Basilique Saint-Amable de Riom
La basilique Saint-Amable de Riom est le plus vaste édifice clérical d'Auvergne après la cathédrale Notre-Dame-de-l'Assomption de Clermont-Ferrand[2]. Située à Riom elle est une basilique mineure depuis 1912, date à laquelle l'évêque de Clermont demanda au pape Pie X son élévation à ce titre. Pie X daigna souscrire à cette requête par un bref le . Elle est l'une des trois basiliques du diocèse de Clermont avec la basilique Notre-Dame-du-Port à Clermont-Ferrand et la basilique Notre-Dame d'Orcival à Orcival. Modifiée au cours de l'histoire, elle a été construite en grande partie au XIIe siècle et au XIIIe siècle. Surtout connue pour le saint auquel elle fut dédiée, la basilique Saint-Amable fut un lieu de pèlerinage jusqu'au début du XXe siècle. Aujourd'hui elle est surtout connue pour son clocher et sa flèche en ardoise. Histoire de la constructionLes églises antérieuresAvant que l'église Saint-Amable soit érigée, il y avait une chapelle : On ne connaît pas la date de sa construction mais on sait qu'elle a existé pendant la vie de saint Amable (Ve siècle) et que c'est lui qui a décidé de la transformer pour établir l'église Saint-Bénigne au même emplacement. Elle fut construite par Amable de Riom au Ve siècle. Après sa mort, vers 640, elle fut rebaptisée église Saint-Amable quand l'évêque Gal II de Clermont décida de translater son corps de Clermont à Riom[3]. En 1077, l'évêque de Clermont Durand la confia à Pierre de Chavanon, fondateur de l'abbaye de Pébrac, pour la réformer et l'élever en abbatiale[4]. L'église actuelleElle commença à être érigée au troisième quart du XIIe siècle par la nef, et continuée au début du XIIIe siècle avec le choeur. Au nord, les chapelles latérales furent ajoutées aux XVe et XVIe siècles, au sud seulement au milieu du XVIIIe siècle. De cette époque date aussi la façade. Le clocher surplombant la croisée fut ajouté au XIXe siècle[5]. Sa longueur de 64,50 mètres[2] et sa largeur de 27 mètres[2] la placent, en termes de superficie, juste après la cathédrale Notre-Dame de Clermont-Ferrand. Elle fut gravement endommagée par les forts séismes qui secouèrent la région en 1477 et 1490[6]. DescriptionLa nefLa nef est la partie la plus ancienne de l'église actuelle. Son style roman tardif fait qu'elle réunit à la fois le roman et le gothique. Elle compte 7 travées toutes légèrement asymétriques. Sa hauteur de voûte est de 16,15 mètres et sa largeur de 7,10 mètres[2]. La voûte des bas-côtés est soutenue par des arcs-doubleaux. Les chapiteaux de ses nefs latérales sont absolument identiques, par la forme et la décoration, à ceux de la grande nef. Un décapage des piliers en (1975) a permis de découvrir sur une des voûtes du bas-côté nord des fresques sur fond rouge relatant la vie de Jésus-Christ qui sont datées du début XVe siècle. Le transeptLe transept a été restauré, et non pas rebâti, au XIXe siècle avec des décorations et des mosaïques polychromes. Dans les bras nord et sud se trouvent des chapelles qui ont été construites en 1859 lors de la reconstruction du transept par l'architecte Aymon Mallay. Dans le bras nord du transept ou peut voir deux tableaux :
À la suite de sa guérison le peintre parisien offre une toile aujourd'hui exposée dans le bras nord du transept. On y voit saint Amable recevant un reliquaire de la part d'un ange et guérissant un malade sur fond de ville en flamme. Cet arrière-fond évoque un de ses miracles lors du siège de Riom en 1135. Le serpent au premier plan rappelle un de ses trois dons, celui de chasser le serpent et de guérir les morsures. Le chœurDe style gothique classique, il est de forme polygonale et a été construit entre 1230 et 1235[7]. Il se compose d'un vaisseau central de 12,40 mètres de long et de largeur égale à celle de la nef (7,10 m). Le déambulatoire et les trois chapelles rayonnantes le complètent[2]. Au sommet de la voûte se trouve la clef de voûte représentant un Christ bénissant. À cette clef de voûte aboutissent huit branches venant des huit piliers qui l'entourent.
