Peu avant le début de la Seconde Guerre mondiale, il revient à son rôle d'origine et la plupart des équipements d'instruction au tir sont débarqués. Au début de la guerre, il est alors envoyé à Casablanca pour y mouiller un champ de mines défensif en face du port. Le , lors d'une mauvaise manipulation, une mine explose, provoquant la mise à feu des autres mines du bord qui détruisent le bâtiment, tuant environ 200 marins.
Emmy Noether naît dans une famille juive d'Erlangen (à l'époque dans le royaume de Bavière). Son père est le mathématicien Max Noether. Emmy envisage d'abord d'enseigner le français et l'anglais après avoir passé les examens requis, mais étudie finalement les mathématiques à l'université d'Erlangen où son père donne des conférences. Après avoir achevé sa thèse en 1907 sous la direction de Paul Gordan, elle travaille bénévolement à l'Institut de Mathématiques d'Erlangen pendant sept ans. En 1915, elle est invitée par David Hilbert et Felix Klein à rejoindre le très renommé département de mathématiques de l'université de Göttingen. Cependant, en raison de l'opposition de la faculté de philosophie — qui refuse qu'une femme soit nommée professeur — elle doit pendant quatre ans donner des cours sous le nom de Hilbert. Son habilitation est obtenue en 1919, elle acquiert le titre de Privatdozent.
Noether reste un des membres les plus influents du département de mathématiques de Göttingen jusqu'en 1933. En 1924, le mathématicien néerlandais Bartel Leendert van der Waerden rejoint le cercle de ses étudiants et devient le principal propagateur des idées de Noether, dont le travail servira de fondation à son très influent ouvrage : Moderne Algebra (1931). Avant même son intervention au congrès international des mathématiciens de Zurich (1932), sa connaissance de l'algèbre est reconnue dans le monde entier. L'année suivante, le gouvernement nazi exclut les Juifs qui occupent des postes universitaires et Noether déménage pour les États-Unis où elle obtient un poste au Bryn Mawr College, en Pennsylvanie. En 1935, elle est opérée en raison d'un kyste ovarien et, malgré des signes de rétablissement, meurt quatre jours plus tard à l'âge de cinquante-trois ans…
Si l'épisode est en lui-même mineur dans l'histoire de la République de Weimar, il devint l'un des mythes fondateurs du régime nazi, qui organisa sa commémoration annuelle et érigea le Blutfahne au rang de symbole. Il constitua un tournant dans l'histoire et la stratégie du mouvement nazi. Hitler tira en effet toutes les leçons de ce fiasco, renforça son pouvoir sur le parti et tenta de bénéficier du soutien des milieux conservateurs et de l'armée, volonté qui s'illustra notamment par l'organisation de la nuit des Longs Couteaux.
Acculé par la montée en puissance de l’Entente et des vénizélistes, Constantin Ier doit quitter le pouvoir et partir en exil en 1917. Jugé tout aussi germanophile que son père parce qu’il a été formé militairement en Allemagne, le prince Georges doit lui aussi quitter la Grèce tandis que son frère cadet, le jeune Alexandre Ier, monte sur le trône. Exilé avec sa famille en Suisse, Georges mène dès lors une existence relativement simple et morne. En , il se fiance cependant à l’une de ses cousines éloignées, la princesse Élisabeth de Roumanie, avec laquelle il est en contact depuis plusieurs années. Peu de temps après, son frère meurt à Athènes et une nouvelle crise politique secoue la Grèce, permettant à Constantin Ier de reprendre le pouvoir. La restauration de l’ancien souverain est toutefois éphémère puisque la défaite de la Grèce face aux nationalistes turcs commandés par Mustafa Kemal, l’oblige à abdiquer en faveur de son fils aîné en 1922…
S’il n’est pas, contrairement à ce qui est souvent affirmé, le premier long-métrage d’animation de l’histoire du cinéma, Blanche-Neige et les Sept Nains éclipse ses prédécesseurs en raison de l’impact qu’il a suscité sur le public aux États-Unis comme à l’international, grâce au travail des nombreux artistes des studios Disney. Considéré par beaucoup comme un chef-d’œuvre, le film marque aussi une étape dans l’animation et même le septième art par les innovations tant techniques qu’artistiques développées et utilisées pour ce film. Le budget de production, 1,5 million de $US, marque un record pour l’époque. L’investissement réalisé par l’entreprise fondée par Walt Disney a été largement rentabilisé par les revenus engendrés à la sortie et toujours aujourd’hui, faisant du film un succès indéniable.
L’Anschluss ou Anschluß (en traduction littérale : « raccordement », « rattachement ») est un terme allemand qui désigne l'annexion de l'Autriche par l'Allemagne nazie.
Les événements de 1938 marquent le point culminant des pressions de l'Allemagne et des nazis autrichiens pour unifier les populations allemandes et autrichiennes au sein d’une même nation. Dans les années précédant l’Anschluss, l’Allemagne nazie a soutenu le parti nazi autrichien dans sa tentative de conquérir le pouvoir et de doter l’Autriche d’un gouvernement nazi. Totalement attaché à l’indépendance de son pays, mais soumis à des pressions grandissantes, le chancelier autrichien, Kurt Schuschnigg, tente d’organiser un référendum pour demander à la population autrichienne si elle souhaite rester indépendante ou être incorporée à l’Allemagne.
Alors que le chancelier espère un résultat favorable au maintien de l’indépendance de l’Autriche, le parti nazi autrichien organise un coup d'État, planifié de longue date, le , peu avant le référendum, qui est annulé. Les troupes de la Wehrmacht entrent en Autriche le pour mettre en œuvre l’annexion, sans rencontrer la moindre opposition. Au cours du mois suivant, les nazis organisent un plébiscite, demandant au peuple de ratifier le rattachement de l’Autriche au Reich, qui, de facto, a déjà eu lieu : 99 % des votes ont été favorables à l'annexion.
L’Anschluss est une des étapes majeures dans la création, voulue depuis longtemps par Adolf Hitler, d’un Reich regroupant les pays et territoires germanophones. Après l’annexion de l’Autriche, le Troisième Reich s’empare en du territoire des Sudètes, en Tchécoslovaquie (suite aux accords de Munich), le reste du pays étant divisé en mars 1939 entre 2 protectorats allemands : le protectorat de Bohême-Moravie et la République slovaque. En 1939, l’Allemagne annexe également le territoire de Memel, en Lituanie, ce qui constitue le dernier agrandissement territorial du Troisième Reich sans affrontement, avant le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale.
