Dans la moitié sud du département de la Dordogne, la commune de Beauregard-et-Bassac s'étend sur 12,02 km2. Traversée par le 45e parallèle nord, elle est de ce fait située à égale distance du pôle Nord et de l'équateur terrestre (à environ 5 000 km de l'un et de l'autre).
Le territoire communal est desservi à l'ouest sur environ un kilomètre par la route nationale 21 et par les routes départementales (RD) 38 au sud et 42 au nord-est.
Établi en vallée de la Crempse et traversé par la RD 38, le village de Beauregard se situe, en distances orthodromiques, sept kilomètres au sud-ouest de Vergt et dix-huit kilomètres au sud-est de Neuvic. Le village de Bassac est distant d'environ un kilomètre et demi, au nord-ouest de celui de Beauregard.
Communes limitrophes
Beauregard-et-Bassac est limitrophe de quatre autres communes. À l'est, son territoire est distant de moins de 600 mètres de celui de Saint-Amand-de-Vergt.
Les limites communales de Beauregard-et-Bassac et celles de ses communes adjacentes.
Situé sur la plaque nord du Bassin aquitain et bordé à son extrémité nord-est par une frange du Massif central, le département de la Dordogne présente une grande diversité géologique. Les terrains sont disposés en profondeur en strates régulières, témoins d'une sédimentation sur cette ancienne plate-forme marine. Le département peut ainsi être découpé sur le plan géologique en quatre gradins différenciés selon leur âge géologique. Beauregard-et-Bassac est située dans le troisième gradin à partir du nord-est, un plateau formé de calcaires hétérogènes du Crétacé[1].
Les couches affleurantes sur le territoire communal sont constituées de formations superficielles du Quaternaire et de roches sédimentaires datant pour certaines du Cénozoïque, et pour d'autres du Mésozoïque. La formation la plus ancienne, notée c5d, date du Campanien 4, des calcaires crayo-marneux grisâtres et des calcaires graveleux bioclastiques à orbitoides. La formation la plus récente, notée CFvs, fait partie des formations superficielles de type colluvions carbonatées de vallons secs : sable limoneux à débris calcaires et argile sableuse à débris. Le descriptif de ces couches est détaillé dans les feuilles « no 782 - Mussidan » et « no 806 - Bergerac » de la carte géologique au 1/50 000 de la France métropolitaine[2],[3] et leurs notices associées[4],[5].
Formation de Boisbreteau moy. et formation de la Garde : sables feldspathiques à graviers et galets passant vers le sommet à des argiles sableuses (Rupélien inf. continental)
Le département de la Dordogne se présente comme un vaste plateau incliné du nord-est (491 m, à la forêt de Vieillecour dans le Nontronnais, à Saint-Pierre-de-Frugie) au sud-ouest (2 m à Lamothe-Montravel). L'altitude du territoire communal varie quant à elle entre 125 m[6] à l'ouest, là où la Crempse quitte la commune pour entrer sur celle de Douville, et 229 m[6] au nord-est, près du lieu-dit le Baragoix[7],[8].
La superficie cadastrale de la commune publiée par l'Insee, qui sert de référence dans toutes les statistiques, est de 12,02 km2[6],[12],[Note 2]. La superficie géographique, issue de la BD Topo, composante du Référentiel à grande échelle produit par l'IGN, est quant à elle de 12,21 km2[3].
La Crempse, d'une longueur totale de 26,22 km, prend sa source dans la commune 750 mètres à l'est-sud-est du bourg et se jette dans l'Isle à Mussidan, face à Saint-Front-de-Pradoux[17],[18]. Elle traverse le territoire communal en direction de l'ouest sur près de quatre kilomètres et demi, formant plusieurs bras.
Son affluent de rive droite le Tabac prend sa source en limite de Saint-Mayme-de-Péreyrol, arrose la commune au nord-ouest et à l'ouest sur plus de quatre kilomètres, lui servant de limite naturelle sur plus de trois kilomètres et demi face à Saint-Mayme-de-Péreyrol et Douville.
La vallée de la Crempse au sud de Beauregard.
Réseaux hydrographique et routier de Beauregard-et-Bassac.
