Catastrophe du Farfadet
La catastrophe du Farfadet est une catastrophe maritime survenue dans la lagune de Bizerte en Tunisie, le . Le naufrage du sous-marin français, après dix jours de vaines tentatives de sauvetage défrayant la chronique, coûta la vie à 14 membres de l'équipage. Seuls deux d'entre eux, dont le commandant Cyprien Ratier y survécurent. Le Farfadet sera ensuite réarmé en 1908 sous le nom de Follet et servira encore jusqu'à la fin de 1913[1]. DéroulementLe , le Farfadet appareille et quitte la darse de Sidi-Abdallah pour une sortie d'exercice. À peine sorti de la passe, le commandant du sous-marin, le lieutenant de vaisseau Cyprien Ratier (1869-1930), ordonne une immersion. Pour ce faire, il convient de remplir les ballasts tout en maintenant le capot ouvert pour permettre à l'air de s'échapper. Cette manœuvre est délicate et rend le submersible très vulnérable. Ne parvenant pas seul à fermer l'écoutille, le commandant est rejoint par le second-maître Antoine Troadec et par le quartier-maître Le Jean. Ils sont tous trois expulsés du kiosque par un puissant jet d'air. À 8 h 30, le sous-marin français coule et gît sur le fond de la rade par dix mètres de profondeur. Les secours s'organisent, les conditions sont bonnes et le port est proche. Le sous-marin est cependant lourdement enfoncé dans la vase. Une première tentative de treuillage échoue et le sous-marin repart s'enfoncer dans la vase avec à son bord les sous-mariniers qui répondent aux appels de leurs secouristes en frappant sur la coque d'acier. Le , la gabare Kebir et un ponton-bigue de la compagnie du port parviennent à hisser le Farfadet jusqu'à la surface en le tirant par l'arrière qui émergera un temps avant que la grue ne cède précipitant à nouveau le sous-marin vers le fond. Ceci permit toutefois de renouveler l'air de certains compartiments. Le , les travaux de sauvetage se poursuivent, les hommes d'équipage ne répondent plus aux appels. Le , le ministre de la Marine, Gaston Thomson, débarque à l'arsenal de Bizerte. Il comprend que tout est mis en œuvre pour sauver l'équipage. Des navires sont réquisitionnés. On adapte un dock flottant de 400 tonnes pour lui permettre de soulever le sous-marin et de l'acheminer dans un bassin de radoub. Les travaux se poursuivent les 10, 11 et . Le navire allemand Berger Wilhem venu prêter main-forte parvient à l'aide de ses puissantes pompes à désenvaser le submersible. Le 12 au soir, le sous-marin est solidement arrimé sous le dock flottant par une chaîne et deux aussières. Le 15, le sous-marin et le dock flottant sont remorqués par le Cyclope dans un bassin de radoub. Le dock flottant dépose alors le vaisseau au fond du bassin avant d'évacuer les lieux pour permettre que l'eau en soit extraite. Les pompes d'épuisement tournant à pleine puissance, on découvre alors progressivement l'épave du sous-marin gisant sur son bâbord. C'est aux hommes du Korrigan qu'incombe la lourde tâche d'extraire les corps de leurs camarades. Quatre corps sont découverts à l'avant, ils sont probablement morts dès le début du naufrage. Deux se trouvent au centre dont le second maître Julien Le Sausse qui a probablement manqué de peu de pouvoir en réchapper. Enfin, huit corps sont retrouvés à l'arrière. Les fuites d'acide sulfurique rendent les recherches des corps très pénibles, il règne dans le sous-marin une odeur pestilentielle. L'amiral ordonne alors de pratiquer une ouverture d'un mètre sur 1,20 m à l'arrière du bâtiment. Les corps sont emmenés dans une chapelle ardente et déposés dans des cercueils[2]. ObsèquesLes obsèques officielles des treize marins ont lieu à Sidi-Abdallah, le puis le remorqueur Cyclope transporte les cercueils à Bizerte. Le Ville-de-Naples rapatrie les dépouilles en France, le . Enfin, le Cyclope remorque l'épave en rade de Toulon en . Cyprien Ratier en restera le commandant jusqu'en . Le , le second maître Antoine Troadec succombe à ses blessures à l'hôpital maritime de Lorient. Liste des victimes
Devenir du FarfadetLe Farfadet, à la suite de son naufrage survenu le est remorqué à Toulon en . Il sera par la suite réarmé et reprendra du service sous le nom de Follet le jusqu'au . Il est ensuite vendu à Bizerte le . Reconnaissances
Presse d'époque
La classe Farfadet (1901-1913)La classe Farfadet comptait 4 sous-marins.
Notes et références
Voir aussiArticles connexes
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