L'Anschluss entraîne une profonde « nazification » de la société autrichienne et l’Autriche cesse d’exister en tant qu’État indépendant jusqu’en 1945. Considérée comme « la première victime du nazisme » par les Alliés, l'Autriche est dotée d'un gouvernement provisoire le , lors de sa libération par l'Armée rouge, et est divisée en quatre zones d'occupation chacune administrée par une des forces alliées également présentes en Allemagne. Elle retrouve sa pleine souveraineté en 1955.
Issue d'une famille juive fortunée mais désunie, Irène Némirovsky reçoit une éducation imprégnée de culture française. Lorsque ses parents, fuyant la Révolution russe, s'installent à Paris, elle y mène une vie mondaine et insouciante, avant d'épouser Michel Epstein, émigré russe juif dont elle a deux filles, Denise et Élisabeth. Sa vocation s'affirme précocement. Après le succès de David Golder en 1929, elle ne cesse plus d'écrire, tant par passion que par nécessité financière. Elle tarde à se rendre compte que son amour pour la France et sa place dans le paysage littéraire ne la préserveront pas des lois antijuives du régime de Vichy et de l'occupant allemand : arrêtée en juillet 1942 dans le Morvan, elle meurt du typhus après quelques semaines de détention à Auschwitz ; son mari y est déporté et tué en novembre.
Leurs filles survivent à la Shoah mais ne trouvent que bien plus tard le courage de faire revivre l'œuvre d'Irène Némirovsky. En 1995, elles confient toutes ses archives à l'Institut mémoires de l'édition contemporaine. La transcription du manuscrit de Suite française par Denise Epstein entraîne la redécouverte du reste de son œuvre.
Les nouvelles et romans assez courts d'Irène Némirovsky relèvent d'un réalisme volontiers satirique. Usant du point de vue interne comme de l'ironie, elle fait de la compréhension des êtres sa priorité, autour de trois thèmes récurrents : le conflit mère-fille, sa propre mère lui inspirant des figures maternelles détestables ; la peinture, selon une vision de droite, des corruptions de l'entre-deux-guerres ; l'affairisme auquel sont poussés, par ambition voire atavisme, des personnages juifs plus ou moins stéréotypés — représentation alors récupérée, à son corps défendant, par les antisémites.
La mémoire de la Shoah influence la relecture de son œuvre dans les années 2000. Partie des États-Unis, l'idée que ses récits trahiraient une forme de « haine de soi juive » crée une polémique, évacuant les autres aspects de son écriture. Cependant les spécialistes d'Irène Némirovsky s'accordent sur le fait que ses rapports avec la communauté juive et le judaïsme étaient plus subtils que ce que peuvent laisser croire certains de ses textes.
Les Thibault est une vaste suite romanesque de Roger Martin du Gard (1881-1958), composée de huit tomes d'inégale longueur dont la publication s'est étalée de 1922 à 1940. C’est tout particulièrement pour cette œuvre, et bien qu'il lui restât encore à en écrire l'Épilogue, que Martin du Gard reçut, dès novembre 1937, le prix Nobel de littérature.
Le cycle se compose de huit romans : Le Cahier gris (1922), Le Pénitencier (1922), La Belle Saison (1923), La Consultation (1928), La Sorellina (1928), La Mort du Père (1929), L'Été 1914 (1936) et Épilogue (1940).
À travers les destinées de deux familles bourgeoises, les Thibault et les Fontanin, est évoquée la France de la Belle Époque qui va sombrer dans le premier conflit mondial. L'ensemble du cycle est surtout centré sur les deux fils du riche notablecatholique Oscar Thibault, deux frères que tout oppose : Antoine, l'aîné, médecin sûr de lui, esprit rationnel et plutôt conformiste, et son cadet de neuf ans, Jacques, idéaliste et tourmenté, en révolte contre les valeurs de la société bourgeoise puis militant socialiste. Mais l'amitié de Jacques pour Daniel de Fontanin introduit en contrepoint la famille de celui-ci, de confession protestante. Les deux premiers volumes voient Jacques et Daniel passer de l'adolescence à l'âge d'homme, tandis que les quatre suivants s'élargissent aux vicissitudes et hypocrisies de la vie bourgeoise, à l'ébranlement religieux et moral de ce début de XXe siècle : « le roman familial se transforme en fresque sociale ». L'Été 1914 et l'Épilogue sont consacrés à la Grande Guerre, à son déclenchement comme à ses conséquences tragiques. « Je voudrais surtout ressusciter l'atmosphère du temps. L'agitation pacifiste internationale, autour de Jacques ; la vie bourgeoise, autour d'Antoine », écrit l'auteur à son ami André Gide en 1933 : dès lors « on passe de la fresque sociale à la fresque historique ».
Héritier de la tradition réaliste-naturaliste et en particulier de la forme du roman familial, Martin du Gard brosse un tableau sans complaisance de la société tout en mettant au premier plan le vécu et les pensées des protagonistes, saisis avec une grande finesse psychologique dans le tissu des détails qui font le quotidien. Si l'organisation d'ensemble de ce roman-fleuve suit chronologiquement la vie et l'évolution intellectuelle et affective des héros, entourés d'une galerie de personnages secondaires variés voire pittoresques, ses différentes parties permettent à l'auteur, athée et matérialiste, d'aborder de manière plus ou moins autonome, mais toujours rattachée au contexte historique, des questions éthiques, sociales, politiques ou idéologiques — culminant avec celles de la guerre et du pacifisme. Grâce aux destins croisés des Thibault et des Fontanin et grâce au clivage entre les deux frères Thibault, Roger Martin du Gard, témoignant sa compréhension profonde des crises de son époque, combine « roman de sentiments » et « roman d'idées ».
Lors de la célébration de la fête religieuse de Nabi Moussa, la foule arabe poussée à la violence par plusieurs leaders nationalistes s’attaqua à la population juive de la Vieille Ville. Les autorités militaires britanniques réagirent avec une certaine passivité. Les émeutes firent une dizaine de morts et près de 250 blessés.
Ces émeutes constituent la première manifestation majeure de violence entre les communautés arabe et juive de Palestine dans le contexte du conflit nationaliste qui les opposa. Elles poussèrent les Juifs à développer leur propre organisation de défense : la Haganah.
Une controverse existe quant au rôle possible que plusieurs hauts militaires britanniques auraient joué dans l’organisation de ces émeutes dont le but était de soutenir le roi Fayçal à la veille de la conférence de San Remo qui devait débuter le 19 avril et où le sort de la région serait discuté.
