Le choix de cette dissolution est pris après la défaite de la liste Renaissance aux élections européennes qui ont eu lieu le 9 juin 2024[1].
En Isère, le scrutin est marqué par la déroute du camp présidentiel, qui perd ses quatre députés au profit de l'extrême-droite qui en gagne deux et du Nouveau Front populaire pour les deux autres. Au final, la gauche s'ancre dans le sud du département en améliorant considérablement son score, avec jusqu'à 76 % des voix à Grenoble, tandis que le Rassemblement national et son allié obtiennent les trois circonscriptions les plus au nord.
Est élu au premier tour le candidat qui réunit la majorité absolue des suffrages exprimés et un nombre de voix au moins égal au quart des électeurs inscrits dans la circonscription, soit 25 %. Si aucun des candidats ne satisfait ces conditions, un second tour est organisé entre les candidats ayant réuni un nombre de voix au moins égal à un huitième des inscrits, soit 12,5 %. Les deux candidats arrivés en tête du 1er tour se maintiennent néanmoins par défaut si un seul ou aucun d'entre eux n'a atteint ce seuil. Au second tour, le candidat arrivé en tête est déclaré élu[4],[5].
Le seuil de qualification basé sur un pourcentage du total des inscrits et non des suffrages exprimés rend plus difficile l'accès au second tour lorsque l'abstention est élevée. Le système permet en revanche l'accès au second tour de plus de deux candidats si plusieurs d'entre eux franchissent le seuil de 12,5 % des inscrits. Les candidats en lice au second tour peuvent ainsi être trois, un cas de figure appelé « triangulaire ». Les second tours où s'affrontent quatre candidats, appelés « quadrangulaire » sont également possibles, mais beaucoup plus rares[3],[6].
Partis et nuances
Les résultats des élections sont publiés en France par le ministère de l'Intérieur, qui classe les partis en leur attribuant des nuances politiques. Ces dernières sont décidées par les préfets, qui les attribuent indifféremment de l'étiquette politique déclarée par les candidats, qui peut être celle d'un parti ou une candidature sans étiquette[7].
Tous les autres partis se voient attribuer l'une ou l'autre des nuances suivantes : EXG (extrême gauche), DVG (divers gauche), ECO (écologiste), REG (régionaliste), DVC (divers centre), DVD (divers droite), DSV (droite souverainiste) et EXD (extrême droite). Des partis comme Debout la France ou Lutte ouvrière ne disposent ainsi pas de nuances propres, et leurs résultats nationaux ne sont pas publiés séparément par le ministère, car mélangés avec d'autres partis (respectivement dans les nuances DSV et EXG)[10].
La première circonscription de l'Isère, détenue depuis 2017 par Olivier Véran, est composée des parties Nord et Est de la ville de Grenoble, ainsi que de treize communes du nord-est de l'agglomération grenobloise jusqu'au Moyen-Grésivaudan, dont Meylan, Saint-Ismier et La Tronche. Arrivé largement en tête face au député sortant, Hugo Prevost l'emporte au second tour avec 1318 voix d'avance. Il réunit cependant 55 % des voix à Grenoble[13], tandis qu'Olivier Véran est en tête à Meylan avec 48 % des voix[14].
L'écologiste Cyrielle Chatelain est réélue en améliorant de dix points son score entre 2022 et 2024. Elle obtient 69 % des voix à Saint-Martin-d'Hères, 67 % à Échirolles, 63 % à Eybens comme à Gières et 54 % à Vizille[16].
La troisième circonscription de l'Isère est constituée des parties Ouest et Sud de Grenoble, d'une partie de la ville de Fontaine et de trois communes situées aux pieds du massif du Vercors : Noyarey, Sassenage et Veurey-Voroize. Longtemps un bastion de la gauche, détenu par le maire socialiste de Grenoble Michel Destot, elle est remportée en 2017 par la macroniste Émilie Chalas qui sera battue par Élisa Martin (la France insoumise), alors première adjointe au maire de Grenoble, dès la législature suivante.
La députée sortante insoumise est réélue en améliorant considérablement son score, passant de 57 % des voix à presque 70 %, dont 76 % à Grenoble, 62 % à Fontaine et 52 % à Sassenage[22]. La candidate du Rassemblement national est en tête à Noyarey avec 52 % des suffrages[23].
