La seconde circulaire, publiée le , rappelle la distinction, établie par le décret n° 2014-1479 du relatif au Répertoire national des élus, entre l'étiquette politique, librement choisie par le candidat et qui reflète ses convictions ou engagements personnels et peut différer du parti de rattachement indiqué dans le formulaire relatif à la campagne audiovisuelle et à l'aide publique, et la nuance politique, qui peut en différer, est attribuée par l'administration au regard des critères définis dans la circulaire et la grille en annexe, et constitue un préalable essentiel à l'analyse électorale et à la lisibilité des résultats des élections pour les citoyens[3].
La circulaire précise les critères à prendre en compte pour l'attribution chacun des candidats de l'une des 24 nuances correspondant aux principales formations et sensibilités politiques notamment, « si le candidat bénéficie de l'investiture ou du soutien de plusieurs formations politiques, la nuance attribuée est une nuance correspondant à un parti, à une alliance de partis, ou à une sensibilité selon son appartenance à un parti, le programme et les idées affichés, sa trajectoire politique, ou l'étiquette déclarée » et « si le candidat est dissident, la nuance attribuée est la nuance de sensibilité la plus proche de celle de son parti d'origine ou, s'il a changé de sensibilité, la nuance de la nouvelle sensibilité qu'il revendique ou dont il relève »[3].
Cette même circulaire précise que les candidats peuvent demander la rectification de la nuance attribuée. Les rectifications sont limitées aux cas où les informations concernant le candidat sont inexactes. Si une rectification est demandée dans les trois jours précédant le tour de scrutin, elle ne peut être prise en compte au moment de la diffusion des résultats, même si elle est fondée mais sera examinée ultérieurement. Tout candidat qui se voit opposer un refus a la possibilité de contester la décision auprès du juge administratif[3].
L'annexe 1 indique en regard du code UXD et de son libellé « Union de l'extrême droite », le commentaire « Candidats présentés ou soutenus par deux partis d'extrême droite »[3].
Précédents
Les nuances BC-UXD (« Binôme d'union à l'extrême droite : Plusieurs partis ou formations d'extrême droite, dont l'un au moins
dispose d'une nuance propre ») et LUXD (« Liste de sensibilité d'extrême droite présentée ou soutenue par plusieurs formations dont au moins le RN ») sont attribuées à des binômes de candidats ou à des listes de candidats lors des élections régionales et départementales de 2021[4] et lors des élections sénatoriales de 2023[5].
L'étiquette est jugée « infamante » par Eric Ciotti qui la qualifie de « scandale démocratique d’une gravité inédite » et de « basse manœuvre » du gouvernement « visant à déstabiliser nos candidats et nos électeurs ». Le rejet de cette étiquette est par ailleurs alimenté par la comparaison avec l'étiquette « Union de la gauche » dont bénéficient les candidats du Nouveau front populaire, y compris celui d'une partie du Nouveau parti anticapitaliste, habituellement classé à l’extrême gauche[12],[13],[14],[15],[16].
↑Alexandre Pedro et Clément Guillou, « Législatives 2024 : « Les amis d’Eric Ciotti » alliés avec le RN, un ensemble hétéroclite où les LR sont minoritaires », Le Monde, (lire en ligne)
↑Elsa de La Roche Saint-André, « Les 62 candidats de l’alliance LR-RN sont-ils «tous adhérents aux Républicains» comme le dit Ciotti ? », Libération, (lire en ligne)
↑Tom Hollmann, « Législatives : LFI à gauche, « Les Amis d’Éric Ciotti » à l’extrême droite… Comment sont définies les nuances politiques ? », Le Parisien, (lire en ligne)
↑Alexandre Boudet, « Les résultats définitifs des législatives au premier tour affichent un écart réduit entre gauche et RN, mais ce n’est pas si simple : Il manque un parti », HuffPost, (lire en ligne)