Plus brèves et plus complexes que les Quatre poèmes hindous créés en 1914, ces mélodies en prolongent l'esthétique « de la plus haute exigence intellectuelle et d'un souci poussé à l'extrême de la litote ».
L'amour filial avec son père, l'amour humain auquel l'initie une splendide jeune fille, Élisabeth de Préfailles, qui l'embrasse maternellement à sept ans, l'amour d'amitié à l'École normale supérieure, avec Pierre Largilier. Élisabeth transmet à sa nièce, Anne de Préfailles, la grâce par laquelle elle avait touché Augustin. Anne se veut la fille d'Élisabeth qui s'en veut la mère. Augustin va l'aimer « à en mourir ».
Autre forme d'amour douloureux, le trouble de l'âme perdant la foi lors de la crise moderniste des années 1900 (ces lectures critiques et historiques des Évangiles qui mettent en cause le fondement dans les Écritures des dogmes chrétiens, malmenés par ailleurs par la rationalité moderne), où Émile Poulat voit l'amorce et l'annonce de la crise chrétienne globale depuis Vatican II. Pour Émile Goichot en 1988, on a ici l'exemple unique d'une œuvre de fiction transposant, au cœur d'une intrigue romancière, les problématiques du modernisme intellectuel et, par là-même, l' « annonce » dont parle Poulat de la crise actuelle de l'Église. Elle révélerait « les failles d'un univers culturel démembré » en un temps d'efflorescence intellectuelle et littéraire catholique aussi trompeuse, pour Malègue et ses lecteurs, que la période de rémission d'une maladie mortelle.
La plupart des philosophes, théologiens ou critiques qui ont lu le roman ne voient pas en lui la peinture involontaire d'une déroute intellectuelle. Ils soulignent en tout cas le rôle important que Malègue, penseur chrétien reconnu, accorde à l'intelligence dans la démarche de la foi, bien moins mis en évidence, comme le suggère un commentaire américain de 1980, chez Mauriac ou Bernanos. Pour Victor Brombert, ceci est inusité dans le roman catholique en général. Un autre Américain, William Marceau, compare en 1987 sa « pensée » à celle d'Henri Bergson...
Issu de la haute bourgeoisie britannique, il s'écarte de la carrière que lui prévoient ses parents pour courir aux côtés de son collègue d'école, Whitney Straight. Quittant progressivement les études, il s'engage en voiturettes au sein de l'écurie de son ami en 1934. La retraite sportive prématurée de ce dernier à la fin de l'année conduit Seaman à monter une structure semi-indépendante. En 1935, il conclut un accord avec la firme britannique ERA. En milieu d'année, découvrant que l'écurie s'est jouée de lui, il se libère de ses engagements, conserve la voiture et change de stratégie. Avec sa propre structure et des mécaniciens indépendants, il renoue avec le succès avec notamment trois victoires de rang.
Décidé à « donner une leçon à ERA » en 1936, il acquiert une Delage vieille de dix ans que ses mécaniciens optimisent massivement. Avec, il remporte presque toutes les courses auxquelles il participe et est le meilleur pilote de voiturettes de la saison, ce qui lui ouvre les portes de l'écurie Mercedes. Recruté comme pilote Junior en 1937, c'est-à-dire comme remplaçant, il gagne la confiance de ses pairs avec une belle deuxième place à la Coupe Vanderbilt. L'année suivante, il remporte une Grande Épreuve comptant pour le championnat d'Europe des pilotes, le Grand Prix d'Allemagne. Cette même année, il rencontre et se marie avec Erica Popp, fille du président et cofondateur de BMW, ce qui entraîne une complète rupture de ban avec sa famille.
En 1939, il subit la concurrence des pilotes allemands et se voit privé de départ à Pau, car les voitures reviennent en priorité aux pilotes allemands en dépit de ses performances aux essais. Richard Seaman entend décrocher la victoire en Belgique et revenir sur le devant de la scène. Alors qu'il est en tête, sous la pluie de Spa, sa monoplace part en glisse, s'encastre dans un arbre et s'embrase. Retiré gravement brûlé du véhicule, Richard Seaman succombe à ses blessures peu après minuit.
Issu d'un milieu modeste, il est encouragé par sa mère à se former à Paris, où il se lie particulièrement avec Henri Matisse. Solidaire du mouvement fauve, il ne se laisse guère influencer par les autres courants du postimpressionnisme et, dès les années 1910, rencontre un succès qui lui permet de vivre confortablement de son art. Grand voyageur, il parcourt la France, l'Europe, le Maghreb et jusqu'au Proche-Orient. À partir de 1920, il quitte chaque hiver Paris pour Alger, où il épouse en 1923 Marcelle Martinet (1892-1984), et où il passe la Seconde Guerre mondiale.
Hormis quelques portraits et natures mortes ainsi qu'un certain nombre de nus et surtout de dessins, Marquet se consacre à la peinture de paysages, naturels ou urbains, souvent représentés en surplomb, avec une forte présence de l'eau. Il peint sur le motif et ses sujets répétitifs font penser aux séries des impressionnistes. À l'inverse de ceux-ci en revanche, il les simplifie, soulignant les contours d'un trait sombre, et les traite en aplats de couleurs volontiers restreintes, tantôt éclatantes, tantôt neutres. Ceci n'exclut pas une grande maîtrise de la lumière. Sa technique visant à synthétiser les formes faisait déjà dire à Léon Werth qu'il cherchait à peindre non l'essence, mais l'essentiel.
Extrêmement abondante mais peu évolutive, l'œuvre se dérobe d'autant plus aux commentaires que son auteur, timide et taciturne, ne se livrait pas plus sur son travail que sur lui-même. Son indépendance et son refus de l'autorité, qui ont pu le faire passer pour autodidacte, interdisent tout classement, même s'il a longtemps été étiqueté comme « fauve modéré » ou « impressionniste tardif ».
