Installé aux États-Unis en 1951, il a été le chef de poste du SDECE à Washington de 1951 à 1963, devenant notamment correspondant inamovible auprès de la CIA. Il est officiellement le premier officier de renseignement français à faire défection aux États-Unis.
Philippe Thyraud de Vosjoli tente de rejoindre, à 22 ans, les Forces françaises libres à Londres[1]. Il passe par l'Espagne où il est arrêté et emprisonné par les autorités espagnoles, puis et il rallie le gouvernement provisoire français à Alger, en 1943. Il intègre alors le Bureau central de renseignements et d'action (BCRA), les services spéciaux gaullistes.
Après-guerre, il intègre le SDECE. Le SDECE est la fusion entre le Service de renseignement (SR) de la IIIe République puis du régime de Vichy, et le BCRA[2]
Sa carrière au SDECE se termine sur un grave conflit avec les autorités de son service d'appartenance, lié à plusieurs incidents :
le refus, selon lui, du SDECE de donner crédit aux révélations d'Anatoli Golitsyne, un officier du KGB de très haut rang qui a fait défection aux États-Unis en 1961, sur l'existence d'un réseau d'agents soviétiques nommé Saphir au sein du SDECE et de l'entourage immédiat du président de Gaulle ;
la désapprobation d'une partie de ses supérieurs hiérarchiques pour avoir transmis d'initiative à ses homologues américains des renseignements déterminants dans le cadre de la crise des missiles de Cuba[3] et leur souhaits de transmettre les noms de ses contacts anticastristes à Cuba [4]
l'ordre qui lui aurait été donné de constituer un réseau d'espionnage contre les États-Unis[5].
Rappelé à Paris pour consultations en , il choisit de démissionner et de rester aux États-Unis[6],[7],[8].
Œuvre
Thyraud de Vosjoli a écrit sur son expérience le livre Lamia, l'anti-barbouze (ISBN0-7759-0333-7)[9],[10]
En littérature et au cinéma
En 1967, Philippe Thyraud de Vosjoli a fortement inspiré Leon Uris, auteur du roman Topaz qui insinue « que le cœur de l'espionnage soviétique en France battait à l’Élysée »
[11]. L'ancien fonctionnaire du SDECE s'identifie au personnage d'André Devereaux[12].
↑Philippe Bernet, Sdece, Service 7, Paris, France loisirs, , 410 p.
↑Roger Faligot, Jean Guisnel et Rémi Kauffer, Histoire politique des services secrets français : de la Seconde guerre mondiale à nos jours, Paris, La Découverte, , 738 p. (ISBN978-2-7071-7771-1).
↑Éric Branca, L'ami américain: Washington contre de Gaulle, 1940-1969, Perrin, coll. « Collection Tempus », (ISBN978-2-262-08729-6), p. 334
↑(en) « A Head That Holds Some Sinister Secrets », LIFE, vol. 64, no 17, , p. 31 (lire en ligne, consulté le )
↑Françoise Giroud, « Editorial », L’Express, no 881,
↑Pierre Péan, L'Homme de l'ombre : Éléments d'enquête autour de Jacques Foccart, Fayard, 1990. Chapitre 17, "Topaz". "Quand le livre sort, toute la communauté diplomatique de Washington s'amuse à identifier les personnages de Topaz [...]. Le roman fait des dégâts, car tout un chacun a reconnu Philippe Thyraud de Vosjoli derrière le personnage d'André Devereaux."