Défense moderne
La défense moderne ou défense Robatsch est une ouverture du jeu d'échecs qui débute par 1.e4 g6, avec un développement précoce du Fou g7 en fianchetto, mais sans le coup ...Cf6 qui transposerait dans la défense Pirc (ou la défense est-indienne). Elle a été étudiée de manière approfondie par Karl Robatsch. Les Noirs laissent ainsi les pions des Blancs occuper le centre (il suit couramment 2. d4 Fg7), et comptent plutôt miner ce dernier par la suite, en particulier par une percée de pions à l'aile Dame. Cette approche alternative a été préconisée dans les années 1920 par l'école hypermoderne, d'où le nom de « défense moderne », alors que les partisans de l'école dite « classique » (notamment Siegbert Tarrasch) préconisent plutôt l'occupation du centre par les pions. Dans presque toutes les variantes, les noirs peuvent souvent transposer dans des positions de la défense Pirc avec ...Cf6, mais cet article se concentre sur les autres possibilités puisque tous les détails de la défense Pirc sont traités dans l'article concerné. Variante des deux cavaliers (2.d4 Fg7 3.Cc3 d6 4. Cf3)Transposition dans la variante Pirc (4... Cf6)
En jouant 4. Cf3 les blancs montrent leur volonté de transposer rapidement dans la variante des deux cavaliers de la défense Pirc. En effet, assez souvent, cette transposition a lieu (les noirs jouant 4...Cf6). D'ailleurs, le coup 4...Cf6 est recommandé par le grand maître Peter Svidler[1]. Mais les noirs ont d'autres coups à leur disposition : 4...Fg4 et 4...c6. 4...Fg4Le plan des noirs est de mettre sous pression le pion en d4. Dans cette optique, la partie se déroule souvent comme suit : 5.Fe3 Cc6 6.Fe2.
4...c64...c6 est le coup qui, fut un temps, a été recommandé par le grand maître Duncan Suttles[2]. 5.Fg5 Cf6 transpose dans la défense Pirc.
4...e5Ce coup est peu joué car considéré comme douteux. Après 5.dxe5 dxe5 6.Dxd8+ Rxd8 7.Fc4 les blancs ont beaucoup d'initiative, par exemple : 8...Re8 9.Cd5 ou encore 8...f6 9.Fe3 suivi du grand roque pour les blancs.
Ce coup est moderne après 5 Fe2 - b5 6 00 - Cd7 7 Te1 - Fb7 8 Ff1 - c5 9 a4 - b4 10 Cd5 - Cgf6 11 Cxf6+ - Cxf6 12 d5 - 00 13 Fc4 - a5 14 Dd3 - Cd7 15 c3 - Db6 16 Ff4 - Fa6 17 e5 - Fxc4 18 Dxc4 - Da6 19 De4 - bxc3 20 bxc3 - c4 21 De3! - Db6 22 De2 - Da6 23 De3 - Db6 0,5 - 0,5
Variante Classique 4.Fe3
Cette variante est probablement la plus populaire au haut niveau aujourd'hui. Le plan des blancs est de mettre la dame en d2, faire le grand roque, placer le fou de cases noires en h6 pour l'échanger puis attaquer le roi noir avec h4 suivi de h5. Pour lutter contre ce plan, les noirs vont retarder davantage la sortie de leur cavalier pour empêcher les blancs de jouer Fh6 plus tard dans la partie. Les différences entre la défense moderne et la défense Pirc se font en particulier remarquer dans cette variante. Souvent, les noirs vont préparer une poussée de pion à l'aile Dame en jouant ...c6 ou ...a6. Dans les deux