Né au moment où les impressionnistes faisaient revivre la peinture de paysage, Albert Marquet disparaît en même temps qu'elle. Il a contribué à la transformer mais a été éclipsé en cela par Pierre Bonnard ou Raoul Dufy, d'où peut-être l'oubli relatif dans lequel est tombé celui qui déclarait en 1936 : « Je ne sais ni écrire ni parler mais seulement peindre et dessiner. Regardez ce que je fais. Ou je suis arrivé à m'exprimer ou j'ai échoué. En ce cas, que vous me compreniez ou pas, par votre faute ou par la mienne, je ne peux pas faire plus. »
C'est un petit ouvrage d'infanterie, comptant deux blocs. Construit à partir de 1935, l'ouvrage a été endommagé par les combats de . Il est l'un des ouvrages les plus célèbres de la ligne, marquant la limite septentrionale de la ligne fortifiée et constituant le premier ouvrage attaqué par les Allemands. Ce petit fort sans grande puissance de feu (des mitrailleuses, des fusils mitrailleurs, des goulottes lance-grenade et quelques canons antichar de petit calibre), fut longé par le nord, puis pilonné par plus de 250 canons allemands. Il ne bénéficia pas de l'appui des deux casemates censées l'épauler, équipées de canons de 75 mm mais prématurément abandonnées. Attaqué par l'ouest alors qu'il était conçu pour se défendre contre des attaques venant du nord et de l'est, l'intégralité de sa garnison fut anéantie durant la nuit du 18 au 19 mai 1940.
Les SNS sont fondés par Orde Charles Wingate, un officier britannique « excentrique » et profondément « pro-sioniste ». Ils sont organisés en 4 sections totalisant 200 hommes, dont environ 150 Juifs sélectionnés parmi les effectifs du Notrim, une force de police juive établie par les Britanniques. Les SNS entrent en action à partir de juin 1938 avec pour mission première de protéger l'oléoduc de l'Iraq Petroleum Company alimentant la raffinerie de Haïfa, qui est régulièrement saboté par les rebelles arabes. Ils effectuent également des missions de garde en Galilée, le long de la « clôture de sécurité de Tegart », ainsi que des opérations controversées de « contre-terrorisme » au cours de raids de nuit et d'embuscades. Leurs succès opérationnels inspirèrent les Britanniques dans la formation d'autres unités fonctionnant sur les mêmes principes, dont les célèbres SAS et les Chindits.
Dans l'évolution de la doctrine militaire du mouvement sioniste face aux Arabes, les SNS marquent la transition du principe de « combat défensif », propre aux « pères fondateurs » du mouvement, vers celui de « combat offensif », qui influence, par la suite, la doctrine des forces armées israéliennes, et forge le mythe du « Guerrier juif », fier et conquérant, par opposition au Juif de Galout (« l'exil »), passif et résigné.
Moshe Dayan et Yigal Allon, futurs généraux et hommes politiques israéliens, y font leurs premières armes.
La tragedia del silencio (littéralement en français « La Tragédie du silence ») est un long métrage muetcolombien en noir et blanc réalisé par Arturo Acevedo Vallarino et présenté au public pour la première fois le au théâtre Faenza de Bogota, en Colombie. Considéré comme le premier film entièrement colombien, il relate l'histoire d'un homme qui serait atteint de la lèpre. Par ailleurs, c'est le seul film colombien durant la période du cinéma muet pour lequel une musique originale, interprétée durant la projection, ait été composée, cette dernière ayant été écrite par Alberto Urdaneta Forero.
Lors de sa première exploitation en salle, ce long métrage est bien reçu par le public et par la critique. Il est ensuite exploité au Panama et au Venezuela où le succès est également au rendez-vous. Ce film est l'un des premiers exemples de l'importance que donne la Colombie à l'image véhiculée par son cinéma national. En effet, à cause du thème de la lèpre qui y est abordé, il est critiqué par certains commentateurs qui craignent une répercussion négative sur l'image du pays. Même si ce film n'existe dorénavant plus dans sa version intégrale, la Fundación Patrimonio Fílmico Colombiano est cependant parvenue à en conserver dans ses archives un extrait d'une durée de 22 minutes et 45 secondes.
Pierre Bonny, né en 1895 à Bordeaux et fusillé en décembre 1944 lors de l'épuration, est un policier français devenu célèbre durant l'entre-deux-guerres, au sein de la Sûreté générale : son nom est d'abord associé à de retentissantes affaires criminelles et politico-financières, dont beaucoup ont été oubliées depuis tandis que d'autres, telles les affaires Seznec, Stavisky et Prince, ont marqué les mémoires.
Révoqué de la police en 1935 et condamné pour corruption, mêlé au démantèlement de la Cagoule en 1937, il réapparaît en 1942 sous l'Occupation, où il est l'un des responsables de la Gestapo française de la rue Lauriston. Outre le souvenir accablant d'un traître et collaborateur sans scrupules, il incarne couramment la figure d'un homme corrompu, exécuteur supposé des basses œuvres du régime. Son fils, biographe, y oppose l'image d'un homme de bonne volonté victime des circonstances et de la trahison des politiques, mais les historiens lui préfèrent celle, plus banale, d'un policier simplement vénal égaré par les multiples tentations offertes aux membres d'une police alors très politique.
Les Jeux olympiques d'hiver de 1936, officiellement connus comme les IVe Jeux olympiques d'hiver, ont lieu à Garmisch-Partenkirchen en Allemagne du 6 au . Selon une règle non officielle du Comité international olympique, le pays hôte des Jeux d'été peut également organiser les Jeux d'hiver la même année et, après l'attribution des Jeux olympiques d'été de 1936 à Berlin, Garmisch-Partenkirchen est choisi parmi trois villes allemandes pour accueillir les Jeux d'hiver. Après leur accession au pouvoir en 1933, le chancelier Adolf Hitler et le Parti nazi décident d'utiliser les Jeux d'hiver comme propagande à la gloire du Troisième Reich et pour montrer la grandeur de la nation allemande. Il s'agit d'une « répétition générale » avant les Jeux d'été, encore plus marqués par les aspects politiques. Des fonds sont débloqués pour organiser les Jeux d'hiver les plus grandioses de l'histoire.
Un mouvement demandant le boycott des Jeux se développe aux États-Unis et en Europe à cause de la campagne antisémite des nazis, mais aucun pays ne l'écoute. Les Jeux rassemblent 646 athlètes de 28 nations, ce qui constitue un record, à l'époque, pour les Jeux d'hiver. Six pays participent pour la première fois : l'Australie, la Bulgarie, l'Espagne, la Grèce, le Liechtenstein et la Turquie. Dix-sept épreuves officielles réparties en quatre sports sont disputées, dont trois apparaissent pour la première fois aux Jeux olympiques : le combiné chez les hommes et chez les femmes en ski alpin et le relais masculin 4 × 10 kilomètres en ski de fond. De plus, deux compétitions sont au programme en tant que sports de démonstrations : la patrouille militaire, ancêtre du biathlon, et l'eisstock, qui est proche du curling...