Le territoire communal est couvert par les schémas d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Dordogne Atlantique » et « Isle - Dronne ». Le SAGE « Dordogne Atlantique », dont le territoire correspond au sous‐bassin le plus aval du bassin versant de la Dordogne (aval de la confluence Dordogne - Vézère)., d'une superficie de 2 700 km2 est en cours d'élaboration. La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est l'établissement public territorial de bassin de la Dordogne (EPIDOR)[19]. Le SAGE « Isle - Dronne », dont le territoire regroupe les bassins versants de l'Isle et de la Dronne, d'une superficie de 7 500 km2, a été approuvé le . La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est également l'EPIDOR[20]. Ils définissent chacun sur leur territoire les objectifs généraux d’utilisation, de mise en valeur et de protection quantitative et qualitative des ressources en eau superficielle et souterraine, en respect des objectifs de qualité définis dans le troisième SDAGE du Bassin Adour-Garonne qui couvre la période 2022-2027, approuvé le [21].
La quasi-totalité du territoire est concernée par le SAGE Isle - Dronne, seule une infime partie à l'est et au sud-est (bassin versant du Caudeau) est rattachée au SAGE Dordogne Atlantique.
Historiquement, la commune est exposée à un climat océanique aquitain[22].
En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Aquitaine, Gascogne, caractérisée par une pluviométrie abondante au printemps, modérée en automne, un faible ensoleillement au printemps, un été chaud (19,5 °C), des vents faibles, des brouillards fréquents en automne et en hiver et des orages fréquents en été (15 à 20 jours)[23].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 12,3 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14,8 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 910 mm, avec 12,1 jours de précipitations en janvier et 6,6 jours en juillet[24]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Bergerac à 20 km à vol d'oiseau[25], est de 13,2 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 792,9 mm[26],[27]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[28].
Urbanisme
Typologie
Au , Beauregard-et-Bassac est catégorisée commune rurale à habitat très dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[29].
Elle est située hors unité urbaine[30] et hors attraction des villes[31],[32].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (51,7 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (50,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
forêts (51,7 %), zones agricoles hétérogènes (43,2 %), terres arables (5,1 %)[33]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].
Villages, hameaux et lieux-dits
Outre les bourgs de Bassac et de Beauregard proprement dits, le territoire se compose d'autres villages ou hameaux, ainsi que de lieux-dits[34] :
Beauregard-et-Bassac est exposée au risque de feu de forêt. L’arrêté préfectoral du fixe les conditions de pratique des incinérations et de brûlage dans un objectif de réduire le risque de départs d’incendie. À ce titre, des périodes sont déterminées : interdiction totale du 15 février au 15 mai et du 15 juin au 15 octobre, utilisation réglementée du 16 mai au 14 juin et du 16 octobre au 14 février[37]. En septembre 2020, un plan inter-départemental de protection des forêts contre les incendies (PidPFCI) a été adopté pour la période 2019-2029[38],[39].
Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont des tassements différentiels[40]. Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie[41]. 76,8 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (58,6 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national métropolitain)[Carte 4]. Depuis le , en application de la loi ÉLAN, différentes contraintes s'imposent aux vendeurs, maîtres d'ouvrages ou constructeurs de biens situés dans une zone classée en aléa moyen ou fort[Note 3],[42].
La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982, 1983, 1999 et 2009, par la sécheresse en 1989 et 2011 et par des mouvements de terrain en 1999[35].
Toponymie
Beauregard est attestée sous la forme Belregard en 1289[43],[44], sous la forme latine Bellus Regardus en 1346 et Bel Regart en 1359[44].
Le nom vient d'une position géographique signifiant « Belle exposition »[43], (bel a été francisé en « beau » et regard signifiant « exposition »).
Bassac est attestée sous la forme latine Bassacum en 1268[44]. Ce nom dérive d'un personnage gallo-romanBacchius auquel a été ajouté le suffixe -acum[44], définissant le domaine de Bacchius.
Le nom Beauregard et Bassac est attesté en 1770[44].
En occitan, la commune porte le nom de Beuregard e Bassac[45].
Sur la planète Mars, en , l'une des cibles d'analyses poussées effectuées sur un affleurement rocheux par l'astromobile Curiosity de la NASA, est baptisée d'après l'ancienne commune de Beauregard[46].
La population de la commune étant comprise entre 100 et 499 habitants au recensement de 2017, onze conseillers municipaux ont été élus en 2020[52],[53].
Les habitants de Beauregard-et-Bassac se nomment les Beauregards[59].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[60]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[61].
