Alexis-Armand Charost
Alexis-Armand Charost, né le au Mans[1], mort le à Rennes, agrégé de lettres et docteur en théologie, est évêque du diocèse de Lille puis archevêque de Rennes. Ses prises de position et son rôle, lors de l'occupation de la ville de Lille et du département du Nord, pendant la Première Guerre mondiale par les armées allemandes, lui ont valu la Légion d'honneur. BiographieFils d'Alexis Isidore Joseph Charost, employé des chemins de fer de l'Ouest âgé de trente ans, et de Marie Louise Girauld, son épouse âgée de trente-deux ans, Alexis-Armand Charost est né le au Mans, au domicile familial situé 3 rue de Foisy[2]. Études, ordination et consécrationIl étudie la théologie catholique et la philosophie au petit séminaire de Précigné, puis au grand séminaire du Mans, à Rome et à Angers. Il est ordonné prêtre, à Rome à l'âge de 22 ans, le , puis enseigne dans une école catholique. De à , il est directeur de l'internat de Notre-Dame-de-la-Couture au Mans puis secrétaire personnel de l'archevêque de Rennes Guillaume-Marie-Joseph Labouré, de à . Il est également vicaire général de l'archevêché de Rennes de à . Le pape Pie X le nomme le évêque titulaire de Miletopolis (de), auxiliaire de l'évêque de Cambrai qui en fait son vicaire général pour les arrondissements de Lille, Hazebrouck et Dunkerque. Il est sacré en la métropole Saint-Pierre de Rennes le suivant. Quelques mois plus tard, le , il devint le premier évêque de Lille. Première Guerre mondialeAlexis-Armand Charost est arrivé à Lille en où il a pris ses fonctions d'évêque dans le diocèse nouvellement créé. Pendant le conflit, le Nord (et donc Lille, siège de l'évêché) est occupé par les troupes allemandes. Face à l'absence d'autorités civiles (internement du préfet), il fait front à l'occupant et prend énergiquement la défense des populations du Nord qui subissent des exactions en tout genre : pillages, travaux forcés, enlèvements et déportations. L'évêque de Lille en appellera à Benoît XV. Ce dernier, fidèle à sa politique d'« imparzialità », ne fera jamais état de ces faits et décevra ainsi les espoirs des évêques et cardinaux des régions occupées qui lui avaient fait confiance. Le , le gouverneur ordonne à l'évêque de déconsacrer les cloches des églises, ce qu'il refuse catégoriquement en expliquant « que sa conscience interdisait à l'évêque de déférer à la demande qui lui était faite, les cloches devant être transformées en engins de guerre, dirigés contre son pays. »[3] Malgré ses protestations, la plupart des cloches seront saisies. Les heurts entre l'évêché et l'armée allemande sont légion : celle-ci a toujours cherché à connaître les biens de l'église afin de s'en emparer. L'évêque avait interdit aux prêtres du diocèse de les communiquer à l'occupant. Le matin du , à 8 h, les églises de Lille sont envahies par l'armée allemande afin de perquisitionner et rechercher toute cachette susceptible de contenir les biens et trésors de l'église afin de les emmener à la Kommandantur. Pour son attitude pendant le conflit, la Légion d'honneur lui est remise le par M. Delesalle, maire de Lille, lors d'une cérémonie à l'évêché. L'ayant obtenue en , Charost avait demandé qu'on la lui remette à Lille. RennesEn , le pape Benoît XV le nomme archevêque de Chersenèse (de) (Chersonesus in Zechia), coadjuteur de l'archevêque de Rennes, archevêché dont il devient l'ordinaire à la mort du cardinal Auguste-René-Marie Dubourg le . Lors du consistoire du , le pape Pie XI le crée cardinal avec le titre de cardinal-prêtre de S. Maria della Vittoria. Il appuie le catholicisme intransigeant breton et son organe Le Nouvelliste de Bretagne, se montre assez méfiant à l'égard du parti démocrate populaire et sympathisant de l'Action française. Il prend la tête du combat contre la politique anticléricale du cartel des gauches. Il tarde à obéir aux directives pontificales après la condamnation de l'Action française en . Il se résout en à prendre le parti d'une fraction du conseil d'administration du Nouvelliste de Bretagne menée par Jules Dassonville contre une autre menée par Eugène Delahaye, qu'il soutenait jusqu'alors, partisan d'une alliance avec les royalistes et hostile au PDP[4]. En , l'archevêque de Rennes préside à Notre-Dame de Paris les funérailles du cardinal Louis-Ernest Dubois, archevêque de Paris, en présence des autorités locales et nationales, de 65 archevêques, évêques, patriarches, archimandrites et abbés de France et de l'étranger, du clergé et des fidèles de Paris. Il meurt le à Rennes et est enterré dans la cathédrale métropolitaine de cette même ville. Monseigneur Charost, buste sculpté par Henri Soubricas, exposé dans la cathédrale Notre-Dame-de-la-Treille, a été inauguré le devant le portail Saint-Joseph de la cathédrale en hommage au soutien moral qu'il a apporté à la population lilloise. Il a depuis été transféré à l'intérieur de l'édifice. ArmesCoupé : 1° d'hermine à Notre-Dame de la Treille d'or ; 2° de gueules à 2 clefs passées en sautoir, l'une d'or et l'autre d'argent, les pannetons en haut. DistinctionsVoir aussiNotes et références
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