Localisée au sud du département, la commune fait partie de la petite région agricole « la Grande Sologne », vaste étendue de bois et de prés aux récoltes médiocres.
L'occupation des sols est marquée par l'importance des espaces agricoles et naturels qui occupent la quasi-totalité du territoire communal. Plusieurs espaces naturels d'intérêt sont présents sur la commune : un site natura 2000 et une zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF). En 2010, l'orientation technico-économique de l'agriculture sur la commune est la culture des céréales et des oléoprotéagineux. À l'instar du département qui a vu disparaître le quart de ses exploitations en dix ans, le nombre d'exploitations agricoles a fortement diminué, passant de 103 en 1988, à 7 en 2000, puis à 9 en 2010.
L'origine du toponyme correspond soit à un ancien camp romain (castra), soit à un château du haut Moyen Âge sur la voie antique de Bourges à Tours. L'hypothèse antique se trouve corroborée par la découverte de nombreux vestiges lors du creusement du canal de Berry vers 1828. Les fouilles archéologiques réalisées sur le tracé de l'autoroute A85 attestent d'une présence humaine dès le néolithique.
La commune est drainée par le canal de Berry (2,595 km), le Cher (2,29 km), la Rère (1,657 km) le Gournay et par divers petits cours d'eau, constituant un réseau hydrographique de 26,59 km de longueur totale[9].
Le canal de Berry (d'abord « canal du Cher », puis « canal du duc de Berry » avant de prendre en 1830 son nom actuel) avait une longueur de 320 km. Réalisé entre 1808 et 1840, il a été utilisé jusqu'en 1945 puis a été déclassé et aliéné en 1955.
Le Cher, d'une longueur totale de 365,5 km, prend sa source dans la commune de Mérinchal (Creuse) et se jette dans la Loire à Cinq-Mars-la-Pile (Indre-et-Loire), après avoir traversé 117 communes[10].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,5 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,3 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 716 mm, avec 11,2 jours de précipitations en janvier et 6,9 jours en juillet[12]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, sur la commune de Theillay à 12 km à vol d'oiseau[14], est de 12,0 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 810,9 mm[15],[16]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[17].
Milieux naturels et biodiversité
Sites Natura 2000
Le réseau Natura 2000 est un réseau écologique européen de sites naturels d'intérêt écologique élaboré à partir des Directives « Habitats » et « Oiseaux ». Ce réseau est constitué de Zones spéciales de conservation (ZSC) et de Zones de protection spéciale (ZPS). Dans les zones de ce réseau, les États membres s'engagent à maintenir dans un état de conservation favorable les types d'habitats et d'espèces concernés, par le biais de mesures réglementaires, administratives ou contractuelles. L'objectif est de promouvoir une gestion adaptée des habitats tout en tenant compte des exigences économiques, sociales et culturelles, ainsi que des particularités régionales et locales de chaque État membre. Les activités humaines ne sont pas interdites, dès lors que celles-ci ne remettent pas en cause significativement l'état de conservation favorable des habitats et des espèces concernés[18]. Une partie du territoire communal est incluse dans le site Natura 2000[19] :
la « Sologne », d'une superficie de 346 184 ha[20].
Zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique
L'inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d'améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d'aide à la prise en compte de l'environnement dans l'aménagement du territoire. Le territoire communal de Châtres-sur-Cher comprend une ZNIEFF[21] :
les « Prairies humides de la Merlette » (2,2 ha)[22].
Urbanisme
Typologie
Au , Châtres-sur-Cher est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[23].
Elle est située hors unité urbaine[7]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Romorantin-Lanthenay, dont elle est une commune de la couronne[Note 1],[7]. Cette aire, qui regroupe 29 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[24],[25].
