Situé au nord-ouest d'Amiens (à 18 km), dans la vallée entre L'Étoile et Picquigny (à 5 km)[1], le territoire communal est limité à l'ouest par le cours de la Somme.
Le village est desservi par la route départementale no 3 (RD 3) en fond de vallée.
En 2019, la localité est desservie par la ligne d'autocars no 28 (Saint-Léger - L'Étoile - Flixecourt - Amiens) du réseau inter-urbain Trans'80[2].
Le canal de la Somme limite le territoire communal au nord-est. Construit entre 1770 et 1827, et mis au gabarit Freycinet en 1880, il est long 170 km. Il débute à Saint-Simon où il touche au canal de Saint-Quentin et débouche dans la baie de Somme[4]. Il est très poissonneux et attire de nombreux pêcheurs[5]. Il est bordé de nombreux étangs.
Deux plans d'eau complètent le réseau hydrographique : l'étang de la Gravelle (0 ha) et l'étang Prévost (3,8 ha)[Carte 1],[6].
Gestion et qualité des eaux
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Somme aval et Cours d'eau côtiers ». Ce document de planification concerne un territoire de 1 835 km2 de superficie, délimité par le bassin versant de la Somme canalisée. Le périmètre a été arrêté le et le SAGE proprement dit a été approuvé le . La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est le syndicat mixte d'aménagement hydraulique du bassin versant de la Somme (AMEVA)[7].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,5 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 13,2 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 702 mm, avec 11,5 jours de précipitations en janvier et 8,3 jours en juillet[8]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Bernaville à 19 km à vol d'oiseau[10], est de 10,4 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 877,3 mm[11],[12]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[13].
Milieux naturels et biodiversité
En 2021 a été remarqué entre l'Abbaye du Gard et Saint-Pierre-à-Gouy la présence d'orchis pourpre, une espèce d'orchidée sauvage fréquente dans l'est de la France, mais rare en Picardie[14].
Urbanisme
Typologie
Au , Crouy-Saint-Pierre est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[15].
Elle est située hors unité urbaine[I 1]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Amiens, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[I 1]. Cette aire, qui regroupe 369 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[16],[17].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d'occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (75,9 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (78,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
terres arables (61,5 %), forêts (18,1 %), prairies (11 %), eaux continentales[Note 3] (3,7 %), zones agricoles hétérogènes (3,4 %), zones humides intérieures (2 %), zones urbanisées (0,1 %)[18]. L'évolution de l'occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].
Habitat et logement
En 2019, le nombre total de logements dans la commune était de 171, alors qu'il était de 163 en 2014 et de 149 en 2009[I 2].
Le tableau ci-dessous présente la typologie des logements à Crouy-Saint-Pierre en 2019 en comparaison avec celle de la Somme et de la France entière. Une caractéristique marquante du parc de logements est ainsi une proportion de résidences secondaires et logements occasionnels (1,8 %) inférieure à celle du département (8,3 %) et à celle de la France entière (9,7 %). Concernant le statut d'occupation de ces logements, 84,9 % des habitants de la commune sont propriétaires de leur logement (77,1 % en 2014), contre 60,2 % pour la Somme et 57,5 pour la France entière[I 4].
Résidences secondaires et logements occasionnels (en %)
1,8
8,3
9,7
Logements vacants (en %)
12,7
8,5
8,2
Toponymie
Dès 1066, Croy est cité lors de la fondation de la Collégiale Saint-Martin de Picquigny, puis Croi en 1167 ; Croii en 1252[19]. Une chronique de Mathieu d'Escouchy nous fournit Crouy en 1444[19]. La forme latinisée Croyacum super Sommam apparaît au XVIe siècle, puis sous les formes La Croix en 1638; Craux en 1657 ; Croï-sur-Somme en 1826 et 1827[19].
La référence à une croix paraît envisageable.
Saint-Pierre est un hagiotoponyme issu de Saint-Pierre-à-Gouy, ancienne commune française, intégrée dans la commune de Crouy-Saint-Pierre.
La commune, instituée par la Révolution française sous le nom de Crouy et prend celui de Crouy-Saint-Pierre en 1972 lorsqu'elle absorbe celle de Saint-Pierre-à-Gouy[20]. En 2010, Saint-Pierre-à-Gouy reprend une partie de « son indépendance »[21]. Une mairie est construite et ouvre en 2014.
