De Gaulle, l'homme à abattre

De Gaulle, l'homme à abattre
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Conférence de Casablanca : « On les oblige à se serrer la main ; magnifique archive où l'on voit de Gaulle se déplier lentement et tendre une main molle au général Giraud. »Jean-Noël Jeanneney
Réalisation Emmanuel Amara
Pays de production Drapeau de la France France
Genre Film documentaire
Sortie 2019

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

De Gaulle, l'homme à abattre est un film documentaire français réalisé en 2019 par Emmanuel Amara sur les relations, de 1940 à 1969, entre l'administration américaine et le général de Gaulle.

Résumé

Inspiré de L'Ami américain, ouvrage écrit par Éric Branca en 2017, le film documentaire réalisé par Emmanuel Amara en 2019 retrace à l'aide d'images et de documents d'archives déclassifiées[1] commentées par plusieurs journalistes, historiens et hommes politiques[2], l'histoire souterraine complexe des efforts de déstabilisation du général de Gaulle déployés par les présidents américains successifs et le bras armé de leur administration trente ans durant[3].

De la Seconde Guerre mondiale à Mai 68 en passant par la Guerre d'Algérie, des manipulations politico-médiatiques au financement et au soutien logistique de ses opposants, rien n'est épargné à « ce gêneur », qui estime qu'« amitié ne doit jamais rimer avec vassalité », pour le faire plier à la volonté de puissance des États-Unis voire l'éliminer de la scène internationale, quand bien même il se montre le soutien le plus solide de la Maison-Blanche face à la menace nucléaire durant la guerre froide[4].

À commencer, dès 1940, par Franklin Delano Roosevelt qui, arc-bouté sur la politique isolationniste des États-Unis, lui préfère le maréchal Pétain[2] auquel il offre la Cadillac qui devient sa voiture officielle[5]. Le président américain, qui ne se départira jamais de sa détestation initiale, n'accorde aucune confiance à de Gaulle et ne veut surtout pas le voir à la tête d'une France libérée[3], incitant même Winston Churchill à lui retirer son soutien[1].

Lorsque le Général revient au pouvoir quinze ans plus tard, en 1958, déterminé à défendre la souveraineté de la France, la CIA multiplie les tentatives de déstabilisation en apportant successivement son soutien au FLN puis à l'OAS à laquelle l'agence américaine fournit « dollars, camps d'entraînement en Espagne et armement »[1],[2].

Après Mai 68, il se voit même accusé de vouloir trahir le camp occidental au profit de l'Union soviétique[3]. Entre autres coups tordus, le film d'Alfred Hitchcock, L'Étau (1969), cofinancé par le Département d'État américain, illustre de manière éloquente la guerre larvée menée par les États-Unis pour tenter de le faire passer pour un agent soviétique[1].

À cette même époque, l'Agence, selon les propos du Général rapportés par son petit-fils, aurait financé Jacques Sauvageot, figure de Mai 68[1].

« Une chose est sûre : les moyens déployés pour savonner la planche au dirigeant français attestent que, de l'autre côté de l'Atlantique, on ne minimisait pas l'adversaire »[1].

Seul Richard Nixon partagea totalement le point de vue de De Gaulle et, suivant ses conseils, « fit plus pour la paix du monde qu'aucun de ses prédécesseurs » : accords sur le désarmement avec Moscou, retrait du Vietnam, reconnaissance de la Chine, etc.[4].

Fiche technique

Origine des documents et images d'archives

Personnalités contemporaines intervenantes

Personnalités, organisations et événements cités

Diffusions, débat et critiques

Le documentaire est diffusé en 2020, à l'occasion du 50e anniversaire de la mort du Général, sur La Chaîne parlementaire dans le cadre de l'émission « DébatDoc » titrée De Gaulle : les USA voulaient-ils sa tête présentée par Jean-Pierre Gratien. André Kaspi, historien et spécialiste de l'histoire des États-Unis, ancien directeur du Centre de Recherche d'Histoire nord-Américaine et Éric Branca, historien et journaliste, ancien directeur de Valeurs actuelles, auteur de l'ouvrage L'Ami américain et conseiller historique pour le documentaire inspiré de son ouvrage, sont invités au débat. André Kaspi relativise quelques points, concernant notamment Jean Monnet, de la thèse du film et des propos développés par Éric Branca[3].

Le documentaire est ensuite diffusé à plusieurs reprise entre 2020 et 2024 et disponible en replay sur la Chaîne parlementaire[4]. Pour la revue Historia, le documentaire, qui comporte des dizaines d'anecdotes, illustre « de manière édifiante la façon dont les États-Unis ont cherché à affaiblir un « empêcheur de tourner en rond » »[1]. Pour Télérama, le film « un brin aride et parfois fort complexe, mais bien fichu » illustre, à travers les récits d'« historiens prestigieux » et de « gaullistes fervents » une « jolie leçon de realpolitik »[2].

Notes et références

  1. a b c d e f et g Stéphanie Gatignol, « De Gaulle l'incontournable », sur historia.fr,
  2. a b c et d Pierre Ancery, « De Gaulle, l'homme à abattre », sur telerama.fr,
  3. a b c et d « DébatDoc - De Gaulle : les USA voulaient-ils sa tête », sur lcp.fr,
  4. a b et c « De Gaulle, l'homme à abattre », sur lcp.fr,
  5. a et b « Savez-vous pourquoi le maréchal Pétain a été arrêté en 1945 à la frontière de Jougne-Vallorbe ? », sur estrepublicain.fr,
  6. (en) « Ambassador Wells Stabler - Interviewed by: Charles Stuart Kennedy » [PDF], sur adst.org, , p. 61 et s. Association for Diplomatic Studies and Training (en)
  7. Frédéric Charpier, « La CIA en France : 60 ans d'ingérence dans les affaires françaises », sur elsudamericano.wordpress.com,

Voir aussi