Il a été un pionnier et un théoricien du satyāgraha, de la résistance à l'oppression par la désobéissance civile de masse, cette théorisation était fondée sur l'ahiṃsā (« non-violence »), qui a contribué à conduire l'Inde à l'indépendance. Gandhi a inspiré de nombreux mouvements de libération et de défense des droits civiques dans le monde. Son analyse critique de la modernité occidentale, des formes d'autorité et d'oppression (dont l'État), sont une remise en cause du développement qui influença nombre de théoriciens et de dirigeants politiques.
Avocat ayant fait ses études de droit en Grande-Bretagne, Gandhi développa, au fil de ses actions pour la dignité humaine et la justice sociale, une méthode de désobéissance civile non violente en Afrique du Sud, en organisant la lutte de la communauté indienne pour ses droits civiques. À son retour en Inde, Gandhi incita les fermiers et les travailleurs pauvres à protester contre les taxes jugées trop élevées et la discrimination dont ils étaient victimes, et porta sur la scène nationale la lutte contre les lois coloniales instaurées par les Britanniques. Devenu le dirigeant du Congrès national indien, Gandhi mena une campagne nationale pour l'aide aux pauvres, pour la libération des femmes, pour la fraternité entre les communautés de différentes religions ou ethnies, pour la fin de l'intouchabilité et de la discrimination des castes, et pour l'autosuffisance économique de la nation, mais surtout pour le Swaraj — l'indépendance de l'Inde de toute domination étrangère.
Gandhi conduisit la marche du sel, célèbre opposition à la taxe sur le sel. Il lança également l'appel au mouvement Quit India le . Il fut emprisonné plusieurs fois en Afrique du Sud et en Inde pour ses activités ; il passa en tout six ans en prison.
Hindou profondément religieux et adepte de la philosophie indienne, Gandhi vivait simplement, organisant un ashram qui était autosuffisant. Il faisait et lavait ses propres vêtements — la traditionnelle dhoti indienne et le châle, avec du coton filé avec un charkha (rouet) — et était un militant végétarien. Il pratiquait de rigoureux jeûnes sur de longues périodes, pour s'auto-purifier mais aussi comme moyen de protestation, d'influence et de réforme chez autrui.
Face à l’instabilité de l’Albanie, l’autonomie de l’Épire du Nord est finalement confirmée par les grandes puissances par la signature du protocole de Corfou du 17 mai1914. L’accord reconnaît en effet les spécificités des Épirotes et leur droit d’avoir leur propre administration et leur propre gouvernement sous la souveraineté nominale de l’Albanie. Malgré tout, l’accord n’est jamais réellement mis en œuvre parce que le gouvernement albanais s’effondre en août et que le prince Guillaume de Wied, élu souverain du pays en février, retourne en Allemagne en septembre.
La révolution russe est l’ensemble des événements de 1917 ayant conduit en février au renversement spontané du régime tsariste de Russie, puis en octobre à l’installation préparée d’un régime « léniniste ». Largement produite par la Grande Guerre, la révolution russe est un événement fondateur et décisif du « court XXe siècle » ouvert par l’éclatement du conflit européen en 1914 et clos en 1991 par la disparition de l’URSS. Objet de sympathies et d’immenses espoirs pour les uns (la « grande lueur à l’Est » de Jules Romains, le « charme universel d’Octobre » décrit par François Furet), objet de sévères critiques, voire de peurs et de haines viscérales pour les autres, elle reste un des faits les plus étudiés et les plus passionnément discutés de l’histoire contemporaine.
Son déroulement et ses conséquences posent toujours de nombreuses questions. Les historiens sont encore partagés quant à savoir si Février impliquait nécessairement Octobre. La nature d’Octobre (révolution, coup d'État ou combinaison des deux ?), les raisons des violences de la guerre civile de 1918-1921, celles de la genèse de la dictature soviétique sont également très discutées. Le débat très ancien sur l’évolution conduisant au stalinisme des années 1930 n’a jamais été non plus définitivement tranché : filiation logique, ou bien déviation (voire trahison), par rapport aux idéaux et aux pratiques des bolcheviks de la révolution ?
Alors responsable du Petit Vingtième, le supplément jeunesse du journal belge Le Vingtième Siècle, Hergé reçoit de son rédacteur en chef l'abbé Norbert Wallez commande d'une bande dessinée dont le héros ferait un reportage en URSS. L'abbé fournit à Hergé le pamphlet Moscou sans voiles, dont l'auteur s'inspire très fortement, ce qui fait de cette aventure une critique particulièrement virulente du régime communiste.
Hergé considère cette œuvre comme une « erreur de jeunesse ». Bien qu'il fasse preuve d'inconstance dans le caractère des personnages et dans le ton anticommuniste, Hergé y introduit l'usage exclusif du dessin et des phylactères dans la bande dessinée européenne, comme Alain Saint-Ogan avant lui, et fait preuve d'un réel talent pour représenter le mouvement et le son. Outre la première apparition des célèbres personnages Tintin et Milou, plusieurs moments de l'album sont passés à la postérité, par exemple la scène de la manipulation des élections.
L’histoire est prépubliée dans Le Petit Vingtième du 10 janvier 1929 au 8 mai 1930, puis paraît en album en septembre 1930. Elle est également publiée dans le magazine français Cœurs vaillants à partir d'octobre 1930. Rapidement introuvable en librairie et victime de la contrefaçon sur le marché noir, l'album n'est réédité par les éditions Casterman qu'en 1973, au sein des Archives Hergé. Cette histoire n'a jamais été redessinée par les Studios Hergé : c'est la seule de l'ensemble des Aventures de Tintin à être restée dans son format original, en noir et blanc.
Témoin attentif de son temps, fasciné par les techniques modernes et les nouveaux moyens de communication, mais se tenant autant que faire se pouvait à distance des vicissitudes de l'histoire, il forgea la notion de « fantastique social » pour définir ce qui lui apparaissait comme étant l'envers trouble et mystérieux de son époque.
Le retentissement de ses publications posthumes, dont Histoire d'une âme publiée peu de temps après sa mort, en fait l'une des plus grandes saintes du XIXe siècle. La dévotion à sainte Thérèse s'est développée partout dans le monde.
Dernière née d'un couple tenant commerce d'horlogerie et de dentelles d'Alençon, Louis et Zélie Martin, Thérèse perd sa mère à quatre ans et demi. Elle est élevée par ses sœurs aînées Marie et Pauline, qui tour à tour entrent au carmel de Lisieux, faisant revivre à l'enfant le sentiment d'abandon ressenti lors de la perte de leur mère. Cependant, elle ressent très tôt un appel à la vie religieuse. Elle fait un pèlerinage à Rome pour demander l'accord d'entrer au Carmel, alors qu'elle n'en a pas encore l'âge légal. Mais le pape refuse, elle doit donc attendre. Elle entre au Carmel de Lisieux à quinze ans. Après neuf années de vie religieuse, dont les deux dernières passées dans une « nuit de la foi », elle meurt de la tuberculose le à l'âge de vingt-quatre ans.
