Elsa Barraine quitte l'école à 9 ans pour entrer dans la classe de solfège du Conservatoire de Paris (Gabriel Fauré en est le directeur depuis 1905), puis dans la classe de piano préparatoire. Elle obtient un premier prix d'harmonie (classe de Jean Gallon) à 15 ans, puis les premiers prix de fugue (classe de Georges Caussade), de contrepoint et d'accompagnement au piano. Sur le conseils du directeur, elle entre dans la classe de composition de Charles-Marie Widor en 1927 (puis de Paul Dukas à partir de 1928, avec qui elle se liera d'amitié).
En 1929, âgée seulement de dix-neuf ans, elle obtient le premier grand Prix de Rome (22 voix sur 31) avec sa cantate La Vierge guerrière, trilogie sacrée sur Jeanne d'Arc d'après un poème d'Armand Foucher[2].
En 1941, elle fonde, avec Roger Désormière et Louis Durey, le Front national des musiciens[4]. Rattaché au mouvement de résistance du PCF, le Front national pour la libération et l'indépendance de la France, ce groupement rassemble majoritairement des compositeurs ainsi que des musiciens, et s'engage contre la propagande nazie dans le domaine de la musique. Après avoir été relâchée une fois par la police, et avoir échappé à une arrestation de la Gestapo, elle entre en clandestinité en 1944 sous le nom de Catherine Bonnat[5] ou Catherine Bonnard[6].
À la Libération, elle fait partie des comités d'épuration et de restructuration de la vie musicale française. Personnalité en vue au sein des intellectuels communistes, elle écrit pour L'Humanité et pour Ce soir. Elle travaille également pour les Éditions du Chant du Monde. En 1949, elle fonde avec Serge Nigg, Roger Désormière, Louis Durey et Charles Koechlin l'Association française des musiciens progressistes, laquelle s'inspire des idées du Manifeste de Prague en réaction au formalisme et à l'abstraction de « l'art bourgeois ». En , elle quitte le Parti communiste français[7],[8].
la Chanson du mal-aimé, ballet (1950) en 11 tableaux et un prologue sur un argument de Jean-Jacques Etchevery, créé à l'Opéra-Comique le 12 janvier 1951[13]
Depuis 2023, le patio situé au rez-de-chaussée du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris a été renommé « Patio Elsa Barraine » en hommage à la compositrice et professeure qui y enseigna de 1952 à 1974[16].
Voir aussi
Bibliographie
Paul Landormy, La musique française après Debussy, Éd. Gallimard, Paris, 1943[17]
Odile Bourin, Pierrette Germain-David, Catherine Massip, Raffi Ourgandjian, Elsa Barraine : une compositrice au XXe siècle, Éd. Delatour France, 2010, 137 p.
↑Bourin, Odile., Germain, Pierrette., Massip, Catherine. et Ourgandjian, Raffi., Elsa Barraine, 1910-1999 : une compositrice au XXe siècle, Sampzon, Delatour France, , 137 p. (ISBN978-2-7521-0103-7 et 2752101031, OCLC750383679, lire en ligne)