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Originaire de Ropraz, Rod étudie à l'université de Lausanne, où il rédige sa thèse de doctorat sur la légende d'Œdipe (Le Développement de la légende d'Œdipe dans l'histoire de la littérature), puis à Berlin, où il s'enthousiasme pour les doctrines de Schopenhauer et la musique de Wagner. En 1878, il arrive à Paris.
Critique réputé, il écrit de nombreux romans naturalistes inspirés des idées d'Émile Zola, avec qui il publie, en 1879, une brochure polémique, intitulée « À propos de l'Assommoir », marquant ainsi son engagement aux côtés du chef de file du naturalisme. En 1881, il dédie sa nouvelle Palmyre Veulard à Zola, dont il est devenu l'ami et le disciple.
En 1887, il succède à Marc Monnier en tant que professeur de littérature comparée à l'université de Genève jusqu'en 1893. Il regagne ensuite la capitale française et poursuit une abondante œuvre romanesque, alternant ses sujets, tantôt rétrospectifs, tantôt d'actualité, et ses décors, tantôt parisiens, tantôt suisses.
La Course à la mort (1885) marque un tournant de son œuvre : dans cet ouvrage, il abandonne le naturalisme littéraire pour l'analyse des motifs moraux. Il donne le meilleur de lui-même en présentant des cas de conscience, la lutte entre la passion et le devoir, et les vertus du renoncement. Le Sens de la vie (1889), l'un de ses ouvrages les plus fameux, est en quelque sorte un complément de La Course à la mort. Il sera suivi par de nombreux romans et livres de critique littéraire de 1892 à 1906.
En 1891, il répond à l’enquête de Jules Huret sur l’évolution littéraire [1] . Goncourt lui trouve "une figure rondelette de lettré suisse".
En 1906, il publie L'Affaire J.-J. Rousseau, et écrit une pièce en trois actes sur un épisode de la vie du philosophe, Le Réformateur, produite au Nouveau Théâtre à Paris.
Alors que certains le poussent à poser sa candidature à l'Académie française, il décline cet honneur qui l'aurait contraint à prendre la nationalité française et à abandonner sa nationalité suisse (réagissant comme le fera plus tard Maurice Maeterlinck en 1911).
Celui que l'on surnommait l’« Anatole suisse », en raison de l'oubli dans lequel ses œuvres sont tombées au XXe siècle et par analogie avec Anatole France.
Un prix Édouard Rod a été créé en 1996 sous l’impulsion de Jacques Chessex (1934-2009), en son honneur. Il est décerné tous les ans à la Fondation l'Estrée à Ropraz (VD), qui le soutient financièrement. Le prix peut être donné à une œuvre suisse romanesque, ou poétique, critique, dramatique, aussi bien qu’à un récit ou des nouvelles. Le jury est composé d'Olivier Beetschen, Thierry Raboud, Florence Schluchter Robins, Jördis Tietje-Girault et Jean-Dominique Humbert (président)[5]. Il se réunit plusieurs fois par année et remet le prix au mois de septembre à la Fondation de l'Estrée.
« Les peuples marchent grisés par les mots sonores et menteurs claironnés à leurs oreilles, sans révolte, passifs et résignés, alors qu'ils sont la masse et la force, et qu'ils pourraient, s'ils savaient s'entendre, établir le bon sens et la fraternité à la place des roueries sauvages de la diplomatie. »
— Édouard Rod
Œuvres
Les Allemands à Paris, éd. Derveaux Paris, 1880.
Palmyre Veulard, éd. Dentu, Paris, 1881, Texte en ligne.
Les Protestants. Côte à côte, éd. Ollendorff Paris, 1882.
Les Trois Cœurs, éd. Ddier, Paris, 1890, lire en ligne.
Nouvelles romandes, éd. Payot, Lausanne, 1891 (La grande Jeanne, Pension de famille, La Femme à Bouscatey, Le Tabac de mon oncle Jacques, Les Knie, Un Coupable, Croquis alpestres Souvenirs de Noël, Le Retour), Texte en ligne.
La Sacrifiée, éd. Payot, Lausanne, 1892 (premièrement publié sous forme de roman-feuilleton dans Le Figaro du au ).
La Vie privée de Michel Teissier, éd. Perrin, Paris, 1893, lire en ligne.