Les chapelles latérales
Érigées au XVe siècle elles sont surélevées de deux marches. La plupart des fenêtres ont conservé leurs meneaux d'origine; en revanche les vitraux ont été brisés à la Révolution. Les voûtes reposent sur des nervures piriformes qui convergent autour de belles clés de voûte à écussons ; leurs retombées s'appuient sur des culs-de-lampe ornés de petits personnages.
Érigées en 1747–1750[2] au moment de la destruction du cloître en ruine de l'ancienne abbaye augustinienne de Saint-Amable. Elles sont comparables aux chapelles latérales nord en termes de dimensions et de niveau mais les fenêtres sont cintrées selon la mode de l'époque ainsi que les voûtes et les nervures. La façadeLa façade occidentale actuelle a été construite en 1750, ses décorations sont de style Louis XV. La partie inférieure est percée d'une grande porte centrale et de deux portes latérales, dont toutes offrent une jolie décoration de style Louis XV. Au-dessus des portes latérales s'ouvre un oculus encadré de guirlandes de feuillages et de fleurs. Elle est l'œuvre de François-Charles Dijon (1705–1785, ingénieur des Ponts et Chaussées de la généralité d'Auvergne. C'est une des rares réalisations d'architecture religieuse classique en Auvergne[5]. L'étage supérieur contrebuté par des consoles renversées, présente une vaste baie flanquée de chaque côté de deux pilastres. Un entablement les couronne, surmonté d'un fronton triangulaire dont les angles portent des acrotères ornés : celui du sommet, d'une croix, les deux autres de pots à feu. La sacristieCréée en 1860, la sacristie actuelle remplace l'ancienne sacristie qui se trouvait adossée au bras nord du transept et au chœur. Elle abrite de magnifiques boiseries réalisées en 1687 par André Boysen, ébéniste à Clermont, et Noël Mercier, menuisier sculpteur, à Gannat. Ces boiseries constituaient les dorsaux des stalles formant tout le long du déambulatoire une barrière ininterrompue. Le clocherLe clocher de l'église actuelle date du milieu du XIXe siècle ; il a été reconstruit par l'architecte Aymon Mallay. Il est surmonté d'une flèche en bois recouverte d'ardoise qui était, avant la Révolution en pierre de taille et de hauteur bien plus imposante. Les deux étages du clocher sont séparés par une moulure en bandeau. Le premier de style roman, le second de style gothique. Aujourd'hui il abrite de superbes cloches dont les Riomois sont fiers. Description des cloches
Poids : 4 080 kg ; diamètre : 1,84 mètre. Première cloche du diocèse de Clermont par son poids et par ses dimensions. Amable a pour devise : « Amable je m'appelle ; dix mille je pèse (livres) ; qui ne veut pas le croire me soupèse[2] ». Elle fut refondue par Pierre Baudoin Fondeur à Riom en 1865 ;
Poids : 2 737 kg ; diamètre : 1,63 mètre. Troisième cloche du diocèse de Clermont par ses dimensions Jacques fut refondue par J. B. Decharme en 1816. La cloche précédente fondue en 1816 fut enterrée dans la chapelle des marchands (derrière la statue en plâtre de saint Amable) pendant la Révolution pour ne pas être saisie par les révolutionnaires ;
Poids : 2 056 kg ; diamètre : 1,51 mètre. Les quatre lignes d'inscription ont été limées à la Révolution sauf la date et le nom du fondeur :JB Barrard Fondeur fondue en 1783. Sauvée de la destruction par son installation au clocher de Notre-Dame du Marthuret. Il semble que cette cloche soit Bénigne ;