Occupation des sols
L'occupation des sols est marquée par l'importance des espaces agricoles et naturels (96,8 %). La répartition détaillée ressortant de la base de donnéeseuropéenne d'occupation biophysique des sols Corine Land Cover millésimée 2012 est la suivante :
terres arables (11,6 %),
cultures permanentes (0,6 %),
zones agricoles hétérogènes (15,4 %),
prairies (3,5 %),
forêts (65,2 %),
milieux à végétation arbustive ou herbacée (0,7 %),
zones urbanisées (1 %),
espaces verts artificialisés non agricoles (0,5 %),
zones industrielles et commerciales et réseaux de communication (1,7 %),
eaux continentales (0,5 %)[9].
L'agriculture façonne le territoire. Elle permet de maîtriser l'évolution des paysages mais engendre aussi des conflits d'usage à proximité des zones habitées. À l'échelle de l'unité géographique Plateau de Beauce, qui regroupe sept communes, dont Marolles, la consommation d'espaces agricoles et naturels entre 2002 et 2015 pour répondre aux besoins de développement a été relativement faible, 81,5 % des aménagements (logements, équipements, entreprises) ont été réalisés sur de nouveaux terrains, soit 36,2 hectares[26].
Le tableau ci-dessous présente la typologie des logements à Châtres-sur-Cher en 2016 en comparaison avec celle du Loir-et-Cher et de la France entière. Une caractéristique marquante du parc de logements est ainsi une proportion de résidences secondaires et logements occasionnels (16,1 %) inférieure à celle du département (18 %) mais supérieure à celle de la France entière (9,6 %). Concernant le statut d'occupation de ces logements, 73,9 % des habitants de la commune sont propriétaires de leur logement (73,4 % en 2011), contre 68,1 % pour le Loir-et-Cher et 57,6 pour la France entière.
Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont soit liés au retrait-gonflement des argiles, soit des chutes de blocs, soit des glissements de terrains, soit des effondrements liés à des cavités souterraines[32]. Le phénomène de retrait-gonflement des argiles est la conséquence d'un changement d'humidité des sols argileux. Les argiles sont capables de fixer l'eau disponible mais aussi de la perdre en se rétractant en cas de sécheresse[34]. Ce phénomène peut provoquer des dégâts très importants sur les constructions (fissures, déformations des ouvertures) pouvant rendre inhabitables certains locaux. La carte de zonage de cet aléa peut être consultée sur le site de l'observatoire national des risques naturels Georisques[35]. Une autre carte permet de prendre connaissance des cavités souterraines localisées sur la commune[36].
Les crues du Cher sont moins importantes que celles de la Loire, mais elles peuvent provoquer des dégâts importants. Les crues historiques sont celles de 1856 (5 m à l'échelle de Noyers-sur-Cher), 1940 (4,03 m) et 1977 (3,58 m). Le débit maximal historique est de 1 560 m3/s et caractérise une crue de retour supérieur à cent ans pour Montrichard Val de Cher[37]. Le risque d'inondation est pris en compte dans l'aménagement du territoire de la commune par le biais du Plan de prévention du risque inondation (PPRI) du Cher[38].
Risques technologiques
MBDA, société spécialisée dans l'intégration des missiles, du prototype à la série et la conception et fabrication d'antennes aérospatiales, est une entreprise de statut Seveso seuil haut[39]. À ce titre, en cas d'accident, elle représente un risque majeur pour l'environnement qui doit être pris en compte dans les documents d'urbanisme. Un Plan de prévention des risques technologiques a été élaboré et approuvé à cet effet[40].
Le risque de transport de marchandises dangereuses sur la commune est lié à sa traversée par une route à fort trafic et une canalisation de transport de gaz. Un accident se produisant sur de telles infrastructures est en effet susceptible d'avoir des effets graves au bâti ou aux personnes jusqu'à 350 m, selon la nature du matériau transporté. Des dispositions d'urbanisme peuvent être préconisées en conséquence[41].
Toponymie
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Châtres-sur-Cher devint le nom officiel de la commune peu après la fin de la Première Guerre mondiale, par un décret du [42], permettant ainsi une différenciation avec ses 5 communes homonymes[Note 2].