cas, un plan possible pour les blancs est de jouer 5.a4 pour empêcher la poussée ...b5. Mais avancer de cette manière les pions à l'aile Dame rend dangereux le grand roque. C'est pour cette raison que, après avoir joué a4, les blancs continuent souvent avec Cf3 suivi de Fe2 et petit roque, en particulier quand les noirs transposent dans la défense Pirc avec ...Cf6. De leur côté, les noirs vont chercher à obtenir du jeu au centre en préparant la poussée e5 et parfois f5. Le plan avec 5.a4 donne alors des parties plus positionnelles. 4...c6
4...a6Un coup qui a beaucoup été joué par le grand maître serbe Borislav Ivkov[4]. Comparé au coup ...c6, le coup ...a6 n'obstrue pas la diagonale a8-h1. En cas de poussée en b5 par les noirs, le fou de case blanche pourra être placé en b7 où il sera plus actif. Aussi, le pion c n'est plus occupé à soutenir le pion b5, comme c'était le cas dans la variante 4...c6. On pourra alors, plus tard dans la partie, se servir du pion c pour ouvrir le centre en jouant ...c5 et éventuellement placer le cavalier en c6. ex. 5 Dd2 - b5 6 f3 - Cd7 7 000 - Fb7 8 h4 - h5 9 Ch3 - Tc8 Attaque AutrichienneLes blancs vont jouer : 4. f4 dans le but de s'emparer définitivement du centre de l'échiquier. La Moderne à Tiger 4...a6 5 Cf3 - b5 6 Fd3 - Cd7 7 e5 - c5 8 Fe4 - Tb8 9 00 - cxd4 10 Cxd4 - dxe5! 11 Cc6 - Db6+ 12 Rh1 - Cgf6! 13 Cxb8 - Dxb8 14 fxe5 - Cxe5!? 15 Ff4 -00 16 Ff3 - b4 (16...e6!?) 17 Cd5!? - Cxd5 18 Fxd5 - e6!? 19 Fb3 - Db5 20 a3 - bxa3 21Txa3 - Fb7... 4...c6 5 Cf3 - Fg4 6 Fe3 - Db6 7 Dd2 - Fxf3 8 gxf3 - Cd7 9 000 - Da5 10 Rb1! - b5 11 h4 (ou 11 f5) - Cb6 12 h5 - b4 13 Ce2 - Cc4 14 Dd3 - Cxe3 15 Dxe3 - Cf6 16 h6 - Ff8 17 d5! - cxd5 18 e5 (ou 18 Cd4) - Cd7 19 e6 - fxe6 20 Dxe6 - Tb8 21 Cd4 - Dc5 22 Fb3 - Tb7 23 The1 - Cb6 24 f5! - gxf5 25 Dxf5 1 - 0 (la menace Dh5+ est décisive Bologan - Todorcevic Las Palmas 1993 Système Averbakh 3.c4Les blancs peuvent décider de d’abord jouer leur pion c avant de placer leur cavalier en c3. Les parties obtenues transposent très souvent dans des positions de la défense Est-indienne. Variante avec 3.c3Ce système n'a pas de nom. Les blancs veulent consolider le centre tout en limitant l'action du fou g7 sur la grande diagonale a1-h8. Si les noirs jouent 3...d6, les blancs jouent en général 4.f4 pour retomber dans des positions de l'attaque des trois pions. Sinon, les noirs ont la possibilité d'éviter l'attaque des trois pions en jouant 3...d5 pour attaquer le centre. Habituellement, dans les ouvertures où les noirs attaquent rapidement le centre avec ...d5, ils perdraient un tempo après exd5 Dxd5 et Cc3 qui attaquerait la dame noire. Ici cependant, les blancs sont privés du mouvement Cc3 car la case c3 est occupé par un pion. Après 3...d5, les blancs ont trois principales réponses. 4.e5Les blancs veulent limiter davantage l'action du fou en g7. Mais cette avance prématurée va permettre aux noirs d'avoir du jeu sur la chaîne de pion des blancs.
