Ambazac se trouve au nord-est de Limoges, près de la limite du département de la Creuse.
Le territoire de la commune se situe sur le piémont méridional des monts d'Ambazac, et touche en son extrémité sud le Taurion, affluent de la Vienne. Le bourg se trouve sur le plateau d'où partent plusieurs cours d'eau qui ont creusé des vallées dans les roches métamorphiques (gneiss). Une plage de galets suspendue, vestige d'une ancienne rivière datant de l'Eocène, comporte un gisement de kaolin et est encore visible au sud de la commune. Ce site a été étudié par des chercheurs de l'université de Nancy entre 1965 et 1970.
La commune est arrosée par le « Beuvreix » dit aussi le « Parleur », affluent du Taurion ainsi que par la Cane, affluent de la Vienne.
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14,9 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 032 mm, avec 13,5 jours de précipitations en janvier et 7,8 jours en juillet[4]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Saint-Léger-la-Montagne à 8,17 km à vol d'oiseau[5], est de 10,4 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 371,7 mm[6],[7]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[8].
Urbanisme
Typologie
Au , Ambazac est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[9].
Elle appartient à l'unité urbaine d'Ambazac[Note 1], une unité urbaine monocommunale constituant une ville isolée[10],[11]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Limoges, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[11]. Cette aire, qui regroupe 127 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[12],[13].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (52,6 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (51,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
forêts (50,7 %), prairies (18,5 %), zones agricoles hétérogènes (18,4 %), zones urbanisées (7,9 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (1,8 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (1 %), mines, décharges et chantiers (0,7 %), terres arables (0,5 %), eaux continentales[Note 3] (0,5 %)[14]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
L'accès à l'A20 est à 8 km en direction de Châteauroux et à 9 km en direction de Limoges. Ambazac et accessible par l'A20 par la sortie 27 Ambazac-Bonnac-la-Côte. La ville d'Ambazac est traversée par la RN 714 déclassée en RD 914 qui relie Limoges à Guéret.
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie[17]. 43,2 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (27 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national métropolitain)[Carte 2]. Depuis le , en application de la loi ÉLAN, différentes contraintes s'imposent aux vendeurs, maîtres d'ouvrages ou constructeurs de biens situés dans une zone classée en aléa moyen ou fort[Note 4],[18].
La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982, 1999 et 2003 et par des mouvements de terrain en 1999[15].
Risque technologique
La commune est en outre située en aval des barrages de Lavaud-Gelade, dans la Creuse, un ouvrage de classe A[Note 5]et de Saint-Marc en Haute-Vienne, classé B, surclassé en A. À ce titre elle est susceptible d’être touchée par l’onde de submersion consécutive à la rupture de cet ouvrage[20].
Risque particulier
Dans plusieurs parties du territoire national, le radon, accumulé dans certains logements ou autres locaux, peut constituer une source significative d’exposition de la population aux rayonnements ionisants. Selon la classification de 2018, la commune d'Ambazac est classée en zone 3, à savoir zone à potentiel radon significatif[21].
Toponymie
Le nom de la commune découle d'un domaine de l'époque celtique ; le nom est composé d'un patronyme, Ambaciaco, et d'un suffixe habituel, -acum, marque d'une propriété en langue gauloise. Ambasiacum castrum est relevé au XIe siècle, Ambasacus au XIVe siècle[22]. Ce nom deviendra Embasac [ɛ̃baˈza] en occitanlimousin.
Histoire
Le nom du bourg apparaît pour la première fois sur une monnaie mérovingienne au VIIe siècle, sous la forme Ambaciaco. La ville est située à une dizaine de kilomètres au sud du site de l'abbaye de Grandmont, située sur le territoire de la commune de Saint-Sylvestre.
Au VIe siècle devait exister à proximité un monastère, qui avait été acquis, vers 1086, par Pierre le Grammairien, abbé de Saint-Augustin-lès-Limoges. La congrégation était placée dès cette époque sous la protection de saint Antoine. L'église paroissiale a été construite peu après mais il ne subsiste rien de ce qui avait été construit au XIIe siècle.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[30]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[31].
En 2021, la commune comptait 5 558 habitants[Note 6], en évolution de −1,44 % par rapport à 2015 (Haute-Vienne : −1,09 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Radio locale « Radio Open FM 98.9 », la radio FM des monts d'Ambazac et Val du Taurion.
Économie
L'économie traditionnelle de la région d'Ambazac - polyculture et élevage - a été modifiée par la découverte, en 1948, d'un gisement d'uranium à très forte teneur. Ce gisement, aujourd'hui épuisé, a été le point de départ d'une prospection systématique de la région. De nouveaux gisements ont été découverts et sont exploités par carrière ou par mine. L'uranium limousin a contribué, de façon notable, à l'alimentation en combustible de l'industrie nucléaire française.