En 1598, Henri IV crée le duché de Croÿ en faveur de Charles de Croÿ (Charles III de Croÿ) sur la terre de Croÿ en Picardie[23]. Charles meurt sans héritier en 1612, son cousin germain Charles Alexandre de Croÿ effectue le le retrait lignager sur les biens de Charles. Charles Alexandre bénéficie du duché jusqu'à sa mort en 1624. Son héritière, sa fille Marie Claire de Croÿ, épouse Philippe François de Croÿ-Solre qui prit alors le nom de Croÿ d'Havrée (Croÿ-Havré). La terre passe alors dans la branche cadette de la famille[23].
Le roi Louis XV n'a pas reconnu que la transmission du titre ducal ait pu s'opérer par le retrait lignager de 1613 et érige de nouveau la terre en duché en y réunissant celle de Wailly et autres par lettres de novembre 1773 sous le nom de duché de Croÿ-Wailly. Le bénéficiaire en 1788 Emmanuel Ferdinand François duc de Croÿ va demander et obtenir le transfert du titre du duché sur les terres de Condé, Fresnes, Vieux-Condé, Hargnies, situées en Hainaut[23].
En 1972, la commune de Crouy fusionne avec celle de Saint-Pierre-à-Gouy pour devenir Crouy-Saint-Pierre[22] dans le cadre des dispositions de la Loi sur les fusions et regroupements de communes (dite Loi Marcellin). Cette fusion étant dysfonctionnelle, en 2010, Saint-Pierre-à-Gouy reprend son indépendance, et se dote d'une nouvelle mairie en 2014[26]
En 2021, le , une statue représentant un tirailleur sénégalais, « Hamidou », œuvre d'Olivier Briquet a été dévoilée dans le village, commémorant le massacre de 1940[25].
Dans le cadre des dispositions de la loi portant nouvelle organisation territoriale de la République du 7 août 2015, qui prévoit que les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre doivent avoir un minimum de 15 000 habitants, cette intercommunalité a fusionné avec sa voisine pour former, le , la communauté de communes Nièvre et Somme dont est désormais membre la commune.
Une aire de jeux destinée aux enfants âgés de 2 à 10 ans a été installée en 2021[32].
Enseignement
L'école à classe unique de Gouy ferme en 2001[33].
À Picquigny, le syndicat scolaire gère les activités de l'école de la Vigne. Il regroupe les communes de Picquigny, Crouy-Saint-Pierre, Breilly et Yzeux[34]. Un service de cantine est à la disposition des élèves. Au cours de l'année scolaire 2020-2021, 198 élèves sont scolarisés au sein de la structure[35].
Population et société
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[36]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[37].
En 2022, la commune comptait 373 habitants[Note 4], en évolution de +10,36 % par rapport à 2016 (Somme : −1,26 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
Statue représentant un tirailleur sénégalais, œuvre d'Olivier Briquet, au carrefour des rues du 44e Régiment de Tirailleurs sénégalais et de la Croix, en mémoire du massacre de 1940[25],[46].
↑Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑D. C., « Une orchidée rare, l'orchis pourpre découverte à Crouy-Saint-Pierre : Cette espèce d'orchidée est légion dans l'Est de la France, mais plus rare en Picardie », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le ).
↑ ab et cAmédée le Boucq de Ternas, Recueil de la noblesse des Pays-Bas, de Flandre et d'Artois, Douai, 1884, p. 428, lire en ligne.
↑Delphine Richard, « Un monument pour les combattants africains à Crouy-Saint-Pierre : Des financements sont recherchés pour créer un monument en hommage aux tirailleurs sénégalais », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le )« 'emplacement originel du monument aux morts de la commune de Crouy-Saint-Pierre pourrait bien être à nouveau comblé d'ici le mois de juin 2020. L'amicale des anciens combattants de Crouy (ADAC), la municipalité et l'association Racines calcéennes veulent en effet faire réaliser un monument commémorant l'extermination dans le village, des tirailleurs sénégalais par les nazis en juin 1940 ».
↑ ab et cDelphine Cattoux, « Hamidou, une statue qui rend hommage à «la force noire», dévoilée à Crouy-Saint-Pierre : La statue d'un coût global de 10 000 € a été dévoilée ce samedi matin dans ce petit village du Nord Amiénois, où, entre le 5 et le 6 juin 1940, 134 soldats africains appartenant au 44e régiment d'infanterie coloniale furent tués par les Allemands. Un hommage qui reste rare », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le ).