La nouveauté de sa spiritualité, appelée la théologie de la « petite voie », de l'enfance spirituelle, a inspiré nombre de croyants. Elle propose de rechercher la sainteté, non pas dans les grandes actions, mais dans les actes du quotidien même les plus insignifiants, à condition de les accomplir pour l'amour de Dieu. En la proclamant 33edocteur de l'Église, le pape Jean-Paul II a reconnu ipso facto l'exemplarité de sa vie et de ses écrits. Ironie du sort, elle meurt inconnue puisque cloîtrée et est aujourd'hui « mondialement célèbre et vénérée ».
Édifiée en son honneur, la basilique de Lisieux est le deuxième plus grand lieu de pèlerinage de France après Lourdes.
Roosevelt fut l’un des principaux acteurs de la Seconde Guerre mondiale et rompit avec l’isolationnisme traditionnel de son pays. Avant l’entrée en guerre des États-Unis, il lança le programme Lend-Lease afin de fournir les pays alliés en matériel de guerre. Après l’attaque de Pearl Harbor, il assuma pleinement ses fonctions de Commandant en chef de l’Armée américaine et prépara largement la victoire des Alliés. Il tint un rôle de premier plan dans la transformation du monde au sortir du conflit. Critiqué par les uns, admiré par les autres, il a laissé une très forte empreinte dans l’histoire de son pays et celle du monde.
Gustav Stresemann (né le à Berlin et mort le à Berlin) est un homme politique allemand, fondateur et dirigeant du Parti populaire allemand, chancelier en 1923 et ministre des Affaires étrangères de 1923 à sa mort. Figure incontournable de la République de Weimar, Gustav Stresemann a permis à l'Allemagne de retrouver un poids diplomatique et économique perdu après la Première Guerre mondiale en mettant en œuvre une politique pragmatique.
Cette politique où les compromis ont eu une large part n'a pas été menée aux dépens de l'Allemagne. À chaque concession allemande a correspondu une avancée soit diplomatique soit économique. Après avoir jugulé l'hyperinflation qui menaçait l'existence même de l'Allemagne, Stresemann s'est attaqué à d'autres problèmes comme l'occupation de la Ruhr, les réparations de guerre ou encore les frontières définies par le traité de Versailles.
Le caractère pragmatique de sa politique lui a attiré beaucoup d'ennemis et c'est abandonné par une grande partie de la classe politique que Stresemann a dû mener ses combats. Avec Aristide Briand, il a été l'artisan d'un rapprochement franco-allemand et de changements diplomatiques sur le plan européen, ce qui leur a valu à tous les deux le prix Nobel de la paix. Ce rapprochement a toutefois été arrêté net dans sa lancée à la mort du ministre allemand à l'âge de cinquante-et-un ans. Avec sa mort, la République de Weimar perd l'un de ses derniers défenseurs.
La nuit des Longs Couteaux est l'expression généralement utilisée pour faire référence aux assassinats perpétrés par les nazis en Allemagne, au sein même de leur mouvement, entre le vendredi et le lundi , et plus spécifiquement pendant la première nuit, du au .
Depuis son accession au pouvoir, Hitler est confronté à des tensions croissantes qui opposent les milieux conservateurs et la Reichswehr à la Sturmabteilung (SA), dirigée par Ernst Röhm, avec lequel il entretient des relations amicales. La violence et la terreur de rue exercées par la SA, essentiellement entre 1926 et 1933, ont été précieuses dans sa conquête du pouvoir et immédiatement après celle-ci, au prix de plusieurs centaines d'assassinats. Cependant en 1934, elle est de moins en moins acceptable pour Hitler qui veut stabiliser son régime et qui a besoin de l'appui des partis conservateurs et de l'armée, notamment dans la perspective de la succession du président Paul von Hindenburg.
Officiellement destinée à contrer une tentative de coup d'État de Röhm, inventée de toutes pièces par Heinrich Himmler, Reinhard Heydrich et Hermann Göring, cette purge permet à Hitler de briser définitivement toute velléité d'indépendance de la SA, débarrassant ainsi le mouvement nazi de son aile populiste, qui souhaitait que la révolution politique fût suivie par une révolution sociale. Elle frappe aussi les milieux conservateurs, essentiellement de la droite catholique.
Après plusieurs mois d'hésitation et de tergiversations, la purge débute par l'irruption de Hitler, pistolet au poing, à l'hôtel Hanselbauer à Bad Wiessee, où se trouvent Röhm et de nombreux responsables de la SA.
Les assassinats sont perpétrés dans toute l'Allemagne, particulièrement à Munich sous la responsabilité de Sepp Dietrich, et à Berlin sur les ordres de Göring et Himmler. Ils font au moins deux cents victimes, dont Röhm et l'ancien chancelier Kurt von Schleicher. Commis en dehors de tout cadre légal, ces meurtres sont légitimés par une loi rétroactive du , avec l'accord de tous les membres du gouvernement, au sein duquel les nazis sont pourtant minoritaires.
Cette purge est globalement appréciée par les dirigeants et la population allemande, elle fait apparaître Hitler comme le garant de l'ordre public. La nuit des Longs Couteaux assure à Hitler le soutien de la Reichswehr, des milieux conservateurs traditionnels, malgré les victimes issues de leurs rangs, des grands financiers et industriels, hostiles à des réformes sociales de grande ampleur, tout en créant un climat de terreur vis-à-vis de tous les opposants au régime. Après le décès de Hindenburg, le , Hitler cumule les fonctions de chef de l'État, du gouvernement, du parti nazi et de commandant suprême des forces armées.
On distingue communément deux New Deals : le premier, marqué notamment par les « Cent Jours de Roosevelt » en 1933 visait à une amélioration de la situation à court terme. On y retrouve donc des lois de réforme des banques, des programmes d'assistance sociale d'urgence, des programmes d'aide par le travail, ou encore des programmes agricoles. Le gouvernement réalisa ainsi d'importants investissements et permit l'accès à des ressources financières au travers des diverses agences gouvernementales. Les résultats économiques furent mitigés, mais la situation s'améliora. Le « Second New Deal » s'étala entre 1935 et 1938, mettant en avant une redistribution des ressources et du pouvoir à une échelle plus large, avec les lois de protection syndicales, le Social Security Act, ainsi que des programmes d'aide pour les farmers et les travailleurs itinérants. Cependant, la Cour Suprême jugea de nombreuses réformes anticonstitutionnelles, mais, certaines parties des programmes furent rapidement remplacées, à l'exception de la National Recovery Administration. Le second New Deal fut bien plus coûteux que le premier, et creusa le déficit public. Par ailleurs, malgré des programmes comme la Public Works Administration, le chômage touchait encore 11 millions d'Américains en 1938.
