Togoontomor (mongol : ᠲᠤᠭᠤᠨ ᠲᠡᠮᠦᠷ, VPMC : toγan temür, cyrillique : Тогоонтөмөр, MNS : Togoontömör, également retranscrit en Toghan Temour, Toghan Témür, Toghan Tèmur, Toghon Temur, ou Toghan Timour, également appelé de son titre d'empereur chinois de la dynastie Yuan, Shundi, ou Yuan Shundi (chinois traditionnel : 元順帝 ; chinois simplifié : 元顺帝 ; pinyin : yuán shùndì), né le et décédé le à Yingchang, est le neuvième et dernier empereur de Chine de la dynastie Yuan et le 14ekhagan de l'Empire mongol. Décrit comme emprunt de débauche, il ne vit pas venir la gronde nationale chinoise venant du Sud et qui entraîne sa chute[1].
Biographie
Il remplace le 19 juillet 1333, à l'âge de 13 ans, son frère cadet, Richinbal (mongol : ᠷᠢᠨᠴᠢᠨᠪᠠᠯ, cyrillique : Ринчинбал, MNS : Rinchinbal ; 元宁宗, yuán níngzōng), fils cadet de Kousala, car il meurt après un court règne de deux mois, du 23 octobre 1332 au 14 décembre. Les seigneurs se battent pour l'autorité de la cour en raison de son jeune âge. Elle appartint d’abord à un seigneur d’origine märkit, nommé Bayan des Merkits qui entre en disgrâce et meurt en 1340[1].
Togoontomor monte sur le trône de Pékin (alors appelée Dadu ou Khanbalik) en 1333, à l'âge de 13 ans. Le 3ekarmapa, Rangjung Dorje, se rend à Dadu et assiste à l'intronisation de Togoontomor[2]. Par la suite, le 4eKarmapa, Rolpe Dorje (1340 — 1383), est également invité par Togoontomor à se rendre en Dadu. Après un long voyage, qu'il effectue à l'âge de 19 ans, il arrive au palais impérial. Durant son séjour dans la région, il enseigne pendant trois ans et fonde de nombreux temples et monastères.
L'historien René Grousset dit de lui que « Toghan Temür mou, indécis, ne se plaisant que dans la compagnie de mignons et de lamas tibétains, abruti par la débauche, se désintéressait des affaires, Il ne prêta aucune attention à la révolte nationale chinoise qui grondait dans le Sud ». Le spectacle de cette débauche poussa les patriotes chinois à se liguer contre cette domination étrangère. La révolte commence dans la bas Yangtsé et dans la province du Guangdong, comme pour la révolution de 1912, dirigé par de nombreux chefs moitiés bandits, qui se querellent autant entre eux qu'ils font la guerre contre les Mongols. Xu Shouhui(zh) (徐壽煇 / 徐寿辉, xú shòuhuī, Cheou-houei) prend aux Mongols Hanyang et Wuchang, deux villes du Hubei (aujourd'hui réunies au sein de Wuhan) en 1352, puis Siang-yang en 1356 et se rend maître du Huguang (regroupant alors Hubei et Hunan) et du Jiangxi[1].
En 1368, à l'arrivée à Pékin du fondateur de la dynastie Ming, Ming Hongwu, à la tête de la Révolte des Turbans rouges, Togoontomor s'enfuit à Shangdu, dans l'actuelle Mongolie-Intérieure. Ses tentatives de reprendre Dadu, pour restaurer la dynastie Yuan sont infructueuses et les Mongols retournent dans leur patrie, la Mongolie. Karakorum redevient le centre politique de la Mongolie et la capitale des Yuan du Nord, la nouvelle dynastie fondée par Togoontomor.
↑Simon Berger, « "Une armée en guise de peuple" : la structure militaire de l'organisation politique et sociale des nomades eurasiatiques à travers l'exemple mongol médiéval », Thèse de doctorat en Histoire, Paris, EHESS, (lire en ligne, consulté le )
Bibliographie
René Grousset, L’Empire des steppes, Attila, Gengis-Khan, Tamerlan, Paris, Éditions Payot, , 4e éd., 620 p. (lire en ligne)