Bastion de la gauche, elle est remportée pour la première fois par la socialiste Marie-Noëlle Battistel lors d'un scrutin partiel en 2010, toujours réélue depuis. Deux ans plus tard, l'extrême-droite se hisse pour la première fois au second tour, mais la députée sortante est réélue confortablement. Elle est largement en tête dans les parties les plus urbaines de la circonscription, notamment à Fontaine, Pont-de-Claix, Claix, Seyssinet-Pariset et Seyssins (61 à 71 %[25],[26],[27],[28]), mais est plus vivement concurrencée à La Mure (53 %) et Vif (50 %)[29].
La cinquième circonscription de l'Isère est située au centre-est du département, et dont les communes les plus peuplées sont Saint-Égrève, Crolles, Pontcharra, Villard-Bonnot et Domène. Ancien bastion du député socialiste François Brottes, le député sortant écologiste Jérémie Iordanoff est élu pour la première fois en 2022 face à un candidat macroniste, avec une très courte avance. Le candidat du Rassemblement national se hisse au second tour pour la première fois dans cette circonscription et le candidat du camp présidentiel, arrivé troisième, se désiste en faveur de sortant, qui est largement réélu. Ce dernier obtient plus de 70 % des voix à Saint-Égrève et Crolles[34],[35], contre moins de 55 % à Pontcharra et Domène[36],[37], tandis que l'extrême-droite est en tête à Saint-Geoire-en-Valdaine[38].
La sixième circonscription, créée en 2010, couvre l'extrémité nord du département. L'extrême-droite y réalise dès le début de bons scores et est en constante progression : de 22 % en 2012, le Rassemblement national accède au second tour en 2017 au second tour et obtient 45 % des voix, puis Alexis Jolly en élu de justesse en 2022. Deux ans plus tard, il améliore considérablement sa performance en manquant de peu d'être élu au premier tour. La candidate de La France insoumise réunit pourtant 56 % des voix sur la partie de Bourgoin-Jallieu incluse au sein de la circonscription, mais le député sortant réunit 58 % des voix à Tignieu-Jameyzieu, 61 % à Charvieu-Chavagneux et 69 % aux Avenières Veyrins-Thuellin.
La septième circonscription couvre l'ouest essentiellement rural du département. En 2022, le candidat Les RépublicainsYannick Neuder est largement élu contre un candidat du Rassemblement national. Arrivé en deuxième position deux ans plus tard, il profite du désistement en sa faveur de la candidate communiste arrivée troisième, et est réélu avec une nette avance au second tour. Il obtient 60 % des voix à La Côte-Saint-André[41], 56 % à Roussillon[42] et 54 % à Beaurepaire[43].
Dans cette circonscription couvrant l'extrémité nord-ouest du département, la députée sortante macroniste Caroline Abadie a été élue en 2017 avec 64 % des voix face au Rassemblement national et réélue avec 54 % en 2022. Dans le cadre de l'union à l'extrême-droite, elle est attribuée à Hanane Mansouri, une candidate proche d'Éric Ciotti[47]. Arrivée en troisième place, la députée sortante se désiste. La candidate soutenue par le RN est élue, avec notamment 64 % des voix à Heyrieux[48] et 53 % à Chasse-sur-Rhône et Saint-Maurice-l'Exil[49],[50], tandis que la candidate du Nouveau Front populaire est en tête dans la plus grande ville, Vienne, avec près de 61 % des suffrages[51].
Dans cette circonscription située au centre-ouest du département, la gauche y remporte régulièrement le scrutin depuis 1988. En 2017, elle est gagnée par Élodie Jacquier-Laforge pour le MoDem, en soutien à Emmanuel Macron. En 2022, elle est réélue face à l'union de la gauche avec 54 % des voix, mais deux plus tard, elle est troisième au premier tour, derrière la même candidate de gauche et surtout derrière le Rassemblement national, arrivé premier. Elle se désiste alors, conformément à la politique fixée par son parti[54]. Au second tour, la candidate de La France insoumise est élue avec presque 53 % des voix, dont 61 % à Voiron[55], 57 % à Moirans et Voreppe[56],[57] et 54 % à Saint-Marcellin et Tullins[58],[59]. L'extrême-droite est en tête à Vinay avec 56 % des suffrages et 52 % à Rives[60],[61].
↑Ève Moulinier, « L’ancienne présidente des Jeunes Républicains 38, Hanane Mansouri, sera la candidate de Ciotti sur la 8e circonscription », Le Dauphiné libéré, (lire en ligne)