La Volkswagen Coccinelle est la première automobile construite par le constructeur allemandVolkswagen, ainsi nouvellement créé et dont le nom signifie « voiture du peuple ». Produite en 1938, elle est conçue par l’ingénieur allemand Ferdinand Porsche sur la demande du chancelier Adolf Hitler, alors à la tête du Troisième Reich allemand. Outil de propagande pour le régime national-socialiste, elle devient remarquable dans le monde de l’automobile par sa diffusion et sa longévité. Elle dépasse, le , le record de modèles vendus détenu par la Ford T. Elle fut au total produite à plus de 21 529 464 exemplaires à travers le monde.
Elle est initialement dénommée Volkswagen KdF, pour « Kraft durch Freude » (La force par la joie), du nom d’une branche du front du travail nazi. Connue en interne sous le nom de code Type 1, ou encore 1100, 1200, 1300, 1500 et 1600, en rapport avec la cylindrée des différentes motorisations, elle se voit attribuer de nombreux surnoms affectueux, entre autres d’animaux, en raison de ses formes très rondes : « Käfer » (scarabée) en Allemagne, « Beetle » (scarabée) au Royaume-Uni, « Escarabajo » (toujours scarabée) en Espagne, ou encore « Coccinelle » en France.
Considéré comme l'un des plus importants théoriciens de l'économie du XXe siècle, Keynes, en tant que conseiller officiel ou officieux de nombreux hommes politiques, fut l'un des acteurs principaux des accords de Bretton Woods.
Sa première somme théorique fut le Traité sur la monnaie, mais son œuvre majeure est sans conteste la Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie (1936), qui permit de combler un manque en fournissant notamment aux nouveaux libéraux anglais une théorie économique adaptée, apte à remettre en cause la loi de Say, à souligner les limites du laissez-faire depuis la fin XIXe siècle, et à dégager les outils conceptuels nécessaires à la mise en place de politiques économiques alternatives. Ses travaux ont ainsi été utilisés après la Seconde Guerre mondiale dans le cadre de la mise en place de l'État-providence. Selon Kenneth R. Hoover, Keynes aurait eu à son époque une position « centriste » entre d'une part Friedrich Hayek et d'autre part Harold Laski, un des inspirateurs de l'aile gauche du parti travailliste.
Sur tout le territoire du Reich, plusieurs centaines de synagogues et lieux de culte furent détruits, 7 500 commerces et entreprises exploités par des Juifs saccagés ; une centaine de Juifs furent assassinés, des centaines d’autres se suicidèrent ou moururent suite à leurs blessures et près de 30 000 furent déportés en camp de concentration : au total, le pogrom et les déportations qui le suivirent causèrent la mort de 2 000 à 2 500 personnes. Point culminant de la vague antisémite qui submergea l’Allemagne dès l’arrivée des nazis au pouvoir en janvier 1933, la « nuit de Cristal » fut l’une des prémices de la Shoah.
En provoquant cette première grande manifestation de violence antisémite, les nazis voulurent accélérer l’émigration des Juifs, jugée trop lente, en dépit de la politique de persécution et d’exclusion mise en œuvre depuis février 1933. L’objectif fut atteint : le nombre de candidats à l’émigration crût considérablement, mais au-delà de l’indignation que l’évènement suscita dans le monde, les frontières des autres pays restèrent fermées.
Marquant une rupture avec la politique nazie de 1933 à 1937, ainsi qu’une étape dans la violence et la persécution antisémites, cet évènement fut également révélateur de l’indifférence des nations au sort des Juifs d’Allemagne et d’Autriche, et de l’incapacité des États démocratiques à contrecarrer les coups de force menés par l’Allemagne de Hitler.
La Bentley 4½ Litre ou Bentley 4,5 Litre est une automobile sportive de luxe de la seconde moitié des années 1920, développée par le constructeur automobile britannique Bentley. Remplaçante de la Bentley 3 Litre, elle est particulièrement réputée au Royaume-Uni en tant que modèle emblématique des automobiles de course britanniques d’avant-guerre, et populaire pour cette phrase prononcée lors de sa conception par le fondateur de Bentley, Walter Owen Bentley : « There’s no replacement for displacement ». Par cette expression idiomatique, W.O. Bentley marque sa volonté de produire une automobile de course bien plus puissante via une augmentation importante de sa cylindrée.
À l’époque de la 4½ Litre, les grands constructeurs automobiles tels que Bugatti ou Lorraine-Dietrich s’affrontent aux 24 Heures du Mans, une course d’endurance créée quelques années plus tôt, où sont alignées des sportives toujours plus performantes et plus rapides ; une victoire en compétition permet en effet de rapidement se construire une réputation.
La 4½ Litre est produite à 720 exemplaires entre 1927 et 1931, dont 55 modèles disposant d’un moteur suralimenté – une version popularisée sous le nom de Bentley Blower. Certains de ces exemplaires remportent quelques épreuves, dont les 24 Heures du Mans. Si son palmarès sportif n’est pas particulièrement exceptionnel, la Bentley 4½ Litre bat néanmoins de nombreux records de vitesse absolue, dont le plus célèbre est remporté en 1932 sur le circuit de Brooklands avec une vitesse de 222,03 km/h.
La Bentley 6½ Litre ou Bentley 6,5 Litre est une automobile sportive de luxe de la seconde moitié des années 1920, développée par le constructeur automobile britannique Bentley. Destinée à concourir en compétition, elle doit d’une certaine manière assurer la relève de la Bentley 3 Litre, la première automobile du constructeur, dont le palmarès sportif compte, en 1926, une victoire aux 24 Heures du Mans. Créée en 1923 et se déroulant sur le circuit de la Sarthe, cette course d’endurance de 24 heures séduit rapidement de nombreux pilotes et écuries, dont Bentley, qui y engage officiellement plusieurs automobiles dès 1925.
