Bénigne de Dijon
Bénigne de Dijon (parfois aussi appelé Broingt et Bénin) est un saint catholique, prêtre, disciple de Polycarpe de Smyrne, venu évangéliser la Gaule avec le prêtre Andoche, le diacre Thyrse et saint Andéol. Il subit le martyre en raison de sa foi à Dijon vers l'an 178[1]. Éléments biographiquesBénigne de Dijon, dont le nom signifie « bon saint » (benignus en latin)[1] est connu par deux sources principales, les Actes des martyrs bourguignons et le récit fait par Grégoire de Tours de l'invention des reliques par son aïeul l'évêque Grégoire de Langres. Bénigne serait issu d’une famille d’Ephèse (aujourd’hui Selcuk), située à quarante kilomètres au sud de Smyrne (l'actuelle Izmir en Anatolie, ancienne Asie mineure, à l'ouest de la Turquie)[2]. Selon la tradition, saint Polycarpe de Smyrne (lui-même disciple de l'apôtre Jean) aurait envoyé le prêtre Bénigne pour évangéliser la Gaule avec saint Andoche, prêtre, saint Thyrse, diacre (tous deux vénérés à Saulieu), ainsi que saint Andéol, sous-diacre (vénéré à Bourg-Saint-Andéol). D'abord reçu à Autun par Faust, père de saint Symphorien, Bénigne serait ensuite parti vers 164 pour Langres où la sœur de Fauste, Léonille, demeurait. Elle avait trois fils, Speusippe, Éleusippe et Méleusippe, âgés d’une vingtaine d’années, instruits, distingués et païens comme leur père[3],[4]. Fauste confia à Bénigne la mission de les convertir, ce qu'il fit[2]. ll se rendit ensuite à Dijon. Pour réunir les chrétiens dijonnais, Bénigne bénit deux oratoires souterrains : l’un dédié à saint Jean Baptiste et à saint Jean l’Évangéliste – sur lequel sera construite quelques siècles plus tard, l’église Saint-Jean – , l’autre à saint Etienne, à l’intérieur du castrum, l’enceinte de la ville. Ce dernier, au fil du temps, devint l’église Saint-Étienne, aujourd’hui désaffectée[2]. Une vierge nommée Paschasie l'aida matériellement et dans son évangélisation. Arrêté à Épagny en Côte-d'Or vers 178 sous Marc-Aurèle, il fut torturé, plusieurs fois secouru miraculeusement par un ange selon la croyance, puis mis à mort[2]. CulteAu début du VIe siècle, l'évêque Grégoire de Langres désira mettre un terme au culte rendu par les fidèles auprès du tombeau d'un païen. D'après la légende rapportée par Grégoire de Tours, petit-fils de Grégoire de Langres, il changea d'avis après un songe qui lui aurait révélé que le tombeau contenait les reliques du martyr Bénigne[5] : un saint Bénigne martyr figure bien au martyrologe hiéronymien à la date du ; cependant, il ne semble pas avoir eu de lien avec Dijon et ne faisait l'objet d'aucune vénération en ce lieu jusqu'au début du VIe siècle[6]. Sur son supposé tombeau à Dijon est donc érigée au début du VIe siècle par Grégoire de Langres une basilique, devenue l'abbaye Saint-Bénigne de Dijon, puis plus tard la cathédrale de Dijon[7]. Les résultats d'une campagne de fouilles menées dans la crypte de la cathédrale entre 2003 et 2020 laissent supposer que la tombe de saint Bénigne a été retrouvée[7],[8]. Le diocèse de Dijon (créé en 1731 à partir de celui de Langres et devenu archidiocèse métropolitain en 2022), a reçu pour patron principal ce martyr dijonnais Saint-Bénigne par un bref du cardinal J-B. Caprara[9], légat du pape entre 1801 et 1810. Initialement fêté le 1er novembre[7], Saint Bénigne est fêté dans l'archidiocèse de Dijon le 13 novembre[5]. PostéritéÉglises portant son patronyme
Iconographie
Personnages célèbres portant son patronyme
Autres lieux
Critiques sur l'historicité du personnageLe récit est considéré par des historiens comme un faux légendaire du début du VIe siècle, visant à ramener dans l'orthodoxie le culte rendu par la population de Langres au tombeau d'un inconnu probablement païen. Il ferait penser à une falsification qu'on peut dater du début du VIe siècle, et qui visait à prouver une origine très ancienne pour les évêchés de Langres, Besançon, Valence et Autun[6]. Inscrivant Bénigne, présenté comme prêtre, au sein d'un groupe de clercs qui compte également Thyrse et Vallier, ces légendes ont probablement été écrites par un clerc séculier qui appartenait à la communauté fondée par Grégoire pour assurer la garde du tombeau et l'orthodoxie du culte qui y était célébré ; elles sont truffées d'anachronismes[12]. André Vauchez[13] décrit ainsi le contexte de développement du culte de Bénigne :
Toutefois, la Passion de saint Bénigne est considérée comme un texte fondateur[14]. Notes et sources
Voir aussiBibliographie
Liens externes
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