Au lieu de répondre 5.f4, le meilleur coup est simplement de se développer avec 5.Cf3. Dans cette position, les noirs ont parfois du mal mettre en place leur plan (à savoir, cibler le pion d4). Par exemple 5...Cc6 6.Fb5 (menace de prendre en c5 sans que les blancs puissent reprendre en e5) 6...cxd4 7.cxd4 Fd7 8.Cc3 avec une position fermée et peu de chance pour les noirs d'avoir de l'initiative. Par conséquent, il est préférable d'attaquer la chaîne de pion avec ...f6 :
4.exd5 Dxd5Une idée du grand maître Pal Benko était de jouer 5.Fe2 pour ensuite placer le fou sur la diagonale a8-h1 tout en attaquant la dame. Mais le coup plus commun est 5.Cf3 avec quatre réponses pour les blancs : 5...c5, 5...Fg5, 5.Cf6 ou 5...Ch6. Parmi les quatre réponses possibles, 5...c5 est probablement la plus active et c'est la seule ligne qui profite de la position de la dame en d5. La position obtenue ressemble beaucoup à la variante Keres de l'ouverture anglaise avec les couleurs opposées : 1.c4 e5 2.Cc3 Cf6 3.g3 c6 4.d4 exd4 5.Dxd4 d5. Cette dernière position est considérée comme légèrement inférieure pour les blancs. Alors pourquoi les noirs ne sont pas clairement inférieurs s'ils ont un temps de moins ? Le temps de moins fait que les noirs n'ont pas encore développé leur cavalier en c6 tandis que dans certaines positions de la variante Keres de l'ouverture anglaise, le cavalier en c3 peut se faire déloger par une poussée ...d4. Le meilleur coup pour que les blancs puissent obtenir un avantage est probablement de prendre le pion 6.dxc5. Objectivement, il est préférable pour les noirs de ne pas reprendre de la dame 6...Dxc5 puisque après 7.Fe3 Dc7, la position est défendable mais les blancs ont un petit avantage de développement. Au lieu de ça, les blancs peuvent laisser le pion : 6...Dxd1 7.Rxd1 Cf6 8.Fe3 O-O 9.Cbd2 Td8 10.Fc4 Cg4 avec suffisamment de contre-jeu et éventuellement un gain des noirs. 4.Cd2Ce coup est destiné à maintenir la tension au centre. Aussi, cela évite la fermeture du centre 4.e5 et la simplification du centre 4.exd5. Avant de voir la prise au centre, notons que les noirs peuvent tenter le coup 4...c5 qui attaque directement le centre. 5.dxc5 Cf6 ; et maintenant les blancs peuvent jouer 6.Cb3 pour entrer en finale avec un pion de plus. Sinon 6.Cf3 O-O 7.Fc4 Dxc5 =. Mais la stratégie de prendre le pion 4...dxe4 5.Cxe4 Cd7 comme dans la défense Caro-Kann est une décision solide. À noter que les coups 5...Dd5 6.Cd2 transposent dans la variante précédente où les blancs prennent en d5 au quatrième coup. Comme dans la variante Smyslov de la défense Caro-Kann, les noirs veulent placer leur cavalier g en f6 pour l'échanger contre le cavalier blanc en e4. Les blancs peuvent empêcher les noirs de placer leur cavalier g en f6.
7.Cg5 e6 8.Cf3 ; les noirs ne peuvent pas jouer h6 : 8...h6 ? 9.Cxf7 ! Rxf7 10.Ce5+ Re8 11.Cxg6 Th7 12.O-O. Les blancs ont sacrifié un cavalier pour deux pions mais ils ont beaucoup d'initiative, une avance de développement et les noirs sont déroqués. La suite idéale est 8...Ce7 9.Ce5 O-O et cette fois ci, les noirs pourront jouer h6 au coup suivant sur presque toute réponse des blancs. 7.Cc5 e6 8.Df3 (attaque b7) 8...Cd5 et la position obtenue est égale ; les noirs vont jouer ....Cge7 et petit roque. Le coup 7...b6 est une erreur à cause de 8.Da4+ Rc8 et les noirs sont déroqués. En effet, sur n'importe quel autre coup que 8...Rc8, les noirs sont perdants : 8...Cd7 9.Dc6 Tb8 10.Fxf7+ Rxf7 11.Ce6 De8 12.Cxc7 Dd8 13.Ce6 De8 14.Cf3 (menace mat en deux coups avec Cg5+ suivi de Df3 mat). Sinon, 8...Fd7 9.Cxd7 Cxd7 10.Fd5 Tb8 11.Cf3 et les blancs ont un avantage d'espace, de développement et d'initiative.
Variantes secondaires
Exemples de parties
Notes et références
Bibliographie
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