Le conseil municipal de Châtres-sur-Cher, commune de plus de 1 000 habitants, est élu au scrutin proportionnel plurinominal avec prime majoritaire[46]. Compte tenu de la population communale, le nombre de sièges au conseil municipal est de 15. Le maire, à la fois agent de l'État et exécutif de la commune en tant que collectivité territoriale, est élu par le conseil municipal au scrutin secret lors de la première réunion du conseil suivant les élections municipales, pour un mandat de six ans, c'est-à-dire pour la durée du mandat du conseil[47].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[52]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[53].
En 2021, la commune comptait 1 122 habitants[Note 3], en évolution de +1,63 % par rapport à 2015 (Loir-et-Cher : −1,36 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
La population de la commune est relativement âgée.
En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 26,6 %, soit en dessous de la moyenne départementale (31,3 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 39,1 % la même année, alors qu'il est de 31,6 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 517 hommes pour 586 femmes, soit un taux de 53,13 % de femmes, légèrement supérieur au taux départemental (51,45 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[56]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
1,9
90 ou +
6,1
11,6
75-89 ans
16,0
21,4
60-74 ans
20,6
19,4
45-59 ans
18,0
16,5
30-44 ans
15,1
13,5
15-29 ans
9,1
15,7
0-14 ans
15,1
Pyramide des âges du département de Loir-et-Cher en 2021 en pourcentage[57]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
1,1
90 ou +
2,6
9,2
75-89 ans
11,9
19,7
60-74 ans
20,4
20,7
45-59 ans
20
16,5
30-44 ans
16,2
15,2
15-29 ans
13,2
17,6
0-14 ans
15,7
Économie
Secteurs d'activité
Le tableau ci-dessous détaille le nombre d'entreprises implantées à Châtres-sur-Cher selon leur secteur d'activité et le nombre de leurs salariés[58] :
Le secteur du commerce, transports et services divers est prépondérant sur la commune (34 entreprises sur 77).
Sur les 77 entreprises implantées à Châtres-sur-Cher en 2016, 59 ne font appel à aucun salarié, 16 comptent 1 à 9 salariés, 1 emploie entre 10 et 19 personnes
Agriculture
En 2010, l'orientation technico-économique de l'agriculture sur la commune est la culture de céréales et d'oléoprotéagineux (COP)[60]. Le département a perdu près d'un quart de ses exploitations en 10 ans, entre 2000 et 2010 (c'est le département de la région Centre-Val de Loire qui en compte le moins)[61]. Cette tendance se retrouve également au niveau de la commune où le nombre d'exploitations est passé de 25 en 1988 à 7 en 2000 puis à 9 en 2010. Parallèlement, la taille de ces exploitations augmente, passant de 36 ha en 1988 à 50 ha en 2010[60].
Le tableau ci-dessous présente les principales caractéristiques des exploitations agricoles de Châtres-sur-Cher, observées sur une période de 22 ans :
Évolution de l'agriculture à Châtres-sur-Cher (41) entre 1988 et 2010.
Église Saint-Martin de Châtres-sur-Cher, inscrite à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques[63]. Le clocher en pierre de l'église Saint-Martin de Châtres-sur-Cher date du XIIIe s. et présente en intérieur de belles croisées d'ogives. Il contient quatre cloches (le Bourbon, Marie-Marguerite, Marie et Charlotte Marie). Le chœur refait au XIXe s. conserve deux groupes de trois colonnettes du XIIIe s. avec chapiteaux à crochets de style gothique angevin.
Château de Douy (privé) : La construction du château remonterait au début du XVIIIe s., toutefois, la partie nord non visible de la route présente des vestiges du XVIe s. Le bâtiment principal fut surélevé vers 1890. La remise située en dehors du parc du château est certainement le bâtiment le plus ancien du domaine en l'état initial (limite XVIIe-XVIIIe s.). Le château est propriété de la Maison de La Rochefoucauld.
Le Vieux moulin dit Moulin Boutet, datant du XVIe siècle, inscrit aux monuments historiques en 1925 mais radié en 2023[64].