En 2022, la commune comptait 308 habitants[Note 6], en évolution de +16,23 % par rapport à 2016 (Dordogne : +0,37 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
En 2015[63], parmi la population communale comprise entre 15 et 64 ans, les actifs représentent 134 personnes, soit 49,8 % de la population municipale. Le nombre de chômeurs (vingt-cinq) a augmenté par rapport à 2010 (vingt-deux) et le taux de chômage de cette population active s'établit à 18,9 %.
Établissements
Au , la commune compte trente-quatre établissements[64], dont quinze au niveau des commerces, transports ou services, huit dans l'agriculture, la sylviculture ou la pêche, sept relatifs au secteur administratif, à l'enseignement, à la santé ou à l'action sociale, deux dans la construction, et deux dans l'industrie[65].
Château de Beauregard, ancien fief des Talleyrand et des d'Abzac, détruit[47].
Le manoir de Beauregard a été édifié au XVIe siècle, peut-être sur les bases du château détruit[47]. Devenu une colonie de vacances du Comité central du groupe public ferroviaire (CCGPF), le site est fermé administrativement fin juillet 2019 à la demande du préfet pour « plusieurs manquements à la sécurité »[67].
Castel de Pomport, château-moulin du XVIe siècle[68], au bord de la Crempse.
Pierre de Belleyme (ou de Beleyme) (1747-1819), natif de Bassac[72], est un ingénieur géographe de Louis XV. On lui doit une Carte de Guyenne en 52 planches, plus connue sous le nom de Carte de Belleyme, ainsi qu'une carte de France en 85 départements[72].
↑Une unité paysagère est un pan de territoire qui présente des caractéristiques paysagères propres.
↑La superficie publiée par l’Insee est la superficie évaluée en 1975 par le service du cadastre de la Direction Générale des Impôts, corrigée des modifications communales intervenues depuis 1975. Elle comprend toutes les surfaces du domaine public et privé, cadastrées ou non cadastrées, à l'exception des lacs, étangs et glaciers de plus d'un kilomètre carré ainsi que des estuaires et ne correspond pas obligatoirement à la surface géographique[13],[14]
↑Dans les zones classées en aléa moyen ou fort, différentes contraintes s'imposent :
au vendeur d'informer le potentiel acquéreur du terrain non bâti de l’existence du risque RGA ;
au maître d’ouvrage, dans le cadre du contrat conclu avec le constructeur ayant pour objet les travaux de construction, ou avec le maître d'œuvre, le choix entre fournir une étude géotechnique de conception et le respect des techniques particulières de construction définies par voie réglementaire ;
au constructeur de l'ouvrage qui est tenu, soit de suivre les recommandations de l’étude géotechnique de conception, soit de respecter des techniques particulières de construction définies par voie réglementaire.
↑Les d'Aubusson eurent aussi quelque temps Beauregard-de-Terrasson, avec Bersac, Saint-Lazare, Peyrignac, aliénés en 1486 par Alain d'Albret, comte de Périgord, à Gillet/Gilles d'Aubusson, sire de Villac, avant d'être assez vite rachetés : cf. Société historique et archéologique du Périgord, 1878, t. V, p. 118 et 1941, t. IV, p. 297-298, : « (Les deux Beauregard, aux d'Aubusson) : ... (Beauregard offre une) confusion avec un autre Beauregard (-Bassac), dont le château dominait la vallée de la Crempse. Guy d'Aubusson, souche de la branche de Villac, paraît être mort en 1470 ; son fils Gilles lui succéda. En 1486, Alain d'Albret, comte de Périgord, qui avait de pressants besoins d'argent, vendit à Gilles les bourgs et paroisses de Beauregard, Bersac, Saint-Lazare et Peyrignac ; mais, quelque temps après, Alain fut en mesure de racheter une partie de ces biens et il chargea le cardinal d'Albret de négocier l'affaire ; Gilles ne conserva que Peyrignac... ».
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑ abcd et eJean-Luc Aubarbier, Michel Binet, Guy Mandon, Nouveau guide du Périgord-Quercy, Ouest-France, 1987, (ISBN2-85882-842-3), p. 390.
↑ a et bAbbé Carles, Dictionnaire des paroisses du Périgord, éditions du Roc de Bourzac, Bayac, 2004, (réédition à l'identique de celle de 1884 : Les titulaires et patrons du diocèse de Périgueux et de Sarlat), (ISBN2-87624-125-0), p. 203.
↑Panneau N.D de Bassac, à l'intérieur de l'église de Bassac, vu le 2 juin 2013.