Charonne est une ancienne commune de l'ancien département de la Seine qui a existé de 1790 à 1859 avant l'extension de Paris aux limites de l'enceinte de Thiers qui absorba alors l'essentiel de son territoire, le reste ayant été rattaché à Montreuil et Bagnolet.
Situation géographique
La commune de Charonne fait partie dès sa création du département de la Seine, à l'origine nommé « département de Paris ». Elle est d’abord intégrée au district de Saint-Denis, renommé district de Franciade, et elle est classée dans le canton de Belleville. En 1800, les districts sont remplacés par des arrondissements et la commune de Charonne, à la suite de l'arrêté des Consuls du 25 fructidor an IX[1], appartient à l’arrondissement de Saint-Denis et se trouve dans le canton de Pantin[2].
Selon Michel Roblin, Cataronis est attesté au Xe siècle et Karrona est attesté au XIIe siècle. Le suffixe gaulois ona désigne une source ou un cours d’eau. La configuration géographique de la commune, au pied de la butte de Ménilmontant, confirme l’origine[4].
Histoire
Les origines
L'origine du nom du village est inconnue.
On peut commencer l’histoire de la seigneurie de Charonne en 1008, lorsque ses droits et ses terres furent cédées par le roi Robert le Pieux à l’abbaye de Saint-Magloire, qui les conserva jusqu’en 1576. La duchesse d’Orléans acquit la Seigneurie en 1643 et en fit don à la congrégation de Notre-Dame-de-la-Paix qui l’occupa jusqu’en 1681[5].
L'enceinte de Thiers, construite entre 1841 et 1844, coupe la commune en deux, la majeure partie de la commune se trouvant à l'intérieur des murs. La commune était accessible par la porte de Ménilmontant (rue du Surmelin), la porte de Bagnolet (rue de Bagnolet) et la porte de Montreuil (rue d'Avron actuelle). L'enceinte est doublée par la ligne de Petite Ceinture, mise en service le 25 mars 1854 entre La Chapelle et Bercy.
Le rattachement à Paris
La loi du 16 juin 1859 supprime la commune qui est partagée entre plusieurs communes. La majeure partie du territoire de la commune, située entre le mur des Fermiers généraux et l'enceinte de Thiers, est incorporée à Paris. Le reste du territoire, situé extra muros est partagé entre Montreuil et Bagnolet[8]. Après le déclassement de l'enceinte de Thiers en 1919, les territoires rattachés à ces dernières communes situés dans la zone non ædificandi des fortifications (« la Zone ») ont été rattachés à Paris par les décrets du 27 juillet 1930[9]. Le boulevard périphérique de Paris a plus tard été construit à cet emplacement.
La liste dans le tableau ci-dessous recense les voies publiques de la commune de Charonne rattachées à la voirie parisienne par un décret du 23 mai 1863, à la suite d'une délibération du conseil municipal de Paris du 6 février de la même année[10].
Liste des voies de l'ancienne commune de Charonne rattachées à la voirie parisienne en 1863[10]
En 1877, le sentier est scindé en deux parties : l'une est incorporée à la rue Ramus et l'autre devient le passage Ramus La rue, réunie avec le sentier des Dives, prend son nom actuel en 1877[13]. La partie rattachée à la rue Ramus disparait en partie lors de la création de la rue des Pyrénées. Le passage Ramus devient la rue Eugénie-Legrand en 1934.
La rue longeait la ligne de Petite Ceinture. La rue est réunie à la rue des Quatre-Jardiniers et au sentier de la Voie-Neuve pour former la rue des Maraîchers en 1869[11].
En 1877, le sentier est partagée en deux parties de part et d'autre de la rue de Puebla : la partie à l'ouest devient la rue Ramus et la partie à l'est devient le passage Stendhal[13].
Sur le cadastre révisé, la partie comprise entre le boulevard de Charonne et la rue Planchat est appelée rue des Basses-Vignoles[14], la partie entre la rue Planchat et la rue des Orteaux, chemin des Vignoles[14] et la partie entre la rue des Orteaux et la rue des Pyrénées rue des Hautes-Vignoles (actuellement rue Vitruve)[17]. La rue prend son nom actuel en 1877[13].
Le chemin apparait sur le plan d'Albert Jouvin de Rochefort (1672). Cette voie est ouverte au XVIIe siècle sous le nom de chemin de la Pissotte (en raison du ru de Montreuil), puis chemin de Lagny, ville à laquelle elle conduit historiquement[19]. Limite entre les communes de Charonne et de Saint-Mandé.
Ancien chemin contournant le château de Ménilmontant. Il formait la limite entre les communes de Charonne et Belleville. La rue prend son nom actuel en 1877[13].
Route de Paris à Montreuil. Axe principal du Petit Charonne. Le chemin apparait sur le plan d'Albert Jouvin de Rochefort (1672). La rue prend son nom actuel en 1877[13].
Gaspard Boizart était propriétaire d'une maison construite en 1723 par l’architecte Jean-François Blondel à l'angle de la rue Saint-Blaise et de la rue de Bagnolet.
↑ abc et dHenri Cordier, « Compte rendu de l'ouvrage de Lucien LambeauHistoire des Communes annexées à Paris en 1859 » dans Journal des savants, 1922, vol. 20, no 3, pp. 124-129 [lire en ligne].
↑ a et bAdolphe Alphand (dir.), Adrien Deville et Émile Hochereau, Ville de Paris : Recueil des lettres patentes, ordonnances royales, décrets et arrêtés préfectoraux concernant les voies publiques, Paris, Imprimerie nouvelle (association ouvrière), (lire en ligne), « Classement de rues dans la zone annexée à Paris », p. 335.
Lucien Lambeau, Charonne, vol. I et II, Paris, Ernest Leroux, coll. « Histoire des communes annexées à Paris en 1859 », 1916-1921, 496+400 (lire en ligne).