Prêtre mariste ordonné le , Alexandre Poncet est nommé à la paroisse française de Londres de à . Il passe trois ans au front lors de la Première Guerre mondiale en tant qu'infirmier : de cette expérience décisive, il rédige à Futuna un cahier de souvenirs dactylographié, publié[1] seulement en . Il prolonge ensuite sa présence au Royaume-Uni de trois ans en tant qu'enseignant au scolasticat mariste de Paignton, acquérant ainsi une excellente maîtrise de la langue anglaise[2].
Désireux de servir en territoire de mission, il passe deux années à Wallis, territoire français largement catholique depuis les années et alors administré par le clergé des Îles Tonga[2]. Poncet revient à Wallis en après avoir été nommé vicaire apostolique de Wallis-et-Futuna et évêque titulaire de Basilinopolis le . Il apprend consciencieusement le wallisien, la langue locale d'Uvéa[2] et supervise le clergé local, la mission ayant un rôle prépondérant dans l'encadrement de la population[3].
De tradition familiale royaliste, Alexandre Poncet use de ses pouvoirs pour refuser le rattachement du protectorat de Wallis-et-Futuna à la France libre en , dans une démarche inverse aux autres territoires français de l'océan Pacifique et notamment à la Nouvelle-Calédonie et aux Nouvelles-Hébrides, proches et tutélaires de Wallis-et-Futuna[4]. Cet attachement au régime de Vichy dans un vaste ensemble géographique unissant les Alliés contre l'empire du Japon se traduit par un isolement total de 17 mois sans ravitaillement. En , les Forces françaises libres débarquent, suivies de l'armée américaine qui fait de Wallis une base de reconquête contre le Japon dans la guerre du Pacifique en accord avec le général de Gaulle. L'évêque finit par accepter cette situation nouvelle durant laquelle l'abondance succède à la pénurie[4].
Après guerre
En 1951, un statut pour Wallis et Futuna au sein de l'Union française est à l'étude. Alexandre Poncet souhaite qu'au préalable, une constitution coutumière soit rédigée. En octobre 1959, l'évêque élabore un premier projet de loi, où le clergé aurait eu un rôle dans les instances de gouvernement et où la chefferie aurait été sous contrôle de l'administration territoriale. Ces dispositions sont retirées dans la suite des négociations[5].
Fin de vie
À 75 ans, le , Alexandre Poncet se démet de sa charge d'évêque et rédige un volumineux manuscrit sur l'histoire de Wallis[2], largement autobiographique[6]. Il décède en à l'âge de 88 ans et est inhumé en la cathédrale Notre-Dame-de-l'Assomption de Mata Utu.
Notes et références
↑Alexandre Poncet (préf. Odon Abbal), Un prêtre aux armées, Ysec Editions, , 150 p. (ISBN9782846731393)
↑ abc et dMichel Darmancier, « Mgr Alexander Poncet (1884-1973) », Journal de la Société des Océanistes, année 1974 n° 42-43, pp. 120-121 (lire en ligne)
↑Frédéric Angleviel, « Religion et société en Nouvelle-Calédonie et en Océanie : Wallis-et-Futuna : l’alliance de la grande chefferie et de la croix dans la République », Religion et société en Nouvelle-Calédonie et en Océanie, Centre Michel de l'Hospital (P.U. Clermont), , p. 140-151 (ISBN978-2-912589-38-5, lire en ligne)
↑Sophie Chave-Dartoen, « Introduction », dans Royauté, chefferie et monde socio-cosmique à Wallis ('Uvea) : Dynamiques sociales et pérennité des institutions, pacific-credo Publications, coll. « Monographies », (ISBN978-2-9563981-7-2, lire en ligne)
↑Raymond Mayer, « Le classement des archives administratives de Wallis-et-Futuna (1951-2000) de Gildas Pressensé », Journal de la Société des Océanistes, no 129, , p. 305–322 (ISSN0300-953x, lire en ligne, consulté le )