La structure génétique de Bunyamwera orthobunyavirus est typique des Bunyavirales, qui sont un ordre de virus enveloppés à ARN monocaténaire de sens négatif avec un génome divisé en trois segments : petit (S), moyen (M) et grand (L). Le segment d'ARN L code une ARN polymérase ARN-dépendante (dite protéine L), le segment d'ARN M code deux glycoprotéines de surface (Gc et Gn) et une protéine non structurale (NSm), tandis que le segment d'ARN S code une protéine de nucléocapside (N) et, dans un cadre de lecture chevauchant alternatif, une seconde protéine non structurale (NSs)[6]. Les segments d'ARN génomique sont encapsidés par des copies de la protéine N sous forme de complexes ribonucléoprotéiques (RNP)[7]. La protéine N est la protéine la plus abondante dans les particules virales et les cellules infectées et, par conséquent, la cible principale de nombreux diagnostics sérologiques et moléculaires[8],[9].
Chez l'humain, le virus de Bunyamwera — et notamment sa forme dite virus de Ngari — provoque la fièvre de Bunyamwera.
Virus de Ngari
La forme appelée virus de Ngari (NRIV)[10]recombinant (Bunyamwera x Batai), rattaché à l'espèce Bunyamwera orthobunyavirus, a causé de grandes épidémies de fièvre hémorragique virale en Afrique de l'Est. Il a été isolé pour la première fois au Sénégal en 1979 à partir de moustiques Aedes simpsoni[11].
Transmission
La principale forme de transmission du virus à l'humain se fait par les moustiques[11]. Bien que les moustiques soient la principale source, le virus a également été détecté dans des tiques Ixodidae trouvées sur du bétail en Guinée, mais rien n'indique qu'elles soient capables de propager le virus[12]. En outre, le virus a déjà été trouvé chez des chèvres et des moutons en Mauritanie[13].
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