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
L'église Saint-Antoine d'Ambazac.
Châsse-reliquaire dite de saint Étienne de Muret dans l'église Saint-Antoine.
Le Musée de la minéralogie comprend un espace consacré au photographe Izis[37].
Patrimoine naturel
Ambazac est concernée par plusieurs zones d'intérêt écologique, faunistique et floristique dites ZNIEFF : Monts d'Ambazac - Bois et caves de la zone centrale ; cette ZNIEFF est une zone de type I contenue dans la zone de type II intitulée "Monts d'Ambazac et vallée de la Couze" ; une autre ZNIEFF de type II qui couvre la vallée du Taurion concerne marginalement la commune. Elle bénéficie également de deux sites Natura 2000 : mine de Chabannes et souterrains des monts d'Ambazac (zone spéciale de conservation) et vallée du Taurion et affluents (zone spéciale de conservation) par arrêté du .
Le territoire communal possède encore de nombreuses zones humides : étangs, ruisseaux et prairies organiques ou paratourbeuses. Plusieurs sont remarquables (prairies inondables du Beuvreix, marais de Coqui, Ganne de Jumeau...). Ces habitats remarquables sont activement menacés par le drainage, le remblaiement et l'urbanisation anarchique. Heureusement la présence de communautés végétales relevant de la directive Habitats (aulnaies, bas-marais, prairies maigres de fauche...) et la présence d'espèces végétales protégées (Sibthorpie d'Europe) constituent les meilleurs garants de leur nécessaire préservation.
Personnalités liées à la commune
Jean Clément, (1879-1941), Pharmacien Industriel, officier de la Légion d’Honneur, porteur de La Croix de Guerre 14-18, né à Ambazac, a fondé l’Orphéon Limousin renommé « Société des Chanteurs Limousins » après la Grande Guerre. Une plaque commémorative lui rend hommage au 9 de l’avenue du Général de Gaulle.
Izis (1911-1980), photographe fut réfugié pendant la dernière guerre à Ambazac avec sa famille. Un espace lui est consacré au sein du Musée de la minéralogie ;
Catherine Cesarsky, astrophysicienne française, née le à Ambazac : directrice des Sciences de la Matière au CEA (1994 – 1999), directrice générale de l'Observatoire européen austral (1999 à 2007), présidente de l'Union astronomique internationale (UAI) (août 2006) et Haut-Commissaire du Commissariat à l'énergie atomique du à .
Gérard Braye, adjoint au maire d'Ambazac qui fut aussi le mécanicien de Jacques Anquetil ;
Maxime Méderel (1980-), coureur cycliste est un habitant ici ;
Thierry Fabre (1982-), ancien international Français de judo, est professeur à l'Olympique Judo Ambazac.
José Gregorio, ancien Champion international de Boxe Française, aujourd'hui producteur d'huile d'olive et professeur de Boxe (Ambazac Savate Boxe Française)[38].
D'argent au tau d'azur, au chef de gueules chargé d'une aigle d'or issant de la partition.
Le blason, dessiné par M. Pierre Faure, a été approuvé par le conseil municipal dans sa séance du [39].
Le Tau, ou croix de Saint-Antoine, rappelle que l'église Saint-Antoine a été fondée près d'un monastère acquis, vers 1086, par Pierre le Grammairien, abbé de Saint-Augustin de Limoges. La congrégation a été, à cette époque, placée sous protection de saint Antoine.
L'aigle placée dans la partie supérieure rappelle les figures d'aigles d'or qui décorent la dalmatique de saint Étienne de Muret faisant partie du trésor d'Ambazac et se trouvant dans l'église Saint-Antoine d'Ambazac.
↑Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de 200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
↑Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
↑Dans les zones classées en aléa moyen ou fort, différentes contraintes s'imposent :
au vendeur d'informer le potentiel acquéreur du terrain non bâti de l’existence du risque RGA ;
au maître d’ouvrage, dans le cadre du contrat conclu avec le constructeur ayant pour objet les travaux de construction, ou avec le maître d'œuvre, le choix entre fournir une étude géotechnique de conception et le respect des techniques particulières de construction définies par voie réglementaire ;
au constructeur de l'ouvrage qui est tenu, soit de suivre les recommandations de l’étude géotechnique de conception, soit de respecter des techniques particulières de construction définies par voie réglementaire.
↑Le classement des barrages est fonction de deux paramètres : hauteur et volume retenu[19].
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )