qui porte le même nom, mais la figure de UDU = Immeru, « l’Agneau mâle » venu de Mésopotamie par la voie aranéenne tel qu’il figure dans le calendrier arabe traditionnel des Manāzil al-qamar (voir la constellation du Bélier). Ce nom s'explique par le fait que la figure de الحمل al-ḥamal, littéralement « l'Agneau mâle de moins d'un an », est plus grand que celui que nous connaissons par les Grecs, puisque les Pléiades sont situées sur sa « Queue » (arabe الألية al-Aliya)[12],[13]. Relevé dans la transcription ’Al-Buţain’ à partir des textes arabes, notamment le traité de ᶜAbd al-Raḥmān al-Ṣūfī (964)[14], par Richard Hinckley Allen (1899)[15], il est repris comme nom par Jack W. Rhoads (1971) pour les étoiles du groupe π, ρ, ε et ζ Ari, numérotées dans l’ordre de I à IV[16] et passe ainsi sur la toile[17].
En Chine
天阴一Tiān yīn yī est probablement, dans l’astronomie chinoise antique, la 1re des 5 étoiles (星xīng), qui correspond à ε Ari, dans la constellation (星官 xīng guān) de 天阴 Tiān yīn, « le Yin céleste », qui est à peu près le groupe ε, ζ, τ, δ et 65 Ari dans 巫咸氏 Wu Xian shì, « le Canon Wū xián (av. Le IIIe s. de notre ère) et indiquées en blanc en blanc sur la Carte de Dunhuang (ca. 649-684)[18].
↑ abc et d(en) Francisco Rica, « Orbital Elements for BU 741 AB, STF 333 AB, BU 920 and R 207 », Journal of Double Star Observations, vol. 8, no 2, , p. 127–139 (Bibcode2012JDSO....8..127R)
↑(de) Paul Kunitzsch, Arabische Sternnamen in Europa, Wiesbaden : Otto Harrassowitz, 1959, p. 51.
↑ Roland Laffitte, Le ciel des Arabes. Apport de l’uranographie arabe, Paris : Geuthner, 2012, pp. 85-86.
↑(ar/fr) Hans Karl Frederik Christian Schjellerup, Description des étoiles fixes composée au milieu du Xe siècle de notre ère par l'astronome persan Abd-al-Rahman Al-Sûfi. Traduction littérale de deux manuscrits arabes de la Bibliothèque royale de Copenhague et de la Bibliothèque impériale de Saint-Pétersbourg…, Saint-Pétersbourg : Eggers et Cie, 1874, repr. Fuat Sezgin, Islamic mathematics and Astronomy, vol. XXVI, Frankfurt am Main : Institut für Geschichte der arabisch-islamischen Wissenschaft an der Johann Wolfgang Goethe-Universität, 1997, p. 135.