Héraldique
Les armoiries de Châtres-sur-Cher se blasonnent ainsi :
Coupé : au premier d'azur au chevron d'or, accompagné de trois demi-vols d'argent, celui de senestre contourné, au second de gueules au lion d'or surmonté de trois étoiles d'argent rangées en chef.
Création Pierre Jean Cavey, Jean-Louis Boncoeur, Jean Branger et Robert Tripeau (1980)[65]. Source armorial des communes de Loir-et-Cher J.-P. Fernon et P. Rousseau.
Personnalités liées à la commune
Jean Abel Secretin, résistant, né le 11 juin 1921. Membre du groupe de résistance Graçay Nord, il rejoint les FFI le 20 mai 1944. Volontaire pour recevoir un parachutage, il est tué par un groupe de S.S. le 8 juillet 1944[66],[67],
Roger Taillibert, né à Châtres-sur-Cher le 21 janvier 1926 et mort le , architecte français. Spécialiste renommé pour l'utilisation des voiles de béton, il est, entre autres, l'architecte de la piscine de Deauville en 1965, du parc des Princes de Paris de 1969 à 1972, de la Cité scolaire de Chamonix-Mont-Blanc, du stadium Nord de Villeneuve-d'Ascq inauguré en 1976 et du stade olympique de Montréal réalisé pour les Jeux olympiques de 1976. Il a été élu à l'Académie des Beaux-Arts en 1983 au fauteuil d'Eugène Baudoin. Président de l'Académie en 2004 et 2010, président de l'Institut en 2010. Il est en outre membre de l'Académie des sports.
Pierre Jean Cavey, résistant, membre de CDLL à Saint-Cyr-l'École du 1er mai 1942 au 24 août 1944 (libération de la commune)[68],[69], né le 24 décembre 1921 à Saint-Cyr-l'École et décédé le 20 octobre 2010 à Romorantin. Ancien directeur de l'usine Flambo de Vierzon, route du Vieux Domaine de 1968 à 1985[70].
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑L'Unité gros bétail alimentation totale (UGBTA) est une unité employée pour pouvoir comparer ou agréger des effectifs animaux d'espèces ou de catégories différentes (par exemple, une vache laitière = 1,45 UGBTA, une vache nourrice = 0,9 UGBTA, une truie-mère = 0,45 UGBTA).
↑ a et b« Fiche communale de Châtres-sur-Cher », sur le système d'information pour la gestion des eaux souterraines en Centre-Val de Loire (consulté le ).
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Mennetou-sur-Cher- Histoire du canton, par Jean Branger et Robert Tripeau, Éditions du Syndicat d'initiative de Châtres-sur-Cher, janvier 1992, (ISBN2-9506352-0-2).
↑Ces armoiries ont été dessinées par Pierre Jean Cavey à partir de deux blasons qui lui avaient été donnés par Aymar de La Rochefoucault (alors maire de la commune), l'un figurant la famille Leclerc de Douy au premier, l'autre Mme Goury du Roslan (étoiles) avec celles des Bazoges, seigneurs de Bois Maître (lion) au second. Ces blasons (en tôle en emboutie et à la peinture défraichie) sont conservés en Mairie de Châtres.
↑Source : demande de son père pour obtenir la mention « Mort pour la France » sur l'acte de décès (Mairie de Châtres-sur-Cher), demande visée par le responsable local des FFI Georges Chalandre à Gracay.
Michel Provost, Carte archéologique de la Gaule - Le Loir-et-Cher, Paris, Académie des inscriptions et belles-lettres, , 159 p. (ISBN2-87754-003-0)
Christian Poitou, Paroisses et communes de France - Loir-et-Cher, Paris, CNRS Editions, , 591 p. (ISBN2-271-05482-6)
Claude Motte, Isabelle Séguy & Christine Théré, avec la collaboration de Dominique Tixier-Basse, Communes d'hier, communes d'aujourd'hui - Les communes de la France métropolitaine, 1801-2001. Dictionnaire d'histoire administrative, Paris, Institut National d'Études Démographiques,, , 408 p. (ISBN978-2-7332-1028-4)