Poids : 500 kg ; diamètre : 1 mètre. Elle fut fondue en 1882 par Vauthier fondeur à Saint-Émilion. Le mobilierLe maître autelLe maître-autel a été réalisé de 1765 à 1766 par Jean-Baptiste Arbieu, sculpteur à Clermont[5]. Avant lui, il y avait deux autels dans le chœur : l'autel paroissial orné d'un retable du sculpteur riomois Languille, et tout au fond contre le déambulatoire l'autel du chapitre. C'est au XVIIIe siècle qu'on les supprima pour construire un maître-autel biface, l'un tourné vers les fidèles, l'autre vers le chapitre. Il fut d'abord placé sous la coupole puis au XIXe siècle, il fut déplacé dans la première travée du chœur. L'ensemble repose sur trois marches de marbre. Il est constitué d'une cuve en marbre sur lequel reposent à ses extrémités deux anges en marbre de Carrare, œuvre de Dominique Fossati, de Marseille, en 1771[5]. Au centre, le tabernacle doré est surmonté d'un baldaquin et d'une coupole. La châsseLa châsse initiale fut achevée en 1477 par Jean Adam, orfèvre à Saint-Pourçain. Elle était en argent et elle représentait une petite église surmontée par des lions, elle fut fondue à la Révolution. La châsse actuelle date de 1814 ; elle fut réalisée par Laroze orfèvre à Clermont. Elle est en bois de noyer plaqué d'argent et de vermeil et forme une église à dôme surmontée d'une effigie de saint Amable. Elle se trouve actuellement dans la chapelle axiale de la basilique. Les vitrauxLe peintre verrier Michel Durand, successeur de Max Ingrand, a réalisé en 1975 les verrières figuratives des baies 0 à 4, 21 à 29, 33, 35 et 37[8]. Trois verrières représentant les miracles de saint Amable ont été exécutées en 1854 par Étienne Thevenot pour les baies 5, 7 et 9[9]. Les baies 6, 8 et 10 sont décorées de vitraux représentant la vie de saint Joseph dus au peintre verrier Lucien Chatain sur des cartons d'Émile-Joseph Delalande ont été réalisés en 1885[10]. Le peintre verrier Laurent Lachaize a exécuté en 1870 trois verrières représentant saint Joachim, l'Immaculée conception et sainte Anne pour les baies 16, 18, 20[11]. Les vitraux représentant le don du rosaire à saint Dominique et le don du scapulaire à saint Simon Stock (baies 24 et 26), sont de Félix Gaudin sur des cartons d'Eugène Grasset, en 1889[12]. L'église possède deux vitraux réalisés par Adrien Baratte : Déploration du Christ (baie 31) et Assomption de la Vierge (baie 34)[13]. La verrière représentant sainte Élisabeth de Hongrie, baie 36, est des frères Mauméjean, après 1928[14]. Étienne Thevenot a exécuté les verrières des fenêtres hautes du chœur, baies 101 à 104, 107 à 118, en 1844, représentant les douze apôtres ainsi que saint Austremoine, premier évêque d'Auvergne, saint Amable, saint Bénigne et saint Gervais et Protais[15]. L'orgueLe buffet d'orgue actuel a été réalisé pas le facteur d'orgues alsacien Joseph Callinet en 1834[7]. Il possède quatre tours rondes en chêne. En 1896[1], sur commande de l'organiste de la basilique, le compositeur Félix Artance, le facteur d'orgues Charles Anneessens reconstruit la totalité de la partie instrumentale de l'orgue. Cet orgue romantique est composé de 36 jeux répartis sur 2 claviers et un pédalier (les claviers ont 56 notes : ut à sol, le pédalier, 30 notes : ut à fa). Composition actuelle de l'orgue
Notes et références
Voir aussiBibliographie
Articles connexes
Liens Externes
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