La Seconde Vie de Michel Teissier, éd. Perrin, Paris, 1894.
J. Rassat, Édouard Rod : l'homme, le romancier, le penseur, Nice, Gandini, 1911.
James Wadsworth, Edouard Rod and André Gladès[13], 1937.
Michael G. Lerner, Edouard Rod and Henry Brewster: An Unpublished Tribute, , University of Nottingham, vol. 7.2, ISSN 0029-4586
Michael G. Lerner, Edouard Rod and Henry Brewster: An Unpublished Tribute, , University of Nottingham, vol. 7.2, ISSN 0029-4586
Michael G. Lerner, Edouard Rod et Emile Zola. I. Jusqu'en 1886, 1969.
Michael G. Lerner, Edouard Rod and Emile Zola. II. From La Course à la mort to Dreyfus, mai 1.969, University of Nottingham, vol. 8.1, ISSN 0029-4586
Michael G. Lerner, Edouard Rod and the introduction of Ibsen into France, 1969
Michael G. Lerner, Edouard Rod et Emile Zola. III. L'Affaire Dreyfus et la mort de Zola, 1970.
Michael G. Lerner, Edouard Rod and the Russian novelists in France, , University of Nottingham, vol. 9.1, ISSN 0029-4586
Michael G. Lerner, Edouard Rod and Félix Nadar, 1970.
Michael G. Lerner, Edouard Rod's last novel: La Vie, , University of Nottingham, vol. 9.2, ISSN 0029-4586
Michael G. Lerner, Edouard Rod and the naturistes, , University of Nottingham, vol. 10.2, ISSN 0029-4586
Michael G. Lerner, Edouard Rod and Marcel Proust, 1971.
Michael G. Lerner, Edouard Rod and Verga in France, 1972.
Michael G. Lerner, A Literary Age in Evolution: "Les Idées Morales du Temps Présent" of Edouard Rod, , University of Nottingham, volume 11.1, ISSN 0029-4586
Michael G. Lerner, Edouard Rod (1857-1910). A Portrait of the Novelist and his Times, The Hague, Paris, Mouton, 1975.
Michael G. Lerner, Édouard Rod et Emile Zola : une lettre inédite, 1977.
Jean-Jacques Marchand, Édouard Rod et les écrivains italiens. Correspondance inédite avec S. Alermo, L. Capuana, G. Cena, G. Deledda, A Fogazzaro, et G. Verga Genève, université de Lausanne. Publications de la Faculté des lettres, 1980.
Charles Beuchat, Édouard Rod et le cosmopolitisme, Paris, Champion, 1930, 328 p.
Fernand Aubert, Édouard Rod et le salon de la Rue Madame : Souvenirs d'un étudiant genevois. Paris, 1901-1902., Genève : [s.n.], 1949. (OCLC83971416)
Sébastien Roldan, « Un naturalisme d'anticipation est-il possible ? L'étrange cas de L'autopsie du docteur Z*** d'Édouard Rod », dans Claire Barel-Moisan et Jean-François Chassay (dir.), Le roman des possibles : l'anticipation dans l'espace médiatique francophone (1860-1940), Montréal, Presses de l'Université de Montréal, coll. « Cavales », , 483 p. (ISBN978-2-7606-4017-7), p. 173-191.
↑Les Théories littéraires de Me Rousse. À propos du procès Duverdy, publiée dans la Revue littéraire et artistique, en date du samedi 18 février 1882 est l'unique collaboration de Maupassant à cet hebdomadaire qui a cessé de paraître sept semaines plus tard, le 8 avril 1882. La Revue littéraire et artistique s'inscrit dans la série des tentatives du « groupe de Médan » qui vise à fonder une revue naturaliste. Il y eut d'abord, en 1879, le projet éphémère de la Revue réaliste, dont les cinq (Alexis, Céard, Hennique, Huysmans et Maupassant) se sont retirés avant la parution, puis La Comédie humaine qui, après des mois de préparation en 1880, n'a finalement pas vu le jour.
↑Sylvie Savary, « À la recherche d'un amour impossible », Passé simple, no 55, , p. 20-22.
↑Fonds : Edouard Rod. Cote : EDRO-102. Neuchâtel : Bibliothèque publique et universitaire de Neuchâtel.