Cependant, la concurrence se fait de plus en plus vive, les performances et les vitesses de pointe des automobiles de course ne cessant d’augmenter. Pour préserver sa compétitivité, Bentley développe son premier moteur 6 cylindres en ligne d’une cylindrée de 6,6 litres, capable de délivrer une puissance de 147 ch. Pour autant, la 6½ Litre ne connaîtra que des déboires, mettant Bentley dans une situation difficile.
En 1928, Bentley entame la production d’une déclinaison plus performante de la 6½ Litre, grâce notamment à l’ajout d’un second carburateur. Connue sous le nom de Bentley Speed Six, cette version améliorée redore le blason de la 6½ Litre, en signant deux victoires consécutives aux 24 Heures du Mans 1929 et 1930 – succédant ainsi dignement à la 3 Litre et à la 4½ Litre, qui ont respectivement remporté les trophées de 1927 et de 1928 –, faisant d’elle l’une des plus fameuses automobiles du début du XXe siècle et de Bentley, l’un des constructeurs automobiles les plus célèbres.
La Fiat 804 ou 804 Corsa est une automobile de course du début des années 1920 développée par le constructeur automobile italien Fiat. Destinée exclusivement à la compétition, elle s'illustre notamment en 1922 en remportant le Grand Prix de l'Automobile Club de France ainsi que le Grand Prix d'Italie, établissant ainsi la domination de Fiat en Grands Prix devant des constructeurs aussi prestigieux que Ballot ou Bugatti.
Le règlement de ces Grands Prix ayant, en 1922, fixé la cylindrée des automobiles en lice à deux litres maximum, le nouveau moteur Type 404 à six cylindres en ligne de 1 991cm3 de cylindrée est retenu pour propulser la Fiat 804 ; en réalité, il s'agit simplement du moteur de la 802, le Type 402, amputé de deux cylindres et dont la course est diminuée de 20mm. À l'inverse du moteur, le châssis, dont la dénomination « 804 » donne son nom à l'automobile, inaugure une configuration innovante et « élégante ».
Après le départ de l'ingénieur Giulio Cesare Cappa de la direction de la Section Études Spéciales, à l'origine de la Fiat 804, celle-ci est remplacée, en 1923, par la 805, à laquelle est assigné l’objectif de préserver la compétitivité de Fiat en Grands Prix automobiles.
La Bugatti Type 35 « Grand Prix » est une automobile sportive de la seconde moitié des années 1920 développée par le constructeur automobile français Bugatti. Forte d'un palmarès toujours inégalé, avec plus de deux mille victoires en compétition dont cinq succès consécutifs à la Targa Florio, elle est non seulement la Bugatti la plus célèbre mais compte également parmi les voitures ayant le plus marqué l’histoire de l’automobile. La naissance du mythe des « Pur-sang » Bugatti date d’ailleurs de cette époque.
Conçue à partir de 1924 dans les ateliers Bugatti de Molsheim-Dorlisheim en Alsace, la Type 35 connaît de nombreuses évolutions mécaniques, portant essentiellement sur son moteur à huit cylindres en ligne, donnant naissance à différentes versions : Type 35, 35A, 35C, 35T, 35B, 37, 37A, 39 et 39A. Généralement considérée comme particulièrement élégante, la Type 35 est également à l’origine d’innovations techniques majeures dans l’automobile. Près de 640 exemplaires seront construits jusqu’en 1930.
Si elle n’est pas particulièrement puissante, ses différents moteurs développant entre 60 et 140 chevaux, la Type 35 réussit toutefois à imposer son rythme en Grand Prix pendant près d’une décennie, grâce notamment à son comportement routier sain et sa fiabilité. Au début des années 1930, elle cède néanmoins sa place aux sportives des constructeurs italien Alfa Romeo et allemand Mercedes-Benz, qui bénéficient entre autres du soutien de la part des gouvernements de leurs pays respectifs.
La loi allemande des pleins pouvoirs de 1933, également connue sous le nom de loi d'habilitation ou sous sa dénomination officielle de Gesetz zur Behebung der Not von Volk und Reich vom 24. März 1933 (Loi du 24 mars 1933 de réparation de la détresse du peuple et du Reich), est une loi allemande qui donna à Adolf Hitler le droit de gouverner par décret, c'est-à-dire de promulguer des textes à portée législative sans approbation parlementaire.
La loi des pleins pouvoirs fut adoptée, le 23 mars, par le Reichstag, par 444 votes pour et 94 votes contre. Promulguée le lendemain pour une période renouvelable de quatre ans, elle resta en vigueur jusqu'à la chute du régime nazi, en mai 1945. Après la Reichstagsbrandverordnung (« décret sur l'incendie du Reichstag »), elle constitua la deuxième étape législative de la Gleichschaltung (« mise au pas »), qui déboucha sur l'instauration du système totalitairenazi.
La large mobilisation des travailleurs britanniques comme celle des opposants à la grève — issus des milieux privilégiés de la société britannique — surprit des élites syndicales rapidement effrayées par l'ampleur du mouvement comme par les forts antagonismes de classe qu'il révéla. Confrontés en outre à une propagande gouvernementale agressive orchestrée par Winston Churchill, les dirigeants syndicaux du TUC, travaillés par une profonde tendance réformiste, cherchèrent très vite à sortir d'un conflit qui leur échappait. Le 12 mai, après neuf jours de grève, ils appelèrent à la fin du mouvement dans ce qui s'apparenta à « une capitulation pure et simple ». Cet échec ne fut pas sans conséquences sur les évolutions ultérieures du syndicalisme britannique.
Le Prométhée est un sous-marinfrançais de la classe 1 500 tonnes lancé en 1930 à Cherbourg. Le 7 juillet 1932, alors qu'il navigue en surface au cours de ses essais, le sous-marin coule soudainement au large du cap Lévi (Manche) sans raison apparente, entraînant la mort de 62 de ses 69 hommes d'équipage et causant une vive émotion en France. L'épave est localisée le lendemain mais les tentatives de sauvetage et de renflouement restent vaines. Les témoignages des survivants ont permis d'établir que le naufrage est vraisemblablement dû à une ouverture soudaine des purges de plongée.
Il prend symboliquement pour cadre les festivités marquant le 400e anniversaire de l'union de la Bretagne à la France qui ont lieu le même jour à Vannes. Premier attentat commis par le mouvement breton, il est aussi la première action du groupe armé Gwenn ha Du. Il est réalisé par Célestin Lainé, qui fournit la bombe, et André Geffroy, qui la pose.
L'évènement, bien que n'ayant que peu de conséquences concrètes politiquement, et ne représentant pas une date clef dans l'histoire du mouvement breton, acquiert immédiatement une forte charge symbolique parmi ses militants.