↑« Saint-Pierre-à-Gouy, dans la Somme, 78 âmes et une mairie toute neuve : Après la scission d'avec la grande voisine, Crouy Saint-Pierre, la nouvelle commune dispose désormais de sa propre mairie. Coût :123 000 € ! Défense de rire », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le )« Qu'on se souvienne, en septembre 2010, la commune prenait son indépendance de la grande voisine, Crouy-Saint-Pierre, 300 habitants, avec laquelle elle avait fusionné sous la contrainte de la loi Marcellin en 1971 ».
↑ a et b« Yves Dhaille, ancien maire de Crouy-Saint-Pierre est décédé », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le )« L'ancien maire fut tout d'abord conseiller municipal de 1977 à 1983 puis dirigea les affaires du village de mars 1989 à mars 2001 (...) De retour aux affaires en 2008, il démissionna en cours de mandat pour céder son poste à Claude Dufour à l'automne 2011 ».
↑Emilie Da Cruz, « Ils veulent « bâtir l'avenir » de Crouy-Saint-Pierre : Régis Sinoquet, ancien officier de gendarmerie, présente une liste pour les élections de dimanche. Son groupe souhaite recréer du lien entre les différents hameaux », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le ).
↑Delphine Cattoux, « L'aire de jeux opérationnelle à Crouy-Saint-Pierre : L'aire a coûté 17 500 €, mais seulement 1 250 € à la commune, grâce au financement de la communauté de communes », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le ).
↑Régis Sinoquet, « Crouy-Saint-Pierre se dote d'un comité des fêtes : La toute première réunion de la jeune association s'est tenue vendredi. Ses membres veulent relancer les festivités dans la commune », Le Courrier picard, 20/20/2022 (lire en ligne, consulté le ).
↑Laetitia Deprez, « Le patrimoine de la Nièvre s'ouvre aux curieux avec un guide… : L'office de tourisme Nièvre et Somme continue à proposer des visites guidées pour découvrir les trésors cachés de son patrimoine. Trois visites sont au programme en août… », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le ).
↑Delphine Cattoux, « Plus de 600 000 euros pour restaurer l'église de Crouy-Saint-Pierre en 2022 : L'année 2022 sera « l'année phare » du mandat. D'importants travaux seront menés pour sauver l'église Saint-Firmin le Martyr, en plus de travaux de sécurisation de la traversée de Saint-Pierre à Gouy », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le ).
↑Delphine Cattoux, « Une collecte de fonds ouverte pour l'imposant chantier de restauration de l'église de Crouy-Saint-Pierre : Ce jeudi 17 novembre 2022, la commune de Crouy a signé avec la Fondation du patrimoine, l'ouverture d'une collecte de fonds destinée à financer un projet de restauration de l'église Saint-Firmin le Martyr, dont le montant est estimé à près de 540 000 €. », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le ).
↑« Les trois cloches bénites avant de tinter à nouveau », Courrier picard, , p. 12 (lire en ligne).
↑« Point final au chantier de restauration de l'église », Courrier picard, , p. 13.
↑« Le monument centenaire de Crouy-Saint-Pierre célébré : Beaucoup de monde a assisté à cette commémoration samedi 22 octobre 2022 », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le ).
↑Delphine Cattoux, « Tirailleurs: l'acteur Omar Sy contacté au sujet de la bataille de Crouy-Saint-Pierre, dans la Somme : À Crouy-Saint-Pierre, où une statue de tirailleur sénégalais a été inaugurée en 2021, la deuxième adjointe a envoyé un mail à l'acteur Omar Sy, alias Bakary Diallo, enrôlé dans un bataillon de l'Armée française et envoyé sur le front en 1917, dans le film « Tirailleurs » », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le ).
↑Régis Sinoquet, « Les élus découvrent un verger conservatoire », Courrier picard, , p. 17
↑Régis Sinoquet, « Le massacre des tirailleurs sénégalais à Crouy-Saint-Pierre retracé dans un livre : Thierry Chion a débuté la tournée de promotion de son dernier ouvrage là où 134 soldats africains ont été tués », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le ).